M E P

En 2005, Jane Evelyn Atwood se rend à Haiti, ses photos témoignent de la dignité d'un peuple qui ne se résoud pas à la fatalité, photo Jane Evelyn  Atwood





29 juin - 25 septembre 2011

Première grande rétrospective consacrée à la photographe américaine Jane Evelyn Atwood, l'exposition rend compte de trente-cinq ans de travail. Organisés autour de six séries majeures (les prostituées, les aveugles, les femmes en prison, Jean-Louis/Vivre et mourir du sida, les victimes de mines antipersonnel, Haïti) et d'une vingtaine de photographies inédites sur différents sujets, les quelques 200 tirages de l'exposition retracent le parcours d'une photographe sans concession, sensible aux destins de ceux que leur condition et les drames de la vie ont rejetés à la périphérie, loin des regards de la société. 29 juin - 25 septembre 2011 


Née à New York et vivant à Paris depuis 1971, Jane Evelyn Atwood fait l'acquisition de son premier appareil photo en 1975 et commence à photographier un groupe de prostituées à Paris. C'est en partie la force de ces images qui lui valut d'obtenir la première bourse de la Fondation W. Eugene Smith en 1980 pour un autre sujet qu'elle venait d'aborder : les enfants aveugles. Elle n'avait encore jamais publié de photo.

Au cours des années suivantes, Jane Evelyn Atwood réalise plusieurs séries choisies avec soin, parmi lesquelles un reportage de dix-huit mois sur un régiment de la Légion étrangère où elle suit les soldats de Beyrouth au Tchad ; une chronique de quatre mois et demi sur le premier malade du sida en France, qu'elle accompagne jusqu'à sa mort ; et une étude de quatre ans sur les victimes de mines antipersonnel qui la conduit du Cambodge en Angola, en passant par le Kosovo, le Mozambique et l'Afghanistan, toujours avec le même regard personnel et engagé.






Xavier Lambours ,
il  nous propose des portraits , humains et ..canins .
29 juin - 25 septembre 2011
LE CLUB PROPOSE : 
JUSQU'AU 25 SEPTEMBRE
DÉCOUVRIR LA M E PMaison européenne de la photographie ,
5-7 rue de Fourcy , Paris, 4em ,  -du mercredi au dimanche de 11h à 20h entrée : 4-7 euros , gratuit le mercredi de 17h à 20h .http://www.mep-fr.org/
  cinq expos


 
L'ombre de la guerre" réunit des photographies des conflits mondiaux de 1936 à 2007 ,90 clichés véritables "icônes" de notre temps,
1300 milliards de dollars , c'est le chiffre annuel des dépenses militaires des pays riches, membres de l'OCDE.
1300 milliards de dollars représentent une fois et demie les financements estimés nécessaires pour atteindre en 15 ans la réduction de moitié de la pauvreté dans le monde, remplissant ainsi d'ici 2015 les Objectifs du Millénaire pour le Développement votés en 2000 par l'ONU
photo Lynsey Addario

29 juin - 25 septembre 2011

L'exposition propose une réflexion sur le pouvoir symbolique des images en présentant un choix de 90 photographies les plus marquantes du reportage de guerre.
Parmi les célèbres clichés qui retracent ces soixante-dix ans d'histoire, de l'Espagne (1936) au Liban (2006), on retrouve : le soldat traumatisé par les bombes au Vietnam dans l'œil de Don McCullin; la veillée funèbre au Kosovo par Georges Merillon; le drapeau américain planté à Iwo Jima pendant la seconde guerre mondiale; le milicien frappé à mort pendant la guerre civile espagnole par Robert Capa ; les fosses communes en Bosnie chez Gilles Peress ; la guerre du Liban par Paolo Pellegrin...

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Jane  Evelyn Atwood ,  photographies  1976-2010 ,     elle nous montre des communautés en marge telles que les enfants  aveugles , les victimes du sida,  les femmes en prison , les prostituées de la rue des Lombards, les oubliés d'Haiti ,  ou les victimes de mines antipersonnelles , 35 années qui montrent  l'humanité meurtrie ,

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Xavier Lambours ,
il  nous propose des portraits , humains et ..canins .
29 juin - 25 septembre 2011

photo Xavier Lambours/signatures
Le photographe Xavier Lambours, connu avant tout pour ses portraits, échappe à toute classification. Co-fondateur de l'agence Métis, collaborateur au journal Hara Kiri et à Libération, on l'a souvent associé aux événements cinématographiques comme le festival de Cannes dont il a toujours su capter les moments insolites. Son regard ne cesse d'interroger les stéréotypes et les évidences de notre société, que ce soit pour débusquer la personne derrière le personnage ou pour cerner au plus près, avec empathie, des visages anonymes. Le mélange des genres est sa marque de fabrique et il en use avec humour, impertinence et ironie. C'est pourtant dans un genre mille fois rebattu, celui du nu féminin, que Xavier Lambours trouve les accords les plus surprenants et les plus intimes. Par la grâce du regard, surgissent les figures du désir. Des images somptueuses composent alors un ultime chant d'amour à la féminité, célébrant avec allégresse et pudeur la secrète beauté des origines du monde.
 29 juin - 25 septembre 2011
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C'est par le cinéma - Hitchcock, Lang, Welles - et par la peinture, notamment avec le choc produit par la découverte de Mondrian, que Xavier Lambours en est indirectement venu à la photographie. Sous les auspices de Diane Arbus, aussi, dont les images carrées, prises au flash, l'ont conforté dans une écriture photographique singulière.





Et aussi :



 29 juin - 25 septembre 2011 29 juin - 25 septembre 2011

Le 18 avril 2000 apparaît dans les kiosques un nouveau bimestriel de l'air. La première couverture donnait le ton : une photo de Shadi Ghadirian d'une Iranienne portant une radio sur l'épaule, titrée "L'Iran n'écoute plus la voix de son maître".
Le magazine, qui a fêté ses 10 ans l'année dernière, a publié de nombreux reportages en textes et en images, toujours à la recherche d'auteurs singuliers. De l'air est un magazine de photojournalisme comme on en fait peu ou plus, loin des tumultes de l'actualité, il s'autorise tous les sujets, toutes les écritures.
L'exposition rend compte de cette génération de photographes qui a émergé dans les pages de la revue : 30 regards autour de thèmes qui lui sont chers tels que le paysage, la nuit, le portrait, le nu. ponctués de la totalité des couvertures et d'une sélection de pages intérieures. 
 
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 29 juin - 25 septembre 2011

L'exposition présente une série de visages photographiés  à São Paulo. Dans la plus grande ville du Brésil, il s'est intéressé aux graffitis, ceux de la Villa Madelena tout d'abord, puis ceux trouvés au hasard de ses pérégrinations.
Les portraits qui en résultent sont agencés en diptyques ou en mosaïque et accompagnés d'une légende, un adjectif qui qualifie l'humeur et le caractère de ces personnages. Ces compositions révèlent l'énergie propre au peuple brésilien. Le rythme des formes et des couleurs rend hommage à cette culture métissée. 


En profiter pour
Découvrir le quartier !

Découvrir le quartier  !! de la Bastille à l'île  Saint-Louis  ,  à voir évidemment la place de la Bastille et les rues avoisinantes , les révolutionnaires de 1789 n'imaginaient pas que la place qui abritait naguère une prison ,  une fois  la guillotine remisée ,  deviendrait ce carrefour animé  ,  voir  l'Opéra Bastille construit sous la présidence de François Mitterand ,  et la place , lieu traditionnel des rassemblements populaires ,  entourée par   ses terrasses de café et ses ruelles avoisinantes ,  au centre ,  la colonne de juillet érigée en 1830 en souvenir des révolutionnaires surmontée de son ange doré , domine celle ci , à voir aussi ,  la place des Vosges , et l'hôtel de Sully , ( Sully ,  ancien ministre de Henri IV ,) Aujourd'hui  Centre des monuments nationaux , et aussi et surtout à quelques centaines de mètres  plus loin , après la place Saint Paul et son église à coté du  célèbre lycée Charlemagne  , la rue de Fourcy  ou'  sur sa gauche se trouve la Maison Européenne de la photographie , la M E P  , qui s'est installée dans un hotel particulier du XVIII e siècle , plus loin ,  le pont Marie  enjambe la Seine , il est un des plus anciens de Paris , concut entre 1614 et 1635 par Christophe Marie , il relie l'île saint Louis à la capitale ,   l' Ile Saint LOUIS est  considérée par certains comme le plus beau quartier de Paris , à voir aux quatres saisons , (et pour les gourmets on y trouve aussi ,  les célèbres glaces Berthillon ... ) le pont Saint Louis relie l'île saint Louis  à l'île de la Cité ,qui abrite la cathédrale Notre Dame de Paris , sous le parvis de celle ci on peut découvrir une crypte  dans laquelle on trouve les vestiges de Lutèce , et le long de cette île ,  la Conciègerie jadis résidence des rois de France dresse sa facade , l'édifice sera transformé en prison ensuite et durant la Révolution y seront enfermés , Marie Antoinette , puis Danton et Robespierre . Jusqu'aux XVII e siècle l'île Saint louis servait de pâturages , constitué de deux îlots inhabités , l'île Notre Dame et l'Île aux vaches , qui seront réunies sous Louis XIII ,

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SUITE DES ARTICLES,

L'ombre de la guerre"

Bien qu'iconiques, ces images, afin d'en saisir tous les enjeux, sont accompagnées d'un texte qui retrace le contexte de la prise de vue, auquel s'ajoute une série de données chiffrées démontrant l'impact des guerres sur nos sociétés.
Cette exposition permet ainsi de traiter différemment de l'histoire, il est certes question de drames, de destructions mais la vision de ce monde hostile engage une réflexion sur l'avenir de l'humanité.

Comme le disait Cornell Capa "les images, à leurs maximum de passion et de vérité, possèdent le même pouvoir que les mots. Si elles ne peuvent apporter de changements, elle peuvent, au moins, nous fournir un miroir non faussé des actions humaines et ainsi provoquer un réveil des consciences".



Texte de Alessandra Mauro (in L'ombre de la guerre, ed. Contrasto, 2011)

Les photographies présentées ici racontent une partie de l'histoire récente de l'humanité. Il s'agit de 90 clichés, plus ou moins célèbres, de conflits qui ont endeuillé le monde de 1936 à 2007. La sélection a été pensée dans l'intention de privilégier les images comportant une valeur documentaire, mais également symbolique, en épinglant les différents aspects de ce perpétuel drame humain qu'est la guerre.

Nous avons ainsi essayé de rassembler les photographies qui sont devenues, comme on a l'habitude de le dire en utilisant un terme un peu usé, les "icônes" de notre temps, celles qui dans les gestes, dans les poses plastiques, dans le jeu de lumières, dans le rapport entre le sujet représenté et l'arrière-plan, dans le renvoi, implicite ou parfois même explicite, à l'iconographie classique de l'art chrétien se sont gravées dans nos esprits comme emblématiques d'une situation extrême. L'extrême de la résistance humaine, de la capacité de survivre et, éventuellement, de tuer. Pour le photographe, la limite est celle de continuer à documenter des scènes de combats, de violence ou de mort, sans perdre le sens de son métier, voire de sa propre identité.

La période a été circonscrite en prenant comme point de départ la guerre civile espagnole, le conflit qui a inauguré l'ère du photojournalisme moderne. Nous avons décidé de nous arrêter en 2007, en nous accordant un minimum de quatre ans de recul par rapport à l'actualité brûlante, un décalage nécessaire pour ce type de travail. Le critère chronologique, mis à part deux cas emblématiques et tragiques, nous a guidé aussi dans la séquence des images qui retracent les étapes du temps belliqueux dans lequel nous vivons. C'est un temps hélas miné par des guerres de toutes sortes qui se bousculent à la une des journaux.

Comme tous les choix, celui-ci n'échappe pas à l'arbitraire et pourrait faire l'objet de modifications et d'améliorations. La sélection ne se veut ni définitive, ni exhaustive tant les conflits mondiaux et les images produites dans ces années-là sont nombreux. Mais s'il est vrai, comme l'affirme Georges Didi-Huberman, que pour savoir il faut imaginer, c'est-à-dire avoir des images qui permettent de comprendre, alors cette sélection souhaite apporter une contribution à cette compréhension, celle de notre temps, dans ses aspects les plus sombres à travers le travail de tous ceux qui ont choisi de raconter ces ténèbres de la raison.
Nous sommes convaincus qu'il ne faut rien négliger de l'expérience humaine et que tout doit être au contraire vu, raconté et compris.

"Le chroniqueur, qui rapporte les événements sans distinguer entre les grands et les petits, fait droit à cette vérité : que rien de ce qui eut jamais lieu n'est perdu pour l'histoire. Certes, ce n'est qu'à l'humanité rédimée qu'échoit pleinement son passé. C'est-à-dire que pour elle seule son passé est devenu intégralement citable." (Walter Benjamin, Sur le concept d'histoire, Œuvres T.III, Gallimard, coll. Folio, 2000)


Commissaires : Alessandra Mauro et Denis Curti

L'exposition est organisée par Constrato, dans le cadre du projet Science for Peace de la Fondation Umberto Veronesi.

Liste des photographes de l'exposition
Abbas • Eddie Adams • Lynsey Addario • Dimitri Baltermants • Micha Bar-Am • Bruno Barbey • Gabriele Basilico • Werner Bishof • Philip Blenkinsop • Jean-Marc Bouju • Alexandra Boulat • Margaret Bourke-White • Henri Bureau • Larry Burrows • Romano Cagnoni • Robert Capa • Henri Cartier-Bresson • Mario De Biasi • Corinna Dufka • Thomas Dworzak • Stuart Franklin • Leonard Freed • Mauro Galligani • Marc Garanger • Jean Gaumy • Ashley Gilbertson • Stanley Greene • Philip Jones-Griffith • Ron Haviv • Tim Hetherington • Henri Huet • Yevgeni Khaldei • Josef Koudelka • Alex Majoli • Eiichi Matsumoto • Don McCullin • Susan Meiselas • Georges Merillon • Davide Monteleone • James Nachtwey • Paolo Pellegrin • Gilles Peress • Joe Rosenthal, • Sebastião Salgado • David "Chim" Seymour • Christine Spengler • Tom Stoddart • Anthony Suau • Gerda Taro • David Turnley • Nick Ut • Peter van Agtmael • Laurent Van der Stockt • Riccardo Venturi • George Steinmeyer • Francesco Zizola


Jane  Evelyn Atwood ,
En 1989, elle entreprend de photographier les femmes incarcérées et parvient à avoir accès à certains des pires centres pénitentiaires et prisons du monde, y compris aux quartiers des condamnées à mort. Ce travail monumental de dix années, portant sur quarante prisons dans neuf pays d'Europe et aux États-Unis, reste aujourd'hui un témoignage photographique déterminant sur le sort des femmes emprisonnées. Il a fait l'objet d'un livre publié en anglais et en français et continue d'être exposé dans le monde entier.

Les femmes sont à nouveau au cœur des préoccupations de la photographe dans un projet intitulé "À contre-coups", conçu et réalisé en collaboration avec Annette Lucas. Quinze portraits écrits et photographiques livrent le récit de violences faites aux femmes, refusant le misérabilisme, ces portraits témoignent avec force du courage et du sentiment de liberté que ces femmes ont su reconquérir.

En 2005, Jane Evelyn Atwood se rend à Haïti, sa vision rompt radicalement avec l'imagerie que l'actualité impose régulièrement pour évoquer ce pays. Fascinée par ses habitants, la photographe choisit d'utiliser la couleur, avec ses ombres et ses contrastes, pour témoigner de la dignité et des espoirs d'un peuple qui ne se résout pas à la fatalité.

L'œuvre de Jane Evelyn Atwood traduit une profonde intimité avec ses sujets, tissée au fil des années. Fascinée par les personnes hors normes et par la notion d'exclusion, elle pénètre des mondes que la plupart d'entre nous ignorent ou décident d'ignorer. Elle se consacre entièrement aux sujets qui la mobilisent, donnant à chacun le temps nécessaire - parfois plusieurs années - pour le sonder au-delà des apparences.

Si cette exploration, en profondeur, caractérise sa démarche photographique, elle a néanmoins couvert ponctuellement des événements de l'actualité, tels le tremblement de terre de Kobe en 1995, les attentats contre le World Trade Center du 11 septembre 2001 et la Convention démocrate de 2004.

Jane Evelyn Atwood qualifie sa méthode d' "obsessionnelle". Elle ne passe à un autre sujet que lorsqu'elle a le sentiment d'avoir pleinement compris celui qui l'absorbait et sa relation personnelle avec lui, jusqu'à ce que ses images traduisent cette empathie.


L'exposition est organisée en partenariat avec Figaroscope, Trois couleurs et Radio Nova.


Catalogues : Un catalogue "Rue des Lombards", édité aux éditions Xavier Barral, réunit plus de trente ans après, le premier reportage réalisé par Jane Evelyn Atwood.
Pour plus d'informations reportez-vous à la rubrique "Les éditions".

À voir également : "Jane Evelyn Atwood, Rue des Lombards" à la Galerie in camera (23 juin - 24 septembre 2011). www.incamera.fr 

" Farouchement libre et indépendante, l'Américaine Jane Evelyn Atwood, parisienne d'adoption, fait preuve depuis plus de 30 ans d'une clarté radicale quand aux raisons qui l'ont conduite à devenir photographe.L'acte photographique, pleinement imbriqué dans le réel qu'il documente, est, semble-t-il pour elle, un acte moral : il conjugue une prise de responsabilité et une prise de vue.L'engagement dans chaque nouveau travail est initialement vécu sur le mode de la nescessité et de l'empathie.Révélée au tournant des années 1970, Jane Evelyn Atwood, première lauréate du prestigieux prix de la Fondation W.Eugène Smith en 1980, a imposé l'acuité de son regard et la spécificité de son mode opératoire à travers ses recherches et ses reportages consacrés aux légionnaires, aux "vieillesses", aux jeunes aveugles ou aux mutilés des mines antipersonnel. Elle est l'une des premières à opter pour ce qu'il est convenu d'appeler un travail au long cours, ne pénétrant les univers qui la requièrent qu'après s'être longuement documentée sur eux, telle une cinéaste qui multiplierait les repérages. A l'instar d'un W.Eugène Smith ou d'un Lewis Hine, l'oeuvre de Jane Evelyn Atwwood s'inscrit dans les temps forts de l'histoire de la photographie sociale"
Introduction de Catherine Chaine  pour le livre PHOTO POCHE  N 125

Xavier Lambours

Premier essai, premier succès précoce : Cannes 1983, publié dans Libération, invente une nouvelle façon de portraiturer dans la presse. Puis, très vite, la reconnaissance : Le Monde, Télérama, Le Nouvel Observateur et tant d'autres.

Mais les stars, contrairement à une Annie Leibovitz ou à un Richard Avedon, ne sont pas "le monde" de Lambours, qui revendique ses racines prolétaires et petite-bourgeoises. Il s'en éloigne. Rebondit ailleurs, autrement, comme toute son œuvre prolixe et protéiforme en témoigne. Une longue collaboration avec Vuitton - pour le centenaire du monogramme (1996), pour le "sacre" du ballon de foot lors de la Coupe du Monde (1998), la création de l'agence Métis, un séjour à la villa Kujoyama au Japon (1992), le prix Niepce (1994), des livres, beaucoup, des voyages, aussi.

Lambours est un photographe du mouvement, de la recherche, de la remise en question de soi. C'est aussi un étrange rêveur, capable de rêver de photographies. Et un homme de fiction, auteur de romans-photos.
Las de la presse, qu'il juge aseptisée, la technique prenant le dessus sur le personnage, conscient que "le combat est difficile", Lambours nous invite aujourd'hui à découvrir une (petite) part de son travail si fécond. Des portraits, des paysages, des nus.

Les portraits, majoritairement photographiés en noir et blanc, sont aussi des formes dérivées et complexes d'autoportraits, Lambours projetant sur Derrida, Duras, Lévi-Strauss, Mitterrand, Truffaut, Welles et tant d'autres ses propres interrogations, saisissant dans leur regard une forme d'inquiétude. Quelque part dans ces images, la mort s'annonce, celle des autres et la sienne propre, comme dans ce très beau portrait de Derrida au soir de sa vie, saisi devant un mur de pierres, au musée d'art et d'histoire du judaïsme.
Souvent, les visages fonctionnent en diptyques avec des animaux ainsi le regard sombre et dur de Mitterrand renvoie à l'oeil écarquillé d'un taureau.

"Artiste ? Reporter ? En tout cas témoin de personnalités, d'approches de l'art, les nus étant l'entrée dans le trou noir.".

Lambours multiplie les approches, les perspectives, les techniques : hommage classique à la sensualité de Rubens ou de Renoir, mais aussi ouverture fantasmatique dans un univers fantastique de nus voilés qui en appelle aux figures de Belphégor, Fantômas et aux films de Franju. Ici, une "vanité", ailleurs un corps opulent, grisé, dont la chair semble celle d'une statue. Ailleurs encore, un travail sur la déformation du nu féminin à travers le filtre de tissus de camouflage de guerre, produisant des distorsions et d'étonnants chromatismes.

Et enfin, doux, sensuel, érotique, un hommage manifeste au magnifique tableau de Courbet, L'Origine du monde. Simplement, pudiquement, un sexe de femme dévoilé.


L'exposition est organisée avec le soutien de Canson.


Le magazine de l'air 

a été créé en 2000 à Paris. Il est né d'un désir, celui de donner à voir des photographies qui racontent les mondes d'aujourd'hui.
Fondé sans l'appui d'un groupe de presse ou d'une structure financière, publié quatre fois par an, ce magazine indépendant revendique un éclectisme total dans le traitement et le choix de ses sujets. Reportages, portraits, paysages, natures mortes, mode. de l'air reflète toutes les écritures photographiques sans privilégier aucune chapelle. Il fédère des auteurs très connus et des très inconnus, des pontes et des pointus, des photoreporters et des plasticiens, des modeux et des humanistes, des auteurs qui sont tout à la fois. de l'air n'est pas un musée qui se contenterait de publier des images iconiques mais un véritable lieu de création, un laboratoire qui prend plaisir à révéler des talents, à sortir des clichés, à s'aventurer loin des autoroutes de l'information unique.
Il ose, réussit, échoue, réjouit, déplaît, déçoit, enivre, dévoile, déniche, ouvre des routes. Depuis sa création, il est un témoin et un modeste acteur de l'évolution de la photographie. Il accompagne les soubresauts de ce médium qui remplit les salons, flirte avec les marchés et déserte les colonnes de la plupart des journaux. Jamais la photographie n'a été autant à la mode, jamais les photographes n'ont autant flirté avec la précarité.
À travers cette exposition, une première pour la majorité des auteurs montrés, de l'air réunit une génération qui dépasse les clivages et passe à travers les âges. Avec elle, nous partageons un parti pris, l'envie de vivre la photographie, selon les mots d'un collectif ami, Tendance Floue, 20 ans cette année et dont nos pas se croisent depuis onze ans maintenant.
Stéphane Brasca
Fondateur et directeur de la rédaction du
de l'air a été fondé par Stéphane Brasca, journaliste, en association avec les photographes Grégoire Korganow et Julien Chatelin, les journalistes Daniel Roux et Christophe Dinocheau et le graphiste Gilles Poplin.
Liste des photographes de l'exposition
Jean-Luc Bertini • Denis Bourges • Emmanuelle Bousquet • Jérôme Brézillon • Sandra Calligaro • Julien Chatelin • Gilles Coulon • Mathilde de l'Ecotais • Floriane de Lassée • Bertrand Desprez • Gilles Elie-dit-Cosaque • Alinka Echeverria • Wilfried Estève • Olivia Gay • Pierre Gayte • Peter Granser • Stanislas Guigui • Estelle Haniana • Sophie Hatier • Guillaume Herbaut • Jean-Marie Huron • Hormoz • Mina Angela Ighnatova • Mat Jacob • Grégoire Korganow • François Lacour • Eric Larrayadieu • Florent Mattei • Patrick Messina • Meyer • Laurent Monlaü • Malik Nejmi • Joël Robine • Olivier Roller • Sonia Sieff • Flore-Aël Surun • Patrick Swirc • Linda Tuloup • Elene Usdin • Dune Varela
L'exposition est sélectionnée dans les coups de cœur du festival Paris Quartier d'été.

Les conférences données par "Gens d'Images"
www.gensdimages.com

La MEP accueille un jeudi par mois, de 18 heures 30 à 20 heures, les conférences proposées par l'association Gens d'images. Cette association, fondée en 1955, regroupe tous ceux qui, à titre privé ou professionnel, sont concernés par les images, fixes et animées, mentales ou virtuelles. L'association Gens d'images organise et décerne le Prix Niépce, premier prix de photographie professionnelle en France, le Prix Nadar qui récompense le meilleur livre de photographies et le Prix Arcimboldo pour la création numérique.

Prochaines expositions :


Du 4 octobre 2011 au 8 janvier 2012


Roma + Klein
Étage +2

Martine Franck, "Venus d'ailleurs"
Étage +1

José Medeiros, "Candomblé" Dans le cadre de Photoquai (4 octobre - 13 novembre 2011)
Festival @rt Outsiders (22 novembre - 11 décembre 2011)
Andreas Mahl (20 décembre 2011 - 8 janvier 20112)
Étage 0 bas 

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