JACQUES LELEU

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Jacques LELEU  et VIKY la patronne du RioDosCamaraos
Retour sur le vernissage de l'exposition  AFRICA-MALI de Jacques Leleu , gros succès pour ce vernissage l'exposition a suscité beaucoup d'intérêt auprès des visiteurs  , après son décrochage ,  celle ci sera de nouveau exposée  à partir du  18 octobre  au restaurant  Rio Dos Camaraos de Montreuil ( restaurant africain , 55 rue Marceau Montreuil  - voir article le concernant dans messages anciens )
pour ceux qui n'ont pas pu venir , voir le port-folio ci dessous il regroupe les 30 photos exposées






Vernissage Exposition Jacques LELEU :
AFRICA MALI le jeudi 22 septembre 2011
pour voir les autre photos cliquer sur  : lire la suite de l'article
voir également les photos de l'expo dans le portfolio plus bas


EXPOSITION  JACQUES LELEU : 
du Club-PhotoMontreuil/Slv11-CCSC
à la Galerie Slv/Montreuil/CCAS
JUSQU'AU 15 OCTOBRE voir port-folio ci-dessus en cliquant sur lire la suite de l'article

MALI
LES DOGONS et LES POTIÈRES-BAMANAN




CCAS 8 rue de Rosny- Montreuil, GALERIE SLV -  bat b - rdc droit, heures de bureau- accueil :  entrée bat A
                              jusqu'au 15 octobre 2011



Exposition de Jacques LELEU du Club Photo Montreuil Slv11/CCSC































VERNISSAGE  DU 22 SEPTEMBRE 2011





Le Mali se trouve en Afrique de l’Ouest. Il est traversé par le Niger.
Le pays se compose de différentes ethnies. Si il est vrai que les Maliens sont très mobiles, l’identification ethnique suivant le nom de famille se fait immédiatement. Selon que l’interlocuteur est peul, bambara, bozo, dogon, songhai, tamacheks, des réactions immédiates dues à la " parenté plaisante " sont engendrées. Ce système de relations entre les personnes a pour origine un contrat entre deux ethnies qui empêche les gens de se fâcher ou de se battre.
Les personnes issues de deux ethnies liées par la parenté plaisante se doivent de se " taquiner "l’une l’autre.
Ce lien existe à différentes échelles : 
- au sein même de la famille, le mari et la sœur de sa femme, la femme et les frères du mari, les grands parents avec leurs petits enfants sont des " parents plaisants ", ou des " cousins ".
- entre deux noms de famille, comme entre les Sidibé et les Coulibali.
- évidemment entre les différentes ethnies. La relation la plus poussée est celle des Dogon et des Bozo. Cette interdiction de se battre, donc d’avoir un contact physique, s’est étendue à une interdiction absolue de relations sexuelles entre une personne bozo et une personne dogon.

Les Dogons sont un peuple du Mali, en Afrique de l'Ouest. Leur population totale au Mali est estimée à 700 000 personnes. Ils occupent la région, nommée"Pays Dogon", qui va de la falaise de Bandiagara au sud-ouest de la boucle du Niger. Quelques Dogons sont installés dans le nord du Burkina Fasso, d'autres sont installés en Côte d'Ivoire.
Pôo ya pôo signifie Salut merci, et est le début des salutations en Dogon, nécessaires avant de commencer la conversation.
Les dogons sont avant tout des cultivateurs(essentiellement de mil) et des forgerons. Ils sont réputés pour leur cosmogonie et leurs sculptures.
Les Dogons seraient venus du Mandé, région située au sud-ouest du Mali au XIVe siècle pour éviter l'islamisation. Ils se seraient installés à Kani Bonzon avant de se disperser sur trois sites que sont la Falaise de Bandiagara ( 200km de long ) , le plateau (région de Sangha) et la plaine. Cette falaise était alors habitée par les Tellem, portant aussi le nom de Kurumba.
Le peuple Dogon a été pour la première fois étudié par l'explorateur Louis Desplagnes (1871-1914) , un lieutenant de l'armée coloniale française. Contrairement aux us coloniaux, Desplagnes se montre très respectueux des coutumes et traditions dogons, refusant en particulier de s'emparer des objets qui ne lui sont pas donnés ou échangés de bon gré. Il vit au contact de la population en 1904 et 1905. Il rapporte en France les premiers éléments détaillés sur la vie du peuple Dogon.
En 1931, la mission ethnologique du professeur Marcel Griaule fera la première étude approfondie de l'étrangeté radicale de l'univers culturel de ce peuple.
L'architecture dogon est spécifique. La plupart des villages sont implantés dans la falaise, et accessibles par des chemins escarpés qui empruntent les failles du plateau ou par des chemins tout à fait accessibles.
Bambara, ou Banmana
( de Ban refus et Mana, Maître. Ce qui voudrait dire "ceux qui ont refusé d'être dominés" ou Bamanan, homme des crocodiles.

Poterie:
Les poteries sont faites par les femmes des Noumou.Le forgeron leur fournit le bois destiné à la cuisson. Chacun de leur gestes dans l'extraction de la terre, le pétrissage, le façonnage jusqu'à la cuisson est accompagné de formules magiques qu'elles murmurent entre leurs dents.Elles fabriquent des cananis aux formes très pures. La couleur est appliquée après une cuisson rudimentaire : le noir est tiré du charbon de bois, le blanc du kaolin,  le rouge de la latérite, la couleur est appliquée directement avec le doigt ou à l'aide d'une plume de poule . Il s'agit la d'un véritable art populaire très riche en créations spontanées
Ségou est le grand centre de poterie bambara.  le lundi , les potières qui habitent les villages de l'autre côté du fleuve arrivent avec des pirogues surchargées de leur production .
A Kalabougou, les visites touristiques sont fréquentes. Normal, on en parle dans tous les guides touristiques. 

Ici, des générations de femmes : grands-mères, mères et filles, travaillent la poterie,
" Depuis le temps de leurs aïeux ". Le métier de potière est réservé à la caste des forgerons. Dans cette caste, les hommes forgent, les femmes travaillent la terre. Ce village compte environ trois mille habitants, parmi eux des Peuls, des Bambaras, des Bozos et des Forgerons. Chacun a son quartier. Mais seules les femmes de forgerons sont potières. Elles sont environ trois cents dans le village.
Jacques Leleu a choisi de nous parler des potières du village de Farako, moins connu que celui de kalabougou qui est de l'autre côté de Ségou, et piège à touristes, Farako est à une heure et demie de pinasse donc trop loin et peu propice au tourisme facile,
Farako, également village de forgerons, compte cent trente potières. Cet endroit est étroitement lié à Kalabougou par des décennies de parentés, de mariages et de naissances.   les potières des deux villages se ressemblent sensiblement. Elles travaillent de la même manière. Il n’y a que leur terre qui diffère, leur site d’extraction n’étant pas le même. Selon une précision donnée par un habitant du village, la température de cuisson serait aussi légèrement différente : Kalabougou cuit à 630°, Farako à 670°. Farako est beaucoup moins touristique et l’ambiance est tout autre. Plus reposante.


Après être allée chercher le kaolin (argile ou banco) à la "bancotière" à cinq kilomètres du village, la potière prépare  la " chamotte " en réduisant en poudre des morceaux de vieilles poteries (les tessons).

l Avec ces deux éléments (le banco et la chamotte) elle prépare la terre : après avoir tamisé la chamotte, elle en répand la partie la plus fine sur une vieille peau de chèvre, l’asperge d’eau, ajoute le banco, puis la chamotte grossière et malaxe l’ensemble avec le pied (la coutume recommande de n’utiliser qu’un pied, ).
 Avec la terre obtenue, elle constitue des petits tas et les emballe en blocs homogènes dans un plastique, attendant ainsi, à l’abri de la chaleur, la phase du moulage.
Durant la semaine, chacune travaille chez elle, à son rythme, à sa manière. Le travail de fabrication est une activité domestique et solitaire. Le week-end, les femmes se rallient à l’occasion de la cuisson collective et du jour du marché.

Chaque poterie a une fonction et une forme particulière :
-les canaris
-les pots pour la bière de mil
-les couscoussiers
-les pots à herbes médicinales
-les assiettes
-les cendriers
-les braseros
Les formes sont souvent très simples et ne changent que très peu. 
Les pots à bière de mil se distinguent par leur forme ronde, leur couleur brune et une surface décorée d’un motif quadrillé, résultat de l’impression d’un tampon recouvert d’un fil de pêche.
Les couscoussiers, petits ou grands, sont percés de trous, permettant ainsi à la vapeur de cuire la semoule. Les pots destinés à conserver les herbes médicinales sont souvent arrondis, bruns et assortis d’un couvercle. Les braseros, sortes de cuisinières traditionnelles destinées à recevoir les braises et chauffer, se présentent sous une forme ronde avec trois branches intérieures qui viennent soutenir les marmites et casseroles.
De toutes ces pièces, ce sont les canaris qui disposent d’une plus grande variété de formes, celles-ci changeant en fonction de la potière et du village de fabrication. Ils se reconnaissent souvent par le soin de la décoration et leur couleur rouge et ocre.

Il y a trois couleurs possibles : le jaune, le rouge et le brun.
Le jaune ocre est un engobe. Obtenu grâce au mélange d’un pigment couleur ocre, de terre et d’eau, il sert le plus souvent de couleur de fond pour les canaris. 

Le rouge est une teinte minérale qui provient d’une roche rouge à forte teneur en fer que l’on trouve aux alentours de Bamako. On la frotte pour en extraire la couleur et on la mélange à de l’eau. Cette teinte est utilisée pour l’ornementation, inspirée essentiellement du règne végétal (fleur, branches, etc.). Lorsqu’il s’agit d’une commande, la potière écrit parfois le nom de la personne, de sa famille ou choisit quelques bénédictions religieuses. Parfois, elle écrit le nom du lieu de fabrication. Ces décorations sont surtout réservées aux canaris, éléments indispensables et centraux de la maison.

Le brun est une teinte végétale obtenue à partir d’une décoction d’écorces de prunelliers (ou raisins sauvages). En milieu de cuisson, les pots encore incandescents, sont alors plongés dans la potion. Cette potion étant toxique, les pots bruns ne serviront donc pas comme ustensiles de cuisine.
Le polissage
Après application des engobes et des teintes, les pots sont parfois polis.
Le polissage s’effectue grâce à des colliers de graines appelées "pains de singe", elles sont les fruits du baobab. La fabrication de ces colliers est simple : les pains de singe sont bouillis dans l’eau afin de les amollir au possible. Ils sont alors enfilés les uns avec les autres à l’aide d’une aiguille, comme les perles d’un collier. Une fois refroidis et secs, ils deviennent encore plus fermes qu’auparavant et permettent un polissage aussi efficace qu'avec le dos d'une cuillère ou d'une pierre en quartz arrondie.
Le samedi, les potières se rassemblent autour du " four " pour préparer la cuisson collective. Chacune est responsable de ses pots et de la préparation de son foyer. On pose les pots, et on ajoute de la paille et du bois. Mais souvent ces deux éléments se font rares, il faut donc aller les chercher de plus en plus loin avant de pouvoir alimenter son feu. Une à une, les poteries sont apportées au four, des quatre coins du village. Tout le monde y contribue. Les enfants aident à porter les pots, les fils et maris à porter le bois. Un moment de convivialité et d’effervescence émouvante.

La cuisson a lieu dans la nuit du samedi au dimanche.


Le dimanche, les pots sont embarqués sur la pirogue du village, suivent les potières. La pirogue s’éloigne en direction de Ségou, là où se déroulera le marché du lundi….Farako est célèbre chez les céramistes français
Farako petit village de brousse  se trouve à une heure de pinasse au fil du Roi Niger de Segou l’ancienne elle-même à trois heures de car de Bamako, capitale du Mali.

 Les potières de Farako ont des maris forgerons-agriculteurs

Le bambara est la langue véhiculaire du Mali ou il n'y a pas une région ou il n'est pas compris.
Au Mali , les Bambara constituent le groupe ethnique le plus important avec 35 pour cent de la population ( 1 700 000 ) . Les  Bambaras , lorsqu'ils se sont mélangés à d'autres groupes ethniques, les ont toujours dominés.
leur histoire:
Aux origines, l'ethnie Bambara se composait d'un certain nombre de clans, vassaux du Mali.
Les Bambara,furieusement indépendants, luttèrent avec courage contre les Français jusqu'en 1893 ou le roi Badian, mis en place par les Français, signa la paix.
Leur vie économique:
L'agriculture est la principale occupation des Bambara. Ils confient les troupeaux aux pasteurs Peul.
Leur vie sociale:
Les Bambaras sont divisés en trois grandes classes sociales.
1.Les Ton Tigui, guerriers propriétaires.
Les Nyamakala,gens de caste de Nyama=les artisants et les bardes
3.Les Dyon ( esclaves ).
La vie religieuse:
La grande majorité des Bambara est restée animiste.Ils croient en un dieu de la création et de la lumière, mommé Faro.Le verbecréateur a engendré l'esprit Yo qui à son tour, a engendré Faro, bâtisseur du monde, maître de la parole, père de toutes les divinités de l'air et de l'eau, il trône au septième ciel et envoie la pluie bienfaisante.Sa couleur est blanche.C'est Faro qui créa la première femme, Mousso Koroni, terre nourricière, mère de l'humanité.Toute une riche mythologie se greffe sur cette époque.
Comme chez tous les animistes, on retrouve ches les Bambara le culte des esprits ( mâne des ancêtres, des génies invisibles ) qui aboutit aux fétiches (Boli ) et aux gris gris. La place de la magie est encore très grande dans la vie quotidienne des Bambaras.  Un autre élément important dans la vie religieuse des Bambaras est l'éxistence de nombreuses sociétés secrètes.


Les Dogons habitent aujourd’hui dans la région des falaises de Bandiagara, dans la boucle du Niger, au centre du Mali. Rendu célèbre par les missions ethnographiques de M. Griaule et les films de Jean Rouch, le pays Dogon est l’un des plus connus et des plus visités des sites du Mali. Selon les différents récits mythiques, les Dogons viendraient de l’empire du Ghana, ou bien du pays mandé. Une de leurs caractéristiques est en tout cas de s’êtres réfugiés dans la falaise de Bandiagara pour résister à l’islamisation et aux différentes conquêtes et d’avoir développé de nombreuses pratiques culturelles, comme les funérailles accompagnées de danses de masques.

L'architecture dogon est spécifique. La plupart des villages sont implantés dans la falaise, et accessibles par des chemins escarpés qui empruntent les failles du plateau ou par des chemins tout à fait accessibles,
La case traditionnelle est organisée autour d'une cour, chaque femme ayant son grenier auquel le mari n'a pas accès. Le grenier du mari sert à conserver le mil, le grenier des femmes sert, lui, à conserver les condiments et différents objets. Les greniers sont clairement identifiables par leur toiture en seko (paille), celui du mari étant en général, le plus important.
Il existe différentes sortes de greniers (appelés gôh) d'architecture spécifique, et ayant une attribution et une symbolique particulière :
    ▪    le gôh Karï, divisé en trois parties, est obligatoirement la propriété d'un homme.
    ▪    le gôh nân, plus grand, qui peut appartenir à un homme ou une femme, est construit sur deux étages, et divisé en quatre compartiments par étage. Il sert à la conservation des céréales (mil, sorgho, fonio). Il sert aussi de coffre fort et renferme alors des objets précieux.
 ▪    le gôh Anan qui est le plus grand et fait d'un seul bloc, est sous la responsabilité du chef de lignage. Il renferme les récoltes des champs collectifs (Anan signifiant village). Il est descellé uniquement lors de sécheresses, ou pour la cérémonie du Dama.
    ▪    le gôh Pôron, un grenier castré, est sous la responsabilité du chef de lignage. Il présente un petit muret central.

La légende de Sirius
Si le « Dieu d'eau » est une interprétation inconsciente de la cosmogonie dogon, c'est à Robert KG Temple, auteur lié aux mouvements ésotériques que nous devons la description courante de la cosmogonie dogon dans son ouvrage The Sirius Mystery (1976) :
Dans ce même ouvrage, Robert KG Temple n'hésite pas à affirmer que les Dogons tiennent leur savoir ancestral des suites de la visite chez eux d'extraterrestres amphibiens venus de Sirius.
Une équipe conduite par un ethnologue belge, Walter Van Beek, passa une dizaine d'années chez les Dogons à partir de 1991. Elle conclut n'avoir trouvé aucune trace d'une tradition autour de Sirius dans la cosmogonie dogon telle que l'avait décrite Marcel Griaule et Robert KG Temple .
Il n'en reste pas moins vrai que la cosmogonie dogon intègre des faits astronomiques non observables à l'œil nu :
    ▪    les quatre gros satellites de Jupiter
    ▪    les anneaux de Saturne
    ▪    Neith, le satellite de Vénus. Or ce dernier qui n'existe pas a pourtant été validé pendant deux siècles par la communauté astronomique (sa pseudo-découverte remonte à 1645). Cette erreur astronomique pourrait laisser penser que les Dogons auraient été visités entre le xviie siècle et le xixe siècle par un érudit qui leur aurait alors transmis une partie du savoir astronomique européen de l'époque et aurait eu une influence non négligeable dans la réécriture de leur cosmogonie .

La majorité des Dogons pratique une religion animiste incluant l'esprit ancestral Nommo, avec ses festivals et une mythologie dans lesquels Sirius joue une part importante. Une minorité significative des Dogons s'est convertie à l'islam et quelques autres au christianisme.
Les Dogons tracent leur ascendance par un système patrilinéaire. Chaque communauté, ou chaque famille au sens large, est dirigée par un patriarche. Ce chef est l'aîné survivant de l'ancêtre de la branche locale de la famille. Selon la base de données NECEP, dans ce système patrilinéaire, des mariages polygames avec jusqu'à quatre épouses peuvent se produire.
La plupart des hommes, cependant, n'ont qu'une seule épouse, et il est rare qu'un homme ait plus de deux épouses. Selon les us, les épouses n'intègrent le foyer marital qu'après la naissance de leur premier enfant. Les femmes peuvent quitter leur mari peu après le mariage, avant la naissance de leur premier enfant. Après un accouchement, le divorce est rare et pris très aux sérieux, exigeant la participation de tout le village. Une famille au sens large peut compter jusqu'à cent personnes et s'appelle le guinna.

Les Dogons recherchent fortement l'harmonie, ce qui se traduit dans plusieurs de leurs rites. Par exemple, dans un de leurs rituels les plus importants, les femmes félicitent les hommes, les hommes remercient les femmes, les jeunes expriment leurs appréciations envers les vieux et les vieux identifient les contributions des jeunes. Un autre exemple est la coutume des salutations raffinées toutes les fois qu'un Dogon en rencontre un autre. Cette coutume est répétée à plusieurs reprises, dans tout le village de Dogon, toute la journée. Au cours ces salutations formelles, la personne entrant répond à une série de questions au sujet de toute sa famille, posée par la personne qui était déjà là. Invariablement, la réponse est sewa, signifiant que ça va bien. Puis le Dogon entrant répète le rituel, demandant au résidant comment va sa famille entière. En raison de la répétition du terme sewa dans tout village Dogon, les peuples voisins ont nommé les Dogons les personnes de sewa.
Le Hogon est le chef spirituel du village. Il est élu parmi les hommes les plus âgés des familles du village. Après son élection il doit suivre six mois de réclusion, pendant lesquels il ne lui est permis ni de raser ni de se laver. Il porte des vêtements blancs et personne n'est autorisé à le toucher. Ses repas, préparés par des jeunes filles impubères, lui sont apportés dans des coupes particulières, les ogo banya. Il reçoit ces coupes de son prédécesseur ou au cours de sa cérémonie d'intronisation.
Après son initiation, il portera un bonnet rouge. Il a un brassard avec un coquillage sacré qui symbolise sa fonction. Le Hogon doit vivre seul dans sa maison. Le Dogon croit que le serpent sacré Lébé vient pendant la nuit pour le purifier et lui communiquer la sagesse.
Les Dogons sont des agriculteurs et cultivent le millet perlé, le sorgho et le riz, ainsi que l'oignon, le tabac, les arachides et quelques autres légumes. Marcel Griaule a encouragé la construction d'un barrage près de Sangha et a incité à la culture des oignons. L'économie de la région de Sangha a doublé depuis lors et ses oignons sont vendus jusques sur le marché de Bamako et même de la Côte d'Ivoire. Les Dogons élèvent également des moutons, des chèvres et des poulets. Le grain est stocké dans les greniers.

La shônan, communement appelée togouna (ou « case à palabres »), est une construction présente dans chaque village, sous laquelle les hommes du village, et plus particulièrement les anciens, se réunissent pour parler des affaires communes. Sa taille basse est conçue pour préserver l'ombre et la fraîcheur du lieu de réunion. Selon une explication plus récente inventée par les guides dogons, la hauteur restreinte de la toguna obligerait les hommes à s’asseoir et interdirait l’emportement (puisqu'en se levant brusquement, on se cogne le crâne). La toguna est constituée de huit piliers en bois sur lesquels reposent jusqu'à huit couches de chaume. Le nombre 8 fait référence au nombre des premiers ancêtres dogons. Des symboles dogons sont sculptés sur les piliers.
Le rite funéraire se déroule en trois temps  :
    ▪    Lors du décès, un enterrement est organisé. Le corps du défunt est lavé avant d'être déposé à l'air libre dans les failles des falaises qui servent de cimetière. Son âme reste dans le village.
    ▪    Quelques mois plus tard, sont organisées des funérailles qui permettent à la famille et aux proches de rendre un hommage au défunt. Son âme continue d’errer dans les alentours.
    ▪    Le troisième temps est le dama. Cette cérémonie est collective et concerne toutes les personnes décédées au cours des années précédentes. Les âmes sont appelées à rejoindre les ancêtres. Au cours de la cérémonie qui peut durer trois jours, les différents masques sont sortis et défilent et dansent dans le village. Cette cérémonie marque la levée du deuil.
Les cérémonies du Sigui ont lieu. Il s’agit d’un important rituel de régénération. Elles commémorent la révélation de la parole orale aux hommes, ainsi que la mort et les funérailles du premier hogon. Jean Rouch a réalisé plusieurs films lors des dernières fêtes entre 1967 et 1974.
La « société des masques » appelée Awa dirige les danses masquées organisées lors des différentes cérémonies. La société comprend tous les hommes. Les garçons y entrent après la circoncision. Les femmes ne sont pas admises dans cette société, sauf celles nées l'année du sigui.
Le hogon est le chef religieux du village dogon. Il est le prêtre du culte du lébé (Lébé Seru est le premier ancêtre Dogon qui, enterré au pays du Mandé, ressuscita sous forme du renard). C'est le plus vieil homme du village qui devient hogon. Certains interdits lui sont prescrits. Il n’a plus le droit d’avoir un contact physique avec personne, il ne doit plus sortir de sa maison...
La société dogon est patrilinéaire, mais la famille maternelle l'emporte sur les enfants. En effet, tout Dogon de retour au pays doit obligatoirement passer dans sa famille maternelle avant de rendre visite à ses parents paternels. Les descendants d’un ancêtre commun font partie d’une ginna qui regroupe tous les adultes hommes, leurs femmes et leurs enfants. La ginna inclut également les maisons de famille et les champs leur appartenant. Le chef, le ginna bana, est l’homme le plus âgé.
Il n'y a pas de castes chez les Dogons, la société est égalitaire. Les forgerons sont endogames. Les hossobé sont les bannis, les impurs. Deviennent hossobé tous ceux qui ont trahi le clan auquel ils appartiennent. Les jeunes gens se retrouvent dans les classes d'âge, chaque classe construisant sa maison toguna. C'est là qu'ils se retrouvent, le plus souvent la nuit, pour pratiquer leurs rites, les festivités.

Le pays dogon est devenu la première région touristique du Mali et de l’Afrique de l’ouest, en raison de ses attractions majeures : l'exceptionnalité du site naturel et de sa richesse culturelle
S’il constitue une source importante de revenus pour les villageois, et bénéficie dans l'ensemble grandement au peuple dogon, il ne va pas sans poser problèmes. Des enfants deviennent des mendiants, certains jeunes quittent l’école pour devenir guides sans aucune formation.

Les Dogons seraient venus du Mandé, région située au sud-ouest du Mali au xive siècle pour éviter l'islamisation. Ils se seraient installés à Kani Bonzon avant de se disperser sur trois sites que sont la Falaise de Bandiagara (site mis en 2003 sur la liste mondiale du patrimoine de l'UNESCO), le plateau (région de Sangha) et la plaine. Cette falaise était alors habitée par les Tellem, portant aussi le nom de kurumba. D'après les Dogons, les Bana ont précédé les Tellem. Même s'ils ont longtemps subi la domination des divers peuples ayant créé de grands empires ou royaumes, les Dogons ont toujours su conserver leur indépendance à cause de la difficulté d'accès à leurs territoires montagneux isolés. Les Dogons luttèrent farouchement contre les Mossis à l'époque de l'empire sonhrai, puis contre les Peuls à partir du xviie siècle. Les Dogons et les Soninkés sont très liés, les Dogons étaient parfois influencés culturellement et linguistiquement par les Soninkés dont certains se sont mélangés aux Dogons lors de leur grande dispersion après la chute de l'empire du Ghana.

Le peuple Dogon a été pour la première fois étudié par l'explorateur Louis Desplagnes (1871 - 1914), un lieutenant de l'armée coloniale française. Contrairement aux us coloniaux, Desplagnes se montre très respectueux des coutumes et traditions dogons, refusant en particulier de s'emparer des objets qui ne lui sont pas donnés ou échangés de bon gré. Il vit au contact de la population en 1904 et 1905. Il rapport en Europe les premiers éléments détaillés sur la vie du peuple Dogon.
Traditionnellement, les hommes dogons sont en général vêtus d'un boubou ou d'une tunique ouverte sur les côtés, et d'un pantalon tissé de trois bandes de chaque côté des cuisses. Les vêtements de couleur marron, ocre, jaune sont préférés. Les Dogons portent le chapeau conique, mais plus souvent encore le bonnet, surtout chez les hommes âgés. Autrefois les hommes portaient les cheveux très longs et frisés. Sur le haut de la tête un cimier était fait avec les cheveux. Quand les cheveux étaient jugés trop courts, on y ajoutait des éléments. Généralement les cheveux sont rasés vers l'âge de 45 ans. Une ceinture de cauris encercle la tête. Des bracelets de cuivre ou d'argent sont portés au bras, ainsi que des bagues au doigt. Les talismans sont très utilisés. On y ajoute des poils de queue d'éléphant pour la force.
Les femmes dogons portent le pagne et le boubou féminin. Les coiffures sont très riches et variées. Elles sont en forme de casque, avec de longue mèches tressées sur les côtés, un nœud de cheveux sur la nuque et le cimier sur le haut du crâne. À la coiffure sont ajoutés des perles ainsi que des bijoux d'or ou d'argent. Les oreilles sont percées et de nombreuses boucles d'or y sont fixées en forme de cercle. Vers l'âge de trois ans un anneau est fixé à la lèvre inférieure pour le premier stade d'initiation à la parole, puis trois anneaux au nez entre 10 et 12 ans, celui du milieu en cuivre pour attirer les bonnes paroles et les autres en aluminium pour chasser les mauvaises. Les pierres précieuses sont aussi utilisées pour les parures. On n'observe ni scarification ni tatouage.

Les Dogons sont avant tout des cultivateurs, de petit mil, de sorgho et de riz, ainsi que d'oignons et de quelques autres légumes peu exigeants en eau. Le mil, qu'ils entreposent dans des greniers, est la base de leur alimentation, mais la culture de l'oignon (qui représente près d'un tiers des surfaces cultivables de la falaise) est essentielle à leur économie, puisqu'ils sont exportés dans les villes des alentours et servent de monnaie d'échange avec les autres ethnies (par exemple pour l'achat de poissons aux Bozos). Ils élèvent aussi du petit bétail, surtout des moutons et des poulets. Les bovins et les ovins sont confiés aux Peuls vivant plus bas, en plaine. Les Dogons pratiquent aussi l'apiculture

Traditionnellement les dogons sont aussi des forgerons réputés. Une étude récente  a mis en évidence la production de fer et d'outils en fer forgé du temps des Tellems au vie siècle, production devenue quasi industrielle du xive siècle au xixe siècle à l'époque Dogon. Il apparaît que diverses techniques de récupération du fer, à partir du minerai trouvé en divers endroits de la falaise de Bandiagara, aient été mises au point dans différents villages parfois séparés de quelques dizaines de kilomètres . Cette production, déjà avérée sur le site de la falaise pendant plus de mille trois cents ans (à raison d'environ 15 tonnes estimées par an), permet de mieux comprendre le statut particulier et respecté des forgerons dans la société dogon, ainsi que les échanges commerciaux que pratiquaient les Dogons.
Le tissage du coton est l’affaire des hommes. Les tisserands installent leur métier à tisser sur la voie publique.
Dans les villages, le marché a lieu tous les 5 jours, ce qui correspond à la semaine dogon.
La lutte traditionnelle est très pratiquée par les garçons et les jeunes hommes. Des tournois réguliers sont organisés entre quartiers et entre villages.

Les Dogons sont un peuple du Mali, en Afrique de l'Ouest. Leur population totale au Mali est estimée à 700 000 personnes. Ils occupent la région, nommée Pays Dogon, qui va de la falaise de Bandiagara au sud-ouest de la boucle du Niger. Quelques Dogons sont installés dans le nord du Burkina Faso, d'autres se sont installés en Côte d'Ivoire.
Les Dogons sont avant tout des cultivateurs (essentiellement du mil) et des forgerons. Ils sont réputés pour leur cosmogonie et leurs sculptures. La langue parlée par les Dogons est le dogon qui regroupe plusieurs dialectes. Il existe aussi une langue secrète, le sigi so, langue réservée à la société des masques. Les Dogons sont liés avec l’ethnie des Bozos par la parenté à plaisanterie (appelée sinankunya au Mali). Dogons et Bozos se moquent réciproquement, mais, parallèlement, se doivent mutuelle assistance.

Musique
La musique dogon est étroitement associée aux différents rites : mariages, funérailles, etc. La jeune chanteuse malienne Déné Issébéré est l'emblème de cette culture musicale au Mali et à l'étranger.
Danses
Très codifiées, les danses dogons expriment la formation du monde, l'organisation du système solaire, le culte des divinités ou les mystères de la mort. La plus spectaculaire s'exécute sur des échasses appelées "touterelles".

Table du renard (près de Sangha)
La "Table" sert d'instrument de divination. La personne qui a des problèmes, va trouver le "devin" pour qu'il lui prédise l'avenir ou lui donne quelques conseils. A l'écart du village, le devin, suite aux explications du client, trace un grand rectangle divisé en plusieurs cases, dont chacune reçoit différents signes et petits bâtons plantés dans le sol. Ensuite le devin demande au client de lancer sur cette "table" une poignée de cacahuettes, puis tous deux quittent les lieux jusqu'au lendemain matin. Pendant la nuit un renard (ou Chacal), vient manger les cacahuettes en piétinant la "table". Le matin, le devin revient avec son client, et interprète les traces laissées par le renard, et en fonction de celles-ci et des bâtons renversés lui prédit l'avenir.

Originellement, ils sont animistes. Bien qu’ayant fui pour éviter l’islamisation (les guerriers peuls les appelaient les « Habés » — païens), la majorité des Dogons sont aujourd’hui musulmans même si les pratiques animistes sont encore bien présentes. Une minorité est chrétienne.
Marcel Griaule, ethnologue a étudié les Dogons. En 1946, il a eu des entretiens avec Ogotemmêli, un ancien chasseur devenu aveugle suite à un accident et ayant mis à profit l'inactivité due à son handicap pour approfondir ses connaissances traditionnelles. À partir de ces entretiens, il a publié plusieurs livres, dont le célèbre Dieu d'eau sur la cosmogonie dogon.
Les Dogons croient en un dieu unique, Amma. Il créa la terre et en fit son épouse qui lui donna un fils, Yurugu ou le « Renard pâle ». C’était un être imparfait qui ne connaissait que la première parole, la langue secrète sigi so. La terre donna ensuite à Amma un couple d'enfant jumeaux appelés Nommo. Ceux-ci étaient à la fois mâle et femelle. Maîtres de la parole, ils l’enseignèrent aux huit premiers ancêtres des hommes, quatre couples de jumeaux, nés d'un couple façonné dans l'argile par Amma.

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