MOIS DE LA PHOTO À PARIS 2012

PARIS FÊTE LA PHOTO

Le petit format, la photographie francophone de 1955 à nos jours et le réel enchanté sont les trois thèmes de la dix-septième édition du Mois de la photo.Avec quatre-vingt-deux expositions, des débats, des rencontres, la capitale en novembre regorgera d'images.




Les Expositions

(Liste par Artiste)

A B C D E F G H I J KL M N O P Q R S T UV W X Y Z
Depuis sa création en 1980, le Mois de la Photo a fortement contribué à faire de Paris une des grandes capitales de la photographie. Il a lieu en novembre, tous les deux ans, et mobilise d’importantes institutions culturelles et de nombreuses galeries pour offrir un panorama unique de la création photographique.
3 thèmes : « Small is beautiful » (les petits formats), Le Réel enchanté, la photographie française et francophone de 1955 à nos jours. .

Près de 80 expositionsvisibles dans tout Paris autour des grands noms de la photographie et de nombreux artistes émergents.

Projections, rencontres et débats.

Pour cette 17e édition, trois délégués artistiques et non des moindres. Agnès de Gouvion Saint-Cyr, Stéphane Wargnier et Leonor Nuridsany ont été réunis pour nous plonger dans la photographie « plurielle » : « Small is beautiful », « Le Réel enchanté » et « La photographie française et francophone de 1955 à nous jours ».
Ces trois thématiques donneront lieu à 85 expositions disséminées aux quatre coins de Paris, autour des grands noms de la photographie et de nombreux artistes émergents.

L'incontournable Paris Photo du 15 au 18 novembre, se tiendra pour la seconde fois sous la nef du Grand Palaiset rassemblera 117 exposants et 23 éditeurs.
Sans oublier Le Mois de la Photo-Off, le Salon de la Photo Porte de Versailles, des projections, des rencontres-débats.

Un rendez-vous automnal à ne pas manquer, donc !

www.mep-fr.org
www.moisdelaphoto-off.org
www.parisphoto.com
www.lesalondelaphoto.com (invitation gratuite ici)



Accueil - Mois de la photo-OFF 2012

www.moisdelaphoto-off.org/
Le Mois de la Photo-OFF | Expositions de Photographie Novembre 2012 Paris.




LE CLUB RECOMMANDE ;

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Mois de la photo à Paris 2012 - Expositions, manifestations ...

www.mep-fr.org/moisdelaphoto2012/
La Maison Européenne de la Photographie (MEP) présente les expositions du Mois de la Photo à Paris 2012 dans le cadre du Mois Européen de la ...




Participer - Mois de la photo-OFF 2012

www.moisdelaphoto-off.org/2012/participer
31 mai 2012 – 1.1 Le Mois de la Photo-OFF est ouvert aux galeries, aux lieux culturels, aux librairies, aux lieux insolites, en intérieur comme en extérieur, ...



Ce panorama unique s'accompagne d'une programmation ambitieuse. Les expositions «Acquisitions Récentes», «Collection Privée» et «Livre ouvert» , celles des partenaires et les évènements associés.
La foire sera rythmée par des signatures de livres, la remise du Paris Photo – Aperture Foundation Photobook Awards 2012 et les prises de paroles des intervenants de la Plateformedont Hilla Becher, Rem Koolhaas ou David Lynch.




LE CLUB PHOTO RECOMMANDE :






Jesse A. Fernández

De La Havane à Paris
Tours et détours

14 novembre 2012 - 28 février 2013
Maison de l'Amérique Latine
217, boulevard Saint-Germain, 7e.
Tel.: +33 1 49 54 75 00
Métro : Solferino ou Rue-du-Bac
Du lundi au vendredi de 10 h - 20 h
Samedi : 14 h – 18 h.
Entrée libre

Jesse A. Fernandez, Ronald B. Kitaj, Londres, 1978 © ESTATE JESSE A. FERNA?NDEZ / COLL. FRANCE MAZIN FERNANDEZ 
Jesse A. Fernández est également peintre, mais c’est le photographe qui est ici mis en avant. Son parcours l’emmène de Cuba à la France, via les États-Unis. L’Amérique du Sud et la Caraïbe ne sont jamais très loin, ni même l’Espagne, et l’œuvre tisse des liens avec toutes ces cultures.

Ce sont particulièrement les villes qui attirent Fernández : La Havane, New York, Madrid et Paris, où se concentrent des personnalités artistiques et littéraires de premier plan. Ses photographies sont autant de restitutions de rencontres avec des écrivains, des peintres, des musiciens, des danseurs ou des comédiens, et témoignent d’affinités avec leurs univers. Si l’œuvre concerne en premier lieu Cuba, d’avant et pendant la révolution castriste, ce n’est pas dans l’île que débute la carrière de Fernández. Après des études de peinture, il commence à photographier en Colombie en 1952, puis parcourt l’Amérique du Sud. De retour à La Havane, il signe pour la presse des images documentaires politiques, sportives et du monde du spectacle. Il fixe dans son objectif la figure émergente de Fidel Castro. Le parcours de Fernández s’achèvera en France où il s’installe en 1977. Il décède en 1986.

Le genre qui l’emporte est celui du portrait en situation (l’artiste ne prête aucun intérêt au portrait) : prises de vue sur les lieux de travail et de création, devant la page blanche, dans l’atelier, mais aussi dans l’environnement au milieu duquel l’écrivain, l’artiste aime passer son temps, faire des rencontres ou au contraire s’isoler. Attiré par le spectacle de la rue, Fernández arrête souvent son regard sur la surface des murs et les signes qui les ornent, choisissant ceux-ci comme toile de fond pour ses portraits. Pensée pour l’essentiel en noir et blanc, sa photographie compose avec la lumière naturelle. S’il privilégie souvent dans ses images le graphisme, la géométrie et le rendu des matières, c’est sans doute parce qu’il pose sur le monde un œil de peintre imprégné des mouvements abstraits de la seconde moitié du xxe siècle. Et si les rencontres avec les grands écrivains de son temps sont aussi nombreuses, c’est parce que la littérature compte autant pour lui que l’expérience artistique. Toutes ces passerelles font la richesse d’une œuvre originale et inclassable.

G. B.

Commissariat : Juan Manuel Bonet et Gabriel Bauret





Jean-Pierre Leloir

Night and Day

16 novembre 2012 - 16 décembre 2012
Le Bar Floréal
43, rue des Couronnes, 20e.
Tel.: +33 1 43 49 55 22

Métro : Couronnes
Du mardi au dimanche : 14 h – 18 h 30
Entrée libre


© Jean-Pierre Leloir

Infatigable arpenteur des nuits du jazz de l’après-guerre à Paris, Jean-Pierre Leloir a photographié avec ferveur, sur scène comme en coulisses, les jazzmen noirs américains, avant d’être un témoin passionné de l’essor du rock en France et du monde de la chanson. La galerie du Bar Floréal lui rend hommage en présentant une sélection de photographies qui rendent compte de la venue dans la capitale des plus grands jazzmen, tels Miles Davis ou Billie Holiday. Ses images sensibles et complices témoignent d’un souci de documenter la vie musicale, d’un regard attentif aux artistes et d’un profond amour pour le jazz. La construction rigoureuse et le sens du rythme unique de ses photographies nous conduisent au plus près de ces artistes improvisateurs, que Jean-Pierre Leloir attendait à leur descente d’avion, accompagnait dans Paris, écoutait nuit et jour entre répétitions et séances d’enregistrement. L’œuvre immense de cet artiste discret, décédé en décembre 2010, est restée méconnue, réduite à quelques clichés fameux d’artistes emblématiques. C’est ici tout l’univers du travail de ce grand professionnel que l’on découvre, à travers la présentation de planches-contacts, de carnets de notes ou des pochettes de disques devenues mythiques dans le milieu du jazz.

Exposition en partenariat avec les Archives Leloir.





Mademoiselle Yvette Troispoux,


photographe

09 novembre 2012 - 02 décembre 2012
Musée du Montparnasse
21, avenue du Maine, 15e.
Tel.: +33 1 42 22 91 96

Métro : Montparnasse-Bienvenüe
Du mardi au dimanche : 12 h 30 – 19 h
PT : 6 € / TR : 5 €



© Yvette Troispoux, Robert Doisneau et Gisèle Freund
Véritable légende du monde de la photographie, Mademoiselle Yvette Troispoux– elle signait ainsi au dos de ses tirages – continuait à 93 ans à faire des apparitions remarquées et à photographier inlassablement ses amis photographes dans les vernissages, au Club des 30 x 40 ou dans les festivals. Celle que Doisneau surnommait sa “photocopine”?est née en 1914 à Coulommiers et débuta la photographie en amateur à l’âge de 19 ans. Employée de bureau à Paris durant quarante ans, elle attendit la retraite pour se vouer entièrement à la photographie, sa véritable famille.

Elle réalisa alors les portraits des figures les plus importantes de son époque (Brandt, Kertész, Brassaï, Lartigue, etc.), avec une fraîcheur, une spontanéité et une connivence amusée dignes de Miss Marple. Mais quand, lors de ses voyages ou de ses errances sur les bords de Seine ou dans les paysages d’Île-de-France, elle saisissait des instantanés poétiques et pleins de tendresse, Yvette Troispoux se révélait aussi une photographe de la grande tradition humaniste.

Cinq ans après sa mort, cette première exposition rétrospective en forme d’hommage présente des photographies tirées de son album privé, une sélection de ses meilleures images, des documents (telle la série de timbres qu’elle édita à compte d’auteur).

En parallèle sont exposés des travaux des photographes qui lui furent proches et auxquels elle témoigna de l’affection, du respect et une complicité artistique et humaine : Jean-Pierre Évrard, Michel Quétin, Claude Lebée, Jean-Luc Lemaître, Martine Voyeux, André Villers, Jean-Claude Gautrand, Bernard Plossu, Patrice Bouvier, Jean-Philippe Charbonnier, Xavier Lambours, Luc Choquer, Sabine Weiss, Robert Doisneau, John Batho, Jérome Soret... Chacun d’eux a choisi dans ses archives une image significative qui instaure un dialogue visuel avec l’œuvre de cette photographe attachante qui revendiquait de photographier pour “garder” ceux qu’elle aimait.

En partenariat avec la Bibliothèque nationale de France, le musée de Coulommiers, Argentic et la Galerie Agathe Gaillard.

Commissariat : Claude Nori 





Enfances

Raymond Depardon, Edouard Boubat, Paul Almasy, Yvette Troispoux, Jacques-Henri Lartigues…
15 octobre 2012 - 30 novembre 2012
Galerie Photo Fnac des Ternes/ Forum des Rencontres (niv.4)
26-30, avenue des Ternes, 17e.
Tel.: +33 1 55 21 54 18

Métro : Ternes
Du lundi au samedi : 10 h – 20 h
Entrée libre


Michelle Vignes. Temple du Saint- Esprit Berkele
Depuis l’invention de la photographie au XIXe siècle la représentation de l’enfance, volontiers calquée sur la tradition picturale classique qui en a fait un thème privilégié, a séduit aussi bien les amateurs que les professionnels. Au fil des ans, ceux-ci ont composé les albums de famille, orné les murs des salons, puis enrichi les magazines de ces images d’enfants, preuves émouvantes, voire accablantes, de l’inexorable fuite du temps. Assez curieusement, l’examen de la collection de la Fnac ne révèle pas une omniprésence de cette problématique, mais chaque œuvre y est riche d’enseignement quant à son époque, son style ou les circonstances de la prise de vue. On y retrouve les archétypes de la relation entre la mère et son enfant : enfant au sein de Tina Modotti ; douce lumière qui, pour Denise Colomb, unit la mère, son enfant et le berceau ; bras maternels protecteurs chez Édouard Boubat, Michelle Vignes ou Yvette Troispoux... Toutefois, si ces photographies évoquent avec poésie et tendresse la nostalgie d’un passé fragile, elles soulignent aussi que cet âge tendre peut subir les violences de la guerre, de la solitude ou de l’abandon. Pour un enfant au cerisier, combien de petites victimes en Afghanistan ou à Berlin, que de misère relevée par Paul Almásy en Colombie ou Sebastião Salgado en Amérique latine  Et même si ce dernier propose deux œuvres à la composition identique– portraits frontaux de communiantes brésiliennes et de petits Équatoriens –, les tonalités opposées, dominante blanche pour les unes, noire pour les autres, traduisent la même solitude empreinte de tristesse. Les jeux simples des enfants narrés sous toutes les latitudes par Willy Ronis, Sabine Weiss, Claudine Doury ou Martine Voyeux, puis les farces d’écoliers présentés par Édouard Boubat, Marc Riboud et Jacques Lartigue annoncent bientôt la fin du temps de l’innocence et l’entrée bien trop rapide dans le monde adulte. Alors les cours de récréation se transforment, selon Valérie Winckler, en champ de lutte, et tandis que Claude Batho met en exergue la trop grande sagesse de l’enfant au tablier, adulte avant l’âge, Jean- Philippe Charbonnier oppose volontiers les enfants sages au jeune cancre et Josef Koudelka laisse deviner l’adolescent sous la tenue de l’ange. Enfin, selon Lucien Hervé, le déchirement de la séparation puis l’émerveillement inquiet du voyage mettent bientôt un terme à cette période empreinte trop souvent de nostalgie.

Commissariat : Agnès de Gouvion Saint-Cyr






Mariana Yampolsky

Tepalcates

14 novembre 2012 - 29 mars 2013
Instituto Cultural de México
119, rue Vieille-du-Temple, 3e.
Tel.: +33 1 44 61 84 44

Métro : Filles du calvaire
Du lundi au vendredi : 9 h 30 – 13 h et 14 h 30 – 18 h
Entrée libre







Bertille Bak, Circuits

28 septembre 2012 - 16 décembre 2012
Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
9, rue Gaston-de-Saint-Paul, 16e.
Tel.: +33 1 53 67 40 00

Métro : Iéna ou Alma-Marceau
Du mardi au dimanche : 10 h – 18 h
Nocturne le jeudi : 10 h – 22 h
PT : 5 €



Bertille Bak Faire le mur, 2008, vidéo 17 minutes © BErTILLE BAk

Bertille Bak est une jeune artiste née à Arras en 1983 dont les récits filmiques concilient des registres hétérogènes, poétiques, sociologiques, imaginaires et documentaires.
Élève de Christian Boltanski dont elle a suivi l’enseignement aux Beaux-Arts, cette conteuse a choisi la fabulation enjouée pour raconter ses histoires. Elle puise la trame de ses films dans la mémoire des familles et de certaines communautés culturelles, sociales et religieuses. Ses fictions documentées empruntent des voies détournées et utilisent différents médiums : films courts, sculptures mécanisées, objets sans objet, objets personnels ou bricolés, photographies, cartes et dessins d’archives témoignent de conditions d’existence ou de moments de vie éprouvants. Ses investigations l’amènent à suivre les tribulations de groupes souvent unis dans l’adversité, se trouvant en situation d’exil, de migration ou au seuil d’un départ. Ainsi, son intérêt s’est porté sur des émigrés polonais installés à Brooklyn, sur le parcours migratoire d’une famille rom, sur la révolte des mineurs du Nord-Pas de Calais, sur des habitants d’un quartier en Thaïlande menacés d’expulsion ou sur des religieuses dont les aînées sont invitées à déménager au dernier étage du couvent pour s’approcher du paradis. Le rôle de cette jeune artiste ne se limite pas à l’observation et au témoignage. Elle s’attache à recréer des liens, à consigner les traditions, les histoires et les identités des sociétés et des groupes avant leur dispersion ou leur disparition. Les digressions narratives de Bertille Bak associent des anonymes qui n’ont habituellement pas la parole, elles témoignent de l’engagement de l’artiste et participent à la fabrication de nouvelles mythologies. 
L’exposition Circuits développe un parcours où Paris est le point d’ancrage des deux derniers projets de l’artiste. Ô quatrième porte sur le questionnement existentiel de religieuses retirées dans un couvent. Transports à dos d’hommes est un projet inédit réalisé avec les habitants d’un campement tzigane.

Commissariat : Jessica Castex



Jérôme Brézillon

08 novembre 2012 - 29 décembre 2012
Galerie Sit Down
4, rue Sainte-Anastase, 3e.
Tel.: +33 1 42 78 08 07
Métro : Saint-Paul ou Chemin-Vert
Du mardi au samedi : 14 h – 19h
Entrée libre
Jérôme Breéillon, Voiture, el Camino, Nebraska, E?tats-Unis. 2002. Série Stand Art Life © Jérôme Brézillon / Tendance Floue





Charlotte Dumas

Anima

15 novembre 2012 - 20 janvier 2013
Institut néerlandais
121, rue de Lille, 7e.
Tel.: +33 1 53 59 12 40

Métro : Assemblée-nationale ou Invalides
Du mardi au dimanche de 13 h à 19 h
PT 4 €/ TR 2 €

Bretagne Cypress TX. 2011 © Charlotte 






Corinne Mercadier

Devant un champ obscur

30 octobre 2012 - 01 décembre 2012
Galerie les Filles du Calvaire
17, rue des Filles-du-Calvaire, 3e.
Tel.: +33 1 42 74 47 05

Métro : Filles du Calvaire
Du mardi au samedi : 11 h – 18 h 30
Entrée libre

Corinne Mercadier, Les Planètes, série « Solo », 2011-2012


L’exposition “Devant un champ obscur” présente Solo et Black Screen, deux récentes séries menées en parallèle par Corinne Mercadier.

Ces travaux – qui se distinguent des œuvres précédentes par le passage du Polaroid SX70 à la photographie numérique – s’inscrivent dans la continuité de l’œuvre de l’artiste : on retrouve dans Solo des ciels sombres (depuis Paysages en 1992), une mise en scène, des personnages énigmatiques et des objets lancés (Une fois et pas plus, 2002 et Longue distance, 2007). Mais les objets ne sont plus les mêmes : de grandes baguettes, des pneus, des ballons et des lignes délimitent des espaces qui font penser à un jeu dont les règles nous échapperaient.

Au premier plan de ce théâtre aux cintres obscurs, des objets et des personnages dansent, immobiles ou en mouvement. Black Screen, qui pourrait être le négatif de Solo, nous propose de découvrir des scènes d’intérieurs comme on ouvre une porte secrète en s’habituant au noir. Une pile d’assiettes, des planches, un lit irradient d’une luminosité extrême – dans la lignée des Glasstypes de 1999. La facture photographique est la matière première de ces image mentales. D’une série à l’autre, Corinne Mercadier joue sur un statut instable des objets : qu’ils soient trouvés, fabriqués ou virtuels, ils entraînent le spectateur – jamais sûr de rien – dans une perception subjective des espaces, des personnages et des actions. La radicale étrangeté qui demeure s’apparente à la précision propre à certains souvenirs de rêve.

Commissariat : Christine Ollier







Richard Mosse : Infra

Photographies de l’Est du Congo, 2010-2012

08 novembre 2012 - 14 décembre 2012
Centre culturel irlandais
5, rue des Irlandais, 5e.
Tel.: +33 1 58 52 10 30
Métro ligne 10 : Cardinal-Lemoine
Métro ligne 7 : Place Monge
Du mardi au samedi : de 14 h à 18 h (nocturne le mercredi jusqu’à 20h)
Le dimanche : de 12 h 30 à 14 h 30
Fermé le lundi et les jours fériés
Entrée libre

Richard Mosse, Ruby Tuesday, digital C-print, 50 x 60 inches, 2011 © RICHARD MOSSE





Hannah Villiger

Polaroïds

09 novembre 2012 - 16 décembre 2012
Centre culturel suisse
38, rue des Francs-Bourgeois, 3e.
Tel.: +33 1 42 71 44 50

Métro : Saint-Paul ou Rambuteau
Du mardi au dimanche : 13 h – 19 h
Entrée Libre



Block XVII, 1989 21 x 25,5 cm Polaroids, mounted on cardboard THE ESTATE OF HANNAH VILLIGER






Chrystèle Lerisse

"Small is beautiful"

25 octobre 2012 - 01 décembre 2012
Galerie Baudoin Lebon
8, rue Charles-François-Dupuis, 3e.
Tel.: +33 1 42 72 09 10

Métro : République
Du mardi au samedi : 11 h – 19 h
Entrée libre





Sans titre 4 se?rie vocha III Aubrac 2010 © ChrySTe?LE LErISSE





Denis Rouvre

Low Tide, le Japon du chaos

26 octobre 2012 - 17 mars 2013
Pinacothèque de Paris
8, rue Vignon, 9e.
Tel.: +33 1 42 68 02 01

Métro : Madeleine
Du lundi au dimanche : 10 h 30 – 18 h 30
Entrée libre




© Denis Rouvre

Le 11 mars 2011, un tremblement de terre de magnitude 9 survenait au large des côtes de l’île de Honshu, au Japon. Le tsunami qui s’ensuivit dévasta le littoral de la région de Tokohu sur près de six-cents kilomètres, faisant vingt-et-une mille victimes et disparus et détruisant totalement ou partiellement de nombreuses villes et zones portuaires. Cette catastrophe naturelle enclencha une série d’accidents majeurs dans les centrales nucléaires de Fukushima. Le jour même, environ deux cent quinze mille personnes habitant au plus près de la zone sinistrée furent évacuées puis, par centaines de milliers, celles résidant dans un rayon de trente kilomètres durent également partir.

En novembre 2011 ainsi qu’en février 2012, je me suis rendu sur place, sans idée préconçue de ce que j’y ferais. J’étais mu avant tout par la nécessité de me confronter à une réalité qui m'échappait et que mon imagination rejetait. J’ai parcouru trois cents kilomètres de côtes, celles qui avaient été le plus touchées. Une désolation extrême y régnait. La vague géante n’avait rien épargné. J'ai photographié des paysages sans réfléchir, persuadé qu'il me fallait du temps pour appréhender ce cataclysme. En ces lieux ravagés, il n’y avait personne pour témoigner de ce qui s’était passé. C’était un désert mort, sans visages et sans voix. 

J'ai alors voulu retrouver les gens qui vivaient là avant. Je suis allé dans les quartiers de logements temporaires — les « kasetsu jutaku » —, construits après la catastrophe pour reloger ces sans-abris. Ce sont des maisons préfabriquées, organisées en petits villages et comme posées en retrait de la côte sur ce qui n’est plus que terrains vagues. Leurs occupants, surtout des personnes âgées, tentent vaille que vaille d’y subsister. La plupart ont tout perdu, famille, amis, maison, animaux, et souvent jusqu'au moindre souvenir propre à forger une histoire personnelle. Leur vie a basculé en quelques secondes.

Conscient de faire irruption dans l’intimité de ces gens, mais animé du désir de les photographier et de recueillir leurs paroles, j’ai frappé aux portes des logements jusqu’à ce que certaines s’ouvrent. Tous n’ont pas souhaité m’accueillir. Les hommes et les femmes qui ont accepté de me suivre au studio photo que j’avais aménagé dans la maison commune sont sûrement ceux dont l’envie de vivre était la plus forte. Pourtant, sur leurs visages, j’ai lu l’implacable réalité, traversée d’autant de nuances qu'il y a de vies. Ces visages faisaient écho aux sites dévastés. Comme un puzzle à deux pièces dont chaque élément n'a d'autre choix que de correspondre à l’autre. Mais ils étaient debout ; eux, que les épreuves passées n’avaient pas détruits, étaient encore prêts à affronter celles à venir.

Quant à leurs témoignages, ils ont fini par devenir pour moi aussi essentiels que les portraits ou que les lieux du chaos, ajoutant leur motif à la trame d’un destin collectif où s’entrecroisent les fils d’histoires singulières. Dans ces fragments de vie se côtoient la détresse ou la résignation, la douleur ou l’inquiétude, mais aussi une demande à vivre, une formidable dignité. Capter ce subtil et poignant mélange de faiblesse et de force m’a fait tout autant m'interroger sur le devenir de l'homme au milieu d’un monde sans plus de repères que comprendre l’étendue des ressources qu’il peut déployer face à l’adversité. C’est le cheminement de ces survivants en quête de reconnaissance et de renaissance que j’ai tenu à partager et auquel j’ai souhaité rendre hommage.





Louis Stettner

Les Chefs-d’œuvre

07 novembre 2012 - 12 janvier 2013
Galerie David Guiraud
5, rue du Perche, 3e.
Tel.: +33 1 42 71 78 62

Métro : Saint Sébastien-Froissard
Du mardi au samedi : 14 h – 19 h
Entrée libre



Louis Stettner, Soul of New York, 1951


Trois quarts de siècle séparent les encouragements prodigués par Alfred Stieglitz à l’adolescent de Brooklyn et les photographies couleurs réalisées par Louis Stettner pour sa série Manhattan Pastoral de 2011. Né en 1922 ?de parents immigrés polonais, attaché à New-York et amoureux de la France, Louis Stettner se montre d’abord curieux du monde par les voyages qui des Etats-Unis le conduisent en Europe et en Amérique Latine. Les cinq années 1947-1952 de son premier séjour parisien et la fréquentation amicale de jeunes aînés nommés Brassaï, Izis, Doisneau ou Ronis seront déterminantes. Le regard original du jeune artiste américain pour toujours séduit par l’atmosphère des bords de Seine, par l’effervescence des grands boulevards et la poésie des comptoirs de café trouve sa reconnaissance.

Dès 1949 avec une première exposition à la Bibliothèque nationale. La longévité et l’ampleur de l’œuvre de Louis Stettner en font un des rares représentants des périodes moderne et contemporaine de la photographie, qu’il traverse sans rupture, conjuguant avec bonheur la spontanéité de la Street Photography, la sensibilité du courant humaniste et la recherche esthétique formelle. En 1990, trois ans après sa première monographie publiée à New-York par les éditions Rizzoli, Louis Stettner s’installe dans la banlieue nord de Paris, où il vit et travaille encore aujourd’hui.
Hervé Le Goff





Transit,


dix ans d’images en collectif

Les collectifs, une particularité de la photographie française

Nanda Gonzague, David Richard, Bastien Defives, Alexandra Frankewtz, Alexa Brunet, Yohanne Lamoulère.
24 octobre 2012 - 14 novembre 2012
Espace Central Dupon
74, rue Joseph-de-Maistre, 18e.
Tel.: +33 1 40 25 46 00

Métro : Guy-Môquet
Du lundi au vendredi : 9 h – 19 h
Entrée libre




Rénovateurs d'icônes, Tver, Russie ©Alexandra FRANkEWITZ/TRANSiT










Au milieu de nulle part

Pascal Grandmaison, Isabelle Hayeur, Thomas Kneubühler

Isabelle Hayeur, Pascal Grandmaison, Thomas Kneubuhler
14 novembre 2012 - 22 mars 2013
Centre culturel Canadien
5 rue de Constantine, 7e.
Tel.: +33 1 44 43 21 90

Métro : Invalides
Du lundi au vendredi : 10 h – 18 h
Jeudi : 10 h – 19 h
Entrée libre



Thomas Kneubuhler, Nomadic Settlement # 2, issue de la se?rie “under currents” , 2011 © Thomas KNEuBuHLEr
Il y a des lieux, des choses qu’on ne remarque plus, qu’on voit sans voir, tellement ils “font partie?du paysage”. Il y a des mots, des formules qu’on prononce sans prêter attention à leur sens, tant l’usage répandu et familier a estompé la richesse de leur signification. Il en va ainsi de cet “au milieu de nulle part” qui suggère une étrange rencontre entre géométrie et géographie. Cette expression paradoxale aux résonances à large spectre (de l’ironie à la poésie, du désenchantement à la contemplation) désigne un lieu surgissant d’un espace presque insituable, telle une île ignorée, tel un mirage en plein désert. Cette “situation insituable” – absurdité  paradoxe  tromperie  leurre  éclat  – représente pourtant un objet fabuleux pour la photographie. Les trois photographes ici réunis vivent à Montréal, ville-île déployée dans le méandre d’un fleuve. Car même si la plus grande partie de leur île est reliée par des ponts aux terres qui l’enserrent, les Montréalais restent des insulaires. Sa localisation a fait de la ville un point de passage obligé sur un trajet fluvial stratégique, entre le golfe du Saint-Laurent et l’intérieur des États-Unis, un trajet qui rappelle la découverte du continent nord-américain, et avec elle la mémoire d’innombrables enracinements et déracinements. 

Ce site singulier et cette identité insulaire ont à l’évidence sur l’imaginaire artistique un impact puissant. Mais est-il pour autant possible d’en circonscrire les contours ou de le thématiser en tant que tel 

Il émane des œuvres ici réunies une forme de splendeur solitaire qui se manifeste sur le plan formel et porte sur des enjeux aussi bien graphiques, perceptuels, esthétiques, que sociaux, environnementaux et politiques. Quelque chose de tout à fait singulier surgit de la mise en relation ?de ces différents travaux : maison-témoin dans un environnement suburbain presque irréel d’Isabelle Hayeur (Maisons modèles) ; centre de ski de la périphérie montréalaise photographié de nuit par Thomas Kneubühler (Electric Mountains) ; abstraction d’une vaste étendue blanche d’où surgit un portrait en pied tronqué et disproportionné (Pascal Grandmaison, Waiting Photography). Un paysage reporté en lisière de l’œuvre par Grandmaison (Upside Land) répond aux lisières internes d’une Excavation d’Isabelle Hayeur. D’autres complicités surgissent qui nous alertent sur ce qui se trame en surface, dans la soudaine et étonnante proximité de choses étranges, ou qui nous sont étrangement montrées. La photographie montre ici son pouvoir de figurer des espaces-temps hors de notre monde quotidien, de son flux, de son bruit et de l’inattention. Les sujets qui affichent un déracinement semblent privés d’ancrage naturel, de rattachement au continuum du monde. Chez Pascal Grandmaison, Isabelle Hayeur et Thomas Kneubühler, le cadrage propose un autre découpage du réel pour nous conduire ailleurs, non pas vers quelque forme d’exotisme mais, plus familièrement, au milieu de nulle part.

Commissariat : Catherine Bédard






Jules Itier

Premières photographies de la Chine

14 novembre 2012 - 27 novembre 2012
Centre culturel de Chine à Paris
1, boulevard de la Tour-Maubourg, 7e.
Tel.: +33 1 53 59 59 20

Métro : Invalides ou La Tour Maubourg
Du lundi au samedi 10h – 12h30 et 14h – 18h 
Entrée libre

Jules Itier, Maison de campagne de Pan Tsen Chen, grand mandarin de Canton. novembre 1844. Daguerréotypie. © Musée FrançaIs De La Photographie / Conseil général De L'Essone. B. Le Lann









Un mois de la photo normal

HENRY CHAPIER

Président de Paris Audiovisuel, Maison européenne de la photographie
La 17e édition du Mois de la photo 2012 reflète dans sa diversité culturelle et artistique la création photographique et ses nouvelles tendances dans le monde entier.

Au fil du temps, les commissaires du Mois de la photo qui se sont succédé depuis l’inauguration de la biennale en 1980 ont eu à cœur d’explorer de nouveaux territoires et de débusquer l’éclosion de talents ignorés par la logique fatalement commerciale du marché.


Or notre religion, qui est celle du “non-profit”, n’aura été possible sans le soutien indéfectible du maire de Paris, Bertrand Delanoé et de Christophe Girard.


C’est dans ce sens que se justifie la notion de “Mois de la photo” tout à la fois normal et toujours en plein essor avec le partenariat des centres culturels étrangers de la capitale et le réseau des galeries privées.


En conséquence, la sélection 2012 exalte par son choix gourmand ses curiosités esthétiques et ses révélations.

Premier regard

JEAN-LUC MONTEROSSO

Commissaire général
Les thèmes de la 17e édition du Mois de la photo répondent à un double souhait : celui de mieux faire connaître la richesse et la diversite de la creation photographique française contemporaine, et celui de retrouver à travers le petit format l’un des usages les plus fréquents de la photographie, qui a prévalu des origines aux années 1980.

A la Maison européenne de la photographie, c’est à une histoire contemporaine de la photographie que nous convient Alain Sayag et Gilles Mora. Dans le parcours chronologique qui mêle tirages argentiques et pages imprimées, ils nous révèlent les moments forts de ce qui, pour certains, apparaît aujourd’hui comme un âge d’or.


En contrepoint, on retrouve l’œuvre de Claude Nori, éditeur et photographe, les images somptueuses de Choi, ainsi que les deux cartes blanches offertes à Jean-Claude Lemagny et à Alain Fleischer : le premier a choisi le travail de Jean-Luc Tartarin, le second les autoportraits de Sarah N.


Leonor Nuridsany, une des trois délégués artistiques du Mois de la photo avec Agnès de Gouvion Saint-Cyr et Stéphane Wargnier, nous propose une sélection faisant la part belle aux inédits et aux découvertes. Françoise Huguier présente à l’Académie des beaux-arts les premières images de son dernier travail sur Singapour, Bangkok et Kuala Lumpur.


La Bibliothèque nationale de France révèle un photographe encore peu connu, Etienne Bertrand Weill. La FIAP Jean Monnet réunit une famille de photographes, les Sudre, qui depuis plusieurs générations ont marqué le paysage photographique. Mais ce sont incontestablement de jeunes artistes comme Moussa Sarr à la Galerie Martine et Thibault de La Châtre, ou Nicolas Descottes à la Galerie Pierre Brullé, ou encore les photographes regroupés dans ces nouveaux collectifs, tels que l’Agence Moods ou Transit, qui constituent les révélations de cette édition 2012. Sans oublier le jolihommage rendu au Musée du Montparnasse à Mlle Yvette Troispoux que Robert Doisneau appelait affectueusement “ma photocopine”.


Avec le “Réel enchanté”, c’est un peu de la photographie de mode, de publicité et de mise en scène dont il est question. Stéphane Wargnier a choisi de redonner des couleurs à l’œuvre de Ryszard Horowitz à la Galerie Basia Embiricos, tandis que Jean-Pierre Porcher nous invite à une promenade picturale en compagnie de Le Corbusier.


On redécouvre aussi, non sans émotion les images de Deborah Turbeville à la Galerie Serge Aboukrat, ou encore l’œuvre de Ferenc Berko à l’Institut hongrois. Le Paris burlesque de Sandrine Elberg ne manque pas également d’éveiller l’intérêt de ceux pour qui la photographie se doit de “surjouer” le réel.


“Small is beautiful”, dont Alain Paviot nous avait donné le la il y a quelques années, revient aujourd’hui en force grâce aux choix d’Agnès de Gouvion Saint-Cyr. Découvrir la Chine du milieu des années 1850 à travers les premières photographies de Jules Itier revisitées par Patrick Bailly-Maître-Grand, ou retrouver à la Galerie Camera Obscura les miniatures poétiques de Sarah Moon, Bernard Plossu et Masao Yamamoto permettra des rapprochements peut-être audacieux, mais à coup sûr stimulants. Au Petit Endroit et à la Galerie de l’hôtel Lutetia, Jean-Baptiste Sénégas reprend le chemin des daguerréotypes et de l’ambrotype, tandis que le polaroïd éclaire la genèse des œuvres de Charlotte Dumas, à l’Institut néerlandais.


Cet intérêt pour les techniques anciennes, alors que le numérique semble s’imposer partout, est un des aspects les plus singuliers de la création photographique contemporaine.


Comme pour chaque Mois de la photo, de grandes expositions transversales viennent enrichir la programmation : hommage à Manuel Alvarez Bravo au Jeu de paume, Paul Graham au Bal, ou carte blanche donnée (à Jesse A. Fernandez) à la Maison de l’Amérique latine. Sans oublier, bien sûr, les projections, les débats, les conférences qui donnent à tout festival convivialité et couleurs.

Après ce premier regard, qu’on me permette de remercier ici les trois délégués qui ont su fédérer les initiatives les plus innovantes et les plus attractives, ainsi que tous nos partenaires publics et privés qui, une fois encore, ont apporté leur soutien pour faire de cette 17e édition un moment fort de la saison photographique parisienne.

Les Expositions

(Liste par Artiste)

A B C D E F G H I J KL M N O P Q R S T UV W X Y Z

Les Expositions

(Liste par lieu)

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Small is beautifull

Commissaire : Agnès de Gouvion Saint-Cyr


La visite du musée de Arte Antiga de lisbonne qui expose un admirable portrait de l’infante Mariana d’Autriche, fille du roi d’espagne Philippe iV, peint par Velásquez, est riche d’enseignement sur la question du format des œuvres. en effet, si ce tableau présente toutes les qualités de composition, de lumière et d’audace que l’on retrouve dans les portraits de cour classiques du Maître, si les atours et le décor sont identiques, ses dimensions modestes contrastent profondément avec celles des Ménines par exemple ou celles du portrait en pied du roi d’espagne.
Et là se pose la question de la destination des œuvres d’art car, en fait, le portrait de Mariana était destiné à voyager, de Madrid à Vienne, pour que la famille des habsbourg puisse connaître ses parents espagnols, et ce dans le cadre du cercle familial, tandis que les portraits en pied, à vocation officielle, soulignaient la majesté et la puissance du souverain.
On retrouve sensiblement la même situation en photographie ; ainsi dès les origines, les cartes de visite permettent de conserver par devers soi et de transporter l’image des personnes aimées ; puis l’évolution de la photographie, passant d’un état d’épreuve documentaire à celui d’œuvre d’art, a provoqué une modification substantielle du format des œuvres pour des raisons d’ordre esthétique mais aussi économique. Ainsi ces vingt dernières années, alors que le grand format qualifie de « tableau » l’œuvre photographique, un certain nombre de créateurs ont souhaité poursuivre leur travail en réalisant des épreuves de dimensions modestes.
À cela plusieurs raisons, la première sans doute, parce qu’ils sont sensibles au côté matriciel d’un tirage par contact qui s’approche au plus près du format de la prise de vue, dans toute sa pureté, sans recadrage et parfois avec ses maladresses, mais qui permet en outre de mieux comprendre l’intention de l’auteur. Puis certains sujets tels que la photographie de tendance autobiographique ou contemplative, les recherches liées à une approche poétique, là où le sensible demeure au cœur de l’œuvre, le travail au Polaroïd, appellent des épreuves de petit format, comme celles que l’on peut trouver dans un cabinet de curiosités.
Il est clair que tous ces travaux ont une relation très forte avec la prise de notes quotidiennes, véritables croquis contemporains, qui font œuvre eux-mêmes ou suggèrent l’œuvre à venir, à l’exemple des polaroïds d’hannah Villiger. d’autres œuvres, tels les daguerréotypes de Jules itier sur la Chine, sont contraints par le format de la plaque elle-même, alors que des artistes contemporains comme Jean-baptiste sénégas, recherchent cette contrainte comme principe de création.
le format révèle en outre souvent l’usage auquel sont destinées les épreuves, et il n’est rien de plus émouvant que d’imaginer ilse bing ou stéphane duroy disposer méticuleusement ces œuvres pour constituer la maquette de leurs ouvrages.
Par ailleurs, d’autres artistes, telles Capucine bailly ou Christèle lérisse, lasses de voir le monde au travers du prisme de l’œuvre-tableau, déclinent leur univers sensible au moyen d’images simples, familières et personnelles.
Enfin, qu’il s’agisse des travaux de Masao Yamamoto, de bernard Plossu, de sarah Moon ou des dernières recherches de Véronique ellena, tous relèvent de l’intime.


Photographes français et

francophones de 1955 à nos jours

Commissaire : Leonor Nurisdany

La photographie française et francophone de 1955 à nos jours.
 Vaste sujet mais défini. Une façon de proposer un thème suffisamment ouvert pour éviter le cloisonnement, mais aussi – et surtout – un moyen d’interroger la pratique photographique.
Une langue commune peut-elle rassembler les photographes, même s’ils ne partagent pas la même culture ni la même histoire  Peut-on parler aujourd’hui de spécificité française ou francophone comme on pouvait l’envisager dans le passé  Par ailleurs, l’apparition des nouvelles technologies (internet par exemple) a redéfini les modes de communication, bouleversant notamment l’accès aux connaissances. Certes, ces technologies ont profondément modifié notre rapport au temps et aux images, mais il serait un peu simpliste de considérer qu’aujourd’hui la « mondialisation » a gommé l’identité ou les spécificités culturelles, complexes et variées.
Au-delà de cette question de spécificité française et francophone, c’est celle d’autres liens, comme la langue et la culture, qui peut se poser ici. Que ce soit grâce au livre, au magazine ou aux « nouveaux médias », il est question de diffusion de et par l’image photographique, documentaire ou artistique. soulignons à ce propos les nombreuses expositions de photographes ayant une pratique liée au reportage, au documentaire, associant parfois des trames narratives, subjectives, ou s’orientant, dans un tout autre registre, vers la critique ou l’étude sociologique. sujets traités tantôt dans une pure tradition de photo/reportage, tantôt en se positionnant de toute évidence dans le champ de l’art.
D’autres artistes empruntent d’autres voies, animant des zones de frictions, d’ouvertures vers d’autres réalités. des espaces communs à la littérature et au cinéma notamment, auxquels de nombreux artistes français font référence. il en sera question autrement avec l’exposition « Une réalité peut en cacher une autre », que j’ai souhaité organiser pour porter une attention particulière à la toute jeune création, en proposant à des étudiants d’écoles d’art en France de réaliser des œuvres et des architectures spécifiquement conçues pour internet. Une autre réalité plutôt qu’une virtualité qui donne accès à des expérimentations photographiques inédites.
Ce Mois de la Photographie, plus qu’un instantané sur la création contemporaine, offre l’occasion de se déplacer dans différents champs de pratiques, de possibles.


Le réel enchanté



Commissaire : Stéphane Wargnier

Faut-il voir la réalité en face ? la nature analogique de la photographie la fait s’interroger depuis ses origines sur les distances plus ou moins grandes qu’elle prend avec sa fonction documentaire. témoigner du monde comme il va, d’Atget à Ristelhueber, d’evans à Parr, trace des lignes et découpe des familles dans l’histoire de la photographie qui revendique sa contingence, sinon sa trivialité. dans le prolongement du siècle des lumières, « l’éthique moderne » a conforté le photographe dans l’obligation de rendre compte d’une réalité brute sinon brutale, crue sinon cruelle, qu’habite un sujet, privé du sens que donnaient à sa vie les croyances de l’ancien monde. la photographie contemporaine, en brouillant les frontières entre ambitions plasticiennes et rigueur descriptive, a conforté la place centrale de « l’utopie documentaire », bannière sous laquelle se sont succédé toutes sortes de courants tels que le social, le vernaculaire, l’ordinaire, l’anonyme ou le neutre. l’accès du photojournalisme aux cimaises des galeries et des musées a achevé de transformer leur fréquentation en opportunité de vérifier le sévère désenchantement du monde.
Pourtant, à l’opposé de cette aride morale du témoignage, tout un pan de la création photographique s’évertue, selon la formule de lautréamont, à « faire voir tout en beau ». Pour des raisons professionnelles (les exigences, par exemple, de la publicité ou de la mode) ou strictement personnelles, des « enjoliveurs » construisent du monde une image esthétique, ludique, positive ou tout simplement aimable. « l’idée de la réalité est surestimée. » affirme ainsi allègrement greger Ulf nilson, en exergue de l’exposition de jeunes photographes suédoises, dont il est le commissaire. ouvertement héritière de l’histoire de l’art, leur esthétique s’efforce de transcender la mode pour tendre vers une harmonie anachronique. dans les images de deborah turbeville se fondent, au propre comme au figuré, mise en scène et mise en abîme d’un passé recomposé sur des tirages aux allures de vintages. François Fontaine parvient à donner forme, troublante et sensuelle, aux images mentales héritées du cinéma qui peuplent nos rêves.
En prise, au contraire, avec l’urgence d’une actualité d’une rare violence, tout l’enjeu des embarrassantes images des rebelles en guerre à l’est du Congo de Richard Mosse est de tenir l’atrocité du réel à distance.
Parfois, une écriture photographique singulière suffit à transfigurer le sujet le plus aride, banal ou éculé : Jean-Pierre Porcher métamorphosant l’architecture de Corbu en abstraction picturale, todd hido révélant l’étrangeté des paysages, Peter bialobrzeski sublimant l’artificialité des mégalopoles asiatiques. en déjouant la mimesis, la photographie sait aussi sauver les apparences et donner à voir une « réalité enrichie » de sens et de poésie. il est des images qui rincent l’œil du tragique qui l’entoure, qui lui rendent la fraîcheur d’un regard neuf. des images qui font aimer la vie plus que les images.





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