LAURENT BAHEUX

 Christophe AUZANEAU  du Club Photo Montreuil/Slv11, dit" TOF", nous recommande ce magnifique livre

Black and white photographer
UN LIVRE : AFRICA

« Il semble exister un langage universel entre toutes les espèces,
une sorte de bande passante sensorielle qui nous associe aux bêtes », Boris Cyrulnik.





Ces animaux, tellement humains…



Si j’ai eu envie d’écrire sur ce sujet, c’est parce que cette « perception » de la conscience de l’animal, en ce qu’il ressent des sentiments, est une notion qui revient régulièrement lors des expositions. Elle se manifeste, par exemple, par un étonnement sur le fait que les mamans-animaux ont, à l’égard de leurs enfants, les mêmes attentions que les mamans-humaines, ou encore sur l’émotion suscitée par un regard ou une posture. Elle se concrétise souvent par une certaine forme d’empathie parce que ces animaux leur paraissent « beaux », « émouvants », et « tellement humains ».



AFRICA  par Laurent BAHEUX

Né à Poitiers, Laurent Baheux est reporter professionnel depuis 1998. 
Parallèlement à son activité dans l'actualité sportive, en 2002, il se passionne pour l'Afrique où il entame un travail personnel sur la vie sauvage.

Sensibilisé, très jeune, à la protection de l'environnement, il s'emploie à rappeler au travers de ses images : la vulnérabilité du monde sauvage et l'empreinte laissée par l'homme.
Ses photographies représentent la faune dans son habitat naturel pour témoigner à la fois de la beauté, de la force mais aussi de la fragilité des espèces vivant sur ce territoire, toujours plus menacées par l'expansion humaine.

Par le biais de son propre regard, il recherche les ambiances entre ombre et lumière, les contre-jour, s’attarde sur les formes, les silhouettes et immortalise des moments éphémères, rares et authentiques.

L'Afrique est avant tout, pour lui, une terre de contrastes. 
Le noir et blanc est un choix artistique qui permet à L’auteur d'aller à l'essentiel pour saisir ce qu'il veut montrer.

Citation de l'auteur :
"J’aime photographier à vif, à l’instinct et sur l’instant, saisir des morceaux de vie de cette nature si généreuse et si fragile. Chaque animal est différent, chaque lion est unique. J’aimerais que mes images montrent une autre facette, que le public soit sensible à la personnalité de chaque animal car on oublie trop souvent qu’il s’agit d’un être vivant, tout comme nous, habitant de cette planète"
































































Il a réalisé plusieurs expositions et notamment :

"Terre des lions - Loin des hommes... Et de leur folie!"

Au coeur de la réserve de Masaï Mara (Kenya) vivent les lions, dans leur habitat naturel menacé de toutes parts par l’activité humaine et son expansion. 
Ce récit photographique écrit en noir sur blanc, invite au voyage dans la savane africaine sur la piste du lion... Et de toute la grande faune du continent africain.


"Beau et vital" 

Quand le regard d’un photographe croise l’engagement de la première organisation de protection de la nature (WWF), cela donne une exposition qui se veut une ode à la biodiversité, à sa beauté, à sa richesse et à sa fragilité.
Chaque photo est légendée d’une citation qui pousse à la réflexion et à la prise de conscience pour ne pas oublier que "l’homme n’est pas le seul animal qui pense mais il est le seul à penser qu’il n’est pas un animal" (Pascal PICQ, paléoanthropologue).

Il n’est pas un jour où, admirant les beautés de la nature, faune et flore confondues, j’y retrouve une certaine forme de sérénité, cette sérénité si précieuse qui permet de faire face aux contraintes et à la dureté du quotidien. L’ambiance est morose, c’est sûr et il est fort à craindre qu’elle ne va pas aller en s’arrangeant. Pour autant, le contact avec la nature, sentier de forêt, chemin de campagne, passage de montagne, bords de mer ou tout simplement plans de potager, a le pouvoir quasi instantané de calmer, de rassurer, de recharger. N’avez-vous jamais éprouvé cette sensation de bien-être après une promenade dans un bois ou sur une plage ? Et que dire du pouvoir apaisant de l’animal ? Domestique ou sauvage, sa quiétude est communicative. Le regard de son chat, la reconnaissance de son chien, la complicité de son cheval, l’échange sans la lourdeur des mots, le sensitif à la place de l’explicatif. On peut difficilement rêver communication plus belle.
Depuis la fin du vingtième siècle de nombreux travaux ont confirmé les bénéfices du contact avec l’animal pour la qualité de vie ainsi que pour la santé physique et mentale. En ce sens et de façon exponentielle, l’Afrique est un écrin de bonheur et de sérénité.






The author 
French photographer, born in Poitiers in 1970. 
Began journalism in 1994 as sports editor in a regional daily newspaper of Poitiers where he discovered as an autodidact the film photography and black & white lab.
Since 1998, Laurent covers the events of national and international sports news for the mainstream media, as the Olympic Games, the football and rugby world cups or even the grand slam tennis tournaments. 
It performs in parallel a decade personal photographic work in black and white on the large wildlife of the African continent.
His love affair with wild Africa dates back to 2002. A first meeting proved a real coup de foudre. Inner resonance, as evidence that still would have been presented in him. As the animal instinct that dormant in each of us. 
Overwhelmed by emotion at the sight of these last great free and wild animals from the African savannah Plains, affected by their strength as well as their fragility, he knew from this moment in what direction guide his work. 
Laurent attaches to capture rare moments, to freeze these moments mayflies of the daily the lion or the elephant. It does not preview immediately than to watch them live free had simply turned its vision of the world and his own existence forever... 
This work exhibited and awarded both in France and abroad, gave rise to two books published in the Éditions ALTUS : 
- LAND OF THE LIONS - 2009 
- IVORY  & EBONY - 2011
Débute le journalisme en 1994 comme rédacteur sportif au quotidien régional Centre Presse de Poitiers où il découvre en autodidacte la photographie argentique et le labo noir et blanc.
Depuis 1998, Laurent couvre les événements de l’actualité sportive nationale et internationale pour les grands médias, comme les jeux olympiques, les coupes du monde de football et de rugby ou encore les tournois de tennis du grand chelem.
Il réalise en parallèle depuis une dizaine d’années un travail personnel photographique en noir et blanc sur la grande faune sauvage du continent africain.
Son histoire d’amour avec l’Afrique sauvage remonte à 2002. Une première rencontre qui se révéla un véritable coup de foudre. Une résonance intérieure, comme une évidence qui aurait toujours été présente en lui. Tel l’instinct animal qui sommeille en chacun de nous.
Envahi par l’émotion à la vue de ces derniers grands animaux libres et sauvages peuplant les plaines de la savane africaine, touché par leur force tout autant que leur fragilité, il a su dès cet instant dans quelle direction orienter son travail.
Laurent s’attache à capturer des moments rares, à figer ces instants éphémères du quotidien du lion ou de l’éléphant. Il ne s’est pas aperçu immédiatement que de les regarder vivre libres avait tout simplement changé sa vision du monde et de sa propre existence pour toujours...
Ce travail exposé et récompensé aussi bien en France qu’à l’étranger, a donné lieu à deux ouvrages publiés aux Editions ALTUS : 
- TERRE DES LIONS en 2009
- D'IVOIRE & D'EBENE en 2011




Il y a plusieurs semaines, paraissait un article sur la conscience des animaux, coécrit par Pierre Jouventin éthologiste, directeur de recherche au CNRS (1) et David Chauvet, juriste (2). Cet article faisait suite à la signature de la Déclaration de conscience des animaux (3), le 7 juillet dernier, lors d’un congrès à l’université de Cambridge. On y apprend notamment que « les humains ne sont pas les seuls à posséder les substrats neurologiques qui produisent la conscience. Les animaux non humains, soit tous les mammifères, les oiseaux, et de nombreuses autres créatures, comme les poulpes, possèdent aussi ces substrats neurologiques ».

De mon côté, ce qui me surprend, c’est plutôt le fait de supposer que les êtres vivants, autres que humains, ne soient pas dotés de cette faculté de ressentir, simplement parce qu’ils sont différents de nous et parce que leurs codes ne nous sont pas (tous) accessibles. Pascal Picq ne disait-il pas « l’homme n’est pas le seul animal qui  pense, mais il est le seul à  penser qu’il n’est pas un animal » ?


Quels ingrédients pour une belle image ?
Je ne sais toujours pas par quelle alchimie certaines images touchent plus que d’autres. Il y est tout à la fois question du sujet, de la scène, de l’ambiance, de la sensibilité du spectateur, de ses goûts, et quelques fois, de son histoire personnelle… Ceux qui me lisent savent que je ne suis pas naturaliste. Je ne cherche pas particulièrement les scènes de chasse ou de prédation bien qu’elles soient très spectaculaires. Mon approche est d’avantage tournée vers la personnification  de l’animal et son esthétique. C’est par la voie de la beauté et du graphisme que j’ai souhaité aborder la photographie animalière ; éludant parfois le pourquoi ou le comment de telle espèce pour « l’exprimer »  en image.
C’est en ce sens que cet article sur la conscience animale et plus précisément sa sentience(4), à savoir sa capacité à éprouver un ensemble de sentiments, positifs ou négatifs, m’a profondément touché. Il m’inspire l’absolue nécessité de photographier chaque animal « sous son meilleur jour », « avec son meilleur profil », dans toute sa singularité, pour que nous le voyions, tel qu’il est, unique et précieux. Je vous en livre ici quelques portraits :

Rédigé le 21.11.2012 à 12h57

Le photographe et écologiste américain Ansel Adams expliquait : « Un appareil photo n'a jamais fait une grande image, pas plus qu'une machine à écrire n'a écrit un grand roman ». Cette phrase résume le véritable enjeu du photographe : s'extraire des capacités mimétiques de la photographie pour créer une image inédite. 
Pour y parvenir, Laurent Baheux anticipe une scène en convoquant son expérience sur le terrain, son imagination mais aussi sa sensibilité artistique. Il cherche à restituer à travers son œuvre, toujours en noir et blanc, l'image de l'Afrique originelle. C'est en 1997 que Laurent Baheux se rend pour la première fois en Afrique. Ce voyage change sa vie à jamais. Il constate avec fascination qu'il existe encore des parties du monde où la nature continue de soumettre l'homme. Il retourne en Afrique et commence à photographier des animaux lors d'un voyage en Tanzanie. Par la suite et depuis plus de dix ans, Laurent Baheux effectuera de nombreux voyage à travers tout le continent.

Pendant ses séjours africains, il n'établit aucun plan de route et ne se donne aucun but. Il vit au rythme de la nature et prend la route au petit matin, avant le lever du soleil. L'attente n'est jamais longue avant de rencontrer les premières espèces animales qui peuplent des zones bien circonscrites. Le photographe s'installe à une distance raisonnable, cette posture nécessitant l'utilisation de puissants téléobjectifs. C'est la beauté indomptable de la nature qui a fasciné Laurent Baheux lors de son premier séjour africain. Pourtant, avec le temps, le photographe finit par mettre en scène la disparition annoncée de ces espèces, aujourd'hui, et plus que jamais, menacées. La fin est inéluctable. Ses photographies deviennent alors sa contribution à la constitution d'une base de données d'images. L'Arche de Noé moderne sera numérique et, conformément à ses tendances naturelles, l'homme choisira les plus belles œuvres pour conserver les traces de la présence sur terre des mammifères africains disparus.
YellowKorner suit depuis longtemps déjà le parcours du photographe Laurent Baheux. C'est donc tout naturellement que lui est dédié le premier Art Book Collector édité par la toute nouvelle maison d'édition YellowKorner. La monographie « Africa », limitée à 2000 exemplaires et signée par l'artiste, réunie plus de 300 photographies en noir et blanc. L'ouvrage qui rassemble plus de dix ans de photographies permet de découvrir des photographies inédites en galerie
Pour devenir franchisé YellowKorner il faut un apport personnel de 80 000 €

Sources :
(1) Auteur de «Kamala, une louve dans ma famille», Flammarion, 2012
(2) Auteur de «la Personnalité juridique des animaux jugés au Moyen Age», l’Harmattan, 2012





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