AHLAM SHIBLI

Sans titre (Death n° 3)
Palestine, 2011-2012
Ahlam Shibli

Ahlam Shibli. Phantom Home 
[Foyer Fantôme]

DU 28 MAI AU 01 SEPTEMBRE 2013
1 place de la Concorde
75008 Paris
Mardi de 11h à 21h.
Du mercredi au dimanche
de 11h à 19h.
Fermeture le lundi,
y compris les jours fériés.
Tél. 01 47 03 12 50



C'est son père qui découvrira en premier les neufs carnets de Wadi al-Salib (« Vallée de la croix »). Un travail photographique où sont reconstituées des scènes quotidiennes dans les maisons en ruine d'un quartier d'Haïfa, abandonné depuis l'expulsion des familles palestiniennes par les Israéliens en 1948. Cette série d'images annonce les questions du chez-soi, du traumatisme de l'expulsion et de la discrimination qui traversent l'oeuvre d'Ahlam Shibli. Une oeuvre résumée dans « Phantom Home » (« Foyer fantôme »), l'exposition qui lui est consacrée pour la première fois en France. Six séries d'images. 
( source Télérama - sortir)
Frédérique Chapuis




Le travail photographique d’Ahlam Shibli (Palestinienne née en 1970) porte sur les contradictions inhérentes à la notion de foyer. Son œuvre traite de la perte du foyer et du combat contre cette perte, mais aussi des restrictions et des limitations que l’idée de foyer impose aux individus.


 Parmi les lieux où se rencontre cette problématique, on peut citer les territoires palestiniens occupés ; les monuments français qui commémorent sans distinction les résistants à l’occupant nazi et les soldats engagés dans les guerres coloniales menées contre des peuples qui réclamaient leur indépendance ; les corps des lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels issus de sociétés orientales ; et les communautés d’enfants recueillis dans les orphelinats polonais.

Death, dernière série en date d’Ahlam Shibli, spécialement conçue pour cette rétrospective, montre comment la société palestinienne préserve la présence des "martyrs", selon le terme employé par l’artiste. Cette série témoigne d'une vaste représentation des absents au travers de photographies, de posters, de tombes et de graffitis exhibés comme une forme de résistance.

L’exposition rassemble six des séries photographiques réalisées par Ahlam Shibli durant la dernière décennie. La plupart des œuvres sont accompagnées de légendes de l’artiste qui les situent dans un temps et un lieu précis. Elles jalonnent une enquête qui a souvent conduit la photographe à fréquenter longuement les personnes concernées, à les observer et à s’entretenir avec elles.


COMMISSAIRES
Carles Guerra, Marta Gili, João Fernandes et Isabel Sousa Braga.


PARTENAIRES
Exposition organisée et produite par le Jeu de Paume, Paris, le Museu d’Art Contemporani de Barcelona (MACBA), Barcelone et la Fundaçao de Serralves-Museu de Arte Contempoânea, Porto.
En partenariat avec A Nous, ParisART, Time Out Paris.


Le Jeu de Paume est membre des réseaux Tram


Acheter le catalogue en ligne > www.librairiejeudepaume.org


Ahlam Shibli. Phantom Home

DU 28 MAI AU 01 SEPTEMBRE 2013
The photographic work of Ahlam Shibli (Palestine, 1970) addresses the contradictory implications of the notion of home. The work deals with the loss of home and the fight against that loss, but also with restrictions and limitations that the idea of home imposes on the individuals. Examples of places where the problematic is encountered include the occupied Palestinian areas; monuments that commemorate members of the French Resistance against the Nazis together with French fighters in the colonial wars against peoples who demanded their own independence; the bodies of lesbians, gays, bisexuals and transgenders from Eastern societies; and the communities of children in Polish orphanages.

Death, Ahlam Shibli’s latest photographic series especially conceived for this retrospective, shows how Palestinian society preserves the presence of the “martyrs”—in the artist's own words. Death contains a broad representation of the absent ones through photographs, posters, graves and graffiti displayed as a form of resistance.

The exhibition includes six of the photographic series produced by Ahlam Shibli during the last decade. Most of the works are accompanied by captions assigning each photograph to a specific time and place in an investigative process that often implies long empirical and conversational contact with the subjects in question.


CURATORS
Carles Guerra, Marta Gili, João Fernandes and Isabel Sousa Braga.

PARTNERS
Exhibition organised and produced by the Jeu de Paume, Paris, the Museu d’Art Contemporani de Barcelona (MACBA) and the Fundaçao de Serralves-Museu de Arte Contempoânea, Porto.
In partnership with A Nous, ParisART, Time Out Paris.




EXPOS  - PHOTOGRAPHIE
Ahlam Shibli : Phantom Home [foyer fantôme]
©

Du 18 juin au 27 août 2013



   

LIEUX ET DATES
1, place de la Concorde 75008 Paris
  Concorde - Ligne 1, 8, 12
   24 , 42 , 72 , 73 , 84 , 94 


Du 18 au 23 juin 2013 - 11h00 à 19h00

Le 18 juin 2013 - 19h00 à 21h00

Du 25 au 30 juin 2013 - 11h00 à 19h00

Le 25 juin 2013 - 19h00 à 21h00

Du 2 au 7 juillet 2013 - 11h00 à 19h00



Prix : de 0 € à 8 €   

[Portrait] Ahlam Shibli, la dure quête d'un chez-soi

Etre maître de sa maison, de son destin, de son corps : la Palestinienne Ahlam Shibli illustre subtilement la lutte pour le droit à une intimité.
C’est à côté de Jenine, dans un village de Galilée, qu’est née Ahlam Shibli, en 1970. La maison familiale est remplie de livres mais aussi de onze enfants, dont neuf filles. Ahlam est l’avant-dernière de la fratrie. Elle se souvient du jour où son frère, étudiant en ville, revint un week-end avec un appareil photo : « Dès lors, trois de mes sœurs et moi nous avons pris l’habitude de nous déguiser puis de prendre la pose. Ma mère autorisait que l’on emprunte ses vêtements ou le beau chapeau de mon père. Et nous avions exceptionnellement le droit d’aller dans son jardin pour les prises de vue. C’est en découvrant le résultat sur les tirages papier, que mon frère nous rapportait des semaines plus tard, que j’ai compris ce que signifiait une narration et la mise en scène de ses propres histoires. Ma vocation d’artiste est probablement née là. » En attendant, Ahlam rêve d’être électricienne. Son père refuse. Aspirant à aider la communauté palestinienne, elle devient conseillère d’éducation, monte un projet pour les enfants défavorisés où elle utilise l’art thérapie, et finit par reprendre des études de cinéma et de photographie. Pour être bien certaine d’avoir trouvé sa voie, elle s’exerce beaucoup, réfléchit longuement à l’acte photographique. Elle avoue qu’elle n’a pas eu confiance en elle jusqu’en 1996, année où, le travail et la maturité aidant, elle découvre enfin ce qu’elle a à dire et comment le montrer.
Son père, qui a fermement encouragé l’épanouissement de tous ses enfants, sera le premier à découvrir les neuf carnets de Wadi al-Salib (« Vallée de la croix »). Un travail photographique où sont reconstituées des scènes quotidiennes dans les maisons en ruine d’un quartier d’Haïfa, abandonné depuis l’expulsion des familles palestiniennes par les Israéliens en 1948. Cette série d’images annonce les questions du chez-soi, du traumatisme de l’expulsion et de la discrimination qui traversent l’œuvre d’Ahlam Shibli. Une œuvre résumée dans « Phantom Home » (« Foyer fantôme »), l’exposition qui lui est consacrée pour la première fois en France. Six séries d’images.
Ni empathie ni désespoir


Parmi elles, « Trackers » (2005) et « Death » (2012) ont pour sujet la condition du peuple palestinien ; « Dom Dziecka : la maison meurt de faim quand tu n’es pas là » (2008) s’attache aux orphelinats polonais ; et « Eastern LGBT » (2006) pose la question de la non-reconnaissance et de l’exil des gays, travestis et transexuels orientaux. Quant à la série « Trauma » (2009), réalisée en Corrèze lors de cérémonies de commémoration, elle montre qu’une victime du nazisme a pu, selon le cours de l’histoire, devenir à son tour un bourreau pendant les guerres coloniales d’Indochine et d’Algérie. « Ces images, précise Ahlam Shibli, posent la question de l’utilisation qui est faite du souvenir. Pour la Palestine, on recycle toujours les mêmes clichés de gens qui fuient ou des scènes de massacre. A tel point que les mots “martyr” et “palestinien ” sont devenus synonymes. » Sa série la plus récente, « Death », comprend soixante-huit photos montrant, jusqu’à la nausée, la glorification des martyrs sur les affiches placardées dans les rues, sur les images qui envahissent les tombes et les murs des maisons ; qu’ils aient été tués par l’armée israélienne ou qu’ils aient donné la mort lors d’une opération suicide. La photographe dévoile l’intimité touchante des familles et le message politique, le portrait d’un individu et les symboles religieux. Mais la question que pose Ahlam Shibli est immuable : la représentation de la cause palestinienne est-elle possible ou, au contraire, irrémédiablement vouée à l’échec ? Pour autant, elle ne cède ni à l’empathie ni au désespoir, accompagnant ses images de légendes précises et factuelles.


Au côté de ces résistants palestiniens qui risquent l’expulsion ou voient leur maison détruite par les bulldozers israéliens, l’artiste évoque aussi le statut des « trackers », nomades d’origine bédouine, dont certains se sont mis au service de l’armée israélienne afin d’acquérir un bout de terre… subtilisé à d’autres Palestiniens. Là encore, elle ne porte aucun jugement. Sur l’une des photographies de la série « Trackers », on voit un homme en tenue militaire, les oreilles préservées du bruit par des bouchons, le regard perdu au loin. Il s’appuie sur une tige en fer plantée dans la terre et rongée par la rouille qui ne peut plus soutenir grand-chose. Au premier abord, la scène est anodine, mais à la regarder de près, cette image, sans prétention esthétique, se révèle tragique ; dans ce paysage de désolation, la solitude de cet homme est palpable.
« Quelque chose d’irreprésentable »
« Je n’ai pas envie de jouer la médiatrice, de dire “voilà ce qu’il faut regarder ”, affirme Ahlam Shibli. Il y a quelque chose d’irreprésentable dans la cause palestinienne comme dans la condition de l’enfant orphelin, que je cherche néanmoins à montrer, tout du moins à suggérer. C’est l’un des challenges de la photographie. » Au fond, qu’est-ce qui nous regarde avec insistance dans l’histoire de cet « autre », pour reprendre la formule du philosophe Georges Didi-Huberman ? A la question de l’altérité, donc, elle ne répond pas en sociologue mais veille toutefois à préserver une distance discrète. Les longues recherches documentaires menées pour chacun de ses sujets lui permettent sans doute de se défaire de la trop forte charge émotionnelle pour ne se concentrer que sur l’espace de son cadre photographique ; un chez-soi où elle est libre et son seul maître. D’ailleurs, à la question « Croyez-vous en Dieu ? », la jeune Palestinienne répond en riant et avec dérision : « Absolument pas ! Comment la croyance peut-elle s’appuyer sur le châtiment ? Dieu c’est moi ! »
Alham Shibli, Phantom Home (Foyer Fantôme)
Jeu de paume ; 28 mai - 1er septembre 2013




Le travail de la photographe palestinienne provoque la colère du Crif, qui l'accuse de faire «l'apologie du terrorisme». Le ministère de la Culture tente d'apaiser les esprits.

13/06/2013 à 19:46

Bommelaer, Claire, Labadie, Pauline
Ahlam Shibli, l'exposition qui dérange au Jeu de paume
Le travail de la photographe palestinienne provoque la colère du Crif, qui l'accuse de faire «l'apologie du terrorisme». Le ministère de la Culture tente d'apaiser les esprits.

L'exposition de la photographe palestinienne Ahlam Shibli au Jeu de paume, Foyer Fantôme, ouverte le 28 mai, provoque, depuis le 3 juin, des réactions d'associations juives.
Le Jeu de paume a indiqué avoir reçu «de nombreux messages de protestation», dont une lettre du président du Conseil représentatif des organisations juives de France (Crif), Roger Cukierman, accusant l'exposition de faire «l'apologie du terrorisme». Ce dernier a... lire la suite de l'article sur Le Figaro
Ahlam Shibli, l'exposition qui dérange au Jeu de paume

Le travail de la photographe palestinienne provoque la colère du Crif, qui l'accuse de faire «l'apologie du terrorisme». Le ministère de la Culture tente d'apaiser les esprits.

L'exposition de la photographe palestinienne Ahlam Shibli au Jeu de paume, Foyer Fantôme, ouverte le 28 mai, provoque, depuis le 3 juin, des réactions d'associations juives.
Le Jeu de paume a indiqué avoir reçu «de nombreux messages de protestation», dont une lettre du président du Conseil représentatif des organisations juives de France (Crif), Roger Cukierman, accusant l'exposition de faire «l'apologie du terrorisme». Ce dernier a également envoyé une lettre à la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, lui demandant un entretien. Une manifestation devant l'institution est par ailleurs prévue le 16 juin à l'initiative de l'Association France-Israël.
L'exposition présente plusieurs séries de photos prises dans différents pays. La série Death, faite à Naplouse, en Cisjordanie, montre en 68 clichés comment la société palestinienne préserve la présence de ceux qui sont morts dans le conflit l'opposant à Israël. Affiches, graffitis, souvenirs familiaux… donnent un visage à des hommes ayant commis un attentat suicide ou ayant été tués par l'armée israélienne. Dans les cartels d'explication, situés en dessous des clichés et rédigés par ses soins, Ahlam Shibli parle systématiquement de «martyrs» - terme que conteste le Crif.
Accusé de faire le jeu du terrorisme, le musée a publié un communiqué dans lequel il précise que la série Death «fait partie d'un ensemble de séries questionnant les contradictions inhérentes à la notion de foyer» et dans lequel il regrette «la polémique naissante».
Réfutant fermement les accusations d'apologie du terrorisme ou de complaisance à l'égard de celui-ci, il indique également qu'il portera «plainte contre toutes les personnes lui adressant des menaces».
Aujourd'hui, le ministère de la Culture veut à la fois apaiser les esprits, ménager la liberté artistique et l'autonomie de programmation du Jeu de paume. Après les premières lettres de protestation, Aurélie Filippetti, qui a vu l'exposition, a réclamé des éclaircissements de la part du musée. Elle souhaite en effet que le public soit informé plus visiblement que les cartels ont été rédigés par Ahlam Shibli.

source : Le Figaro



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