GERDA TARO






LA PHOTOGRAPHIE de A à Z,  LES GRANDS PHOTOGRAPHES

Gerda Taro, le sourire caché d’une jeunesse immortelle

Lundi 5 Août 2019

Les lanceurs d'alerte en 1939 11/29. Morte en 1937 lors de la guerre d’Espagne et inhumée au mur des Fédérés au Père-Lachaise, elle s’est servie de son appareil photo pour défendre la République contre Franco et Hitler.

« La camarade Gerda Taro nous a assistés de sa présence à trois de nos plus durs combats – stop – Nous regrettons profondément sa mort, survenue à l’avant-garde de la lutte antifasciste et envoyons aux camarades de France nos condoléances les plus émues – stop – Signé : les soldats, officiers et commissaires de la 39e division », stipule le télégramme bleu d’El Major Jofe, qui rend ainsi hommage à la photographe de 27 ans, compagne de Robert Capa, écrasée par un char d’assaut républicain lors de la bataille de Brunete et décédée le 26 juillet 1937 au matin.

On voit, à la teneur de ces lignes, à quel point l’engagement de la photographe, première femme tombée au champ d’honneur du photojournalisme, était total. Gerda, toujours sur la ligne de front avec les Brigades internationales et les républicains qui la surnomment « la Petite Rousse » – visage mutin, silhouette frêle, courts cheveux dorés, tout petits pieds – décide de couvrir le bombardement de Valence. Lors de la bataille de Brunete près de Madrid, alors que la propagande nationaliste affirme que la région est sous contrôle, elle est la seule à témoigner de la réalité de la situation. N’hésitant pas à se mettre en danger pour prendre des clichés, au plus près des combats et des opérations militaires, elle saute sur le marchepied d’un camion qui emmène des blessés à l’hôpital. Mais le camion entre en collision avec un char.

Alberti, Nizan, Aragon, Neruda, présents à ses obsèques

Le 1er août, les obsèques, au mur des Fédérés, de cette fille d’une famille juive d’origine polonaise, qui avait fui l’Allemagne à l’arrivée d’Hitler pour le combattre


"Gerda Taro, c'est pire qu'un effacement, c'est sa disparition"

https://www.franceculture.fr › Photographie
1 août 2018 — Militante antifasciste et photographe de guerre, Gerda Taro a couvert la guerre civile espagnole. Morte jeune, elle a sombré dans l'oubli, avant ...


https://www.humanite.fr › Médias › gerda taro
 

 GERDA TARO, GRANDE D'ESPAGNE

 Elle fut la première femme photographe reporter tuée au combat.

 Gerda Taro -  la beauté, la jeunesse, le courage et le talent foudroyés,

 Mère du photojournalisme, femme libre et antifasciste, lors de la guerre d'Espagne, à 27 ans, Gerda Taro devient la première photographe tuée au combat.

 
Richard Recommande voir la video

La case du siècle - Sur les traces de Gerda Taro en streaming ...


https://www.france.tv › France 5 › La case du siècle
il y a 1 jour — Revoir la vidéo en replay La case du siècle Sur les traces de Gerda Taro sur France 5, émission du 25-06-2021.



 Gerda Taro, de son vrai nom Gerta Pohorylle , comme d'autres étaient prêts à mourrir pour la patrie, ou pour le Parti, Gerda Taro, dans la dernière année de sa vie, était prête à mourir pour la photo. Elle l'a prouvé. Après elle, Robert Capa. Et leur ami Chim . Et la liste est longue. Juive allemande d’origine polonaise, elle était née le 1er août 1910 à Stuttgart, et non en 1911 comme il est indiqué sur sa tombe.

Cette femme libre et magnifique était reporter photographe.  Elle avait fui le nazisme en 1933, s’était fixée à Paris, et y avait rencontré André Friedmann, alias Robert Capa, qui allait bientôt devenir son amant.

Envoyée en Espagne pour couvrir la guerre civile, elle se trouvait près de Madrid le 27 juillet 1937 sur le champ de bataille de Brunete quand elle fut écrasée accidentellement par un char républicain. Elle décéda le lendemain.
























Son corps rapatrié en France fut inhumé le 1er août 1937 dans le cimetière parisien du Père-Lachaise, en présence de milliers de personnes. Son éloge funèbre fut prononcée par Pablo Neruda et Louis Aragon.
 au cimetière du Père- Lachaise,  sa tombe est section 97, tout près du Mur des Fédérés et de la tombe de Jean-Baptiste Clément, l’auteur du Temps des cerises.


Gerda Taro, photographe engagée, femme libre.

Gerta Pohorylle est née en 1910 à Stuttgart dans une famille de la bonne bourgeoisie juive de nationalité austro-hongroise. A la fin de la Grande Guerre, par les bouleversements des frontières issues du Traité de Versailles, les Pohorylle se sont vu attribuer la nationalité polonaise ! Gerta grandit à Leipzig et vit une adolescence studieuse et insouciante dans l’atmosphère intellectuelle de la ville et le climat de liberté, de culte de la nature et d’émancipation du corps, que la République de Weimar fait souffler sur la jeunesse allemande. Elle poursuivra ses études à Genève où elle se lie avec un antifasciste allemand.

Le 30 janvier 1933, Hitler arrive au pouvoir. Le 19 mars, Gerta est arrêtée et emprisonnée à Leipzig, soupçonnée d’avoir diffusé des tracts antinazis du RGO (Opposition Syndicale Révolutionnaire) liée au parti communiste. Elle sera libérée au bout de dix-sept jours grâce à son passeport polonais et à l’intervention du consul de Pologne alerté par ses parents.

A la fin de l’été 1933, elle est à Paris où la plus grande part de l’intelligentsia antifasciste d’Europe centrale s’est réfugiée. C’est le temps de la vache enragée : jeune fille au pair, petits travaux au noir, chambre partagée à deux. Elle fréquente les cafés de Saint Michel et de Montparnasse où se retrouvent des opposants allemands au nazisme : Walter Benjamin, Joseph Roth, Arthur Koestler, Willy Brandt, Bertold Brecht, Anna Seghers, et d’autres moins connus.

En septembre 1934, elle rencontre Endre (André) Friedmann, un jeune photographe hongrois qui a fui la dictature de Horthy après avoir été emprisonné. Lui aussi tire le diable par la queue. Il fréquente des amis photographes : André Kertész, Gisèle Freund, David Seymour dit Chim ou Henri Cartier-Bresson.

C’est de l’été 1935 que date leur relation amoureuse, mélange de passion et de liberté. Pour sortir de la galère, ils imaginent de créer un personnage, celui d’un photographe américain, déjà riche et célèbre outre-atlantique, venu travailler en Europe. Il fera les photos, elle les vendra. Ils inventent le pseudonyme de Bob (Robert) Capa. Elle devient Gerda Taro.

Le stratagème fonctionne même si tous les commanditaires ne sont pas dupes. Les reportages du grand Capa sont désormais payés à un nouveau tarif ! Il est publié dans le magazine Vu, et les journaux communistes Ce soir et Regards. Gerda vend les photos à l’étranger. En quelques mois Robert Capa devient un photographe apprécié et ses photos témoigneront notamment de l’atmosphère du Front populaire.

En juillet 1936 éclate en Espagne le soulèvement franquiste contre la République. Pour le compte du Vu, ils embarquent tous les deux avec Chim dans un petit avion. Ils travailleront de concert avec deux appareils, un Rolleiflex et un Leica, et signeront indifféremment leurs clichés « Capa ». De là une confusion sur son œuvre propre qui mettra près de soixante ans à se dissiper. A Barcelone, ils photographient les foules, les barricades, les visages, les angoisses, les passions.

A la mi-août, il partent pour le front, rejoignent la Centurie Thaelman ébauche des futures brigades internationales, suivent une colonne du POUM, assistent au siège de l’Alcazar de Tolède, passent par des fermes devenues collectives, traversent des villages bombardés. Les mois suivants, ils multiplieront les allers-retours entre Paris et l’Espagne, ensemble ou séparément, allant sur les différents fronts.

En février 1937, ils partent ensemble pour l’Andalousie. A cette date apparaît la mention « Capa et Taro » comme signature des tirages. Elle ignore les propositions de mariage de Capa, elle veut rester libre et égale en tout. Le 1er mai, ils sont à Paris où des centaines de milliers de manifestants scandent : « No pasaran ! ». Dès la fin mai, retour en  Espagne. Elle signe désormais ses photos de son seul nom. Début juillet, elle assiste à Valence puis à Madrid au Congrès de l’Association internationale des écrivains.

Alors qu’elle devait rentrer à Paris le lendemain, elle décide le 25 juillet 1937 à l’aube de retourner au front à Brunete. Elle y fera de nombreuses photos, alors que la bataille fait rage et que refluent les premières lignes républicaines. Dans la débâcle, sur la route de Madrid, sous les attaques des Stuka et des Heinkel allemands de la Légion Condor, juchée sur le marchepied d’une voiture, elle sera happée par un char républicain échappant au contrôle de son conducteur. Gerda éventrée sera transportée à l’hôpital de l’Escurial où elle décèdera.

Capa aurait dit un jour : « Dans une guerre, il faut détester ou aimer quelqu’un, en tout cas prendre position, sinon on ne supporte pas ce qui se passe ». En Espagne ils choisirent leur camp et leurs photos ont participé des espoirs et des angoisses du combat pour la liberté.






Involontairement, « le plus grand reporter de guerre de tous les temps » aura fait de l’ombre à celle dont il dira jusqu’à sa mort qu’elle a été la femme de sa vie. Dans le livre dédié à sa mémoire qu’il publie en 1938, Capa ne précise pas qui de Gerda ou lui est l’auteur des photos qui l’illustrent. Ensuite ce fut Vichy. Capa a échappé à l’internement réservé aux immigrés antinazis et a pu émigrer aux Etats-Unis avec une partie de leurs archives communes. Mais la plus grande partie restée en France sera cachée, dispersée, saisie par la police. Après la guerre, le souvenir de l’Espagne républicaine s’estompe, le maccarthysme gagne aux Etats-Unis, la famille Pohorylle réfugiée en Yougoslavie a été assassinée par les nazis, Capa lui-même meurt en 1953 en Indochine. Il n’y avait plus personne pour se préoccuper de l’oeuvre photographique de Gerda Taro. Plusieurs ouvrages  aujourd’hui nous la rendent accessible.

Il faut lire, entre autres, le beau livre, empreint de tendresse et d’émotion, que lui consacre François Maspéro. L’histoire de celle que les soldats républicains appelaient « la pequena rubia », de cette jeune femme libre et engagée dont le poète Rafaël Alberti disait qu’elle  avait « le sourire d’une jeunesse immortelle ».

Mai 2010 – Claude Debons

François Maspéro, « L’ombre d’une photographe, Gerda Taro », Editions du Seuil.

Irme Schaber, « Gerta Taro : une photographe révolutionnaire dans la guerre d’Espagne », sa biographe aux Editions Anatolia / Le Rocher.

Irme Schaber, Richard Whelan, Kristen Lubben, « Gerda Taro », le recueil le plus complet de ses photographies avec le concours de l’International Center of Photography – New York (introduction en anglais), Editions ICP/STEIDL.




On vient de découvrir qu'une partie des photos attribuées à Capa était de Gerda Taro morte en 1937 lors des combats de cette terrible guerre.
Capa l'aimait et a tout fait pour qu'on connaisse ses photos mais comme lui même est mort en 1953 en Indochine et que la famille de Gerda ( Pohorylle de son véritable nom)a été victime de l'holocauste en tant que juifs, il est difficile aujourd'hui de séparer leurs œuvres.
Ce livre part à la recherche de la personnalité de Gerda , était-elle communiste ou pas tant que ça ?
J'avoue que ce débat m'a agacée , je pense qu'en 1959 , le même auteur aurait tout fait pour nous prouver son engagement auprès de communistes plutôt tendance Trotskiste, mais aujourd’hui, ce n'est plus vraiment "porteur"!!! Alors elle aurait été anarchiste !
Ce qui est certain , c'est qu'elle est morte en laissant des photos qui semblent très intéressantes  (si j'en juge par celles qui sont montrées dans ce livre  et ....l'homme qu'elle aimait est devenu très célèbre.

Fascinant destin que celui de Gerta Pohorylle, devenue Gerda Taro. Ni le sous-titre français ni le sous-titre allemand original de l’ouvrage (Fotoreporterin im spanischen Bürgerkrieg = Femme reporter photo dans la guerre civile espagnole) ne rendent cependant la nature de l’ouvrage qui constitue un singulier essai de biographie complète, et agrémenté de 64 pages de photographies. Née le 1er août 1910 à Reutlingen en Allemagne, dans une famille de commerçants juifs immigrés de Galicie orientale, elle est aidée dans son éducation par sa tante qui souhaite ainsi faciliter une ascension sociale en direction de la grande bourgeoisie. Mais pour se protéger des moqueries antisémites des enfants de sa génération, Gerta prend très tôt l’habitude de ne rien laisser deviner de ses origines juives aussitôt franchies les portes de sa demeure, et soigne élégamment sa mise. La montée du nazisme la mène à fréquenter régulièrement de jeunes militants dans un curieux cercle réunissant membres et sympathisants d’organisations diverses en dépit des rivalités fratricides de leurs dirigeants : SAP, KPD, SPD. Si Gerta n’adhère formellement à aucune de ces organisations, elle n’en devient pas moins une sympathisante active








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