Galerie-AGATHE-GAILLARD



Agathe Gaillard
MÉMOIRES D'UNE GALERIE

Deuxième chance
Pendant les derniers mois d'activité de la galerie, je vous invite à redécouvrir les photographies que vous avez aimées et à découvrir celles que vous avez ratées,

"Puisque ces mystères nous dépassent, feignons d'en être les organisateurs."
Jean Cocteau



La galerie d'Agathe Gaillard a été ouverte en juin 1975, dans le quartier du Marais à Paris, où elle est toujours. Elle fut encouragée par des photographes amis comme Jean-Philippe Charbonnier, Ralph Gibson, Henri Cartier-Bresson, André Kertesz, Edouard Boubat, Robert Doisneau, Gisèle Freund, entre autres.
L'idée était de créer une galerie de photographie, quelque chose de spécifique, adaptée à un art nouveau et une manière de collectionner nouvelle.
Les grands photographes connus ont toujours été mêlés à des jeunes photographes, attirés par cette nouvelle manière d'exercer leur métier, privilégiant l'expression personnelle et la qualité du tirage.
Il ne s'agit pas d'école, mais de fortes personnalités travaillant dans leur style propre. Ce sont presque toujours des photographes rencontrés personnellement, engagés dans une longue collaboration.
La galerie n'a pas pour but de s'insérer dans l'art contemporain, mais d'y faire entrer la photographie, dans sa spécificité.
Dés le début, la galerie n'avait pas envisagé d'autres ressources que la vente de tirages, qui s'est developpée lentement mais régulièrement.
La galerie a aidé à se constituer de grandes collections publiques et privées.



Le 10 juin 1975 ? C'était un rêve qui s'est précisé pendant des années, qui a trouvé sa réalisation ce jour-là.C'était un désir, j'étais sûre de la nécessité, j'étais sûre du succés. C'était le seul moyen d'essayer de donner sa liberté à la photographie, et sa place dans l'histoire de l'art.
La stratégie ? D'abord, montrer qu'il y avait des auteurs, des créateurs de mondes, pas seulement des photos dues au hasard et aux appareils-photo. Ensuite, recruter et convaincre dans tous les milieux. Par la suite les milieux rigides ont été dangereux, par leur volonté de rationaliser, de classer, d'évincer, de contrôler pas assez à l'écoute, pas assez curieux. Sans aucune expérience, me fiant à mon intuition, j'ai essayé, j'essaie toujours, de faire une galerie de photographie, quelque chose de spécifique, adapté à un art nouveau et une manière de collectionner nouvelle.
Le marché ? Pendant les années où les peintres s'adonnaient avec talent à la destruction de la peinture, la photographie grandissait et se fortifiait. Il y a eu des galeries, des collectionneurs, des musées, le pire et le meilleur, comme c'est normal. Les collectionneurs sont devenus de plus en plus compétents, des enfants qui apprenaient à marcher dans la galerie achètent maintenant des tirages, un nombre considérable de photos a été acheté, a trouvé sa place, celle où elles sont considérées avec amour, toujours avec la conscience de leur valeur. Des régles se sont prudemment mises en place, des usages se sont imposés par un consensus général. Bien qu'applicables au monde entier, ces régles sont restées suivies. Les tentatives de dérapage ont été dénoncées et assez vite abandonnées.
Marchand d'art ? Quel métier est-ce? Un rapport avec l'art où on est débarrassé de l'ego. Un espoir de dévoiler des mystères, une tentative de maîtriser ce qui, heureusement reste sauvage. Un jeu de la vérité où on peut tricher sans que cela se voie.
Collectionner ? Par son prix modique la photographie est accessible à tous. Choisir ce qu'il est important de conserver de l'art de son époque n'est plus réservé à quelques-uns mais appartient à chaque acheteur, même occasionnel. La collection de photographie est démocratique et particulièrement créative.
Le plaisir ? C'est une des aventures les plus amusantes de notre temps. On ne connaît encore qu'une petite partie de la photographie, de nouveaux aspects se révèlent, deviennent intéressants dés qu'on y attache son attention. La diversité, la richesse des terres encore vierges est immense. Par sa passion, sa persévérance, chacun peut mettre à jour un courant ou une forme de photographie et le faire découvrir aux autres. Plus les collections ressemblent à ceux qui les font, plus elles sont intéressantes et contribuent à enrichir notre conscience de la photographie. Les photos sont toujours une confrontation au réel, une première fois par celui qui les prend, ensuite par ceux qui les regardent, y adhèrent ou les rejettent. On pourrait dire que notre collection c'est ce que nous pouvons aimer ou accepter de la vie.
agathe gaillard
(extrait de Photographie à Paris N°1 mai 1995 pour les 20 ans de la galerie)



Marianne Valio : Agathe Gaillard, vous avez été dès 1975, la première galerie de photographie ouverte à Paris. Vous y avez présenté et fait découvrir au public des photographes auxquels votre galerie est toujours restée fidèle. L'histoire de la Photographie à travers la représentation actuelle des photographes sur le marché de l'art et auprès du public - démontre que vous ne vous êtes pas trompée. Qui sont les photographes, dans les années soixante dix, qui vous ont soutenue dans votre projet d'ouverture d'une galerie consacrée à la photographie, qui ont cru en vous - et réciproquement - à une époque où la photographie était encore le parent pauvre du monde de l'art contemporain ? Quels photographes avez-vous présentés ensuite, et pourquoi ? Comment assumez-vous votre rôle de galeriste au quotidien dans une société où le marché de la photographie est en plein essor comme vient de le confirmer le récent " Paris Photo " qui s'est tenu au Carrousel du Louvre, et auquel vous avez participé ? 
Agathe Gaillard : A l'initiative de mon projet en 1975, j'ai été encouragée particulièrement par deux photographes, Ralph Gibson et Jean-Philippe Charbonnier, qui a par ailleurs été mon mari.
Ralph Gibson et Jean-Philippe Charbonnier ayant déjà atteint une renommée certaine, ils m'ont soutenue et se sont portés garants de mon entreprise car ils y croyaient. Ils avaient compris que c'était mon chemin, mon destin.
Jean-Philippe Charbonnier m'a aidée à installer le lieu au 3 rue du Pont-Louis-Philippe, et la première exposition a été celle de Ralph Gibson.
C'était des moments d'euphorie, d'énergie particulière, Ralph Gibson avait 34 ans. Depuis cela n'a pas cessé. Je suis toujours dans l'inconnu, dans le " pas encore vécu " à chaque montage et à chaque inauguration d'expositions.
Souvent, je me demande pourquoi la photographie n'a pas été inventée plus tôt, car le procédé est extrêmement simple. C'est sans doute la raison inconsciente pour laquelle j'ai désiré ouvrir ma galerie aux photographes, dès 1975, pour ne plus jamais la quitter.
La photographie est advenue en même temps que la psychanalyse. Par ce medium ce n'est plus le contrôle qui est recherché mais la spontaneité. La photographie a certes un rapport au réel mais surtout à l'inconscient ; peut-être que la peinture ancienne comportait cet élément. Peut-être…
En ce qui concerne le choix des photographes et leurs expositions dans la galerie, je dirais que chaque photographe m'amène à un autre photographe. Chacune des expositions insiste sur mon approche et la compréhension de ce qu'est la vie. Chaque photographe doit m'apporter quelque chose de plus. C'est en fonction de ma propre découverte que je choisis les artistes. C'est une nécessité.
Chaque exposition est une expérience renouvelée. J'aime voir ce que suggère chaque accrochage et le partager avec le public : " Je trouve, je montre, qu'est-ce que vous en pensez ? ". Quelquefois la réponse est enthousiaste, quelquefois elle est frustrante.
La galerie est depuis son ouverture, un présent, elle renouvelle du présent. Ce qui change ce sont les photographies sur les murs. A la fin de chaque exposition je ne suis pas la même ; j'ai vécu quelque chose. Ensuite je fais un autre choix, j'entre dans un autre monde. Il y a des mondes plus agréables que d'autres.
Je fais très attention à ne pas m'entourer de photographes qui pourraient me déprimer ou me démotiver.
Marianne Valio : Y-a-t'il, selon vous, une lecture spécifique du medium photographique par rapport aux autre supports dans le champ des arts visuels ?
Agathe Gaillard : L'idéal pour regarder une photographie c'est de se tenir à une distance d'un mètre. Notre vision appréhende l'œuvre photographique d'une manière globale. La première vision est globale, on entre d'un seul coup dans la photographie, contrairement à la peinture où le regard parcourt la toile et peut suivre imaginairement la main ou le geste du peintre.
A mon avis, le négatif perd souvent de sa qualité et de sa densité s'il est agrandi.
Quand je vois des photographies pour la première fois, il faut que je le fasse vite. Dans un premier temps j'aime regarder une exposition dans son ensemble avant de regarder chacune des photographies. Je m'immerge dans l'ambiance générale, et au fur et à mesure des sensations j'essaie de reconstituer dans son ensemble le monde du photographe. Je procède par juxtaposition comme pour la musique. Suivant l'accrochage d'une photographie à côté d'une autre, ça prend un sens différent. Selon la place qu'on leur donne on a des révélations qui sont toujours en rapport avec l'inconscient car le langage est souvent impuissant à se faire comprendre. J'aime les photographies " simples " car pour moi elles sont plus riches, plus mystérieuses, plus ouvertes. Une photo " simple " peut être très savante : des années de travail pour faire un geste naturel, le déclic. A fréquenter des photographes quotidiennement on développe un langage visuel. Le visuel est parfaitement éclairant. J'ai remarqué que les photographes parlent entre eux d'une manière très simple. C'est un langage, l'image, comme si on voulait expliquer la musique. C'est magnifique de montrer une image et de se faire comprendre. Cela me fait penser à ma pratique du Xikong depuis vingt ans : le corps s'exprime et ça ne passe pas par les mots ; j'ai appris encore mieux à saisir les choses sans avoir à en parler.
Marianne Valio : Le regard du photographe sur le monde, est-il au delà de sa valeur artistique, une nécessité incontournable dans l'histoire de l'art ?
Agathe Gaillard : Si la photographie a été inventée c'est parce qu'elle est nécessaire, ça ne veut pas dire autre chose. On regarde les photographies d'un auteur et on sait presque tout de lui…
(Interview d'Agathe Gaillard par Marianne Valio. Décembre 2002)



Description des usages en photographie établie par l’Association pour la Défense et la Promotion de la Photographie Originale, 1982:
LA PHOTOGRAPHIE ORIGINALE
Qu’est-ce qu’une photographie ?
Aujourd’hui, c’est généralement une image sur papier photographique industriel (au bromure ou au chlorobromure d’argent) ou artisanal (les firmes photographiques ayant abandonné la fabrication d’émulsions positives non argentiques comme le papier au charbon, au platine, au palladium, etc, des photographes retrouvent des formules anciennes pour émulsionner eux-mêmes leurs papiers.)
Le vocabulaire utilise beaucoup de mots pour désigner la photographie-image multiple (photographie, épreuve, tirage, positif, agrandissement, contact), image multiple qui s’oppose à l’image unique, généralement un positif direct (obtenu sans la matrice du négatif) comme l’étaient le daguerréotype, le ferrotype, l’ambrotype, et comme l’est aujourd’hui le polaroïd . (Toutefois il existe certain type de polaroïd noir et blanc à négatif récupérable.)
On peut encore signaler certaines photographies obtenues sans négatif : les photogrammes (Man Ray, Schad, etc) et les chimigrammes (Sudre, Cordier).
Pour la photographie en couleur, on distingue plusieurs procédés de tirage,qui présentent des espérances de conservation variables : le tirage rc (resine coated), le Cibachrome, le dye-transfer, le tirage au charbon Fresson. Il y a aussi des mises en couleur de photographies noir et blanc, soit par chimie (virages et oxydations), soit par application manuelle de colorants.
Qu’est-ce que le négatif ?
Après la prise de vue, l’image latente devient “negatif” lors du développement.Le format du négatif est lié au format de l’appareil photographique : on parle, par exemple, de 24x36 mm(les américains disent 35mm), de 6x6 (cm), de 4x5 (inches, c’est à dire 10x12,5 cm), de 13x18(cm), de 20x25(cm), etc...
Le support du négatif peut être du papier (calotype, papier ciré, etc), une plaque de verre, ou comme aujourd’hui un film souple (triacétate de cellulose ou polyester).
Sur le négatif les ombres du sujet sont traduites par des valeurs claires et les hautes lumières par des zones sombres : on dit que la “gamme des gris” est inversée ou en négatif ;
Tant qu’il n’existe pas de tirage, le négatif n’est qu’une intention.
Qu’est-ce que le tirage ?
Le tirage, c’est l’opération qui va permettre d’obtenir, à partir du négatif, un ou plusieurs positifs en inversant la gamme des gris (du négatif) pour retrouver les valeurs du sujet ;
Le mot tirage désigne à la fois le résultat et l’opération qui, de nos jours, se pratique généralement au laboratoire à l’aide d’un agrandisseur.
Un tirage n’est pas toujours un agrandissement. Il peut être une réduction. Il peut aussi être effectué par contact (le négatif étant maintenu en contact avec le papier sensible).
Dans le cas des contacts, le négatif et le positif ont alors une taille identique. Il faut distinguer :
- les contacts qui engendrent une épreuve d’exposition, d’après généralement des négatifs de moyen ou grand format (exemples Sudek, Weston).
- des planches de contact des négatifs de tous formats (au seul usage du photographe) comme référence d’un système d’archivage et outil de première lecture des photographies.
Le négatif peut être comparé à une partition de musique car le travail du tireur est celui d’un interprète, l’auteur du négatif étant alors considéré comme le compositeur.
Une épreuve de lecture est un déchiffrage: un tirage définitif est une interprétation aboutie, voire magistrale (les américains parlent de “master-print”)
Un compositeur d’images n’est pas toujours un virtuose du tirage. En revanche, il existe de (très) bons interprètes qui ne seront jamais de grans compositeurs.
Une photographie peut être complètement modifiée par le tirage (certaines valeurs peuvent être accentuées ou éclaircies sur tout l’image ou partiellement). C’est beaucoup plus délicat que le simple réglage, en contraste et en densité, d’un téléviseur.
Il ne faut pas confondre :
- épreuve de lecture : tirage souvent sans finesse qui permet aux photographes de préciser le choix déjà fait sur les contacts, entre une image et une autre, d’étudier la mise en valeur des gris du tirage définitif.
- tirage de presse : destiné comme son nom l’indique à la page imprimée et qui, à cause des modalités techniques de la photogravure, est généralement plus gris, c’est à dire moins contrasté qu’un tirage définitif d’exposition. Aujourd’hui les photographes fournissent délibérément pour se prémunir contre le vol ou le risque de confusion avec des épreuves d’exposition, des tirages de presse à conservation précaire.
- tirage définitif : ou photographie originale: il n’a de destination que son existence de tirage. Il est contrôlé et reconnu par le photographe qui a décidé du format, du contraste, du cadrage de l’image, qu’il en ait ou non effectué le tirage.
Un tirage original doit toujours être signé lorsque son auteur est vivant.
Qu’est-ce qu’un tirage d’époque?
Le tirage d’époque, dit aussi “vintage” est contemporain de la prise de vue. Il ne faudrait pas le confondre avec une épreuve de lecture, fut-elle d’époque, qui ne reste dans la plupart des cas, qu’un brouillon. le tirage d’époque n’est pas toujours un tirage définitif d’époque.
Qu’est-ce qu’un tirage original?
C’est dans la plupart des cas un tirage ultérieur effectué à partir du négatif original longtemps après la prise de vue, par le photographe lui-même ou sous son contrôle . Parfois il n’existe pas de tirage d’époque : quand le négatif a disparu (détruit ou perdu) ou quand le photographe redécouvre bien des années plus tard une image qu’il n‘avait jamais tirée. Il peut donc exister des tirages originaux différents suivant l’époque du tirage, ou les différents interprètes. Il est souhaitable que le nom du tireur, et la date de son exécution soient indiqués au dos du tirage.
Qu’est-ce qu’un contretype ?
Le contretype ou reproduction est obtenu à partir d’une épreuve photographique rephotographiée. Sa matrice n’est pas le négatif original de prise de vue qui a été perdu ou détérioré.
Certaines réalisations des photographies passent obligatoirement par un contretype: le cliché original étant recomposé au tirage (superposition, collages, interventions au crayon, etc), le second négatif devient le négatif définitif . ce procédé est dans ce cas, un élément nécessaire de la création.
Qu’est-ce qu’un retirage ?
C’est un tirage original exécuté après la mort de l’auteur par le possesseur des négatifs .C’est toujours une interprétation, hors du contrôle du photographe, et leur qualité dépend du talent du tireur.
La limitation des tirages :
Trois cas se présentent :
- certains photographes ne numérotent pas, ni ne limitent et se contentent de faire les tirages à mesure de la demande, se réservant d’interrompre leur production quand ils le désirent.
- d’autres photographes ne limitent pas mais numérotent leurs tirages, 1er, 2ème, 3ème, etc .
- d’autres décident du nombre maximum de tirages qui seront faits: (les plus fréquents sont 15,25 ou 50) et les numérotent 1/25, 2/25, etc ce qui ne signifie pas que tous les tirages prévus seront faits, c‘est seulement une quantité maximale.
Il faut savoir qu’un négatif est fragile et que le tirage d’une photographie se fait actuellement d’une manière artisanale quand il s’agit de beaux tirages : le tirage est effectué manuellement, pièce par pièce: on peut dire que chaque tirage est unique.
L’APO a pour mission de faire respecter les règles qui protègent l’intégrité du marché de la photographie, et par conséquent, les photographes et les collectionneurs.
Ces règles sont nées logiquement de la nature même de la photographie.



P R I N C I P A L E S   E X P O S I T I O N S

1975

Ralph Gibson, André Kertész, Izis.
1976

Harold Edgerton, Erica Lennard, August Sander, Jean-Philippe Charbonnier, Volf von dem Bussche, Jean Loup Sieff, Denis Brihat.
1977

Roland Laboye, Daniel Masclet, Michel Kempf, Ralph Gibson, Gabriele et Helmut Nothhelfer, Edward Weston, Claude Batho.
1978

Jaromir Funke, Robert Doisneau, Harry Meerson, Jean-Philippe Charbonnier, Bertrand Clech, Wilhelm Schürmann, Frederick Leboyer, Marc Riboud.
1979

Joan Fontcuberta, Burk Uzzle, Bernard Faucon, Jérôme Ducrot, Pierre Molinier, Jean-Claude Larrieu, Alen Mac Weeney, Claude Alexandre.
1980

Richard Kalvar, Gisèle Freund, Hervé Guibert, Manuel Alvarez Bravo, Colette Alvarez Urbajtel, Martine Franck, André Kertész, Gilles Ehrmann.
1981

Photographie argentine contemporaine, Bernard Descamps, Daniel Boudinet, Arthur Tress, Larry Clark, Bill Brandt, Edouard Boubat, André Kertész.
1982

Marina Faust, Fernand Michaud, Ralph Gibson, John Pfahl, François Delebecque, Denis Brihat, Gilles Larrain, Erica Lennard.
1983

Sandra Eleta, Manfred Willman, Ferran Freixa, Humberto Rivas, Jean-Claude Larrieu, Henri Cartier-Bresson (portraits).
1984

Bernard Descamps, Roland Laboye, "Des enfants" (groupe), Hervé Guibert, "Sacrilèges": Arnaud Baumann et Xavier Lambours, Bernard Faucon.
1985

Edouard Boubat, Gabriele et Helmut Nothhelfer, Tana Hoban, "Photographie trés aimées" (groupe, 10ème anniversaire), François Delebecque, Gladys, Ralph Gibson, Daniel Barraco.
1986

Gilles Ehrmann, Claude Batho, Marina Faust, Bernard Faucon, Marcos Lopez, Juan Travnik, Facundo de Zuviria, Claude Maillard, Erica Lennard.
1987

Yves Guillot, Weegee, Flo Fox, Michel Kempf, Marsha Burns, Stephen Sack, Louise Dahl-Wolfe.
1988

Toni Catany, Marc Riboud, Bernard Faucon, Pierre Reimer, Ralph Gibson, Davis Seltzer, Joyce Tenneson.
1989

Ferrante Ferranti, Philip Heying, Carole Bellaiche, Vincent Godeau, Erica Lennard, Frederick Leboyer, Hugues de Wurstemberger, Mario Giacomelli.
1990

Toni Catany, Norman Parkinson, Colette Alvarez Urbajtel, Manfred Paul, Bernard Faucon, Yvette Troispoux, John Flattau, Bruce Gilden.
1991

Louis Stettner, Hervé Guibert, Pierre Reimer, Marina Cox, Ed van der Elksen,Tomio Seike, Vincent Godeau, Willy Rizzo.
1992

Michelle Vignes, Mellon, Lauren Piperno, Fernand Michaux, Alen Mac Weeney, Kzrysztof Pruszkowski, Mario Giacomelli.
1993

Jean-Philippe Charbonnier, Louise Dahl-Wolfe, Erica Lennard, Gabriele et Helmut Nothhelfer, Hervé Guibert, Miguel Rio Branco, Alain Ceccaroli.
1994

Mary Ellen Mark, Pierre Reimer, Vincent Godeau, Don McCullin, Bruce Gilden, Seymour Jacobs.
1995

André Kertész, Kzrysztof Pruszkowski, John Pfahl, Hommage à la beauté (groupe),Ben Hansen, Bertien Van Manen, Franck Horvat.
1996

Philip Heying, Tana Hoban, Emile Guerin, Willy Rizzo, Doug Koch, Miguel Rio Branco.
1997

Daido Moriyama,Hugues de Wurstemberger, Michaël von Graffenried,Manuel Alvarez Bravo, Alejandra Figueroa, Bizarre (groupe), Mario Giacomelli.
1998

Alain Ceccaroli, Pierre Reimer, Ralph Gibson, Roland Laboye, James Startt, Giorgia Fiorio, Jean-Philippe Charbonnier.
1999

Edouard Boubat, Ed van der Elksen, Toni Catany, Jerôme Soret, Tina Merandon, Manuel Alvarez Bravo.
2000

Mario Giacomelli, Alejandra Figueroa, Bruce Gilden, Alain Dister, Peter Turnley, Kzrysztof Pruszkowski.
2001

Jazz (Hervé Gloaguen, James Startt, Ed van der Elksen, Jean-Philippe Charbonnier, Edouard Boubat, Alain Dister ), Johan Van der Keuken, Harold E.Edgerton, Tina Merandon, Madame Yevonde.
2002

Hervé Guibert, Marc Riboud, Florence Gruère,Camille Solyagua, Jean-Philippe Charbonnier, Jérôme Soret, James Startt.
2003

Franck Christen, Tano Siracusa, Thierry Girard, Reem Al Faisal, Willy Rizzo, Jean-Pierre Haigneré.
2004

Alejandra Figueroa, Agnès Pataux, Sophie Periac Daoud, Yvette Troispoux, Jérôme Soret, Édouard Boubat, Hervé Guibert.
2005

Ed Van der Elsken, Jean-Pierre Evrard, " Ah que la vie est belle " (groupe, 30ème anniversaire), Reem Al Faisal, "New York 1937 - 1955" Andreas Feininger & Louis Faurer, Jean-Philippe Charbonnier.
2006

Franck Christen, Thierry Girard, Florence Gruère, Jérôme Soret, Les photographes de "Réalités" : Édouard Boubat, Jean-Philippe Charbonnier, Jean-Louis Swiners.
2007

Patricia de Gorostarzu, Bernard Guillot, Jules Aarons, Claude Courtecuisse, Vincent Godeau, David Turnley & Peter Turnley.
2008

Luc Choquer, Jean-François Spricigo, Arno Rafael Minkkinen, James Startt, Carlos Freire, Roland Laboye, Patricia de Gorostarzu.
2009

Marie Paule Nègre, Florence Gruère, Édouard Boubat, Philippe Tarabella, Sandra Eleta, Jérôme Soret, "De l'eau" (groupe).
2010

Sonia Andreu, Thierry Girard, Hiro Matsuoka, Jean-Pierre Évrard, Jean-François Spricigo, A propos de "l'enfant flou" de Jean-Philippe Charbonnier (groupe).
2011

Arno Rafael Minkkinen, Jean-Philippe Charbonnier (c'est quoi être jeune?), Elizabeth Prouvost, Luc Choquer, Charles Matton.
2012

Raphaël Remiatte, Erica Lennard, Vincent Godeau, Jérôme Soret, Peter Turnley, Jean-François Spricigo.

PHOTOGRAPHES  REPRÉSENTÉS  PAR  LA  GALERIE




IZIS

COLETTE ALVAREZ URBAJTEL



BILL BRANDT

MICHAEL MARTONE

TONI CATANY





JOHN PFAHL




GIORGIA FIORO

GISELE FREUND

RALPH GIBSON





JUAN TRAVNIK


JOHAN VAN DER KEUKEN




La galerie Agathe Gaillard, derniers mois d'activité
News
Après près de 40 ans d'existence, la célèbre galerie de la rue du Pont-Louis Philippe fermera bientôt ses portes. "J'ai consacré ma vie à la photographie, je vais être enfin libre," affirme Agathe Gaillard, qui se tourne vers d'autres projets.


On ne connait pas pour l'instant la date exacte de fermeture définitive de la galerie, mais Agathe Gaillard a déjà pris sa décision. "J'ai beaucoup de projets, mais ils sont encore en gestation," affirme-t-elle. "Je vais être disponible pour des tas de choses, mais plus rien à temps plein." Sur son site internet, elle invite le public "à redécouvrir les photographies que vous avez aimées et à découvrir celles que vous avez ratées…"
Lorsque Agathe Gaillard ouvre sa galerie à Paris en juin 1975, elle fait figure de précurseur : il n'existe, à cette époque-là, que deux ou trois autres galeries consacrées exclusivement à la photographie dans le monde entier, et peu de gens s'intéressent à ce médium. Sous l'impulsion de Jean-Philippe Charbonnier, Ralph Gibson, Henri Cartier-Bresson, André Kertesz, Edouard Boubat, Robert Doisneau, ou Gisèle Freund, Agathe Gaillard crée un espace spécifique, "adapté à un art nouveau et une manière de collectionner nouvelle." Sur les cimaises de la galerie, les jeunes talent côtoient les photographes confirmés, et tous les styles y trouvent leur place. 
Du 11 avril au 7 mai 2013, agnès b. accueille dans ses bureaux, rue de Dieu à Paris, 63 photographes (180 tirages) de la galerie Agathe Gaillard. L'occasion pour les amis de la galerie et pour le grand public de se replonger dans l'histoire de cette véritable institution consacrée à la photographie. Parmi les photographes exposés, on peut citer Manuel Alvarez Bravo, Henri Cartier-Bresson, Daido Moriyama, Bruce Gilden, Izis, Mary Ellen Mark, Don McCullin, Willy Rizzo ou Weegee. 
Le 26 avril prochain paraitra aux éditions Gallimard Mémoires d'une galerie d'Agathe Gaillard. 
Roxana Traista
19/04/2013

HUGUES DE WURSTEMBERGER


LIENS





À TRAVERS LA PRESSE






Ecrivain et critique d'art contemporain.



Agathe Gaillard la pionnière: bilan avant fermeture
Publication: 04/05/2013 06h00




Agathe Gaillard, Mémoires d'une galeriste, coll. Témoins de l'art, Gallimard, Paris, 176 pages, 19,90 E..
En 1975 Agathe Gaillard opéra une petite révolution en ouvrant la première galerie française consacrée uniquement à la photographie. D'aucuns jugèrent cela hors du propos, voire iconoclaste. Au début écrit celle qui osa "Nous avions presque l'impression de faire quelque chose d'illégal, qui ne se faisait pas". Le succès s'imposa très vite il ouvrit la voie à bien d'autres tentatives. Il y eut Zabriskie pour la photographie américaine, Samia Saouma et sa Remise du Parc, Viviane Esders, Alain Paviot, "Noir et Blanc" ou encore Michel Chomette. L'ouverture du Centre Pompidou boosta d'ailleurs le genre. Il n'empêche : Agathe Gaillard reste la pionnière et la figure majeure de la photographie à Paris.
Elle imposa au cours de plus de 250 expositions et en 35 ans des artistes tels que Robert Doisneau, Gisèle Freund André Kertesz, Bernard Faucon, Pierre Reimer, Hervé Guibert et plus près de nous Jean François Spricigo ou un génie de l'image : Arno Rafael Minkkinen. Agathe Gaillard est de celle qui font la différence entre un magasin de vente de photographies et une galerie. Cette dernière s'impose avec le temps en définissant un style. C'est un peu comme une maison d'édition. A ce titre sa Galerie reste à la photographie ce que les Editions de Minuit furent au roman. On sait quel type d'artistes y sont visibles même s'ils peuvent sembler très différents les une des autres. Tous ont mis une idée de l'humain et de la "vérité" au centre de leurs travaux. La photographie étant moins perturbée par la notion de chef d'œuvre que la peinture il fut peut-être plus facile aux photographes de s'intéresser à l'humain - trop ou trop peu humain. Cétait la marque de fabrique des grands photographes américains (Paul Strand par exemple). C'est l'estampille de celles et ceux qu'Agathe a accroché dans sa belle galerie rouge.
Le fil de la vie d'Agathe Gaillard pourrait se lire par celui de ses expositions et de sa curiosité esthétique. Elle a appris au fil du temps à démystifier les faiseurs et fut toujours animée d'un sens de l'anticipation. Chaque fois que des œuvres dignes de ce nom lui sont passés par les mains elle a su les retenir. Si elles avaient un intérêt mais ne répondaient pas à son esprit, elle les dirigeait dans les lieux où elles pouvaient être reçues. De plus - et surtout - Agathe Gaillard a toujours entretenu une relation forte avec ses artistes. Le confiance, la complicité sont à la base de ce contrat de quasi mariage. L'artiste donne sa créativité, son énergie, la galeriste lui offre en retour un soutien une stabilité, une protection. Un partage du même type doit avoir lieu avec les collectionneurs : la galeriste a chassé de son temple ceux qui ne respectaient ni son métier ni ses artistes. Ce n'est pas toujours simple. Le métier de galeriste ne l'est pas. Mais comme l'écrit Agathe Gaillard "il peut remplir une vie". Elle l'a prouvé et ses mémoires sont désomais là pour le confirmer de manière aussi pertinente que délicate et pudique.
Agathe Gaillard, galeriste à Paris depuis 35 ans, raconte ce métier auprès des artistes photographes



Agathe Gaillard, mémoires d'une galerie
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Agathe Gaillard a ouvert sa galerie de photographies en 1975 dans le Marais. En pionnière ! A l'époque, les photographes n'étaient pas encore reconnus comme des artistes à part entière… Après trente-huit années d'activité, la grande dame de la photographie change de vie et publie ses mémoires. Agnès b., une autre passionnée de l'image, lui rend hommage avec une exposition qui illustre les choix défendus par la galeriste. A l'affiche, soixante-trois photographes dont on peut encore acquérir les tirages, de grands classiques comme Henri Cartier-Bresson, Edouard Boubat ou Gisèle Freund, et aussi des choix plus personnels, plus engagés, comme Ralph Gibson ou Hervé Guibert. A ne pas manquer.
Bénédicte Philippe



AGATHE GAILLARD, MÉMOIRES D'UNE GALERIE
La galerie Agathe Gaillard telle que nous la connaissons depuis 38 ans va bientôt fermer ses portes, Agathe Gaillard se tourne vers d'autres projets. agnès b. invite Agathe chez elle, au 17 rue Dieu, pour une exposition de photographies en forme de tour d'horizon retraçant l'esprit et l'histoire de la galerie. Au même moment, Agathe Gaillard présentera "Mémoires d'une galerie" publiées par les éditions Gallimard dans la collection "Témoins de l'art" dirigée par Jean-Loup Champion.
Soixante trois photographes et cent quatre vingt tirages, certains issus de la collection d'Agnès b., depuis toujours fidèle à la photographie et à Agathe, seront exposés.
La galerie Agathe Gaillard est une des premières galeries exclusivement dévouées à la photographie, elle fut précédée de la gallery Witkin à New York (1969 / 1999) et de la galerie Ann und Jurgen Wilde à Cologne (1972 / 1985).
« La galerie d'Agathe Gaillard a été ouverte en juin 1975, dans le quartier du Marais à Paris, où elle est toujours. Elle fut encouragée par des photographes amis comme Jean-Philippe Charbonnier, Ralph Gibson, Henri CartierBresson, André Kertesz, Edouard Boubat, Robert Doisneau, Gisèle Freund, entre autres. L'idée était de créer une galerie de photographie, quelque chose de spécifique, adaptée à un art nouveau et une manière de collectionner nouvelle. Les grands photographes connus ont toujours été mêlés à des jeunes photographes, attirés par cette nouvelle manière d'exercer leur métier, privilégiant l'expression personnelle et la qualité du tirage. Il ne s'agit pas d'école, mais de fortes personnalités travaillant dans leur style propre. Ce sont presque toujours des photographes rencontrés personnellement, engagés dans une longue collaboration.
La galerie n'a pas pour but de s'insérer dans l'art contemporain, mais d'y faire entrer la photographie, dans sa spécificité. Dès le début, la galerie n'avait pas envisagé d'autres ressources que la vente de tirages, qui s'est développée lentement mais régulièrement.
La galerie a aidé à se constituer de grandes collections publiques et privées. »
"Mémoires d'une Galerie" d'Agathe Gaillard paraîtront aux Editions Gallimard le 26 avril 2013.
www.agathegaillard.com
Exposition au 17 rue Dieu, Paris 10
du lundi au samedi de 14h à 19h (sauf le samedi 27 avril)




Les photos souvenirs d'Agathe Gaillard 1

29.05.2013
 « Je fermerai quand quelqu’un rachètera le bail ». Après 38 années passées dans le quartier du Marais à Paris, Agathe Gaillard a décidé de fermer sa galerie. Rencontre avec cette pionnière qui nous entraîne dans quelques images de sa dernière exposition pour un diaporama sonore.



Le 10 juin 1975, l’exposition du photographe américain Ralph Gibson inaugure la galerie d’Agathe Gaillard. Cette élégante femme blonde et élancée, alors mariée au photographe Jean-Philippe Charbonnier, crée l’événement en ouvrant la première galerie uniquement dédiée à la photographie. Sa volonté : montrer le travail des photographes non censuré, exposer le tirage original, et le vendre. Elle veut donner à la photographie le statut d’œuvre d’art. Avec plus de 250 expositions, elle a couvert un large éventail de cet art. Allant de ce que l’on considère aujourd’hui comme des classiques : André Kertész, Bill Brandt, Edward Weston ou mettant en avant les jeunes photographes d’alors : Bernard Faucon, Hervé Guibert. Pour la journaliste spécialisée Brigitte Ollier, "Agathe Gaillard ne s'est pas laissée influencer par l'air du temps". "Elle a toujours défendu les auteurs, a présenté des gens différents sans perdre son identité" ajoute-t-elle.


Le public de connaisseurs des débuts s’est élargi.
L’annonce de sa prochaine fermeture attire, au grand étonnement de la maîtresse des lieux, des personnes qui n’étaient jamais venues. Investir dans la photographie est devenu un placement et certaines photographies peuvent atteindre des sommes records. La photographie « Rhein II » d’Andreas Gursky a été adjugée 3,1 millions d’euros chez Christie’s en novembre 2011. Mais pour Agathe Gaillard, « les photographes contemporains passent. Les grands photographes de l’histoire de la photographie sont toujours très demandés. L’histoire de la photographie se précise de jour en jour ».
Avant de quitter la rue du Pont Louis-Philippe, elle nous « invite à redécouvrir les photographies que vous avez aimées et à découvrir celles que vous avez ratées ». Un parcours d'une vingtaine de tirages réunissant, entre autres,  Bill Brandt , Luc Choquer, Erica Lennard :



>>> Écoutez aussi Agathe Gaillard dans "La Grande table" de Caroline Broué


Le cahier Livres de Libé



Rue Agathe-Gaillard
29 mai 2013 à 19:06
CRITIQUE Les mémoires de la galeriste parisienne qui ouvrit le premier lieu en France uniquement dédié à la photographie
Par BRIGITTE OLLIER
Au prochain maire de Paris, possiblement de sexe féminin, reviendra la tâche agréable de renommer la rue du Pont-Louis-Philippe, roi cendreux dont personne ne se souvient, et de baptiser en fanfare la rue Agathe-Gaillard, muse extralucide. Logique, puisqu’au numéro 3 de cette rue brève comme un tweet piétonnier (140 pas, pas plus), qui plonge sur la Seine et relie l’île Saint-Louis, une tribu de photographes aux ethnies multiples y dévoila ses trésors. Dans Mémoires d’une galerie, Agathe Gaillard raconte cette aventure intrépide, dans un style vif et parfois télégraphique, comme une délivrance enfin accomplie. Et une évidence, tant cette femme de tête sut très tôt, avant la flambée doublement argentique du médium, que «les photographes étaient des auteurs, des créateurs de mondes, des artistes en un mot. Pour cela je voulais présenter leur travail sans censure, comme eux-mêmes le voyaient, et l’exposition des tirages originaux, le premier état de leur travail, à l’instar des œuvres artistiques, me paraissait le meilleur moyen. Je pensais qu’il fallait que quelqu’un le fasse, et que je pouvais le faire».
Tirage. Et elle le fit, ouvrant donc une galerie, le 10 juin 1975, au 3, rue du Pont-Louis-Philippe, la première en France, exclusivement consacrée aux photographes, ces drôles d’oiseaux migrateurs. Un pari insensé, à cette époque, nul n’aurait misé sur l’avenir de ces bouts de papier qui, même signés de noms aujourd’hui illustres, étaient abordables. Prix moyen d’un tirage : entre 400 et 800 francs en moyenne, voire 8 000 francs pour deux Kertész, «un prix magnifique», «même si, plusieurs années plus tard, l’une d’elles fut vendue aux enchères aux Etats-Unis pour un million de francs».
André Kertész, le messager du XXe siècle, est l’un des fils rouges de Mémoires d’une galerie, avec Jean-Philippe Charbonnier (mari d’Agathe et père d’Eglantine), Daniel Boudinet, Yvette Troispoux, Gilles Ehrmann, Luc Choquer, Gisèle Freund, Vincent Godeau, Erica Lennard, Mario Giacomelli, Roland Laboye, Philippe Tarabella, Alejandra Figueroa et tant d’autres, photographes, critiques, éditeurs ou alliés de passage. Certains n’ont qu’un rôle secondaire et disparaissent à la fin du paragraphe, quand d’autres occupent l’écran non-stop, telles les célébrités du Walk of Fame, à Los Angeles. Ainsi Ralph Gibson, le bel Américain qui éblouira Marguerite Duras, mais sera d’abord le héros du 10 juin 1975, celui qui inaugure la galerie avec «Days at Sea», «des photos épurées, troublantes, caractéristiques de cette interaction qui n’appartient qu’à lui entre réalisme et abstraction, indissociables, en phase avec l’inconscient». Ralph Gibson, encore lui, qui emmènera plus tard Agathe Gaillard à Vulaines-sur-Seine (Seine-et-Marne) sur les traces de Mallarmé, où elle retrouvera Nadar et son plaid à carreaux, pur enchantement.
Plus que dans le choix des photographes élus sur les cimaises (Larry Clark en 1981, pour ne citer que lui), Agathe Gaillard surprend par ses excursions en chambre noire. Elle est dix jours à New York, en compagnie de Kertész, ils s’amusent comme des enfants ; à Bordeaux dans la chambre-atelier de Pierre Molinier («Ça c’est ma bite, ça c’est mon cul», dit-il en étalant ses photos, histoire de tester ses invités surprises) ; à Prague, aux côtés de Marc Riboud et d’Henri Cartier-Bresson, afin de soutenir l’historienne Anna Farova ; à Tokyo, pour montrer les photographies «hors normes» d’Hervé Guibert ; à Anvers, un jour de Pâques, pour rencontrer Bertien van Manen, «une femme plutôt de ma génération, belle, avec de longs cheveux blonds» ; à Mexico, autour de Manuel Alvarez Bravo, jeune centenaire ; aux Saintes-Maries-de-la-Mer, le temps d’une baignade et d’un dîner avec Sara Facio, Jill Hartley, Sandra Eleta, «femmes libres, aventureuses, amicales».
Balourds. Agathe Gaillard a toujours eu le chic pour parler à contre-courant. Son livre de mémoires ne règle aucun compte, même s’il lui arrive de griffer les balourds, comme «le très connu John Szarkowski», ponte du Museum of Modern Art, à New York, esprit protectionniste. «Ce genre de poisson froid», notera-t-elle après leur bref échange, et l’on se réjouit, ce n’est pas charitable, de cette gausserie envers l’un des managers historiques du MoMA. Maintenant, Agathe Gaillard se consacre à ranger sa galerie, qu’elle fermera définitivement, peut-être avant l’été. Il y a quelques jours, vêtue d’une robe rouge qui lui donnait un air de danseuse de flamenco, elle expliquait qu’une nouvelle vie l’attendait.
Agathe Gaillard Mémoires d’une galerie Gallimard, 176 pp., 19,90 €.


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Agathe Gaillard, galeriste à Paris depuis 35 ans, raconte ce métier auprès des artistes photographes
Galeriste depuis 1975, Agathe Gaillard avait fait le choix un peu fou à l’époque de ne montrer dans une galerie que de la photographie. Bien d’autres depuis lui ont emboité le pas. Ce métier qu’elle nous décrit, qui consiste à  choisir des artistes et accrocher des œuvres, réclame une implication personnelle pour donner un sens et un style à une galerie.

Comment définir l’exigence du travail de galeriste ?
Cela dépend si vous voulez avoir un magasin ou une galerie. Une galerie c’est un endroit où il se passe quelque chose par rapport à l’art, et où en principe, à la longue, se définit un style qui attire certains artistes et pas d’autres. Le travail d’une galerie se définit avec le temps. S’il n’en reste pas une certaine idée de l’art à une certaine époque, ça ne sert à rien.
Moi j’aime bien aller dans une galerie en ne sachant pas ce que je vais voir mais en sachant que je vais trouver une ambiance, un état d’esprit, même si les artistes peuvent être très différents les uns des autres.
J’ai l’impression d’avoir exposé des gens très divers et je suis sure que les visiteurs ont une idée de ce qu’ils vont voir ici, même si quelque fois ils sont surpris. Cette dimension humaine est importante. Une galerie c’est une personne qui essaie de rassembler, pour des raisons intellectuelles ou sensibles, voire inconsciente, des choses qui répondent à son attente. Faire une galerie c’est aller à la découverte de l’art. C’est la curiosité sur ce qui se fait, les artistes importants dans son époque, ceux que je peux rencontrer et avec qui je peux nouer une relation. S’il n’y a pas cette très vive curiosité, ce n’est pas très motivant.
J’attends des artistes qu’ils m’intéressent, qu’ils me fassent découvrir une nouvelle définition de la photo éventuellement, qu’ils m’étonnent…
C’est très personnel finalement une galerie pour vous ?
Oui c’est très personnel une galerie.
Vous avez l’impression d’avoir une reconnaissance en exerçant ce métier ?
Ce métier, malgré tout, est assez mal reconnu. Je ne sais plus qui a dit « Un marchand d’art pour moi c’est un voleur inscrit au registre du commerce ». Galeriste est un métier qui n’est pas très populaire et qui est mal connu, il faut le savoir et l’accepter.
Combien il y avait de galeries les dix premières années où vous avez ouvert la vôtre ?
En 1980 nous étions une douzaine. Il y a eu Zabriskie qui n’exposait que la photographie américaine, Samia Saouma qui avait appelé sa galerie La Remise Du Parc, Viviane Esders, Alain Paviot et sa galerie de photos anciennes, les Texbraun, et quelques galeries plus petites comme Noir et Blanc dans le 15ème. Il y avait aussi Michel Chomette qui était marchand privé à l’époque et qui a ouvert sa galerie dans les années 80. Mais avant 1980 nous n’étions pas beaucoup, entre 77 et 80 des galeries se sont ouvertes, en même temps que le centre Georges Pompidou.

Et vous avez toujours la même énergie qu’à l’époque ?
Je suis moins naïve, ou plus précisément j’ai la sensation d’avoir perdu des illusions et démystifié beaucoup de choses du monde de l’art. Mais je crois toujours aux photographes, aux grands artistes, je les ai toujours aimés. Je crois qu’il y a de jeunes artistes formidables, c’est ce que j’ai aimé dans ce métier, les rencontrer. De grandes œuvres d’art me sont passées dans les mains et j’ai vraiment ressenti ce privilège. Comme je ne suis pas possessive je les ai bien sûr vendues, elles ont suivi leur chemin, j’étais heureuse qu’elles partent et de pouvoir les placer dans de bonnes collections. C’est ce que je dis aux photographes, ce n’est pas important de vendre beaucoup, il faut entrer dans les bonnes collections.
“C’est un métier où il faut être assez détaché. Rien ne vous appartient.”
Des bonnes collections il y en a beaucoup ?
Il y en a, c’est sûr, mais c’est difficile de dire combien. Et puis parfois les collectionneurs fréquentent une galerie puis s’en vont, car ils ont un peu fait le tour. Mais ce n’est pas grave, le principal c’est qu’ils continuent à acheter pour approvisionner ces collections de qualité, et puis ils reviennent parfois.
Que signifie pour vous la représentation d’artiste ?
Cela signifie pour moi une relation intime, on ne peut pas se mentir ni tricher, il faut se faire confiance. C’est une vraie relation de complicité où l’artiste apporte à la galerie son énergie et sa créativité, un apport stimulant. La galerie apporte un soutien de stabilité, de sécurité, de protection. Je pense que si le public, les collectionneurs et les artistes devaient se rencontrer directement ce serait douloureux. La galerie est au milieu et protège les deux pour qu’aucun ne soit lésé, et elle doit se porter garant de la légitimité et de l’honnêteté des deux parties. C’est un rôle très particulier.
L’artiste demande à être protégé car il est souvent fragile, et beaucoup le mettraient à mort et le pilleraient s’ils le pouvaient. Les collectionneurs peuvent apparaître à des mauvais marchands comme une vache-à-lait qu’il faut tromper. Ils ont donc aussi besoin de respect et de protection. On dit qu’une galerie peut s’enorgueillir d’avoir non seulement de bons artistes mais aussi d’avoir participé et aidé à se faire de bonnes collections. La qualité doit être des deux côtés.
La galerie est là pour organiser la rencontre, ça n’a l’air de rien mais c’est un métier, qui n’a rien de frustrant d’ailleurs, c’est un métier qui peut combler une vie aussi.
Cette relation avec les collectionneurs est difficile parfois ? Ils sont nécessaires à votre existence et en même temps peuvent être caractériels, vous déplaire, être trop exigeants…
J’en ai rencontré quelques uns qui étaient odieux mais avec moi ça ne dure pas car je n’entrais pas dans leur jeu. Je peux supporter des aspects du caractère, des caprices, des atermoiements etc, mais s’ils ne respectent pas les artistes et s’ils ne respectent pas mon métier, je ne continue pas, je ne travaille pas dans ces conditions, tant pis. Et donc dans l’ensemble j’ai plutôt affaire à des collectionneurs charmants. C’est très intéressant de voir comment ils choisissent, comment cela interfère dans leur vie. Ils arrivent avec une demande pour une œuvre d’art qu’ils auront envie de regarder tous les jours, et mon travail consiste à deviner ce qu’ils attendent, leur proposer, c’est passionnant. A travers les photos se dit beaucoup de choses.
“Les bons collectionneurs ce sont ceux qui savent quand ils ont rencontré leur image.”
Il y a des gens qui ne connaissent pas grand-chose à l’histoire de la photographie mais qui ont un œil formidable, et ce sont les plus intéressants parce que la photo leur parle et ils ne vont que vers des bonnes photos.
Que pensez-vous de l’engouement du grand public pour la photographie et sa pratique ?
Il y a toujours eu des gens qui s’intéressaient à la photo, mais c’est vrai, quand j’ai ouvert la galerie il y a 35 ans c’était amusant, il n’y avait que des connaisseurs qui venaient dans les galeries de photographies, nous avons eu des bons moments. Nous avions presque l’impression de faire quelque chose d’illégal, qui ne se faisait pas.

Petit à petit nous avons voulu conquérir le grand public, les universitaires, le ministère de la culture, les musées, la grande presse… Quand je dis nous, je parle des galeristes en général, ceux qui ont essayer de faire exister la photographie comme art, de la faire regarder et qu’on la prenne au sérieux. Donc nous avons eu tout ça, tout ce que nous voulions conquérir, et ça a été plutôt décevant. Ça a apporté des choses qui étaient bonnes, mais ça a apporté aussi des inconvénients. Nous avons ouvert des portes sans savoir qui allait s’y engouffrer. Aujourd’hui, par exemple, c’est plus difficile pour le collectionneur, il faut faire un choix, il faut trier, l’offre est toujours trop importante.
On a encouragé un peu démagogiquement tout le monde à être créatif, à être artiste. C’est très bien que tout le monde ai une créativité mais on peut l’exercer de plein de manières sans vouloir « rentabiliser ». Je vois des gens qui prennent trois photos et qui veulent immédiatement les montrer et surtout les vendre et être célèbre ! Ce comportement est navrant, c’est une perversion de l’art. Etre artiste c’est très dur, leur vie est difficile et demande beaucoup de sacrifices. Les gens pensent que c’est formidable d’exposer, d’être célèbre, de vendre trop cher à des idiots etc… C’est une dégénérescence actuelle.
J’espère ne pas m’être donné ce mal pour ouvrir la porte à ces gens là. J’essaye de ne pas être désagréable mais la sollicitation est parfois très forte, en particulier quand je décline des propositions de photos, les gens se braquent en me disant que je ne m’intéresse pas à eux alors que je suis galeriste. On ne peut pas m’obliger à regarder des choses et surtout à dire que c’est bien…
L’artiste photographe et le temps. Pensez-vous qu’il faille du temps pour devenir un artiste ?
Non, l’œil est déjà là. Si vous regardez les grands photographes, dès leur jeunesse ils ont fait de grandes photos. Ils n’avaient pas complètement la technique mais l’œil était déjà là. Ils voyaient déjà le monde autour d’eux différemment, avec une clair voyance formidable.
Est-ce qu’on peux tenter d’être reconnu par ses pairs alors qu’on est encore « jeune » ?
Quand on est jeune en tant qu’artiste on a déjà le talent pour soi. Après pour ce qui est de la jeunesse de l’homme, c’est vrai que l’expérience humaine apporte une épaisseur intéressante aussi.
Hervé Guibert était assez jeune lorsque vous l’avez exposé à la création de la galerie ?
Oui, il avait 21 ans quand je l’ai rencontré. Là je travaille depuis deux ans avec Jean-François Spricigo qui a la trentaine… Il est parfaitement original, il est très doué et a une vision bien à lui. Il sait que c’est dur mais a une volonté incroyable. C’est un jeune artiste idéal, pour une galerie c’est formidable. Je peux l’accompagner, je le soutiens et en échange il m’apporte de l’énergie pour continuer.
Ces artistes, c’est vous qui allez vers eux ?
En général ils viennent plutôt vers moi. Ça dépend des galeristes, certains voyagent, vont vers les artistes. Je l’ai fait aussi par le passé et j’ai rencontré énormément de gens, ça m’est arrivé bien sur d’écrire à des artistes pour leur proposer des expositions.
Ce que j’ai essayé de faire ici, c’est un lieu attractif où les photographes du monde entier viennent. Je préfère plutôt attirer les gens vers moi qu’aller vers eux, mais c’est une méthode, ma méthode.
Actuellement vous exposez Arno Rafael Minkkinen. Qu’est ce qui a conduit cette exposition chez vous ?
Minkkinen je l’ai rencontré tout à fait au début de la galerie, il était très jeune. Il m’a montré ses photos que j’ai trouvées très bizarres, et puis nous ne nous sommes plus vus pendant un long moment mais je me souvenais bien de lui. Il travaillait avec d'autres galeries, ce que je respecte toujours. Dans les années 80 j’ai été en charge avec deux autres personnes d’une grande collection de photos pour une entreprise suisse, et naturellement nous avons acheté des photos de Minkkinen. Je l’ai revu il y a trois ans à Paris Photo et nous sommes tombés dans les bras l’un de l’autre. Je lui proposé de faire une exposition et il était ravi. C’est aussi simple que ça !
Je suis très contente qu’on se soit retrouvés, c’est quelqu’un que j’apprécie énormément. Dans sa photographie il est très impliqué, impliqué physiquement car il a fait des choses très dangereuses, en même temps il a une vraie réflexion sur son travail, il écrit très bien, c’est un artiste complet.
Et les images qu’il produit sont belles à accrocher en plus, c’est plutôt bien pour une galerie… Que pensez-vous de ces artistes qui ont une photographie intéressante mais très difficile à vendre en galerie car leurs images sont impossibles à accrocher ou sont difficilement « décoratives » ? Je pense au photojournalisme en particulier…
Bien sur, mais dans le cas du photojournalisme ce n’est pas fait pour ça. Don McCullin ne veut pas vendre ses photos de morts. Il dit qu’il ne supporte pas l’idée qu’une de ses photos serve à décorer une salle à manger. Donc les galeristes n’exposent pas ces artistes en général, il faut laisser ce travail aux musées.
C’est une confusion qui ma gênée ces dernières années, les galeristes se prenaient pour des musées, les musées pour des galeries : ils veulent absolument découvrir des jeunes artistes, les lancer. Mais ce n’est pas leur rôle, leur fonction est de conserver l’art au travers de l’histoire et pas de découvrir les jeunes à la sortie des écoles, qu’ils laissent ce travail aux galeries. Les musées qui veulent absolument être à la pointe du contemporain sont ridicules et dépensent mal l’argent des contribuables.
Les galeries n’ont pas à se prendre pour des musées non plus, nous sommes là pour proposer des artistes et ensuite l’histoire suit son cours.
Moi je vois les choses comme ça, et c’est en voulant toujours savoir qu’elle était ma place et m’y tenir que je n’ai pas développé de frustration quand à ce métier.

Comment se situe la Maison Européenne de la Photographie dans ce paysage ?
La MEP est en train de devenir un grand musée.
Quelle est votre participation à la préparation de l’exposition d’Hervé Guilbert à la MEP ?
Avec Christine Guibert nous avons conçu, préparé, organisé et accroché l’exposition. La MEP nous a laissé travailler très librement.
C’est un plaisir de travailler à la MEP ? Un privilège ?
Après 35 ans de galerie, c’est la première fois qu’on me fait l’honneur de me confier une exposition dans une institution, et j’ai beaucoup apprécié, les salles, les moyens, les spécialistes de l’équipe qui m’ont aidé. Ça a été un grand plaisir.
Cette exposition est composée de photographies d’Hervé Guibert qui appartiennent au fond photo de la MEP ?
Oui en partie, ainsi qu’une donation de 150 tirages faite par Christine Guibert à la MEP. C’est bien que l’essentiel de l’œuvre de ce photographe soit dans une collection publique.
Que diriez-vous de cet artiste que vous représentez depuis le début ?
C’est un artiste très original. On ne peut pas séparer chez lui l’image, le texte, il a écrit, fait des photos, du cinéma… C’est une génération qui a pris tout de suite au sérieux le texte avec l’image. Ce jeune artiste, qui est resté jeune toute sa vie, est considéré comme étant très représentatif de son époque, et ne l’a pas démodée. Ça lui donne une dimension universelle.
Comme il représente la jeunesse, dans chaque génération nouvelle des jeunes gens sont passionnés par lui. Son public est jeune et se renouvelle tout le temps. Il incarne la jeunesse brillante, celle dont on rêve.
Propos recueillis par RD




La galerie Agathe Gaillard, derniers mois d'activité
Après près de 40 ans d'existence, la célèbre galerie de la rue du Pont-Louis Philippe fermera bientôt ses portes. "J'ai consacré ma vie à la photographie, je vais être enfin libre," affirme Agathe Gaillard, qui se tourne vers d'autres projets.


On ne connait pas pour l'instant la date exacte de fermeture définitive de la galerie, mais Agathe Gaillard a déjà pris sa décision. "J'ai beaucoup de projets, mais ils sont encore en gestation," affirme-t-elle. "Je vais être disponible pour des tas de choses, mais plus rien à temps plein." Sur son site internet, elle invite le public "à redécouvrir les photographies que vous avez aimées et à découvrir celles que vous avez ratées…"
Lorsque Agathe Gaillard ouvre sa galerie à Paris en juin 1975, elle fait figure de précurseur : il n'existe, à cette époque-là, que deux ou trois autres galeries consacrées exclusivement à la photographie dans le monde entier, et peu de gens s'intéressent à ce médium. Sous l'impulsion de Jean-Philippe Charbonnier, Ralph Gibson, Henri Cartier-Bresson, André Kertesz, Edouard Boubat, Robert Doisneau, ou Gisèle Freund, Agathe Gaillard crée un espace spécifique, "adapté à un art nouveau et une manière de collectionner nouvelle." Sur les cimaises de la galerie, les jeunes talent côtoient les photographes confirmés, et tous les styles y trouvent leur place. 
Du 11 avril au 7 mai 2013, agnès b. accueille dans ses bureaux, rue de Dieu à Paris, 63 photographes (180 tirages) de la galerie Agathe Gaillard. L'occasion pour les amis de la galerie et pour le grand public de se replonger dans l'histoire de cette véritable institution consacrée à la photographie. Parmi les photographes exposés, on peut citer Manuel Alvarez Bravo, Henri Cartier-Bresson, Daido Moriyama, Bruce Gilden, Izis, Mary Ellen Mark, Don McCullin, Willy Rizzo ou Weegee. 
Le 26 avril prochain paraitra aux éditions Gallimard Mémoires d'une galerie d'Agathe Gaillard. 
Roxana Traista
19/04/2013

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