MALALA YOUSAFAI



INTERNATIONAL





L'adolescente pakistanaise Malala Yousafzaï obtient le "prix Sakharov pour la liberté de penser" du Parlement européen

"Prenons nos cahiers et nos crayons. Ce sont nos armes les plus  puissantes"
"Les extrémistes ont peur des livres et des stylos. Le pouvoir de l'éducation les effraie"
 "Plus tard, je serai une femme politique. Je veux changer l’avenir de mon pays et rendre l’éducation obligatoire"

Malala Yousafzai  est une militante des droits de la femme pakistanaise née le 12 juillet 1997 à Mingora, dans la province de Khyber Pakhtunkhwa

 Le Prix Sakharov pour la liberté de l'esprit, nommé en l'honneur du physicien soviétique et dissident politique Andreï Sakharov, a été décerné, depuis décembre 1988, par le Parlement européen afin de rendre hommage à des individus ou à des organisations qui ont apporté une contribution importante à la lutte pour les droits de l'homme et les libertés, en particulier le droit à la liberté d'expression.

le 1 octobre 2013,   première Journée internationale des filles proclamée par l'ONU

 A travers la presse

 Malala Yousafzai, 16 ans, héroïne et nobelisable
Publié le 09-10-2013 à 18h11
Le Nouvel Observateur
Par Le Nouvel Observateur
La jeune Pakistanaise, devenue un symbole de la lutte contre l'obscurantisme taliban, livre ses craintes et ses espoirs. Portrait.

"Je deviendrai Premier ministre du Pakistan et j'œuvrerai à l'éducation de chaque enfant". Au micro de France Inter, mercredi 9 octobre, Malala Yousafzai ne met pas ses ambitions dans sa poche. Et pour cause, l'adolescente de 16 ans mène un combat. Racontant ses nouveaux espoirs après la terreur de l'agression à laquelle elle a miraculeusement survécu il y a un an, elle a fait de l'école pour tous – filles et garçons – son leitmotiv. La plus jeune femme jamais pressentie pour un Nobel de la Paix est devenue un symbole de la lutte contre l'obscurantisme taliban qui tente de s'imposer petit à petit dans son pays. Réfugiée en Grande-Bretagne où elle a pu être soignée et retrouver une vie normale, Malala a même était invitée par la reine Elizabeth II à une réception au palais de Buckingham consacrée à l'éducation dans le Commonwealth. Il faut dire que la jeune femme a failli payer de sa vie le combat qu'elle mène depuis 2009.

Le 9 octobre 2012, alors qu'elle était assise dans un bus scolaire avec des camarades, deux hommes sont montés à bord et lui ont tiré à deux reprises dans la tête."Mes amis disent qu'il a tiré trois coups de feu, l'un après l'autre", écrit-elle en parlant de l'un de ses agresseurs.
"Quand nous sommes arrivés à l'hôpital, mes longs cheveux et les genoux de Moniba (une camarade de classe) étaient couverts de sang", ajoute-t-elle.
Menaces de mort

Elle avait en fait reçu des menaces de morts dans les mois précédents son attaque et vivait dans l'attente d'être prise pour cible. "La nuit, j'attendais que tout le monde dorme. Ensuite, je vérifiais chaque porte et chaque fenêtre", se rappelle-t-elle.
"Je ne sais pas pourquoi, mais apprendre que j'étais une cible ne m'a pas inquiété. Il me semblait que tout le monde sait qu'il va mourir un jour", a-t-elle écrit, philosophe.

Malala a également voulu témoigner de la vie sous le régime des talibans dans la vallée de Swat, sa région d'origine, dans le Nord-Ouest du Pakistan, et a écrit avec la journaliste britannique Christina Lamb son autobiographie, sortie cette semaine dans le monde entier.

L'autobiographie de Malala

Elle y évoque notamment les flagellations publiques, l'interdiction de la télévision, de la danse et de la musique, ainsi que la décision de sa famille de fuir en 2009, comme un million d'autres personnes, alors que des combats faisaient rage entre les talibans et les troupes pakistanaises.

Reconnaissant avoir été perçue par certains dans son pays comme un pantin de l'Occident, elle cite fréquemment l'ancienne Premier ministre pakistanaise Benazir Bhutto qu'elle voit comme une héroïne.
On découvre également dans l'ouvrage que son père a brièvement envisagé, lorsqu'il était adolescent, de devenir un jihadiste pour aller se battre en Afghanistan après l'invasion russe en 1979.
Un père sur lequel elle ne tarit pas d'éloges, affirmant qu'il a risqué sa vie en défiant les talibans. Malala rejette avec véhémence les critiques selon lesquelles son père l'a contrainte à militer à ses côtés, "comme le ferait un père essayant de créer un champion de tennis" ou de l'avoir utilisée comme une porte-parole, "comme si je ne pensais pas par moi-même".
Une nouvelle vie

A Birmingham, dans le centre de l'Angleterre, où elle a été soignée et vit désormais, les difficultés ne sont pas absentes. Malala raconte souffrir du mal du pays et avoir du mal à s'adapter à la vie britannique.

Elle livre notamment son horreur quand elle a vu pour la première fois les jeunes Anglaises légèrement vêtues pour sortir le soir à Birmingham, et son étonnement de voir garçons et filles sympathiser ouvertement dans les cafés.
Elle confie avoir du mal à se faire des amis dans son pays d'adoption, et passer encore des heures sur Skype pour discuter avec ses amies pakistanaises.
En Angleterre, "les gens suivent les règles, ils respectent les policiers et tout à lieu à l'heure", s'étonne-t-elle.
"Je vois des femmes qui occupent des emplois que nous ne pouvions pas imaginer à Swat", s'enthousiasme-t-elle également.
Comme beaucoup de jeunes filles de son âge, elle avoue avoir un faible pour le chanteur américain Justin Bieber et les romans sur les vampires de la saga Twilight.

Une adolescente normale. Mais qui voit sa vie avec une mission particulière : "J'ai été épargnée pour une raison, celle d'utiliser ma vie pour aider les gens", écrit-elle dans son autobiographie.

C.L. avec AFP




Malala Yousafzai, lauréate du Prix Sakharov 2013
Session plénière Communiqué de presse - Droits de l'homme − 10-10-2013 - 12:16

Malala Yousafzai, militante pakistanaise pour l'éducation des filles, est la lauréate du Prix Sakharov 2013   , militante pakistanaise pour l'éducation des filles, est la lauréate du Prix Sakharov 2013

Le Prix Sakharov 2013 pour la liberté de l'esprit a été décerné à la militante pakistanaise pour l'éducation des filles, Malala Yousafzai, suite à la décision de la Conférence des présidents (regroupant le Président du Parlement et les chefs de file des groupes politiques). Malala Yousafzai sera invitée à recevoir son prix lors d'une cérémonie organisée à Strasbourg le 20 novembre.

"En décernant le Prix Sakharov à Malala Yousafzai, le Parlement européen reconnaît la force incroyable de cette jeune femme. Malala se bat courageusement pour que tous les enfants aient droit à l'éducation. Ce droit à l'éducation des jeunes filles est trop souvent oublié", a déclaré le Président du Parlement, Martin Schulz, lors de l'annonce du nom de la lauréate. "Étant donné que demain, 11 octobre, nous fêtons la Journée internationale des filles, j'aimerais rappeler qu'environ 250 millions de filles dans le monde ne peuvent pas aller librement à l'école. L'exemple de Malala nous rappelle notre devoir et notre responsabilité de garantir aux enfants le droit à l'éducation. Il s'agit là du meilleur investissement pour l'avenir", a-t-il ajouté.

Malala Yousafzai, âgée de 16 ans, est une élève de la ville de Mingora, dans le district de Swat au Pakistan, connue pour son combat en faveur des droits de la femme dans la vallée de Swat, où le régime taliban a interdit aux filles d'aller à l'école.


En septembre 2008, elle s'est exprimée pour la première fois en public en ces termes: "Comment les talibans osent-ils m'ôter mon droit à l'éducation?" Après la fermeture, en janvier 2009, de toutes les écoles de filles, sous le contrôle des talibans, Malala a commencé à rédiger un blog pour la section ourdoue de la BBC, sous le pseudonyme de Gul Makai, une héroïne d'un conte traditionnel. Le blog a fait connaître Malala et son combat. Dès que son identité a été révélée, sa famille a reçu des menaces, menant à une tentative d'assassinat à l'encontre de la jeune fille en octobre 2012. Malala se trouvait dans son bus scolaire lorsqu'un taliban armé l'a touchée par balle au cou et à la tête.

"Malala est reconnue sur la scène internationale comme une militante des droits de l'homme", ont affirmé les députés qui l'ont nominée pour sa lutte en faveur de l'éducation des filles, de la liberté et de l'autodétermination.

Malala Yousafzai a été nominée conjointement par les groupes politiques PPE, S&D, ADLE; Jean Lambert (Verts, UK); et le groupe ECR.

Le Prix Sakharov pour la liberté de l'esprit, nommé en l'honneur du physicien soviétique et dissident politique Andreï Sakharov, a été décerné, depuis décembre 1988, par le Parlement européen afin de rendre hommage à des individus ou à des organisations qui ont apporté une contribution importante à la lutte pour les droits de l'homme et les libertés, en particulier le droit à la liberté d'expression.
REF. : 20131009IPR21810
Mis à jour le: ( 10-10-2013 - 12:38)





Asie-Pacifique

La jeune Pakistanaise Malala Yousafzaï obtient le prix Sakharov

Le Monde.fr | 10.10.2013 à 11h39 • Mis à jour le 10.10.2013 à 18h02 | Par Hélène Sallon
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Malala, le 17 septembre 2013 à Dublin, recevant le prix de l'Ambassadeur de la conscience 2013 d'Amnesty International.

Déjà en lice pour le prix Nobel de la paix 2013, la jeune Pakistanaise Malala Yousafzai s'est vue honorée, jeudi 10 octobre, par le prestigieux Prix Sakharov pour la liberté de l'esprit du Parlement européen. Cette jeune Pachtoune, qui dit s'inspirer des combats menés par Martin Luther King et Nelson Mandela, est devenue depuis 2009 le fer de lance du combat pour l'éducation des filles au Pakistan. Elle a été préférée à l'Américain Edward Snowden, auteur des révélations sur la surveillance électronique mondiale effectuée par les Etats-Unis, et à des opposants bélarusses emprisonnés.

Aujourd'hui âgée de 16 ans, Malala Yousafzai veut consacrer sa vie à ce combat. "Plus tard, je serai une femme politique. Je veux changer l'avenir de mon pays et rendre l'éducation obligatoire", a-t-elle confié, le 7 octobre, à la BBC. Une vie qu'elle raconte dans un livre paru mardi 8 octobre et dont des extraits ont été publiés par le Sunday Times.

LE COMBAT POUR L'ÉDUCATION DES FILLES

Malala Yousafzai n'a que onze ans quand elle devient célèbre en signant, sous le pseudonyme Gul Makai, le blog en ourdou "Journal d'une écolière pakistanaise" (extraits en anglais) sur le site Internet de la chaîne britannique BBC. La jeune Pachtoune y dénonce les violences commises par les talibans qui, après avoir pris le contrôle de la vallée de Swat au nord-ouest du Pakistan en 2007, incendient les écoles pour filles et assassinent leurs opposants dans la région. Tout comme son père Ziauddin, militant antitaliban qui préside une association de 500 écoles privées dans la vallée, Malala fait de l'éducation pour les filles son combat. Après avoir détruit plus de 150 écoles dans la vallée en 2008, les talibans avaient édicté en janvier 2009 un décret religieux interdisant l'école aux filles.

Sur le site du New York Times a été diffusé le documentaire L'Odyssée d'une écolière réalisé en 2009 par Adam B. Ellick.

A la veille du dernier jour d'école avant les vacances, le 14 janvier 2009, Malala écrivait : "Cette fois-ci, les filles ne sont pas très enjouées à l'annonce des vacances car elles savent que si les talibans appliquent leur décret, elles ne pourront plus retourner à l'école. Certaines filles étaient optimistes quant à une réouverture de l'école en février, mais d'autres ont dit que leurs parents avaient décidé de quitter la vallée de Swat et d'aller s'installer dans d'autres villes pour leur offrir une éducation."

A l'instar de nombreuses familles de la région, Malala et ses parents ont quitté la vallée et n'y étaient revenus que quelques mois plus tard. Une vidéo montrant des talibans fouettant une jeune fille avait soulevé l'indignation et précipité une vaste offensive de l'armée pakistanaise pour déloger les talibans dirigés par le chef religieux Maulana Fazlullah, affiliés au Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), de la vallée, surnommée la "Suisse du Pakistan" pour son fort potentiel touristique et ses montagnes.

LES REPRÉSAILLES DES TALIBANS

Devenue "la face progressive de Swat", Malala reçoit en 2011 le premier prix national pour la paix créé par le gouvernement pakistanais. Mais cette nouvelle notoriété en fait une cible pour les talibans. Le 9 octobre 2012, Malala Yousufzai est blessée par balle à Mingora, principale ville de la vallée de Swat, par des hommes armés qui ont stoppé le bus scolaire dans lequel elle circulait.

L'attaque est revendiquée par les insurgés du TTP, allié au réseau Al-Qaida. "C'est une fille à la mentalité occidentale qui passe son temps à nous dénoncer. Quiconque critiquera les talibans subira le même sort", justifie Ehsanullah Ehsan, le porte-parole du TTP. "Nous l'avions prévenue plusieurs fois qu'il fallait qu'elle cesse de parler contre les talibans, qu'elle arrête de soutenir les ONG occidentales et qu'elle prenne le chemin de l'islam", a-t-il ajouté.

La tentative d'assassinat dont elle a été la cible a choqué le Pakistan tout entier et fait ressurgir la crainte d'une vague d'assassinats ciblés dans sa vallée de Swat, reprise il y a trois ans par l'armée aux insurgés talibans. "Malala Yousafzai est dans un état critique, comme le Pakistan. Nous sommes affligés par le cancer de l'extrémisme et si rien n'est fait pour retirer la tumeur, nous allons glisser encore davantage vers la bestialité...", regrette alors dans son éditorial le quotidien anglophone pakistanais The News.

"Malala était une voix isolée dans le désert", a commenté Feryal Gauhar dans le quotidien pakistanais Express Tribune. "Sa voix est celle qui nous a amené à réaliser qu'il pouvait y avoir des alternatives et une résistance à toutes formes de tyrannie. La tentative de faire taire cette voix doit seulement la rendre plus forte ; le sang qui entache son uniforme d'écolière doit seulement alimenter la conviction qu'aussi longtemps qu'il y aura de la vie, la lutte doit se poursuivre."

L'adolescente, touchée à l'épaule et à la tête, est transférée le 15 octobre au Queen Elizabeth Hospital de Birmingham, un établissement spécialisé dans le traitement des soldats britanniques blessés en Afghanistan.

UNE VAGUE DE SOUTIENS

D'Angelina Jolie, qui a lancé une souscription, à Madonna, qui lui a dédié une chanson, d'Hillary Clinton, qui a exprimé son indignation, à Catherine Ashton, qui a présenté Malala comme "une source d'inspiration pour tous", les réactions ont afflué. Et le visage de Malala s'est imposé comme l'incarnation de la première Journée internationale des filles proclamée par l'ONU, et organisée deux jours plus tard. En quelques jours, plus d'un million de personnes avaient déjà signé une pétition pour soutenir l'écolière. Et Gordon Brown, l'ancien premier ministre britannique devenu envoyé spécial de l'ONU pour l'éducation mondiale, fonçait à Islamabad pour rencontrer le président pakistanais, Asif Ali Zardari, lui présenter la pétition et affirmer que "tant qu'il y aura des filles qui ne vont pas à l'école dans le monde, Malala sera leur lueur d'espoir".

Un déluge de messages, d'encouragements, d'invitations parvenait à l'adolescente, tandis qu'un autre texte d'initiative canadienne appelant à lui décerner le prochain prix Nobel de la paix recueillait des milliers de signatures. En France, 150 parlementaires ont déposé une demande identique auprès du comité Nobel. Au Pakistan, une journée "pour Malala" est organisée en collaboration avec les Nations unies et de nombreuses ONG, le 10 novembre. Les images de l'adolescente sont diffusées en boucle sur les chaînes locales, des prières ont lieu dans les écoles. Le gouvernement annonce alors sa volonté de promouvoir l'éducation des filles et la création d'un programme attribuant une modique somme d'argent à 3 millions d'enfants pauvres, en échange de leur présence en classe. L'Unesco crée un fonds, baptisé "Plan Malala", visant à scolariser d'ici à 2015 les 32 millions de fillettes qui, selon Gordon Brown, ne le sont pas encore.

Lire (en édition abonnés) : "Malala, au nom des filles"

UN ANNIVERSAIRE À L'ONU

Transférée au Royaume-Uni, Malala Yousafzai a été opérée avec succès à Birmingham, où elle réside et où elle est scolarisée depuis mars. "Ça a été difficile de s'adapter à une culture et une société nouvelles, surtout pour ma mère, car on n'avait jamais vu des femmes aussi libres, libres d'aller sur n'importe quel marché, seules, sans frère ou père pour les accompagner", raconte-t-elle.

Son premier discours en public, elle le prononce à New York devant l'Assemblée générale des Nations unies, le jour de ses 16 ans. Parmi le parterre de personnalités se trouvent le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, Gordon Brown, et plusieurs centaines de jeunes de 12 à 25 ans représentant 85 pays. Les talibans "pensaient qu'une balle pourrait nous réduire au silence mais ils ont échoué, du silence sont sorties des milliers de voix", dit la jeune miraculée, entièrement vêtue de rose et les épaules recouvertes du châle blanc de Benazir Bhutto, l'ancienne première ministre du Pakistan tuée dans un attentat en 2007.

"Les extrémistes ont peur des livres et des stylos. Le pouvoir de l'éducation les effraie", a déclaré la jeune fille. Accueillie par des applaudissements, Malala a lancé un appel aux gouvernements "à assurer une éducation libre et obligatoire à chaque enfant dans le monde". "Un enfant, un enseignant, un livre et un stylo peuvent changer le monde", a-t-elle clamé devant ses parents émus.




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Asie-Pacifique

Comment Malala Yousafzaï est devenue une icône

Le Monde.fr | 11.10.2013 à 11h19 • Mis à jour le 11.10.2013 à 11h30 | Par Eric Albert (Londres, correspondant)
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Malala Yusafzai, au côté de son père, le 10 octobre, après avoir reçu le Prix Sakharov.

A seulement 16 ans, après avoir reçu le prix Sakharov jeudi 10 octobre, et alors que son nom figurait sur la liste des candidats au prix Nobel de la paix (prix finalement attribué, vendredi 11 octobre, à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques), Malala Yousafzai est en train de devenir une icône en Occident, dans la lignée d'Aung San Suu Kyi ou de Nelson Mandela. Si la jeune femme se retrouve encensée, elle le doit à son courage et à ses années de combat pour le droit à l'éducation, mais aussi grâce à une campagne médiatique extrêmement bien orchestrée.

Lire : "La jeune Pakistanaise Malala Yousafzaï obtient le prix Sakharov"

Depuis son arrivée dans un hôpital de Birmingham en octobre 2012 après la tentative d'assassinat par les talibans dont elle a été victime, la jeune Pakistanaise a rarement quitté l'œil des médias, qui ont suivi son rétablissement physique, son premier jour dans sa nouvelle école, la signature d'un accord avec un éditeur pour publier son livre... Elle a enchaîné les discours, le plus connu étant son éloquente allocution, très remarquée, aux Nations unies en juin : "Prenons nos cahiers et nos crayons. Ce sont nos armes les plus puissantes", avait alors clamé la jeune femme. D'Angelina Jolie à Bono, de Gordon Brown à Ban Ki-moon, stars du show-business et hommes politiques se sont précipités pour être à ses côtés. Le "fonds Malala" a été lancé, récoltant de l'argent pour les écolières du Pakistan.

Mais cette semaine, le phénomène est passé au niveau supérieur. La publication, mardi 8 octobre, dans 21 pays de son livre Je suis Malala, coécrit avec la journaliste Christina Lamb, star du Sunday Times, s'est accompagnée d'une grande campagne de promotion. La BBC lui a consacré son émission d'enquête phare, "Panorama". Le Guardian en a fait sa "une". Malala est ensuite partie en tournée américaine à New York et à Washington, où elle se trouve ce vendredi 11 octobre, passant sur les chaînes ABC et CNN, notamment au fameux "Daily Show" de Jon Stewart.

En France, seul France Inter a pu la rencontrer, à New York. Derrière ces efforts médiatiques se trouve une équipe d'Edelman, une grande agence de communication britannique qui compte notamment comme clients les groupes Levi's et Hewlett Packard, et qui a offert ses services gratuitement. Cinq communicants travaillent à temps plein pour Malala et la promotion de ses différentes activités. Jamie Lundie, un ancien conseiller politique du Parti libéral-démocrate, les dirige.

"PERSONNE NE ME CONSIDÈRE SIMPLEMENT COMME UNE FILLE NORMALE"

La création de l'icône Malala avait cependant débuté bien avant l'activité frénétique de ces derniers jours, et doit beaucoup à son père, Ziauddin Yousafzai. Militant antitalibans, il était propriétaire d'écoles de filles dans la vallée de Swat, au Pakistan. Quand la BBC cherchait en 2009 un jeune écolier pour écrire un journal dans cette région dominée par les islamistes, personne ne s'est proposé et c'est lui qui a poussé sa fille à le faire. Comprenant que celle-ci était une excellente façon de faire passer son message, il l'a conviée à ses côtés lors de conférences de presse et a invité les médias à l'interviewer.

Pendant trois ans, la jeune Malala s'est exprimée dans les médias pakistanais et internationaux, qui ont raconté son combat militant avant même la tentative d'assassinat. Adam Ellick, journaliste au New York Times, qui l'a suivi en 2009, salue le courage du père, mais confie aussi un léger malaise : "La façon dont il met son enfant en avant me fait parfois penser aux parents qui poussent leurs enfants à devenir champion de tennis."

Et Malala dans tout ça, derrière son extraordinaire combat, que pense-t-elle de sa soudaine nouvelle vie de "star", loin du Pakistan ? A la BBC, elle a confié que la tâche lui pèse. "Ici [en Angleterre], tout le monde me considère comme une bonne fille, qui se bat pour aller à l'école, celle sur qui on a tiré. Mais personne ne me considère simplement comme Malala, comme leur amie, comme une fille normale." Elle n'est, après tout, qu'une adolescente.

Lire aussi : "Au Pakistan, les théories du complot fleurissent sur Malala Yousafzaï"



Eric Albert (Londres, correspondant)

Lauréate du Prix Sakharov et pressentie pour le Nobel de la paix en fin de semaine, la jeune fille vit une semaine particulièrement mouvementée. Son autobiographie, intitulée "Je suis Malala : la jeune fille qui s'est levée pour l'éducation et sur qui les Taliban ont tiré", est sortie mardi.
dans 21 pays de son livre Je suis Malala,
 Favorite pour le Nobel de la paix, la Pakistanaise Malala se raconte dans un livre
autobiographie de Malala Yousafzai, la jeune Pakistanaise que les Taliban avaient essayé d'assassiner l’année dernière parce qu'elle défend l’éducation des filles.

La semaine promet d’être chargée pour Malala Yousafzai, l’adolescente pakistanaise de 16 ans prise pour cible par les Taliban l’année dernière pour son engagement en faveur de l’éducation des filles. Son autobiographie sort mardi 8 octobre, presque un an jour pour jour après qu’un Taliban lui a tiré une balle dans la tête, alors qu’elle se trouvait dans un bus scolaire dans la région de Swat, dans le nord-ouest du Pakistan.

La miraculée, devenue célèbre dans le monde entier après un discours remarqué à la tribune des Nations unies en juillet dernier, est désormais l’une des grandes favorites du prix Nobel de la paix, qui sera décerné le 11 octobre. Son autobiographie, intitulée "Je suis Malala : la jeune fille qui s'est levée pour l'éducation et sur qui les Taliban ont tiré", tombe à point nommé pour expliquer comment la jeune fille est devenue une icône mondiale de la lutte contre l’extrémisme religieux.

"Dieu merci, je ne suis pas morte"

Le livre revient notamment sur son réveil dans un lit d’hôpital en Grande-Bretagne, où elle a été transférée pour des soins intensifs, après six jours de coma entre la vie et la mort.  Incapable de parler, sans aucun souvenir de l’attaque et complètement désorientée, l’adolescente se rappelle simplement de sa première pensée quand elle a retrouvé connaissance : "Dieu merci, je ne suis pas morte". Ses amies lui ont par la suite raconté comment un homme masqué était monté à bord du bus scolaire en demandant : "Qui est Malala ?", avant de braquer une arme sur elle et de lui tirer une balle dans la tête.

L’autobiographie raconte également sa vie avant l’attaque, dans la vallée de Swat, contrôlée par les Taliban jusqu’en 2009. Une existence rythmée par les flagellations publiques et marquées par les nombreuses interdictions - télévision, danse, musique - imposées par les extrémistes islamistes. L'adolescente y décrit notamment les efforts de son père pour mettre en place sa propre école, ouverte aux filles. C’est l’époque où Malala reçoit des menaces de mort pour ses prises de position, sur son blog en ourdou, contre les exactions et les menaces talibanes. "La nuit j’attendais que tout le monde soit endormie, puis je vérifiais que chaque porte et fenêtre [était bien fermée]", se remémore la jeune Pakistanaise.

Choc culturel

Enfin, toute une partie de son autobiographie raconte son ajustement culturel à la vie à Birmingham, où elle est désormais scolarisée. Fan du chanteur Justin Bieber, de la série "Twilight" ou encore de l'émission de télévision Masterchef, Malala affirme en revanche ne pas avoir apprécié du tout le film "Joue-la comme Beckham", choquée par les scènes où des jeunes filles enlèvent leur chemise avant de jouer au football en soutien-gorge.

Restée en contact via Skype avec ses amies de la vallée de Swat, Malala espère pouvoir un jour retourner au Pakistan afin de s'y lancer dans une carrière politique. "Plus tard, je serai une femme politique. Je veux changer l’avenir de mon pays et rendre l’éducation obligatoire" a-t-elle confié à la BBC lors d’un entretien le 7 octobre. Le même jour, un porte-parole des Taliban pakistanais réagissait en déclarant à l’AFP que la jeune fille restait une cible pour son organisation pour ses propos "contre l’islam".




 usafzai will get Nobel Peace Prize in 2013?
Everyone is looking to hear the announcement of this year's Nobel Peace Prize by the Norwegian Nobel Committee. The announcement will take place on 11th October, 2013 and Malala Yousafzai is one of the favorite nominees for this award. The announcement is taking place just after 2 days of the first anniversary of Malala Attack on 9th October, 2012. Malala herself said in a recent interview that, she doesn't deserve to receive this award, she added that, there are many other people in the world who worked for the peace and human rights more than her. While there was a petition signed by millions of people at change.org, and requesting for the Nobel Prize to be given to Malala Yousafzai in 2013. So it is a public demand for Malala and therefore, many of the Nobel Peace Prize specialists say that Malala is the favorite candidate for this award in 2013.
Nobel Peace Award for Malala
Just one day left for the announcement of the winner for this year's Nobel Peace Prize which is one of the most famous award given by the NNC to a personality who worked globally for the Peace.

Malala Yousafzai is on the top to receive this award because she is an international symbol of peace and a voice for the entire generation. Malala is a young girl and a student of school who worked hard back in 2008 to 2012 when the Taliban was ruling her region. She spoke openly about them and fight for getting the children and girls' rights back. Actually, Taliban banned girls from going to school, and she was a student at that time, thus her educational career also affected, so she wrote a diary for BBC on this cruelty. That diary was firstly published with a fake name "Gul Makai" and later on when peace restored in Swat, she appeared to be the girl who wrote that diary, she after that worked more openly for children rights in the region and in the province of KPK as well in all over Pakistan.

On 9 October 2012, when she was coming back from her school to her home, there were 2 gun men who stopped the bus in the way and one of them asked the other girls in the bus; "Who is Malala among you?", and someone replied to them that Malala is this one, and he opened fire on Malala, Malala was fired 2 times to confirm that she has been killed. But its almost an amazing story that how Malala survived with the help of doctors and with prayers of all people in the world.

Now she has fully recovered from the injury and living a happy life in the United Kingdom, while she has expressed to go back to her own country and serve the nation by working as a politician. But that is not the hottest story right now, because the hottest story is the Nobel Peace Prize, so here I stop and let's wait for the decision tomorrow by the NNC. I hope Malala will win this Award! And what do you think?


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Labels: Malala Awards, Malala News, Malala Yousafzai
Tuesday, October 8, 2013
I am Malala Book has been published!
To let all of you know about this great news that the book about Malala we previously announced on this blog is published just today. The Book which is titled as "I am Malala" is a book covering all the story before 9 October, 2012 attack on Malala and the life story of Malala after that attack. The Book "I am Malala" is written with the help of Cristina Lamp a british journalist. This book is all about Malala's life and her story, so you can get it to read if you are in the UK right now. While, soon it will be available everywhere in the world.

Here is the title of the Book:
I am Malala Book title
The story in this book starts with a different scene, the book reveals a girl who likes "Ugly Betty" and the cooking show "Masterchef," worries about her clothes and her hair, but also has an iron determination that comes from experience beyond her 16 years.

Later on in the book, you will read about the story when Malala was coming back from school to home and when suddenly a gunman came to her bus and asked "Who is Malala among you?", at that moment Malala said, I didn't even observe that I'm being killed right at the moment. All whatever she did and faced before the attack and after the attack, that's included in this book.

So, the story behind the scene is now available in a well shaped format called "book". The history has been written and will be available for all the people living in the world right now and for all those who are just soon coming to the world. We are happy on this occasion and expecting some great kind of feedback from your side.

Thank you very much for supporting and loving Malala and her struggles. Keep your spirit up!


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Labels: Malala Books, Malala News, Malala Yousafzai
Saturday, October 5, 2013
Malala Received Another Women's Rights Award in London
Another achievement for Malala Yousafzai, she was given the major women's rights and humans rights award "RAW in WAR". This award is an international award which is given to those people who have worked for human and women's rights in the year, And thus Malala was selected for this year's Award. The award ceremony took Place in London the capital of the United Kingdom. She was happy on that occasion and received the award with many best wishes for the future of the women around the world.
malala awards
This award is given every year by RAW (Reach all Women) to a person who has ultimately worked for the humans and for the women's rights, and as all of you know, this year is of Malala. So she received this award as well. This Award was due to be presented by 104-year-old Sir Nicholas Winton, nicknamed the “British Schindler”, who in 1939 organized the rescue of 669 Jewish children from Nazi-occupied Czechoslovakia.

On the occasion, Malala said that she also wants to be like "Nicholas Winton". She said that her struggles for children rights and women rights in the developing countries will continue till her death.

According to the Organization (RAW), Malala dared a lot in such a small age which could not be achieved by anyone else this year. Therefore we happily selected her for the award to be given to her.

Now Everyone is waiting for the Nobel Prize by United Nations this year on 10th December, Malala is the favorite to obtain this year's Nobel Peace Prize as well.




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