REGARDS SUR LES GHETTOS

« REGARDS SUR LES GHETTOS »

 Jusqu'au 28 septembre 2014 au mémorial de la Shoah, 17, rue Geoffroy-l'Asnier, 75004 Paris.



Le Mémorial de la Shoah expose des photos prises dans les ghettos d’Europe pendant la Seconde Guerre Mondiale. On y découvre l’enfer, la famine, la déportation, la mort. Et la joie aussi, parfois.

Quatre cents ghettos pendant la Seconde Guerre mondiale. Leur histoire de 1939 à 1943, avec de nombreuses photos inédites prises par les nazis, ou des oeuvres de civils juifs ou polonais. Entre propagande, témoignage et résistance.



 Photographier les ghettos était interdit. Pour les Juifs, il était même interdit de posséder un appareil photo. On estime pourtant que 20 000 clichés ont été pris dans ces prisons à ciel ouvert. Le Mémorial de la Shoah en présente près de 500 dans le cadre de l’exposition « Regards sur les ghettos ».

 On ne sort pas indemne de « Regards sur les ghettos »


























































A TRAVERS LA PRESSE

Le Mémorial de la Shoah propose un événement exceptionnel : plus de 400 photographies des ghettos juifs, rassemblées en France pour la première fois. Pris pour les besoins de la propagande nazie ou actes de résistance de photographes professionnels, ces clichés témoignent de la lente mise à l'écart des Juifs d'Allemagne et d'Europe, de leurs souffrances, avant la mise en place de la solution finale. Nourri de textes et de témoignages, le parcours, éprouvant, permet de retrouver, une ville après l'autre, des lieux, des vies, des personnes, des visages disparus.

Bénédicte Philippe


 On ne sort pas indemne de « Regards sur les ghettos ». Certains clichés sont insoutenables. L’œil esquive devant la mort brute, les corps décharnés qu’on entasse dans la fosse commune, un vaste trou creusé dans la terre gelée. Les gens mouraient de faim, du typhus, du manque de tout, mais ils sont quelques uns à avoir résisté, l’appareil en main. George Kadish était professeur de mathématiques au lycée juif de Kaunas, en Lituanie. Il photographie l’invasion nazie, la naissance du ghetto en 1941 puis la vie qui subsiste à l’intérieur : la contrebande de nourriture, le pain clandestin, les chaussures des enfants. Un plan serré montre une paire de souliers défoncés. La légende dit simplement : « the body is gone ». Le corps a disparu. En mars 1944, Kadish s’évade. A la libération, il retourne à Kaunas et déterre ses clichés, soigneusement protégés dans des bouteilles de lait. Depuis les Etats-Unis où il vécut jusqu’à sa mort, en 1997, il disait « avoir ressenti l’injonction de porter les terribles évènements du ghetto au monde extérieur, à nos enfants et aux générations à venir. »

Mathieu Palain



Zoom sur

15 novembre 2013
« REGARDS SUR LES GHETTOS »

Le Mémorial de la Shoah expose jusqu’au 28 septembre 2014 des photos prises dans les ghettos d’Europe pendant la Seconde Guerre Mondiale. On y découvre l’enfer, la famine, la déportation, la mort. Et la joie aussi, parfois.


Photographier les ghettos était interdit. Pour les Juifs, il était même interdit de posséder un appareil photo. On estime pourtant que 20 000 clichés ont été pris dans ces prisons à ciel ouvert. Le Mémorial de la Shoah en présente près de 500 dans le cadre de l’exposition « Regards sur les ghettos ».

Sur la carte de l’Europe en guerre, un archipel de petits points noirs. Chacun représente un ghetto. Il y en a plus de 400. « Varsovie a vampirisé l’image du ghetto parce que c’était le plus important mais il y en a eu beaucoup d’autres, explique Sophie Nagiscarde, commissaire de l’exposition. Les Juifs étaient déjà rassemblés en quartiers, ça a été très facile pour les Nazis de les isoler. » Des barbelés ont été tendus, des miradors érigés, les allées et venues contrôlées. « Les ghettos répondaient à une logique d’exclusion. Les territoires conquis devaient être germanisés, c’est à dire aryanisés : regrouper les Juifs et les empêcher de circuler était une étape indispensable à la purification. » raconte Daniel Blatman, commissaire scientifique. A partir de 1942, la déportation est photographiée.
.


Le ghetto de Lodz était le plus grand après celui de Varsovie : 165 000 personnes y vivaient à sa création. Ils n’étaient plus que 65 000 à sa liquidation, quatre ans plus tard. A Lodz, neuf photographes travaillent au sein du Judenrat, le conseil des Juifs. Ils immortalisent les leurs à la tâche, en espérant que cela leur sauvera la vie. L’idée vient de Chaim Rumkowski, chef du Judenrat, petit dictateur d’un enfer dont il est un prisonnier zélé. En 1942, un ordre allemand exige 15 000 juifs supplémentaires pour la déportation, Rumkowski en appelle aux parents de Lodz : « Un coup douloureux a frappé le ghetto, ils nous demandent d’abandonner le meilleur de ce que nous avons. Pères et mères, donnez moi vos enfants ! » Rumkowski est souvent photographié. On le voit dialoguant de la gestion du camp avec des officiers allemands. Lui porte l’étoile jaune, eux la croix gammée.



Quelques panneaux plus loin, l’œil est attiré par des visages souriants. Les photos sont d’Henryk Ross. En marge de ses activités pour le Judenrat, Ross a photographié la vie du ghetto. La souffrance mais aussi la joie, la vie malgré tout. 3000 clichés lui sont attribués dont 80 montrent un jeune grassouillet à la bouille espiègle. On le voit ici jouer au gendarme. On ne connaît pas son nom.



Dans les ghettos, les Nazis ont photographié en fonction de la propagande, ils avaient un cahier des charges à respecter. L’image était pensée comme une preuve de l’infériorité du juif, il devait être fourbe, sale, porteur de maladies. Ces pages du Berliner Illustrierte Zeitung tentent de montrer le Juif sans cœur, qui s’amuse dans le faste sans un regard pour les gosses mourants sur le trottoir. « Sur cette photo, le photographe invente la scène. Il fournit les beaux vêtements, le vin, la nourriture, un coiffeur est sur place pour créer l’opulence, on demande à ces gens de sourire », explique Sophie Nagiscarde.



Côté allemand, il y a la propagande, et il y a les photos d’Hugo Jaeger, prises dans le ghetto de Kutno. On est d’abord frappé par la vivacité des couleurs, l’humanité dans les sourires, le soleil là où tout semble gris. Le malaise vient après : Hugo Jaeger était le photographe d’Hitler. Devant la photo de cette jeune juive, très belle, rayonnante même, on est gêné parce qu’on ne comprend pas le cliché. « Il ne faut pas oublier que c’est une juive photographiée par un nazi, nuance Sophie Nagiscarde. Sur d’autres clichés, les visages sont crispés. Les gens subissent la photo, ils ne savent pas à quoi s’attendre, ils ne savent pas s’ils ne vont pas prendre une balle dans la foulée. »



On ne sort pas indemne de « Regards sur les ghettos ». Certains clichés sont insoutenables. L’œil esquive devant la mort brute, les corps décharnés qu’on entasse dans la fosse commune, un vaste trou creusé dans la terre gelée. Les gens mouraient de faim, du typhus, du manque de tout, mais ils sont quelques uns à avoir résisté, l’appareil en main. George Kadish était professeur de mathématiques au lycée juif de Kaunas, en Lituanie. Il photographie l’invasion nazie, la naissance du ghetto en 1941 puis la vie qui subsiste à l’intérieur : la contrebande de nourriture, le pain clandestin, les chaussures des enfants. Un plan serré montre une paire de souliers défoncés. La légende dit simplement : « the body is gone ». Le corps a disparu. En mars 1944, Kadish s’évade. A la libération, il retourne à Kaunas et déterre ses clichés, soigneusement protégés dans des bouteilles de lait. Depuis les Etats-Unis où il vécut jusqu’à sa mort, en 1997, il disait « avoir ressenti l’injonction de porter les terribles évènements du ghetto au monde extérieur, à nos enfants et aux générations à venir. »

Mathieu Palain

Tarifs d'entrée :
- Gratuit

Horaires :
- Du jeudi 12 au vendredi 13 décembre 2013 à 10:00
- Du dimanche 15 au vendredi 20 décembre 2013 à 10:00
- Du dimanche 22 au vendredi 27 décembre 2013 à 10:00
- Du dimanche 29 décembre 2013 au vendredi 03 janvier 2014 à 10:00
- Du dimanche 05 au vendredi 10 janvier 2014 à 10:00
- Du dimanche 12 au vendredi 17 janvier 2014 à 10:00
- Du dimanche 19 au vendredi 24 janvier 2014 à 10:00
- Du dimanche 26 au vendredi 31 janvier 2014 à 10:00
- Du dimanche 02 au vendredi 07 février 2014 à 10:00
- Du dimanche 09 au vendredi 14 février 2014 à 10:00
- Du dimanche 16 au vendredi 21 février 2014 à 10:00
- Du dimanche 23 au vendredi 28 février 2014 à 10:00
- Du dimanche 02 au vendredi 07 mars 2014 à 10:00
- Du dimanche 09 au vendredi 14 mars 2014 à 10:00
- Du dimanche 16 au vendredi 21 mars 2014 à 10:00
- Du dimanche 23 au vendredi 28 mars 2014 à 10:00
- Du dimanche 30 mars au vendredi 04 avril 2014 à 10:00
- Du dimanche 06 au vendredi 11 avril 2014 à 10:00
- Du dimanche 13 au vendredi 18 avril 2014 à 10:00
- Du dimanche 20 au vendredi 25 avril 2014 à 10:00
- Du dimanche 27 avril au vendredi 02 mai 2014 à 10:00
- Du dimanche 04 au vendredi 09 mai 2014 à 10:00
- Du dimanche 11 au vendredi 16 mai 2014 à 10:00
- Du dimanche 18 au vendredi 23 mai 2014 à 10:00
- Du dimanche 25 au vendredi 30 mai 2014 à 10:00
- Du dimanche 01 au vendredi 06 juin 2014 à 10:00
- Du dimanche 08 au vendredi 13 juin 2014 à 10:00
- Du dimanche 15 au vendredi 20 juin 2014 à 10:00
- Du dimanche 22 au vendredi 27 juin 2014 à 10:00
- Du dimanche 29 juin au vendredi 04 juillet 2014 à 10:00
- Du dimanche 06 au vendredi 11 juillet 2014 à 10:00
- Du dimanche 13 au vendredi 18 juillet 2014 à 10:00
- Du dimanche 20 au vendredi 25 juillet 2014 à 10:00
- Du dimanche 27 juillet au vendredi 01 août 2014 à 10:00
- Du dimanche 03 au vendredi 08 août 2014 à 10:00
- Du dimanche 10 au vendredi 15 août 2014 à 10:00
- Du dimanche 17 au vendredi 22 août 2014 à 10:00
- Du dimanche 24 au vendredi 29 août 2014 à 10:00
- Du dimanche 31 août au vendredi 05 septembre 2014 à 10:00
- Du dimanche 07 au vendredi 12 septembre 2014 à 10:00
- Du dimanche 14 au vendredi 19 septembre 2014 à 10:00
- Du dimanche 21 au dimanche 28 septembre 2014 à 10:00
Lieu de l'événement
Mémorial de la Shoah

17 rue Geoffroy-l'Asnier

75004 PARIS

Tél : 01 42 77 44 72

Fax : 01 53 01 17 44

Email : contact@memorialdelashoah.org
Transports en commun

Metro 1 : Saint-Paul

Metro 1,11 : Hôtel de Ville

Bus 29,69,76,96
Informations complémentaires
Informations sur l'évènement :

Tél : 01 42 77 44 72

Fax : 01 53 01 17 44

Email : contact@memorialdelashoah.org
http://www.memorialdelashoah.org


Posts les plus consultés de ce blog

JANE EVELYN ATWOOD

BRASSAÏ