PAPIER GLACE

LA PHOTOGRAPHIE de A à Z,  LES GRANDS PHOTOGRAPHES
 Papier Glacé, l'exposition au Palais Galliera






Musée Galliera de la Mode
10, avenue Pierre Ier de Serbie
75 Paris
  
Du 1er mars au 25 mai,



Papier glacé, une exposition sur les photographes de mode
le musée parisien présente "Papier glacé, un siècle de photographies de mode chez Condé Nast", une exposition qui regroupe les clichés de près de 80 photographes. Richard Avedon, Horst P. Horst ou encore Inez & Vinoodh... quelques-uns des plus grands photographes qui ont contribué à façonner la légende du magazine Vogue.




Du 28 février 2014 au 25 mai 2014.
Du mar au dim de 10h à 18h, sf les jours fériés, noct le jeu jusqu'à 21h.













A TRAVERS LA PRESSE

Par LEXPRESS.fr, publié le 27/02/2014 à 16:01
Helmut Newton, Guy Bourdin, Peter Lindbergh... Vogue consacre une exposition aux plus grands photographes de mode au sein du Palais Galliera, à Paris, à partir de ce samedi 1er mars 2014.
plus d'infos sur Palais Galliera, Musée de la mode de Paris ››
Description

Élégance et séduction, excellence et sens artistique font l’esprit Condé Nast. Depuis un siècle, le groupe de presse - éditeur des magazines Vogue, Vanity Fair, Glamour ou W - joue un rôle déterminant dans le domaine de la photographie de mode.

L’exposition Papier glacé, un siècle de photographie de mode chez Condé Nast puise dans les archives de Condé Nast New York, Paris, Milan et Londres, pour réunir cent cinquante tirages, pour la plupart originaux, des plus grands photographes de mode de 1918 à nos jours.

Les rédacteurs en chef et directeurs artistiques des magazines Vogue, Glamour ou plus récemment W, n’ont eu de cesse de révéler d’immenses talents, jouant un rôle déterminant dans le renouvellement de la photographie de mode. Le premier photographe engagé par le groupe de presse est le baron Adolf de Meyer. Il sera suivi par Edward Steichen, George Hoyningen-Huene, Horst P. Horst, Cecil Beaton, Erwin Blumenfeld, Irving Penn. Puis, à partir des années 1950, Guy Bourdin, William Klein, David Bailey, Helmut Newton, Bruce Weber, Peter Lindbergh, Steven Meisel, Inez van Lamsweerde & Vinoodh Matadin, Miles Aldridge …

Cette exposition est l’occasion de redécouvrir le travail de quatre-vingt photographes à l’orée de leur carrière. Organisée de manière thématique, elle permet de souligner les filiations entre ces photographes qui façonnent, au fil des pages, l’identité et l’histoire de Vogue. Des dialogues se nouent ainsi naturellement entre les intérieurs élégants du baron de Meyer et Henry Clarke ; les mises en scène narratives de Cecil Beaton et Deborah Turbeville ; les instantanés de Norman Parkinson et William Klein; les expérimentations visuelles d’Erwin Blumenfeld et Paolo Roversi; les jeux surréalistes de Man Ray, John Rawlings et Guy Bourdin ; les corps glorifiés de Horst P. Horst, Herb Ritts et Albert Watson ; les portraits de mannequins d’Irving Penn, Peter Lindbergh et Corinne Day.

Les photographies sont accompagnées d’une quinzaine de vêtements de couturiers, issus des collections du Palais Galliera. Dans deux salons de lecture, une cinquantaine de magazines sous vitrine et des écrans permettent de « feuilleter » les sujets marquants des publications du groupe Condé Nast. Enfin, des films contemporains projetés sur grand écran esquissent l’avenir possible de la photographie de mode.

Après Berlin, Milan, Edimbourg, l’itinérance se poursuivra à Zurich, West Palm Beach, Fort Worth et Tokyo.

Source Palais Galliera

Horaires : 10h-18h mardi-dimanche |nocturne jeudi jusqu'à 21h






Style
avec M Le magazine du Monde

 
"'Vogue' a fait émerger les plus grands noms de la photo de mode"

M le magazine du Monde | 28.02.2014 à 13h38 | Sylvie Lécallier (commissaire de l'exposition "Papier glacé" au Musée Galliera)



Elégantes saisies en plein rêve par Cecil Beaton, New-Yorkaises attrapées entre deux taxis jaunes par William Klein, punkettes aux yeux cernés enjôlées par Terry Richardson... Les plus grands photographes de mode ont travaillé pour le groupe de presse Condé Nast. Pour la première fois, l'éditeur de Vogue et Vanity Fair dévoile ses archives au Palais Galliera. 150 images pour raconter un siècle de belles de jour. Rencontre avec Sylvie Lécallier, commissaire de l'exposition.

Ce qui frappe au premier regard, c'est la modernité de ces clichés, qui évoquent toutes les avant-gardes artistiques. Est-ce l'impulsion donnée dans les années 1920 par Edward Steichen, photographe très proche des peintres et sculpteurs en vue ?

Photographe en chef des éditions à partir de 1923, Steichen a incontestablement apporté aux magazines de mode une modernité qu'ils n'avaient pas. Dans Vogue ou Vanity Fair, l'illustration et le dessin étaient omniprésents, il a rompu avec cette tradition. Condé Nast lui a proposé de ne pas signer ses clichés, pour ne pas le compromettre, mais il a assumé ce pan nouveau de sa création, alors qu'il était déjà très réputé.

Et cette impulsion a perduré pendant tout le siècle...

Toute l'histoire de ces magazines est traversée par les moments forts de la photographie : par exemple, quand Irving Penn réalise dans les années 1950 des portraits de mannequins dans les rues de Paris, et rompt avec une esthétique plus maniérée. L'arrivée de Guy Bourdin au Vogue français en 1955 marque aussi une profonde rupture. Il faut évoquer aussi les photographies de David Bailey, où sa muse Jean Shrimpton est complètement intégrée dans le trafic, les enseignes, la présence très forte de New York. A l'instar de William Klein, Bailey a fait souffler un vent de modernité et d'instantanéité.






Esther à Paris

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samedi 8 mars 2014
Exposition "Papier glacé" au Palais Galliera

Constantin Joffé (1911-1992) Vogue américain, septembre 1945
Coup de coeur pour l'exposition "Papier glacé, un siècle de photographie de mode chez Condé Nast", au Palais Galliera, jusqu'au 25 mai 2014.

Les 150 tirages présentés, pour la plupart originaux, proviennent des plus grands photographes de mode de 1918 à nos jours et tous sont fabuleux. Vraiment ! Le premier photographe engagé par un groupe de presse fut le baron Adolf de Meyer. Il sera suivi par beaucoup d'autres. L'exposition en présente quatre-vingt.

Cette installation, organisée avec la Foundation for the Exhibition of Photography de Minneapolis, présente également une quinzaine de vêtements de couturiers, issus des collections du Palais Galliera, de toute beauté, dont de très belles robes du soir de Yamamoto et Jeanne Lanvin.

Enfin, le visiteur peut "feuilleter" une cinquantaine de magazines sous vitrines grâce à des écrans tactiles.

Mon avis : j'ai beaucoup aimé l'exposition. Les photos sont absolument sublimes. J'ai été surprise de constater que certaines photos très anciennes étaient aussi modernes.

Palais Galliera
10 avenue Pierre Ier de Serbie - 75116 Paris
Du mardi au dimanche, de 10:00 à 18:00. Nocturne le jeudi jusqu'à 21:00
Fermé le lundi et les jours fériés.





 Fantasmer le corps féminin pour faire rêver les lectrices. Le groupe Condé Nast, éditeur de Vogue, Vanity Fair, Glamour et W, a très tôt compris l'importance des photographes de mode. "Dès le début, ils avaient carte blanche et des moyens importants: ils avaient un studio, une équipe, une liberté créative. Cela a donné le meilleur", explique Sylvie Lécallier, commissaire de l'exposition.

Le Palais Galliera, musée de la mode de la ville de Paris, présente 150 tirages, réalisés par 80 photographes, dans cette exposition baptisée Papier glacé. Un siècle de photographie de mode chez Condé Nast.


"Tous ont contribué à façonner, au fil des pages, l'histoire de la photographie au-delà de l'identité du groupe", note Sylvie Lécallier. On parle de "l'écurie Condé Nast". Les photographes ont en effet été très fidèles au groupe:Irving Penn y a passé 60 ans, Helmut Newton, 40 ans, Guy Bourdin plus de 30 ans. La plupart des images montrées au Palais Galliera ont été publiées dans les éditions américaine, française, italienne ou britannique du Vogue.

Des photos qui ont choqué

L'exposition démarre avec une photo de 1919, du Baron de Meyer. Un mannequin prend la pose: elle est figée, maniérée. Du cliché se dégage une ambiance luxueuse. "Les lectrices, qui étaient pour beaucoup des clientes de la haute couture, voulaient voir des femmes élégantes, dans des intérieurs luxueux, comme le reflet de leur propre vie", explique Sylvie Lécallier. Après la seconde guerre mondiale, la société change, tout comme les photographes de mode, qui viennent, à l'instar de William Klein, du reportage. Il y a davantage d'instantanéité dans les photos, qui sont plus souvent prises en extérieur. "Les femmes sont mises en situation, montrant que tout en étant actives, elles restent élégantes", souligne la commissaire.

Plusieurs photographies ont quitté les pages des magazines et sont devenues mythiques. Certaines ont choqué. Jugé trop impudique, le cliché de Deborah Turbeville publié en 1975 dans le Vogue américain, montrant des femmes lascives dans un bain douche, avait entraîné des désabonnements. De même, en 1993, la série de Corinne Day sur Kate Moss en petite tenue avait provoqué une polémique.

Entre publicité et art, la photographie de mode a aujourd'hui sa place dans les musées. "J'ai toujours pensé que nous vendions du rêve, pas des vêtements", disait d'ailleurs Irving Penn. L'exposition, qui a déjà été présentée à Berlin, Edimburg et Milan, fermera ses portes le 25 mai, avant de partir pour Zurich, puis les États-Unis et le Japon.




Fantasmes sur papier glacé au Palais Galliera

PHOTOS – Le Musée de la mode, à Paris, accueille l'exposition ''Papier glacé'', l'occasion de découvrir 150 photos de mode tirées des archives de Condé Nast, l'éditeur de Vogue et de Vanity Fair.


Elles font rêver les femmes depuis un siècle. Cent cinquante photos de mode sont présentées actuellement au Palais Galliera, à Paris, dans le cadre de l'exposition ''Papier glacé'' consacrée au groupe Condé Nast. Dès le début de son aventure dans la presse, l'éditeur américain a fait appel aux plus grands photographes pour illustrer les pages de Vogue, qu'il détient depuis 1909, et de Vanity Fair lancé en 1913. Le travail dans ces prestigieux titres d'Irving Penn, d'Helmut Newton, de Guy Bourdin ou de Terry Richardson se découvre ici de manière thématique.

Les séries érotiques de Newton et Turbeville

Une première partie est consacrée aux décors, des appartements luxueux aux rues new-yorkaises en passant par des cadres plus insolites. En 1947, Clifford Coffin fait, par exemple, poser une demoiselle dans une magnifique robe de soirée à l'intérieur d'un palace sous le point de s'écrouler. Une autre section regroupe les images ''fictionnelles'', celles qui racontent des histoires plus ou moins fantastiques aux lecteurs. Helmut Newton et Deborah Turbeville s'engouffrent notamment dans cette veine en lançant les premières séries érotiques. En 1975, l'artiste américaine va plus loin en photographiant cinq femmes en maillot de bain dans des poses troublantes au milieu d'une salle de douches communes.

Le dénominateur commun à toutes les époques et à tous les magazines reste l'éloge du corps, celui des mannequins dont les noms vont à partir des années 1960 s'imposer au grand public. Linda Evangelista, Cindy Crawford, Kate Moss élèvent les top models bien au-delà de la fonction de simple porte-manteaux. Au-delà des images, l'exposition permet d'admirer une quinzaine de vêtements de couturiers, des magazines d'époque et des vidéos de shooting projetées sur un grand écran. Un parcours magique à poursuivre tous les mois dans les kiosques.

''Papier glacé, un siècle de photographie de mode chez Condé Nast'' jusqu'au 25 mai au Palais Galliera, Paris XVIe. Tarifs : de 4 à 8 €. Infos : 01 56 52 86 00 ou www.palaisgalliera.paris.fr




 Polka


Laure Adler sur l'exposition “Papier Glacé” au musée Galliera
Texte : Laure Adler

FEMMES AVEC TÊTE

L’exposition au musée Galliera inspirée du livre, “Papier glacé” retrace un siècle de photos

de mode publiées dans les grands magazines du groupe américain Condé Nast.

Un univers dans lequel la femme est respectée dans “son esprit de liberté et son engagement de citoyenne”.

Avez-vous remarqué qu’à la période de la fin des soldes – période auparavant très définie et qui devient maintenant de plus en plus brouillée en raison de la crise – les mannequins, dans les vitrines, n’ont plus de tête?

Qu’est-ce qu’un mannequin? Autrefois, une ossature d’osier fabriquée pour déterminer si les vêtements imaginés par le couturier “tombaient” bien. Aujourd’hui, c’est une femme jeune, très jeune, mince, très mince tendance maigre, utilisée voire instrumentalisée par les rédacteurs en chef de certains magazines de mode spécialisés dans le consumérisme du nouveau diktat: offrez-nous ce à quoi nous pouvons rêver, nous les femmes mais que nous pourrons jamais réaliser. C’est ce presque rien qui constitue la construction du fantasme, la réassurance du désir, le carburant et la raison d’être de ces journaux dont la plupart ont pour “cible” les très jeunes filles, en offrant l’image démultipliée d’un corps délié, lisse, androgyne.

Allons-nous parvenir à épouser ce rêve pour pouvoir être désirées par les hommes puisque seule cette construction est censée provoquer la pulsion sexuelle, voire l’émoi amoureux?

Nous sommes cernés par ces murailles d’images de femmes dont les corps sculptés et les visages d’anges nous renvoient un sentiment d’atemporalité et de perfection. Là, dans ce monde imaginaire qui nous est présenté comme réel, personne ne vieillit: pas un boursouflement de la chair ni un relâchement, pas une ride ni une expression creusant et marquant le visage.

Les femmes sont-elles faites pour être achetées?
 Pour faire acheter des bagnoles aux machos qui salivent quand ils les voient lascivement allongées sur des modèles de luxe comme des fauves endormis? Acheter des produits de beauté quand on nous propose un visage – savamment éclairé – d’un ovale parfait dans un état de repos qui s’approche de l’immortalité? Acheter des vêtements ou se faire offrir par son amant des marques de luxe qui se spécialisent dans le “gender porno soft” avec ces photographies de corps savamment déshabillés, délicatement enlacés, aux bouches qui s’approchent dangereusement? Eloge de l’homosexualité? Que nenni. Mise en scène efficace d’une vieille ritournelle du cinéma classé X de papa: deux, trois ou quatre femmes ensemble ne se font que de petites et gentilles caresses en attendant le mâle salvateur qui, seul, pourra combler leur désir.

Dérive inéluctable de l’image photographique qui se serait réduite à ne faire des femmes que la construction d’une femme- enfant, délaissant ses poupées pour mieux manipuler ses sex toys?

Auto-narcissisme de cette dérive prostitutionnelle des images qui nous encerclent et auxquelles nous ne pouvons échapper: panneaux lumineux dans les rues des villes, scoops en une des stars en Bikini sur des plages exotiques, lèvres pulpeuses mouillées et refaites de mannequins érigés en sex-symbols d’une société qui met ses vieux dans des maisons de retraite, le plus loin possible du centre pour qu’on ne les entende pas crier, et qui donne ordre aux rédacteurs en chef de magazines de beauté de ne pas publier d’images de personnes ayant dépassé l’âge devenu obscène de la quarantaine?

La photographie de mode, telle que nous la découvrons dans “Papier Glacé“ et remarquablement rédigé tant sur le plan historiographique que sur celui de l’évolution de la représentation sociétale – de l’importance de la femme – apparaît comme un sanctuaire: respect de la féminité, de la personnalité de chacune, de son esprit de liberté, de son engagement de citoyenne. Sans doute parce qu’art et photographie dite “de mode”, au sens du portrait, a été une de ses composantes fondatrices.

Au départ donc, capter un regard, saisir la beauté d’un visage, tenter de comprendre ce qu’est l’essence d’une présence. Photographie comme capture d’âme. Photographie non comme rapt mais comme accompagnement. Longues séances de pose: on imagine la discussion entre le photographe et le modèle – plus que le mannequin – et le lieu de la création comme un laboratoire d’idées avec la mémoire de l’atelier du peintre.

On sent bien, en les regardant, qu’aucune de ces photos n’est “volée”, qu’il n’y a pas de “shooting” au sens d’aveuglement, de traque, mais, au contraire, un temps long, en amont, de préparation avant l’acte photographique.

On le sait: photographier un corps de femme est, depuis Man Ray, un geste artistique. Comme en attestent ces reproductions, l’histoire de l’art et de la mode sont indissociables des grands mouvements d’avant-garde.


Etre photographe de mode c’est trouver donc un dispositif, un protocole, une scénographie pour traduire et mettre en scène une situation. Souvenons-nous de la pratique, pendant dix ans, de Diane Arbus qui inventait avec la complicité de son mari de véritables saynètes dignes de l’atmosphère de certains textes du théâtre de Cocteau, puis de cette photographie de Guy Bourdin où des têtes de veaux nous saluent bien...

La photographie de mode a été le lieu par excellence d’inventivité du surréalisme et ce n’est pas un hasard si nous ressentons en voyant certaines de ses images – qui n’ont d’ailleurs pas pris une ride et nous frappent par le classicisme de leur composition et le sentiment de poésie qu’elles dégagent encore – une forme d’émotion semblable à celle qui nous étreint quand nous revoyons des films de Luis Buñuel.

L’histoire de la photographie de mode nous permet de comprendre l’évolution du statut de la femme. Prenons le visage: qu’est-ce qu’un visage? Peut-on le montrer? Dans les classes aristocratiques et dans la haute bourgeoisie, lorsque la femme sortait pour aller dans les salons, il était de bon ton qu’elle recouvre son visage d’une voilette, empruntée à la religieuse mais bien vite détournée comme arme de séduction. Puis le chapeau viendra couvrir les cheveux, toujours synonymes, depuis Baudelaire, de luxure. Ce n’est qu’après la libération que, progressivement et parallèlement à l’obtention du droit de vote, les femmes pourront aller nues de visage dans l’espace public.


La photographie de mode, c’est aussi la possibilité de comprendre avec subtilité et profondeur les métamorphoses du corps féminin. A l’origine art du portrait dans l’espace de l’intimité, elle va progressivement faire intrusion dans l’espace public et s’autoriser à filmer des corps et plus seulement des têtes, puis des corps en mouvement, puis des corps de plus en plus dénudés, puis des corps de plus en plus abstraits.

Foin de la nostalgie. Et pourtant on se prend à regretter la disparition de ces grandes signatures et à s’interroger sur le manque de risques et de créativité de la presse magazine, à l’exception des journaux spécialisés qui perdurent dans cette tradition artistique.

Aujourd’hui, face à la déferlante d’images monotypes d’une femme pieds et poings liés au consumérisme le plus effréné dans la presse people, est-il possible de rêver en imaginant que les femmes, par une révolte collective, réussissent enfin à faire comprendre à nos soi-disant décideurs de désir que c’en est fini de la femme-objet?


A voir: “Papier glacé. Un siècle de photographie de mode chez Condé Nast” au Palais Galliera jusqu’au 25 mai



Cet article a d’abord été publié dans le cadre de la sortie du livre “Papier glacé. Un siècle de photographie de mode chez Condé Nast”, de Nathalie Herschdorfer, dans Polka #19.







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