FRANCESCA PIQUERAS

   


Francesca Piqueras : Fort


Francesca Piqueras à la Galerie de l’Europe
55 rue de Seine
    Paris
    75006

Du 10 avril au 17 mai 2014

http://www.galerie-europe.com
http://www.francesca-piqueras-photographe.fr/

Après deux séries consacrées aux cargos voués au dépeçage sur les chantiers de démantèlement du Bengladesh puis sur le plages de Mauritanie, la photographe Francesca Piqueras poursuit son travail sur les géants des mers abandonnés à la rouille. Elle tire le portrait ici des Forts Maunsell abandonnés sur la Tamise, et de plateformes pétrolières plus ou moins désarticulées, sur un chantier de maintenance, au large de l'Ecosse.




« Ce sont des sculptures auxquelles la lumière toujours mouvante et les marées donnent vie. Le temps qui passe y dépose sa trace. L’histoire industrielle contemporaine s’y sédimente. » Francesca Piqueras

Dans les lumières miroitantes des embruns elle dévoile les lignes de force architecturales de ces monuments métalliques pour les élever au rang d’oeuvres d’art. Ces grands prédateurs de matières premières qui balafrent impitoyablement le fond des mers, ces machines de guerre rongées par la corrosion sous un ciel impavide, apparaissent alors comme des colosses à la beauté tragique : manifestations d’une volonté de puissance finalement impuissante face aux outrages du temps.

A TRAVERS LA PRESSE

L’exposition présente deux types de clichés:
- des forts militaires abandonnés, les Forts Maunsell, construits sur l’eau pendant la Seconde Guerre mondiale, à quelques miles de l’estuaire de la Tamise, pour défendre Londres contre les mines et les raids allemands.
- des plateformes pétrolières plus ou moins désarticulées, sur un chantier de maintenance, au large de l’Ecosse.
Fille d’artistes à l’oeil et à la sensibilité aguerris dès le plus jeune âge, Francesca Piqueras porte sur ces constructions en déshérence un regard méditatif d’une grande exigence plastique, qui nous interroge sur l’ère industrielle.
Dans les lumières miroitantes des embruns elle dévoile les lignes de force architecturales de ces monuments métalliques pour les élever au rang d’oeuvres d’art. Ces grands prédateurs de matières premières qui balafrent impitoyablement le fond des mers, ces machines de guerre rongées par la corrosion sous un ciel impavide, apparaissent alors comme des colosses à la beauté tragique : manifestations d’une volonté de puissance finalement impuissante






















Francesca PIQUERAS Fort

Galerie de l’Europe – Avril 2014

Pieuvres de métal

              

Ce qui frappe dans l’œuvre de Francesca Piqueras, année après année, c’est sa fidélité au sujet paradoxal : la nature envahie par la main de l’homme, des constructions à l’abandon, la sourde et lente déliquescence d’une ambition                   industrielle ou politique depuis longtemps caduque. Avec « Fort », Francesca Piqueras poursuit son aventure visuelle dans une veine toute britannique. Après le Bengladesh et la mer du Nord, c’est en effet près de Londres que nous conduisent ces photographies presque fantastiques. Dans une couleur toujours tissée de ciels et d’ocre, qui rappelle les navires en déconstruction et les plateformes mortifères de ses précédentes expositions, Francesca Piqueras capte les insolites forts Maunsell (du nom de leur architecte), qui surgissent dans l’estuaire de la Tamise. Victor Hugo aurait été conquis : on dirait le décor d’un chapitre de L’Homme qui rit.Construites par la Royal Navy pendant la Seconde Guerre Mondiale pour combattre une invasion allemande, à l’abandon depuis la fin des années cinquante, ces tours se dressent telles de véritables pieuvres de métal. La photo de Francesca Piqueras a su saisir le paradoxe de leur vocation et du calme de la mer. L’inquiétante alchimie de l’eau, du fer et de l’air, et jusqu’au béton de ce totem, sorte de temple japonais à demi englouti comme une Atlantide – cette alchimie fonctionne à merveille dans le cadre retenu par la photographe. Toujours attentive à l’esthétique érectile de ses sujets, Francesca Piqueras nous émeut, une fois de plus, en superposant une œuvre involontaire de plasticien, de sculpteur, à l’outil d’une tactique politique et guerrière. De l’aube au crépuscule, la lumière entraîne cette ville morte éparpillée dans une légende mi-aquatique mi-onirique, une lumière qui n’appartient qu’au talent de Francesca Piqueras, et qui ne vit que grâce à ses choix toujours visionnaires. Célébrant la victoire de la nature sur l’arrogance et la peur des hommes, cette nouvelle exposition nous invite à suivre le fil ocre que tisse son séduisant auteur depuis des années, magnifique frontière entre notre monde fragile et la beauté des songes debout.



Stéphane Héaume – Janvier 2014

                   FORT par Julie Wolkenstein - Janvier 2014 -



Ce sont des machins qui ressemblent à des machines. Vraisemblablement, elles ont été conçues par des ingénieurs, dessinées par d’autres ingénieurs, fabriquées, assemblées, équipées, installées là, à une distance, impossible à mesurer, d’un rivage, ou d’un îlot vivable, naturel ou artificiel. On les a entretenues, réparées. Elles faisaient sans doute du bruit, crachaient peut-être de la fumée. Des humains s’y sont rendus - équipes de jour, puis de nuit ? Ils y ont procédé aux manœuvres auxquelles elles étaient destinées à servir. Car elles servaient. A détruire ou à construire quelque chose.

Photographiées par Francesca Piqueras, elles semblent ne plus servir à rien ni à personne. Ce sont des insectes, des échassiers, des top models, des extra-terrestres qui ont poussé là tout seuls, et qui, bustes lourds perchés sur des jambes comparativement graciles, attendent.

La mer, autour, a l’air froide, uniquement réchauffée par leur couleur rouille. Couleur d’origine ou oxydation ? Ils attendent comme des objets, inanimés, c’est-à-dire peut-être sans âme, en tout cas sans conscience du temps qui passe sans que cesse leur attente.

Ils nous regardent patiemment, tantôt isolés, tantôt regroupés dans un pathétique effort pour rompre cet isolement : parce que la nuit tombe ? parce que la mer s’est encore refroidie ? parce que les nuages, ou le soleil qui soudain les troue les menace ? parce que se forment parfois entre eux des alliances, des familles ?

Ils vieillissent. Personne ne vient. A une distance elle aussi impossible à mesurer, paraît plantée leur matrice, plus large, plus tankée, soutenue par deux gros piliers. Ce n’est pas elle qu’ils attendent. Elle, c’est une ruine qui couve des épaves. Ils ne sont pas tout à fait orphelins, c’est déjà ça.

Il y a, dans un jeu vidéo culte qui s’appelle Myst, plusieurs mondes où ces bestioles anthropomorphes aux rouages grippés pourraient vivre, des mondes mal situés, entourés d’eau, reliés à rien, des îles mécaniques elles aussi hors d’usage : le joueur y mène une quête, fait tourner des roues grinçantes, déniche des chaînes, manipule des leviers arthritiques, appuie sur des boutons qui gémissent vainement. Mais s’il réfléchit vraiment, et y passe suffisamment de nuits blanches, le métal lentement se réveille, un engrenage se met en marche, une aiguille, sous un cadran de verre piqué, tressaute, une porte épaisse aux gonds sonores s’entre-ouvre : une partie de la partie est gagnée.

« Fort », nous dit Francesca. Comme, sûrement, ce n’est pas pour railler la robustesse dérisoire, rongée par le sel, l’utilité défunte de ses créatures aux yeux de fer braqués sur nous, est-ce qu’elle nous demande de croire à leur imminente résurrection ? Ou plutôt qu’elle rend hommage à leur constance passive, à cette inertie apparente, démentie par leur regard sur nous, et nous invite à leur rendre ce regard, dans un échange qui, sans l’achever, distraira leur attente ?


                   FORT par Julie Wolkenstein - Janvier 2014 -




Les photographies exposées Galerie de l’Europe sont proposées au format 80 x 120 cm et 120 x 150 cm, suivant les clichés. Tirages lambda contrecollés sur aluminium limités à 8 exemplaires. Un catalogue est publié à l’occasion de l’exposition.



Tarifs et horaires

Tarifs d'entrée :
- Gratuit

Horaires :
- Le mardi 29 avril 2014 à 14:00, 10:30
- Du mardi 29 au mercredi 30 avril 2014 à 10:30, 14:00
- Du mercredi 30 avril au jeudi 01 mai 2014 à 14:00, 10:30
- Le jeudi 01 mai 2014 à 10:30
- Le vendredi 02 mai 2014 à 14:00, 10:30
- Le vendredi 02 mai 2014 à 10:30
- Le samedi 03 mai 2014 à 14:00, 10:30
- Le samedi 03 mai 2014 à 10:30
- Le mardi 06 mai 2014 à 14:00, 10:30
- Du mardi 06 au mercredi 07 mai 2014 à 10:30, 14:00
- Du mercredi 07 au jeudi 08 mai 2014 à 14:00, 10:30
- Le jeudi 08 mai 2014 à 10:30
- Le vendredi 09 mai 2014 à 14:00, 10:30
- Le vendredi 09 mai 2014 à 10:30
- Le samedi 10 mai 2014 à 14:00, 10:30
- Le samedi 10 mai 2014 à 10:30
- Le mardi 13 mai 2014 à 14:00, 10:30
- Du mardi 13 au mercredi 14 mai 2014 à 10:30, 14:00
- Du mercredi 14 au jeudi 15 mai 2014 à 14:00, 10:30
- Du jeudi 15 au vendredi 16 mai 2014 à 10:30, 14:00
- Du vendredi 16 au samedi 17 mai 2014 à 14:00, 10:30
Lieu de l'événement
Galerie de l'Europe

55 rue de Seine

75006 PARIS

Tél : 01 55 42 94 23

Email : europe@noos.fr
Transports en commun

Metro 4 : Saint-Germain-des-Prés

Bus 39,58,70,95.
Informations complémentaires
Informations sur l'évènement :

Tél : 01 55 42 94 23

Fax : 01 43 25 02 93

Email : europe@noos.fr
http://www.francesca-piqueras-photographe.fr

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