MALICK SIDIBE














LA PHOTOGRAPHIE de A à Z,  LES GRANDS PHOTOGRAPHES

  HOMMAGE

 Malick Sidibé, « l’œil de Bamako », Le photographe malien est décédé le 14 avril 2016.






"Avec la mort du doyen Malick Sidibé, le monde de la photo a perdu un baobab."



En 1962, Malick ouvre son propre studio dans le quartier très vivant de Bagadadji. Tout en réalisant des photographies de studio, il effectue de nombreux reportages sur les loisirs des jeunes du tout nouvel État malien : les soirées, les surprises-parties, les noces, les fêtes où l'on danse, où l'on exhibe ses vêtements, les bars, les clubs de jeunes où l'on écoute et danse sur les disques de pop music, rock and roll, soul music, ainsi que les sorties sur les bords du fleuve Niger. Surtout à partir de 1968, à partir du "temps des disques" (et du changement de régime).



Le studio Malick, à l'angle 19 de la rue 30, attire son lot de clientèle régulière. "Le studio, ça marchait les jours de fête. Je pouvais faire trois heures de temps arrêté devant le trépied. J'avais mon petit qui était à la porte qui faisait les réceptions, qui écrivaient les noms", tout ça jusque "vers une heure, au milieu de la nuit". Les studios de quartier restent ouverts une bonne partie de la nuit, car la clientèle est plus nombreuse le soir.

_extrait de "Etre photographe à Bamako, évolution et réalités d'un métier issu de la modernité, 1935-1995" de Erika Nimis, Centre de recherche Africaine-Université de Paris 1, sept.96.
   

"Tout ! tout a changé... En ce temps-là, avec 2000 francs maliens on passait le week-end (le samedi soir) en discothèque et on pouvait offrir plusieurs coups à boire et un poulet rôti à sa petite amie. Avec très peu d'argent, on pouvait s'amuser. D'ailleurs, on s'amusait même sans argent. une surprise-partie, c'était simple à organiser. …Le week-end, c'était tout un programme. Il fallait se préparer à la fête dès le vendredi. Les filles revenaient de l'internat le samedi après-midi. Soit on allait en boîte de nuit, soit on organisait une boum chez un ami. Et le dimanche on restait au "grin" avec les filles jusqu'au moment de les raccompagner à mobylette ou à moto au lycée..."













A TRAVERS LA PRESSE

_extrait de "En ce temps-là…"
texte d'Amadou Chab Touré - éditions de l'oeil    

Malick Sidibé est né en 1936 à Soloba dans le cercle de Fontanili. Ses études primaires le conduisent en 1952 à l’école des Artisans soudanais de Bamako. Un jeune photographe français l'initie à la photographie et finit par lui confier certains travaux de reportage. A son compte depuis 1957, Malick Sidibé parcourt Bamako sur sa bicyclette, de surprise-parties en bals de fin d'année. Il immortalise ainsi le Bamako "yéyé", la jeunesse malienne des années de l'indépendance. Depuis 1994, une bonne partie de l'oeuvre de Malick Sidibé est connue en Europe, aux USA et au Japon.    

Le dimanche pendant les grandes chaleurs, beaucoup de gens avaient l'habitude d'aller à "La Chaussée", au "Rocher aux Aigrettes" où il y avait une chute d'eau. C'est au bord du fleuve Niger, à une dizaine de kilomètres de Bamako. On emmenait son pique-nique et on y passait la journée. Les garçons apportaient des électrophones à piles et des disques, on faisait du thé, on se baignait, on dansait en plein air.













Malick Sidibé est né en 1936 au Mali, il apprend le dessin et obtient le diplôme d'artisan bijoutier à l’école des Artisans Soudanais (actuel Institut National des Arts) à Bamako en 1955. La même année, Malick entre au studio "Photo Service" tenu par le Français Gérard Guillat avec lequel il fait l'apprentissage de la photographie. C'est en 1962 qu'il ouvrira son studio dans le quartier populaire de Bagadadji à Bamako. Le grand maître malien du portrait est alors Seydou Keita qui photographie à la chambre 13x18 les élégantes de la capitale et leurs familles. Malick Sidibé choisit des appareils plus légers : 6x6 pour le studio et 24x36 pour les reportages.

De l'œuvre de Malick Sidibé on connaît d'abord les photographies de reportage, prises dans les surprises-parties organisées par des jeunes gens friands de musique et de liberté alors que le pays se prépare à l'indépendance. Ces séries débutent vers 1957 et vont se poursuivre jusqu'au début des années 1970.
Par la suite, c'est bien le portrait réalisé en studio qui va constituer la majeure partie de l'activité du "Studio Malick". Au laboratoire, le photographe réalise lui-même les tirages, développant le plus souvent la nuit pour profiter des températures moins élevées.
La clientèle du studio est populaire, jeune, elle vient d'abord du quartier. Malick a l'âme joyeuse, curieuse, enthousiaste, généreuse, il en dépose naturellement une petite part dans chacun de ses portraits ; le studio devient un théâtre d'invention dans le jeu des poses ou le choix des fonds. On vient de partout.
À partir de 1994, avec les premières Rencontres de la photographie africaine à Bamako, le travail de Malick Sidibé est remarqué et fait rapidement l'objet d'expositions importantes - la première a lieu à la Fondation Cartier à Paris - dans les galeries et musées en Europe, aux Etats-Unis et au Japon. En 2003 le prix de la photographie Hasselblad lui est décerné. C'est la première fois qu'un Africain est ainsi promu au rang des plus grands photographes.

films
Long métrage | 2014 Chambres noires (projet en cours) Chambres noires raconte et interroge une vingtaine de photographes africains d'une dizaine de pays différents, d'est en ouest, sur leur [...](POM Films/Abissia Productions)
Malick Sidibé est associé(e) à ce film en tant que acteur/trice
Long métrage | 2001 Bamako Sigi-Kan (Le Pacte de Bamako) Lorsque je pense à Bamako, je me revois avec mes amis, dans les années soixante à soixante-dix, sur les photos en no [...](K'a Yéléma Productions/Third World Newsreel (TWN))
Malick Sidibé est associé(e) à ce film en tant que acteur/trice
livres
photographie, cinéma | 2005 Afriphoto #5 Malick Sidibé Les portraits reproduits dans cet ouvrage ont été réalisés entre 1965 et 1982. Ils ont été sélectionnés par Guy Hersant et présentés pour la première [...](Filigranes/Afriphoto)
Malick Sidibé est associé(e) à ce livre en tant que photographe
photographie, cinéma Camera #2 De 1922 à 1982, la revue Camera, diffusée à l’international, a été et demeure une référence : premier périodique consacré à la photographie d’art, ell [...]
Malick Sidibé est associé(e) à ce livre en tant que photographe













Par Jeune Afrique


Le célèbre photographe malien Malick Sidibé est mort  à Bamako, à l'âge de 80 ans. Le marchand d'art André Magnin l'a annoncé sur Facebook dans la nuit.

Alors que le Tout-Paris se presse au Grand Palais des Champs-Élysées pour découvrir l’œuvre de Seydou Keïta, c’est un autre pionnier de la photographie malienne qui vient de nous quitter. Malick Sidibé est mort le 14 avril à Bamako à l’âge de 80 ans.


Né en 1936 à Soloba, celui qui aura immortalisé les nuits de Bamako des années 1960 est connu pour ses portraits réalisés dans son studio du quartier Bagadadji. Étudiants fraîchement diplômés, enfants à peine baptisés, jeunes mariés, Occidentaux de passage… Dans les années 1970, tout le monde se presse devant son objectif.

Mis en avant lors des premières Rencontres africaines de la photographies qui se tiennent à Bamako en 1994, Malick Sidibé aura connu une reconnaissance internationale tardive. Il a reçu le Prix international de la photographie de la Fondation Hasselblad en 2003 et le Lion d’or de la Biennale d’art contemporain de Venise pour l’ensemble de sa carrière en 2007.


Annonçant son décès, le galeriste André Magnin a salué un « monument de la photographie », auteur de chefs d’œuvres et de « milliers d’images pleines de tendresse et de beauté ». « Photographe de la jeunesse du Mali indépendant, d’une jeunesse insouciante, libre, moderne, pleine de joie et d’espoir, qui partage les musiques et les danses modernes, twist, rock, afro cubaines, la mode , les look des années 60, 70… Généreux, accueillant, aimé par toute la jeunesse de Bamako, Malick […] est dans nos cœurs pour l’éternité. »








Malick Sidibé,
Les nuits de Bamako
20 06 … 27 09 2009


Mali, années 60. Dans l’ambiance joyeuse du pays qui vient tout juste d’accéder à l’indépendance, Malick Sidibé, jeune photographe, circule à bicyclette de mariages en surprises-parties. C’est le temps des yéyés, du twist, des 45 tours et ses images respirent l’insouciance. Les portraits sont pris sur le vif au flash, ils fixent la spontanéité d’une jeunesse euphorique qui cherche sa place au sein d’une société en pleine mutation.

Le musée Niépce présente le travail de ce photographe emblématique d’une Afrique décomplexée à travers une sélection de "chemises" originales, fruit de ses tournées nocturnes. Elles seront accompagnées de tirages modernes de portraits réalisés au sein du "Studio Malick" et de la projection d’une interview du photographe (20 min.).

Il aura fallu attendre 1994 et les premières "Rencontres de la Photographie de Bamako" pour que l’on découvre en France le travail de Malick Sidibé. Depuis, de nombreux prix jalonnent sa carrière. Ainsi en 2007, il sera le premier photographe à recevoir un Lion d’or à la Biennale de Venise pour l’ensemble de sa carrière. Une reconnaissance tardive pour cet homme qui ne s’est jamais considéré comme un artiste.

Malick Sidibé débute sa carrière de manière traditionnelle en Afrique, à savoir comme assistant d’un photographe français installé à Bamako. A la fin des années 50, le marché de la photo-souvenir se développe et il va couvrir les multiples soirées organisées par la classe moyenne bamakoise. Peu après l’indépendance en 1960, il ouvre son propre studio : le "Studio Malick", et rencontre rapidement un grand succès.



Les jeunes maliens participent de l’émancipation politique et culturelle de leur pays. Le Mali, alors en plein essor, s’ouvre à la musique et à la mode occidentales. Malick Sidibé assiste à tous les événements organisés dans la capitale. Il sillonne mariages, baptêmes, bals populaires et surprises-parties. Le Mali se met en scène. Les participants tiennent à se montrer parés de leurs plus belles tenues. Dans un désir commun d’exhibition, ils demandent au photographe de tirer leurs portraits, d’immortaliser leurs pas de danse et de capturer des instantanés de la fête.

A son retour au studio, Malick développe les photographies de ses sorties nocturnes, puis colle les petits tirages sur des chemises cartonnées pastel. Une fois les références de la soirée annotées à la main, les chemises sont exposées en vitrine de son studio. Les joyeux noctambules passent ensuite dans la semaine pour s’admirer, faire leur choix et commander des photographies souvenirs.

Plus tard, c’est le portrait commercial en studio qui va constituer la majeure partie du travail de Malick Sidibé. Sa clientèle reste jeune, et vient en grande partie de Bagadadji, quartier populaire dans lequel est installé son studio. De nombreux clients passent au studio le soir avant de se rendre dans des clubs au centre ville. Cherchant leur place dans cette nouvelle société malienne, ils veulent, pour la postérité, s’afficher avec leur nouveau costume, leur montre ou leur moto dernier cri, etc. Ils se construisent par la photographie une autre image d’eux-mêmes, inspirée des posters et pochettes de chanteurs à la mode.

Les portraits de studio de Malick Sidibé gardent la spontanéité de ses reportages qui ont fait sa renommée dans toute la capitale. Ils sont très éloignés des portraits photographiques occidentaux très statiques de la même époque. Plutôt que de poser assis, ou de se faire représenter en buste, le modèle semble jouer un rôle, incarner un personnage. Une grande part de liberté semble lui avoir été accordée par le photographe. L’insolite surgit alors parfois de poses incongrues, de postures artificielles.

La lecture et l’interprétation de certaines images est parfois difficile. On ne connait aujourd’hui ni l’intention, ni les motivations toutes personnelles des protagonistes. Les légendes attribuées récemment par Malick Sidibé à ces images : "les faux fumeurs", "Avec mon soutien-gorge et mon slip", n’apportent aucun éclairage direct.

Les photographies de Malick Sidibé sont très populaires parce qu’elles évoquent la nostalgie d’un pays sortant du colonialisme, plein d’espoir. Mais aussi parce qu’elles dépassent cette dimension historique, pour devenir des moments de poésie pure. Ce qui nous fascine aujourd’hui dans ces images c’est la sensibilité et l’humour qui s’en dégage, la conscience du photographe que tout ceci n’est qu’un jeu.

L’exposition s’accompagne d’un livre "Malick Sidibé, Chemises", publié aux éditions Steidl en 2008.


Mort du Malien Malick Sidibé, l'un des grands photographes africains
Par Culturebox (avec AFP)
Mis à jour le 16/04/2016 à 12H17, publié le 15/04/2016 à 14H43
Le photographe malien Malick Sidibé.

Le photographe malien Malick Sidibé, lauréat de plusieurs prix internationaux et considéré comme un des pionniers africains de son art, est décédé à Bamako à l'âge de 80 ans. Il s'était fait connaître par ses portraits sensibles de la vie quotidienne de son pays. Son oeuvre a été récompensée par le Lion d'Or à la Biennale de Venise et le prix Hasselblad.
Malick Sidibé "luttait contre la maladie" qui l'a emporté jeudi soir, a indiqué à l'AFP son neveu Oumar Sidibé, sans autre précision. "C'est une grande perte pour le Mali. Il faisait partie de notre patrimoine culturel. C'est un deuil qui nous frappe", a déclaré à l'AFP la ministre malienne de la Culture N'Diaye Ramatoulaye Diallo, qualifiant le photographe de "grand homme de talent". "En collaboration avec la famille, nous organiserons les funérailles. Le président de la République, le Premier ministre, le gouvernement, tout le Mali est véritablement en deuil", a-t-elle ajouté.
L'un des plus grands portraitistes
"Combat des amis avec pierres" de Malick Sidibé (1976)


Malick Sidibé est un des photographes maliens les plus connus à l'étranger, avec Seydou Keïta, considéré comme un des plus grands portraitistes de la seconde moitié du XXe siècle, premier artiste africain exposé seul au Grand Palais, à Paris, pour une rétrospective jusqu'en juillet.

"Malick  Sidibé  est un grand. Il a documenté la vie bamakoise, avec des  photos qui ont une valeur incontournable", a rappelé Samuel Sidibé, directeur du musée national de Bamako et délégué général de la Biennale africaine de la  photographie, où l'artiste avait été mis en l'honneur dès la première édition de l'événement, en 1994."

Il aidait les gens de sa communauté, il était très sociable. Nous perdons vraiment une boussole", a ajouté Samuel Sidibé."
"Nuit de Noël" de Malick Sidibé (1963)



"C'est le doyen Sidibé qui m'a acheté mon premier appareil photo. Il m'a beaucoup aidé", a raconté à l'AFP Boubacar Diallo, photographe à Bamako. "Avec la mort du doyen, le monde de la photo a perdu un baobab."

"Témoin de l'effervescence de l'indépendance de son pays, parmi les jeunes gens épris de musique, Malick Sidibé a photographié les fêtes et les joies à  Bamako", a souligné la ministre française de la Culture Audrey Azoulay.

L’œuvre de Malick Sidibé avait été récompensée par le Lion d'Or à la Biennale de Venise, les prix Hasselblad (Suède) et de l'ICP (Centre International de la Photographie, New York), entre autres.
"Yokoro" de Malick Sidibé (1970)



Né en 1936, Sidibé fréquente au cours de ces années 1960 tous les clubs et les soirées de danse. Il accompagne les jeunes le week-end au bord du fleuve Niger. "De ses photos se dégage une insouciance et une spontanéité, une ambiance de fête, de jeux, de rire… de vie", explique André Magnin, son agent parisien. Et de poursuivre : "Les jeunes découvrent les danses venues d’Europe et de Cuba, s’habillent à la mode occidentale et rivalisent d’élégance. Ses images pleines de vérité, instantanés du quotidien, du familial, des loisirs, mettent en évidence une grande complicité entre le photographe et ses sujets qui achèteront ensuite ces photos souvenirs."

Pour Olivier Sultan, fondateur du musée des Arts derniers, "le grand Malick Sidibé  a refermé sa  boîte noire". "Un angle, le choix d'une position, un clin d'oeil complice, le sourire  aussi, et, en une seconde, le portrait d'une vie était dans la boîte", résume Olivier Sultan sur Facebook. "Tous avaient leur place dans son Studio, du musicien au paysan, des soeurs jumelles aux 'apprentis fumeurs', venus de loin pour se faire tirer le portrait  avec leur première cigarette, étonnés de leur propre audace", poursuit-il.

A travers les photos prises dans son studio (Studio Malick) au cours des années 1950 et 1960, il a livré un travail remarquable sur "une période importante de l'histoire africaine, qui fut une étape d'émancipation, de bouleversements culturels, de fierté et d'espoir pour l'avenir", avait souligné le jury PhotoEspaña en lui attribuant son prix en 2009. "Tu n'imagines pas pouvoir parvenir jusque-là quand tu viens d'un petit village et sans être jamais allé à l'école", avait réagi à Madrid Malick Sidibé à l'annonce de ce prix.

"Il reste un modèle pour nous. C'était un homme pieux, qui est resté malgré son succès très modeste", a déclaré son neveu à l'AFP.




Malick Sidibé was a photographer known for his black-and-white images chronicling the exuberant lives and culture, often of youth, in his native Bamako, Mali in the 1950s, ‘60s, and ‘70s. Sidibé’s work documents a transitional moment as Mali gained its independence and transformed from a French colony steeped in tradition to a more modern independent country looking toward the West. He captured candid images in the streets, nightclubs, and sporting events and ran a formal portrait studio.

In a 2010 interview with John Henley in The Guardian Sidibé explained, “To be a good photographer you need to have a talent to observe, and to know what you want. You have to choose the shapes and the movements that please you, that look beautiful. Equally, you need to be friendly, sympathique. It's very important to be able to put people at their ease. It's a world, someone's face. When I capture it, I see the future of the world. I believe with my heart and soul in the power of the image, but you also have to be sociable. I'm lucky. It's in my nature."

Sidibé was born in Mali in 1936, where he was based.  His work has been exhibited extensively. In 2012 the DePaul University Art Museum, Chicago, organized an exhibition titled Studio Malick in collaboration with Gwinzegal/diChroma Photography that traveled to Cornell Fine Arts Museum at Rollins College, Florida, and to the Frances Lehman Loeb Art Center at Vassar College in Spring 2014. In 2008, a solo exhibition was organized by Fotografiemuseum (FOAM), Amsterdam, the Netherlands. It traveled to Musée Nicéphore Niépce, Chalon-sur Saône. Both solo exhibitions were accompanied by catalogues. In 2008 his work was also shown at the University Art Gallery at the University of San Diego, California,

Sidibé has work in numerous public and private collections including the Museum of Modern Art, New York, the Metropolitan Museum of Art, New York, the Getty Museum, California, the Brooklyn Museum, New York, the San Francisco Museum of Modern Art, California, the Baltimore Museum of Art, Maryland, the Birmingham Museum of Art, Alabama, the Philadelphia Museum of Art, Pennsylvania, and the Rhode Island School of Design Museum. He was awarded the International Center of Photography Infinity Award for Lifetime Achievement (2008), the Golden Lion for Lifetime Achievement Award by the Board of La Biennale di Venezia (2007) when he was included in Think with the Senses Feel with the Mind, curated by Robert Storr at the 52nd Annual Venice Biennale, and the Hasselblad Award (2003).

Jack Shainman Gallery has represented Sidibé since 2002. Solo exhibitions at the gallery include Malick Sidibé (2016), Malick Sidibé (2011), Malick Sidibé: Photographs: 1960-2004 (2005), Studio Malick (2003) and Mali (2002).



Photographie Mali
Mali: la 10e Biennale africaine de la photographie s'ouvre à Bamako
Moussa Kalapo, «La métaphore du temps», 2015, photographie exposée lors de la 10e Biennale africaine de la photographie à Bamako.


Par Siegfried Forster Publié le 31-10-2015 Modifié le 04-11-2015 à 10:10

Bannir la guerre, saisir le temps et créer l’image de l’Afrique grâce à la photographie, voici la mission que s’est donnée la 10e Biennale africaine de la photographie qui ouvre ce samedi 31 octobre ses portes pendant deux mois. Sous le thème de « Telling Time » (Conter le temps), les Rencontres de Bamako ont invité cette année 37 photographes et vidéastes de 19 pays africains et de la diaspora en sélection officielle pour le Grand Prix de Bamako. Entretien avec la directrice artistique nigériane Bisi Silva.

RFI : Après les Rencontres de Bamako annulées en 2013 à cause de la guerre au Mali, est-ce que les conditions de sécurité sont-elles aujourd’hui réunies pour qu’on puisse inaugurer en toute liberté, et en toute liberté artistique, la 10e Biennale de Bamako ?

Bisi Silva : Oui, il y a une liberté totale. Pour que le Mali puisse récupérer après cette guerre, cela passe aussi par le fait de vivre une vie « normale ». La culture est donc importante. Cela permet un retour à une stabilité pour le pays. La Biennale de Bamako n’est pas seulement un des plus importants événements au Mali, mais aussi pour la photographie sur le continent africain. Quand le gouvernement malien reconnait que cet événement doit avoir lieu, c’est aussi une manière de revenir dans la communauté internationale et de signaler au monde entier que le Mali est à nouveau prêt pour les affaires.

Telling Time, qu’est-ce que ce thème choisi révèle sur la direction et le caractère de la Biennale 2015 ?

Ce thème a plusieurs facettes : d’abord, on souhaite exprimer notre gratitude et montrer notre respect envers la riche tradition orale du Mali, aux griots et leur manière de raconter les histoires et l’Histoire. Avec Telling Time, nous allons aussi regarder le présent, examiner ce qui s’est passé au Mali et les effets provoqués afin de se régénérer et guérir, de renouer avec la région et le monde. Mais nous allons aussi parler du présent après la révolution au Burkina Faso, le Printemps arabe… Nous allons ensuite regarder vers l’avenir. Quelles sont nos possibilités ? De quelles alternatives disposons-nous : être, agir et raconter ce monde ? Pour cela nous invitons des artistes à présenter leurs œuvres, des photographies, des vidéos, des documentaires, des reportages, des concepts artistiques, pour savoir quel usage ils font du passé pour inventer le futur.

L’Algérienne Sihem Salhi raconte son rapport à la religion avec Le Temps de mes prières (2015). Hippolyte Sama du Burkina Faso investit l’engagement politique en montrant un manifestant devant l’Assemblée nationale lors de l'insurrection populaire en 2014. Jean Euloge Samba du Congo-Brazzaville nous montre un jeune homme devant un immeuble détruit dans Samba, le temps et l’imprudence (2012). La politique, la religion, la destruction…, tout passe à la Biennale ?

Oui, parce qu’il est vraiment très intéressant de voir comment toutes ces différentes choses convergent. Quand l’artiste algérienne Sihem Salhi fait sa prière, elle montre que c’est un moment de méditation où elle se reconnecte avec elle-même. Elle expose à la Biennale plus de 40 photographies qui montrent les différents mouvements qui se produisent quand elle prie. C’est un moment où la religion et la spiritualité permettent de s’élever. Et nous montrons tout cela à un moment où il y a beaucoup de choses diaboliques qui se passent dans le monde entier.

Vous avez choisi 39 photographes et vidéastes contemporains issus de 19 pays africains, mais il y a aussi des artistes à qui vous avez accolé deux nationalités comme Mounir Fatmi (Maroc-France) ou Ismaïl Bahri (Tunisie-France). Aujourd’hui, qu’est-ce que cela veut dire « artiste africain » ?
La Nigériane Bisi Silva, directrice artistique de la 10e Biennale africaine de la photographie de Bamako. © DR

Être un artiste africain ? Je ne sais pas ce que cela veut dire aujourd’hui. Pour moi, tous les artistes sont des artistes, indépendant du fait qu'il soit né au Burkina Faso, éduqué en France ou qu’il vive à New York. Nous sommes tous des citoyens du monde du XXIe siècle. À Bamako, on parle de l’Afrique et de la diaspora qui est immense, parce qu’elle inclut le Brésil, les États-Unis, les pays caribéens… Vouloir limiter la notion d’« Afrique » à une région géographique spécifique n’est pas acceptable de nos jours. Même si vous êtes d’origine africaine, mais né en deuxième ou troisième génération hors Afrique, par exemple en Australie, vous pouvez exposer ici à la Biennale africaine de la photographie. Et vous n’êtes pas obligé d’être noir, il y a aussi des Blancs sud-africains d’origine européenne, des photographes namibiens d’origine allemande. Afrique signifie la diversité.

Partout en Afrique, il y a des initiatives photographiques. Vous avez créé le Center for Contemporary Art à Lagos. En Afrique du Sud, il y a beaucoup de galeries. Où se trouve aujourd’hui la capitale de la photographie africaine ?

Où était-elle avant ? [Rires]

Certains disent à Bamako...

Oui, il y a la Biennale à Bamako et il y a beaucoup de photographes au Mali, mais nous devons interroger cette notion de capitale de la photographie africaine. Il y a beaucoup de photographes dans d’autres pays, des pays où l’on pratique la photographie depuis le milieu du 19e siècle. Alors pourquoi on nomme une ville capitale de la photographie ? Dans d’autres villes du continent africain, comme Lagos, Addis-Abeba, Lubumbashi, il y a aussi des festivals de photographies. Si vous voulez, se sont toutes des capitales de la photographie.

Vous êtes aussi le commissaire de l’exposition thématique To the Future and Back (Au futur et retour) avec des artistes du Bénin, du Canada, de Kenya. Comment imaginez-vous le futur de la Biennale de Bamako en dix ou vingt ans ?

Le défi pour cette dixième Biennale était pour moi de transformer un événement international en un événement plus local. Je voulais m’engager plus auprès du public local, des photographes locaux, parce que ce sont eux qui accueillent vraiment cette Biennale. Je souhaite plus de discussions, plus d’échanges, que les gens sur place participent et s’approprient cette Biennale. C’est le plus grand défi pour toutes les Biennales dans le monde entier. Alors comment devenir plus local, mais en gardant son rayonnement international ? Cette Biennale de Bamako, comment peut-elle devenir un événement local avec un rayonnement international ? 

Découvrez chaque jour un nouveau photographe sélectionné à la 10e Biennale africaine de la photographie de Bamako (Carte interactive : Charlotte Herzog)

► Lire aussi : Grand prix de Bamako: le lauréat nigérian Uche Okpa-Iroha recadre l’identité africaine
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► Les Rencontres de Bamako, 10e Biennale africaine de la photographie, du 31 octobre au 31 décembre 2015.

 


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