SOS MEDITERRANEE


    



    

Chers amis,

L’Aquarius est reparti aujourd'hui vers les eaux internationales au large de la Libye pour poursuivre sa mission de sauvetage en mer parce qu’il en a le droit et le devoir. 


 Depuis le début de l’année, au moins 1100 personnes sont mortes noyées en Méditerranée centrale, dont 2/3 en juin alors que les navires humanitaires étaient empêchés d’agir dans les eaux internationales au large de la Libye.

L’Aquarius est désormais l’un des deux seuls navires actifs dédiés aux sauvetages en Méditerranée centrale.

Face à la complexité des opérations en mer et aux risques encourus par les personnes en détresse ces dernières semaines, l’Aquarius s’engage à rendre public, dans la plus grande transparence, tout ce dont il sera témoin. Il s’engage également à dénoncer tout ce qui irait à l’encontre des règles du sauvetage en mer définies depuis plusieurs décennies par les conventions maritimes internationales.

Cette mission nous la partageons avec vous, citoyens européens, dont le soutien et la vigilance sont indispensables pour continuer à sauver des vies en mer. Ainsi vous pourrez consulter un journal de bord en ligne entièrement accessible au public - https://onboard-aquarius.org/ qui documente l’ensemble des activités de l’Aquarius.

Au cours de notre escale à Marseille, nous avons également effectué des changements matériels pour répondre à un contexte de plus en plus incertain. Dans un souci constant de renforcer l’efficacité de nos opérations, l’Aquarius a été équipé d’un nouveau canot de sauvetage plus rapide et d’une plus grande capacité d’accueil. L’autonomie alimentaire à bord a été renforcée afin de pouvoir faire face à une éventuelle attente prolongée en mer. Enfin, une chambre réfrigérée a été installée pour respecter la dignité des personnes décédées.

Malgré les difficultés, nous repartons plus déterminés que jamais à poursuivre notre mission de sauvetage en mer, et à être les yeux et les oreilles des citoyens européens qui, comme vous, considèrent que secourir ceux qui sont en danger prévaut sur toute autre considération.

Plus que jamais, nous avons besoin de vous pour continuer.

Merci pour votre engagement à nos côtés.



 

L'OEIL DU PHOTOGRAPHE] : Guglielmo Mangiapane"Il est 21h43. Au loin, j’entends des chants, le chœur semble s’élever depuis la poupe de l’Aquarius. J’attrape mon appareil photo et je cours sur le pont. Ils sont là, réunis en cercle, à chanter, prier, célébrer ensemble. Nous les avons secourus à peine quelques heures plus tôt. « Nous célébrons la vie » me disent-ils. « Nous remercions Dieu d’être encore en vie et nous le remercions de nous avoir envoyé l’Aquarius pour nous sauver alors que nous croyions que tout était fini… nos prières sont aussi pour nos frères restés en Libye ».

Après avoir pris une série de photos, je finis par poser mon appareil et je m’assois à leurs côtés. Parfois la photographie devient secondaire. Je les regarde chanter, danser, prier, et alors je réalise que bien que nous leur ayons sauvé la vie, ce sont eux qui nous font un don encore plus grand. A cet instant précis, les naufragés nous enseignent plusieurs valeurs fondamentales. Des valeurs qui trouvent de plus en plus rarement leur place dans nos vies privilégiées, distraites et anesthésiées par la routine quotidienne.

Ce soir-là, à la poupe de l’Aquarius, ces hommes et ces femmes nous enseignent l’importance de lutter et de s’accrocher à la vie, à l’espérance et à la détermination dans la recherche d’un avenir meilleur. Ils nous montrent comment communiquer sa joie et manifester sa gratitude de manière libre et inconditionnée, l’amour et la compassion envers ceux qui se trouvent dans une situation pire que la nôtre : « nos frères » – c’est ainsi qu’ils les appellent – qui sont encore emprisonnés dans les centres de détention libyens. Dans ces lieux qui n’ont rien d’humain, dans ces lieux qui sont plus proches de l’enfer que de la terre."



Guglielmo Mangiapane est photographe à bord de l’Aquarius. De son passage à bord, il a choisi de nous partager cette photo.
Migrants on a rubber boat are rescued by the SOS Mediterranee organisation and Doctors without borders during a search and rescue operation in the Mediterranean Sea, off the Libyan Coast, May 31, 2018.

Migrants on a rubber boat are rescued by the SOS Mediterranee organisation and Doctors without borders during a search and rescue operation in the Mediterranean Sea, off the Libyan Coast, May 31, 2018.
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« Je pense à vous tout le temps. Quand je serai grand, je voudrais travailler avec vous. » Clément, 10 ans. Voilà l’un des milliers de messages reçus ces dernières semaines, compilés par nos bénévoles et remis aux marins-sauveteurs. C’est une véritable vague de soutien qui a déferlé et qui va droit au cœur de toutes les équipes de SOS MEDITERRANEE alors que l’Aquarius est toujours amarré au port de Marseille.



Venus d’Europe ou de bien plus loin, par courrier, par mail ou par téléphone, enfants ou adultes, tous veulent témoigner de leur soutien, de leur émotion, de leur indignation et de leur volonté de maintenir l’Aquarius en Méditerranée centrale, l’axe migratoire le plus meurtrier au monde.



Rassemblés dans un livre aux couleurs du navire, les marins-sauveteurs ont pu découvrir les milliers de messages qui leur ont été adressés : on y voit de la colère, de l’inquiétude mais avant tout de l’humanité, de la fraternité envers ceux qui chaque jour sont contraints de prendre la mer au péril de leur vie.
















   

Cher(e) ami(e),



 Il y a quelques semaines, les équipes de SOS MEDITERRANEE ont porté secours à ce bébé, entassé avec des centaines de personnes sur une embarcation en bois qui dérivait depuis des heures en pleine mer.

Les beaux jours arrivent et, comme depuis plusieurs étés maintenant, les départs des côtes libyennes vont se multiplier.

A cette situation qui ne s'améliore pas s'ajoute la confusion actuelle dans la coordination des opérations en mer orchestrée par les autorités maritimes. La présence de l’Aquarius est vitale pour espérer sauver celles et ceux qui abandonnent tout pour fuir les sévices et la guerre.

Guidés par notre devoir d’humanité, nous continuerons de leurs tendre la main et, pour cela, nous avons besoin de votre soutien.

Plus de 90% de nos ressources sont privées. Engagez-vous, aidez-nous à les sauver !
   
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Pensez à partager votre engagement avec vos proches, aidez-nous
à rassembler une communauté citoyenne qui, comme vous, ne peut rester insensible devant cette tragédie.
Nous avons besoin du soutien de tous poursuivre notre mission vitale de sauvetage.

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Merci de votre engagement !

L'équipe de SOS MEDITERRANEE

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Edito

Chers amis,

L’Aquarius est désormais le seul navire actif de sauvetage en Méditerranée centrale.


Dimanche dernier, les autorités italiennes ont saisi le navire Open Arms de l’ONG espagnole Pro Activa, réduisant ainsi les ressources déjà insuffisantes de recherche et de sauvetage disponibles sur la route migratoire la plus meurtrière au monde.

Aujourd’hui, nous exprimons toute notre solidarité envers leurs équipes.

Tout l’hiver, Open Arms et l’Aquarius ont été les seuls navires d’ONG à mener des opérations en mer en continu, combinant leurs ressources à de nombreuses reprises afin de sauver des vies sous la coordination du IMRCC.*


Ces derniers évènements arrivent dans un contexte déjà complexe, où le professionnalisme, la sécurité et la sûreté sont d’une importance majeure. Ces derniers mois, l’Aquarius a été de plus en plus souvent témoin de l’interception d’embarcations en détresse par les garde-côtes libyens dans les eaux internationales. Ces opérations périlleuses, séparent parfois les familles et ramènent systématiquement les naufragés en Libye, vers « l’enfer » qu’ils tentent justement de fuir. Elles sont menées en contradiction avec le droit international maritime et humanitaire selon lequel les rescapés doivent être débarqués dans un « port sûr », où leurs droits seront respectés et leur protection assurée.

Vous l’aurez compris, ces évolutions sont très préoccupantes et auront pour seule conséquence la multiplication des morts dans cette zone. Nous ne le répèterons jamais assez : le dispositif de sauvetage actuel ne permet pas de répondre de manière adéquate à tous les signalements de détresse sur une zone de sauvetage aussi vaste. Il doit être renforcé.

Aujourd’hui, l’Aquarius fait face, seul, à l’une des crises humanitaires les plus tragiques aux portes de l’Europe. Plus que jamais nous avons besoin de vous pour sauver des vies et témoigner de ce qu’il se passe en Méditerranée.



Aidez-nous à maintenir l’Aquarius sur la zone de sauvetage !

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Merci pour votre engagement à nos côtés,
   
Sophie BEAU
Co-fondatrice et Directrice générale
SOS MEDITERRANEE France

Edito
En cette fin d’année 2017 le sort des personnes qui tentent la traversée de la mer Méditerranée est plus qu’incertain, alors que nous notons une augmentation du nombre d’enfants, souvent seuls, et de femmes enceintes parmi les rescapés accueillis à bord de l’Aquarius.

Ces femmes et ces enfants ont subi, comme leurs compagnons d’infortune, la torture, l’esclavage, le viol. Certaines jeunes femmes portent une vie qu’elles n’ont pas désirée. D’autres cherchent à protéger au-delà d’elles-mêmes de très jeunes enfants. Ces femmes courageuses qui ont bravé tant d’infortunes rêvent pour leur progéniture et pour elles d’un avenir fait d’autre chose que de morts et de douleurs. Malgré tout, elles gardent l’espoir…

Alors que le cap des 25 000 personnes secourues par les équipes de SOS MEDITERRANEE vient d’être franchi et qu’une nouvelle naissance s’annonce à bord, c’est aussi l’espoir de sauver toujours plus de vies qui anime nos équipes en cette fin d’année.

C’est toujours l’espoir de faire éclater au grand jour la vérité sur le drame vécu par les populations migrantes, de voir changer les regards et les politiques qui poussent, par exemple, deux jeunes cyclistes à pédaler furieusement sur la route des migrants et à soutenir l’action de SOS MEDITERRANEE.

A toutes celles et ceux qui partagent ce même espoir, nous lançons un vigoureux appel à rejoindre la mobilisation citoyenne qui entoure notre action et à nous soutenir cet hiver et au-delà, tant que notre action sera nécessaire.





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Aquarius

JOURNAL DE BORD

Chaque jour, un membre de SOS MEDITERRANEE vous donne sa vision des opérations de sauvetage et des événements depuis l’Aquarius. Retrouvez ses chroniques en son, images et vidéos.
le 11/12/2017
Le calvaire des mères de la Méditerranée

Ces derniers mois, la proportion de femmes et d’enfants parmi les naufragés secourus en mer par SOS MEDITERRANEE tend à augmenter, rendant d’autant plus criant le drame humain qu’endurent les migrants et les réfugiés de l’autre côté de la Méditerranée. La plupart des femmes accueillies à bord de l’Aquarius sont meurtries par des violences sexuelles répétées, la plupart des enfants sont nés ou ont grandi derrière les barreaux en Libye avant d’être poussés avec leur mère sur des embarcations de fortune en Méditerranée. Sans oublier les femmes enceintes.



Accouchement en cours sur l’Aquarius



A l’heure où nous écrivons ces lignes, l’Aquarius navigue vers la Sicile avec à son bord 450 personnes originaires d’une vingtaine de pays différents d’Afrique de l’Ouest (Sénégal, Côte d’Ivoire, Guinée Conakry, Mali...), d’Afrique du Nord mais aussi d’Erythrée, de Syrie, de Libye, de Palestine, du Pakistan...

Parmi eux, 101 mineurs, dont 60 non accompagnés et 78 femmes, dont six sont enceintes. L’une d’elles a même commencé le travail et a été prise en charge par l’équipe médicale de Médecins Sans Frontières (MSF), partenaire médical de SOS MEDITERRANEE, dès son transbordement. Une date symbolique pour l’Aquarius, car aujourd’hui, 11 décembre, correspond justement à la date anniversaire de la naissance de Favour, qui voyait le jour sur l’Aquarius un an plus tôt, dans des conditions tout aussi difficiles.

Tous sont rescapés d’un probable naufrage et des exactions dans les camps de détention en Libye. Une jeune Guinéenne secourue samedi a ainsi raconté aux volontaires de SOS MEDITERRANEE comment, dans un centre de détention, elle a eu la lourde tâche d’appeler la famille d’une de ses codétenues pour lui annoncer une terrible nouvelle. « Le jour de la visite d'officiels guinéens dans la prison, mon amie a eu peur que ce soit un mensonge et d’être kidnappée et torturée, alors nous nous sommes cachées. Quelques jours plus tard, elle a été violée et frappée par nos tortionnaires libyens et elle est morte ».

« Allez mourir en Méditerranée »

Le 25 novembre dernier, l’Aquarius secourait un canot en bois où s’entassaient 421 personnes dont 40% étaient des femmes. Deux jours plus tôt, elles étaient 57 sur un total de 171 passagers à bord d’un canot pneumatique.

 « Ils nous ont dit : « allez mourir en Méditerranée » avant de nous pousser à bord du canot ». Cette phrase prononcée par une des femmes secourues en mer résonnait encore dans la tête des sauveteurs, des équipes médicales, de l’équipage de marins mais aussi des journalistes qui revenaient, éprouvés, de la trentième campagne de sauvetage de l’Aquarius en Méditerranée.

Sur le quai du port de Catane, en cette fin novembre ils regardaient, le cœur serré, les naufragés descendre un à un de la passerelle. Les femmes enceintes et familles avec enfants d’abord, puis les mineurs non accompagnés, puis les hommes. De tous ces visages, ils savaient que certains resteraient figés à jamais dans leur mémoire.

« Le lendemain du sauvetage du canot en bois, un jeune érythréen qui nous avait aidés comme interprète auprès des autres passagers qui ne parlaient que le tigrinien, m’a tiré par le bras et pris à part », racontait l’un des journalistes qui se trouvait à bord pendant cette semaine dramatique en Méditerranée.  « Il m’a emmené à tribord, jusqu’au banc en bois où nous nous asseyions encore la veille pour regarder le coucher de soleil. Recroquevillée dans sa couverture, la tête couverte d’un voile, une jeune femme visiblement angoissée l’attendait. « C’est ma femme, elle voudrait savoir si elle est enceinte » m’a dit le jeune homme. Je les ai immédiatement accompagnés à la clinique pour qu’ils puissent rencontrer la sage-femme » poursuivait le reporter d’un ton grave.

Ces enfants nés du viol


En sortant de la consultation, la jeune femme a fondu en larmes. Depuis des mois elle voyait son ventre gonfler, persuadée qu’il s’agissait d’une maladie, d’un « abcès » ou d’une infection due à la malnutrition, à l’eau non potable qu’elle n’avait eu d’autre choix que de boire pour survivre dans le désert, aux coups reçus par des passeurs ou au manque d’hygiène dans les centres de détention en Libye où il n’y avait ni sanitaires, ni visites médicales. Mais non, ce ventre enflé était le stigmate de la pire violence que cette jeune femme ait subie au cours de ce voyage : violée à répétition par des soldats au Soudan devant les yeux de son mari que les gardes venaient d’enchaîner à un parpaing en plein soleil.

« Malgré la souffrance que leur procurait la confirmation de cette grossesse, le jeune couple a eu le courage de nous raconter ce voyage atroce. Ils voulaient que le monde entier sache ce qu’endurent les réfugiés, et tout particulièrement les femmes de l’autre côté de la Méditerranée, pour faire en sorte que cela n’arrive à personne d’autre » poursuivait le journaliste. « Quelques minutes plus tôt une autre rescapée m’avait confié que toutes les femmes du groupe secouru la veille avaient été violées au moins une fois avant la traversée. Recueillir le témoignage de ce couple a été une prise de conscience brutale que tout cela était bien réel ».

Les équipes médicales à bord de l’Aquarius estiment qu’environ 8% des femmes retrouvées en mer sont enceintes. Même si beaucoup refusent de l’admettre, car ces grossesses sont souvent consécutives à des violences sexuelles répétées pendant la période d’incarcération en Libye et parfois avant même de quitter leur pays d’origine.

Les témoignages de ces femmes sont si terribles que les retranscrire est une épreuve en soi. « Une des femmes m’a expliqué qu’elle avait été pénétrée avec un canon de kalashnikov, à plusieurs reprises. Comment est-ce qu’un être humain peut imaginer et infliger de telles tortures à un autre être humain ? » confiait, hébétée, en début d’année, une sage-femme de l’Aquarius. « J’ai entendu certains récits similaires des dizaines et des dizaines de fois, mais je ne peux pas m’y habituer. Certaines des femmes ont été tellement malmenées, surtout les mineures, qu’elles ne font plus la différence entre une relation sexuelle consentie et un viol » poursuivait-elle.

Une jeune Nigériane de 24 ans lui confiait ainsi comment, un soir, elle avait dû fuir son village « à cause de Boko Haram ». « Cette nuit-là, j’ai perdu la trace de mes sœurs et un homme dans la rue m’a dit qu’il pouvait m’aider. Il m’a emmenée dans une maison où il y avait beaucoup d’Arabes et j’ai été violée. J’étais vierge. Je ne me rappelle pas de ce qu’il s’est passé après, mais quand je me suis réveillée, j’étais dans une voiture avec d’autres femmes et elles m’ont dit qu’on allait en Libye. J’ai été enfermée dans une prison et la seule échappatoire c’était le bateau pour l’Italie » lui racontait cette jeune femme qui venait de découvrir qu’elle était enceinte de 15 semaines. « Elle m’implorait : ‘Aidez-moi, je ne veux pas de cet enfant !’ ». Je me demande ce que toutes ces femmes sont devenues après le débarquement, j’espère qu’elles ont été prises en charge et protégées par les autorités européennes » s’inquiétait la sage-femme de Médecins Sans Frontière avant de quitter Catane pour repartir en mission à l’autre bout du monde.

 « Mon bébé est né dans le désert »

A bord de l’Aquarius « la prise de conscience est brutale ». Les femmes secourues en mer, les mêmes qui exultent à la vue des premières lumières de la côte italienne, qui regardent l’horizon à travers les hublots avec un regard rempli d’espoir, ces femmes portent en elles des blessures profondes mais invisibles.  Les enfants qui se ruent sur les jouets et les crayons que leur tendent les volontaires, qui demandent un deuxième gobelet de porridge, qui font rire tout l’équipage épuisé par des opérations délicates, ces enfants sont pour la plupart nés dans le désert ou dans les centres de détention en Libye.

En cette fin novembre, les sauveteurs de SOS MEDITERRANEE ont retrouvé un bébé âgé de tout juste trois jours sur l’un des canots perdus au large de la Libye. Ils ont retrouvé aussi le corps d’une femme qui avait accouché quelques jours plus tôt d’un enfant mort-né sur une plage. Ils ont écouté enfin une des rescapées raconter comment une femme était morte en prison en Libye après avoir donné naissance à un bébé.

« Dans la prison, une femme est morte après avoir accouché, nous avions coupé le cordon ombilical avec du fil, parce qu’il n’y avait rien, pas de médecins, pas de soins. On ne se lavait pas. On nous mettait de la drogue dans la nourriture pour nous faire dormir, l’eau n’était pas potable » a raconté cette jeune maman camerounaise, en berçant un bébé. « Mon enfant est né dans le désert du Niger. En Libye nous avons été en prison pendant 5 mois à Sabratha, avec le bébé. Je continue de l’allaiter pour le protéger. Il a un an et demi, il fait plus grand que son âge, c’est à cause de tout ce qu’il a vu » poursuivait-elle en essayant de calmer le bébé en pleurs.

« Quand il ne pleure pas, tout ce qu’il dit c’est « pan pan pan », c’est à cause de ce qu’il entendait en Libye ».

A la veille des célébrations de Noël, le calvaire de ces mères, de ces femmes violées et persécutées, de ces enfants poussés vers la mort en Méditerranée dans les bras de leurs parents prend une dimension encore plus intolérable.

En 22 mois de mission, SOS MEDITERRANEE a secouru plus de 25 000 personnes en mer, dont 16% de femmes et près de 34% de mineurs.

Face à une situation d’urgence persistante et au manque de réaction des responsables européens devant la remise en cause de valeurs humaines fondamentales aux portes de l'Europe, l’Aquarius s’apprête à passer un nouveau Noël en Méditerranée centrale pour secourir ceux qui cherchent à fuir l'enfer, pour les protéger et pour continuer à témoigner de la réalité vécue par ces hommes, femmes et enfants en quête de protection.



Photo : Archives Anthony Jean / SOS MEDITERRANEE


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     www.sosmediterranee.fr  -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
 Interceptions des garde-côtes libyens : retour vers l’enfer pour les rescapés !

Dans les eaux internationales, les équipes de l’Aquarius ont assisté à plusieurs interceptions d’embarcations par les garde-côtes libyens. Depuis les accords Italie/Libye, soutenus par l’Union Européenne, les garde-côtes libyens sont mandatés pour ramener les rescapés en Libye, où ces derniers sont victimes des pires exactions. Pourquoi les renvoyer là-bas quand on sait ce qui les attend ?
      


De Marseille à Athènes à vélo pour SOS MEDITERRANEE

Deux jeunes bretons à l’enthousiasme contagieux et à l’énergie débordante, passionnés de sport et de vélo. Un projet un peu fou pour venir en aide aux personnes migrantes et réfugiées, une page Facebook aux vidéos irrésistibles. Voici l’histoire d’Adrien et Pierre, à l’origine d’une belle initiative de soutien à SOS MEDITERRANEE. Découvrez leurs aventures à travers l’Europe.
  

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 Portrait
    Vidéo de Madeleine Habib

« Lundi, je vais appeler mon papa »

En 2017, 1/3 des rescapés sont des mineurs et plus de 80% d’entre eux voyagent seuls. De la traversée du désert, à celle de la Méditerranée, en passant par la Libye, découvrez le parcours d’Oumar, un jeune ivoirien, secouru par les équipes de SOS MEDITERRANEE. Il nous livre ses peurs, mais aussi ses désirs d’avenir : étudier et devenir ingénieur en génie civil.

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Portrait
    Vidéo de Madeleine Habib        


« On a sauvé 23 000 personnes, on a 23 000 histoires. ».
Albert Oziouls Toulouse, réalisateur de Kombini a passé 15 jours à bord de l’Aquarius à la rencontre des équipes et des rescapés. Découvrez Boza, son documentaire exclusif. Déjà 1 million de vues !

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Soirée SOS MEDITERRANEE à l’Institut du Monde Arabe le mardi 19 décembre
Aux côtés des équipes de l’association, les écrivains Daniel Pennac et Laurent Gaudé uniront leur voix à celles du politologue Bertrand Badie, du journaliste Raphaël Krafft, de la chanteuse Emily Loizeau et de bien d’autres invités pour rappeler l’urgence d’agir face au drame des naufrages en Méditerranée. Réservation obligatoire (places limitées).


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 Novembre 2017  

« La traite négrière existe en Libye. Tout le monde est armé, même les enfants. Ils prennent les femmes, les enferment, les torturent, ils te fouillent et te dépouillent. Les hommes et les enfants étaient sodomisés. Ils coupaient les doigts des filles en les coinçant dans la porte. […] Les passeurs nous ont poussés en mer en nous disant « Allez mourir en Méditerranée ». » témoignaient des femmes camerounaises recueillies à bord de l’Aquarius fin novembre.

Sur les 808 personnes secourues par les sauveteurs de SOS MEDITERRANEE cette semaine-là, le tiers était des femmes.
Premières victimes de l’enfer libyen, ces femmes, souvent mères, ont tout fait pour survivre et protéger leurs enfants malgré les épreuves. Une fois à bord de l’Aquarius, la pression retombe et se confier devient parfois une nécessité, comme un besoin vital de se délester de toutes les atrocités dont elles ont été victimes ou témoins. Un premier pas vers leur reconstruction.

Depuis 22 mois, SOS MEDITERRANEE relaie sans relâche la parole de ces femmes et de tous ceux qui fuient la Libye pour sauver leur vie.

En cette fin d’année, nous poursuivons notre mission, contre vents et marées, portés par le souffle de la mobilisation de tous les citoyens déterminés à savoir, à agir et à ne pas renoncer aux valeurs fondamentales d’humanité et de solidarité.

Ce bateau est le vôtre, soutenez SOS MEDITERRANEE !
   
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L'équipe SOS MEDITERRANEE 
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 mardi 1er août 2017,
lors de multiples opérations sous instruction du Centre de Coordination des Sauvetages de Rome, les équipes de sauveteurs de SOS MEDITERRANEE ont découvert les corps de huit personnes, vraisemblablement mortes d’asphyxie. Elles se trouvaient parmi 119 hommes, femmes et enfants à bord d’un canot pneumatique dans les eaux internationales à l’Est de Tripoli. Parmi ces rescapés, une fillette de trois ans, en état de choc, venait de perdre sa mère qui figurait parmi les victimes.

Dès le lendemain, les équipes de l’Aquarius portaient à nouveau secours à 270 personnes en détresse, essentiellement originaires d’Erythrée, lors de plusieurs opérations en mer.



Face à ce drame humain, SOS MEDITERRANEE poursuit sa mobilisation. Engagez-vous : aidez-nous à sauver des vies !


    
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À très bientôt,



L'équipe de SOS MEDITERRANEE










SOLIDARITE
Premier rapport d’activité pour SOS MEDITERRANEE France

Après 72 opérations en mer et 11 261 personnes secourues en 2016, SOS MEDITERRANEE publie le rapport d’activité de son premier exercice depuis sa création en juin 2015.


Edito

Chers amis,

SOS MEDITERRANEE publie son premier rapport d’activité dont le résumé est disponible ici.

L’occasion pour nous de revenir sur 17 mois d’opérations en mer, de mobilisation citoyenne à terre, ainsi que de vous présenter nos perspectives pour l’année 2017.

Que de chemin parcouru, grâce à vous, donateurs, grâce à toutes celles et ceux qui bénévoles ou membres de l’équipe s’investissent sans compter pour secourir ceux qui se noient en Méditerranée et sensibiliser nos concitoyens!

Depuis le départ de l’Aquarius du port de Marseille le 26 février 2016, ce sont 21 792 hommes, femmes et enfants qui ont été secourus par nos équipes lors de 127 opérations de sauvetage au large des côtes libyennes. Cinq bébés sont même venus au monde à bord de notre navire et parfois dans des conditions extrêmes. C’est le cas de Christ, né le 11 juillet dernier. L’enfant était encore relié à sa mère par le cordon ombilical lorsqu’il a été secouru et transporté à bord de l’Aquarius.

L’année 2017 ne sera pas moins intense que 2016. A la fin juillet, SOS MEDITERRANEE a déjà secouru plus de 10 000 personnes, soit presque autant que sur toute l’année 2016 où 11 260 personnes ont été sauvées de la noyade par nos équipes.

C’est pourquoi nous avons besoin de vous et comptons sur votre soutien. Grâce à vos dons, nous poursuivrons notre mission urgente et vitale de sauvetage.











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