ROBERT MAPPLETHORPE


Robert Mapplethorpe
XYZ curated by Peter Marino
Paris Marais
jusqu'au 5 mars 2016

LE CLUB RECOMMANDE

Robert Mapplethorpe est né en 1946 à Floral Park (NY) et décédé en 1989.
Mapplethorpe prend ses premières photographies avec un Polaroid. Ses premiers polaroïds sont essentiellement des autoportraits et des portraits de son amie proche, la chanteuse, artiste et poète Patti Smith. Ces premiers travaux photographiques ont généralement montré en séries et présentées dans des cadres pour « finir » la photographie. Il acquiert ensuite un vrai boîtier et photographie son cercle d'amis et de connaissances. Il s'agit notamment d’artistes, compositeurs, mondains, stars du cinéma porno et des membres de l'underground SM. Certaines de ces photographies sont considérées comme choquantes pour leur contenu, mais extrêment raffinées dans leur maîtrise technique. Au cours du début des années 1980 il réalise des images très classiques, des nus sculpturaux masculins et féminins, des natures mortes de fleurs, des portraits officiels d'artistes et de célébrités.Sulfureux



A TRAVERS LA PRESSE 

Sulfureux Robert Mapplethorpe à la galerie Thaddaeus Ropac
Artiste immanquable de la scène photographique américaine, Robert Mapplethorpe a prouvé pendant sa courte, mais prolifique carrière, qu’il maîtrisait à la perfection le noir et blanc. Sa gestion de la lumière au cordeau, comme ciselée, sublime ses portraits, ses natures mortes et ses nus masculins. La galerie Thaddaeus Ropac dédie un accrochage à l’étape la plus sulfureuse de sa carrière : celle dédiée à l’érotisme et à l’homosexualité.










Aujourd’hui reconnu comme un des plus grands maîtres de la photographie d’art, Robert Mapplethorpe a su laisser une empreinte durable dans le monde de l’image argentique, alors qu’il pratiqua cet art pendant un peu moins de dix-neuf ans. Doté d’un œil aiguisé, d’un sens critique très aigu et d’une sensibilité aux jeux d’ombre et de lumière, le photographe ne tarda pas à affirmer son style, unanimement salué de nos jours.
S’illustrant dans la nature morte et dans le portrait (avec sa modèle de prédilection Patti Smith), l’américain traîne cependant encore une réputation qui sent le souffre, en particulier lorsqu’on évoque son milieu de carrière. C’est en effet au cours de cette période qu’il centre son travail sur l’esthétique gay, les nus masculins, voire parfois l’univers obscur des pratiques sadomasochistes.
À noter que le curateur de l’exposition n’est autre que l’architecte d’intérieur et designer Peter Marino. Célèbre pour ses conceptions de boutiques de luxe autant que pour son look… atypique, Marino est à la tête de son cabinet d’architecture depuis 1978 et jouit d’une reconnaissance internationale depuis près de vingt ans. Après Isabelle Hupert, Sofia Coppola, Bob Wilson et Hedi Sliman, c’est donc au tour de l’excentrique designer d’organiser un accrochage des images de Mapplethorpe, en choisissant quelles photos accrocher et en dessinant la scénographie de l’exposition.


Sexualité et corps antiques
Et c’est précisément sur cette étape de sa carrière que la galerie Thaddaeus Ropac a décidé de se centrer. Car c’est bien la puissance érotique qui a fait la réputation de Mapplethorpe, sa quête effrénée de la perfection esthétique décelable dans tous les sujets y compris ceux que l’on a tendance à taire, comme la sexualité. Travaillant à une époque où les États-Unis se montraient encore particulièrement pudibonds en matière d’érotisme, Mapplethorpe a dû (à de nombreuses reprises) essuyer les foudres de groupuscules extrémistes et religieux qui voyaient dans son travail de la simple pornographie. Mais les choses ont-elles réellement changé ?
Si la galerie Thaddaeus Ropac a fait le choix de cet angle pour son accrochage, c’est peut-être bien justement pour critiquer cette tendance à cacher ces attributs que l’on ne saurait voir. Dans un choix radical de dix-sept polaroïds et soixante photographies, la galerie d’art contemporain sait qu’elle va choquer ses visiteurs par des images souvent très crues (les accessoires de bondage et autres sexes masculins en érection sont légion !), mais qu’elle refuse de juger à l’aune de ce qu’elles représentent simplement.
À une époque où la sexualisation des corps est partout, qu’un simple clic sur internet permet d’accéder à d’indénombrables films pour adultes, Thaddaeus Ropac brocarde le paradoxe évident d’une société qui continue pourtant de se sentir mal à l’aise face à un tableau comme L’origine du monde ou qui place en garde à vue une activiste qui se dénude en référence à un tableau célèbre.







Photographie et sculpture
Il faut donc savoir dépasser le nu artistique et le choc premier que peuvent représenter ces sujets peu communs. Car un regard attentif ne peut qu’être bluffé par des compositions structurées au millimètre près, à des effets de lumière absolument sensationnels qui viennent souligner avec maestria les muscles, torses et épidermes huilés à la manière de lutteurs de la Grèce antique. Mapplethorpe d’ailleurs, se revendiquait souvent de cette esthétique gréco-romaine qui sublimait le corps masculin à l’extrême ; il souhaitait sincèrement un recours à cette plastique qu’il affectionnait tant.
Fasciné par le sculpteur Michel-Ange, Mapplethorpe sculpte avec la lumière et l’ombre ces corps de Tyrannoctones . En demandant à ses modèles de prendre des poses exigeantes, propres à faire saillir la musculature, il démontre son grand talent à souligner ce qu’il faut, ou il faut, dans un noir et blanc encore plus intense que la plus vive des couleurs.

XYZ  > 05/03/2016
Galerie Thaddaeus Ropac - Marais
PARIS




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    Paris Marais
    28 janv. 2016 - 05 mars 2016

Communiqué de presse


Vernissage: Jeudi 28 janvier 2016, 18h - 20h30

Pour sa prochaine exposition dédiée au photographe Robert Mapplethorpe, la Galerie Thaddaeus Ropac a invité l’architecte et designer Peter Marino à en être le commissaire. Cette exposition s’inscrit dans la même démarche que les précédentes consistant à confier son commissariat à une personnalité liée au monde de l’art et, au travers de sa  sélection subjective  de photographies, d’amener le public à redécouvrir cette œuvre majeure et multiple.

C’est au tour de Peter Marino de poursuivre cet audacieux projet mené par Isabelle Huppert en 2013, Sofia Coppola en 2011, Bob Wilson en 2006 ou encore Hedi Slimane en 2005. Peter Marino s’y est consacré avec passion et consulte longuement les archives de la Fondation Robert Mapplethorpe, basée à New York. Il a décidé de revisiter les thèmes qu’il considère comme fondamentaux dans l’œuvre de Robert Mapplethorpe s’inspirant du fameux portfolio intitulé XYZ (X pour les photographies de sexe, Y pour les natures mortes florales et Z pour les nus masculins). Il  a fait un choix radical de 17 Polaroids et d’une soixantaine de photographies dont certaines sont présentes dans les collections du Guggenheim Museum, du Lacma et du Getty Museum.

Peter Marino a conçu une scénographie dense et précise opérant des correspondances visuelles mettant en valeur l’architecture des corps et des formes. Cette exposition explore sans retenue l’esthétique sexuelle de ces thèmes, quitte à mettre à l’épreuve la perception traditionnelle de l’œuvre de ce géant de la photographie. Peter Marino semble être en phase avec l’intensité et la perfection formelle de Robert Mapplethorpe.

Peter Marino, architecte et designer américain internationalement reconnu, crée en 1978 son agence Peter Marino Architect PLLC basée à New York. Il est également un mécène actif dans le monde de l’art : Il est nommé en 2012 chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres par le ministre de la Culture en reconnaissance de ses multiples contributions dans le monde de l’art et de la culture. En 2010, il crée la scénographie de la rétrospective Les Lalanne au musée des Arts décoratifs à Paris. L'architecte détient aujourd’hui la plus grande collection privée de photographies de Robert Mapplethorpe dont une partie a été dévoilée lors de l’exposition ONE WAY au Bass Museum of Art à Miami en 2014. Pour la première fois, en mars 2017, l’ensemble de sa collection d’œuvres de Robert Mapplethorpe sera exposé à Tokyo et ensuite à Osaka.

Robert Mapplethorpe est né en 1946 à Long Island, New York. Il étudie la peinture et la sculpture à l’Institut Pratt, Brooklyn. Il prend ses premières photos grâce à un Polaroid. Dès le milieu des années 1970, il utilise la photographie comme principal moyen d’expression.  Au début des années 1980, il crée les images avec lesquelles il est communément associé : les nus masculins et féminins sculpturaux, les natures mortes de fleurs, les portraits formels d’artistes et de célébrités. En 1988, il crée la Robert Mapplethorpe Foundation. Le Guggenheim à New York acquiert alors une importante collection de son œuvre. Suivront en 2011 le Lacma et le J. Paul Getty Trust qui font l’acquisition d’une majeure partie des archives du photographe, ce qui place Los Angeles comme le centre d’étude principal de l’œuvre de Robert Mapplethorpe.


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une exposition précédente

Robert Mapplethorpe au Grand Palais, en 2014
Robert Mapplethorpe est l’un des plus grands maîtres de la photographie d’art. C’est avec un noir et blanc extrêmement stylisé qu’il réalise portraits, nus, et natures mortes.




Robert Mapplethorpe expliquera que "s'il était né il y a cent ou deux cent ans, il aurait été sans doute sculpteur, mais la photographie est une façon rapide de voir et de sculpter".
 Mapplethorpe souhaite révéler les formes corporelles, tel un "créateur d'images".


Robert Mapplethorpe est l’un des plus grands maîtres de la photographie d’art. C’est avec un noir et blanc extrêmement stylisé qu’il réalise portraits, nus, et natures mortes. Au-delà de la puissance érotique qui fait la célébrité de l’oeuvre de Mapplethorpe, l’exposition présente la dimension classique du travail de l’artiste et sa recherche de la perfection esthétique,

Le mythe du corps, la beauté des sexes, la quête de la perfection, son amour charnel et artistique avec Patti Smith, ses amitiés avec les artistes avant-gardes de la planète new-yorkaise des années 1970 et 1980… Autant de raisons pour visiter la vaste rétrospective du célèbre photographe.


A TRAVERS LA PRESSE



Le mythe du corps, la beauté des sexes, la quête de la perfection, son amour charnel et artistique avec Patti Smith, ses amitiés avec les artistes avant-gardes de la planète new-yorkaise des années 1970 et 1980… Autant de raisons pour visiter la vaste rétrospective du célèbre photographe Robert Mapplethorpe qui ouvre ce 26 mars au Grand Palais à Paris. Avec 263 œuvres, dont beaucoup de tirages originaux, c’est la plus grande exposition jamais réalisée. Dommage qu’elle regarde surtout en arrière.


C’est le fameux autoportrait avec une canne à tête de mort qui trône comme un prologue à l’entrée de l’exposition. C’était en 1988, un an avant que le sida lui enlève la vie. Même pas vingt ans sont passés entre ses premiers tout petits polaroids du début des années 1970 et cette photographie de fierté qui dit adieu et sonne comme un avertissement en grand format. « Je cherche la perfection dans la forme, dans les portraits, avec les sexes, avec les fleurs » résumait Robert Mapplethorpe son art (et sa vie) quelques années avant de mourir.


L'obsession pour la beauté


Le parcours de l’exposition est conçu à rebours. La fin poétique et presque académique donne ainsi une autre dimension aux précédents portraits tumultueux de nus et pénis qui ont forgé sa réputation et sa célébrité. Alors on commence avec les visages marquants de Ken Moody and Robert Sherman (1984) avant d’aborder des sculptures classiques comme le Lutteur (1989) et le Cupidon endormi (1989), mais qui nous emmènent rapidement aux mises en scène époustouflantes et viriles du culte du corps nu et des icônes de la culture gay.


« Mapplethorphe est un obsédé de la beauté, affirme Jérôme Neutres, le commissaire général de l’exposition. Il est obsédé par la perfection dans la forme. En pensant à son modèle absolu qui est Michel-Ange et dont il collectionne tous les livres qui reproduisent les œuvres, il va essayer de se confronter à la question du corps. » L’art de son idole lui guida dans sa recherche des lignes pures et formes parfaites. Même son modèle fétiche, Lisa Lyon, championne de bodybuilding, a été sélectionné parce qu’elle lui rappelait les modèles du maître absolu de la Renaissance italienne.


La chapelle Sixtine de Mapplethorpe est le corps : le cou, la gorge, le nombril, l’aisselle… font autant partie de son vocabulaire photographique que les têtes, les jambes ou les sexes qu’il montre sans gêne comme un élément physionomique et architectural comme les autres, à un détail près. Selon le photographe « il y a plus d’énergie dans le sexe que dans l’art ».


L'Origine du monde chez Mapplethorpe


Les photographies montrant explicitement le sexe sont rassemblées et confinées dans une salle interdite aux moins de 18 ans. C’est une plongée dans l’univers sadomasochiste du New York de l’époque, des backrooms SM que Mapplethorpe fréquentait, avec une œuvre emblématique nommée Cock and Gun où l’arrogance et la taille d’un pénis rivalisent avec celles d’un revolver. « Mapplethorpe a commencé sa carrière avec des photographies assez érotiques, notamment sur le thème homosexuel, rappelle Jérôme Neutres, des photos qui ont fait scandale et qui lui ont rendu célèbre. Mais, il faut voir ses photos pour ce qu’elles sont, c'est-à-dire des œuvres d’art. Quand Mapplethorpe montre un sexe d’homme, il le montre comme Courbet montrait en 1866 un sexe de femme dans L’Origine du monde qui avait fait scandale aussi. »

Mapplethorpe voulait sculpter sa vision du monde.

Jérôme Neutres, commissaire de l'exposition Robert Mapplethorpe au Grand Palais. 26/03/2014 - par Siegfried Forster écouter


La sculpture a joué un rôle primordial dans l’œuvre de Mapplethorpe : « La photographie est une façon rapide de regarder, de créer une sculpture », expliquait-il sa démarche. Alors, le portrait d’Ajitto (1981) fait penser à Rodin (le musée Rodin présentera à partir du 8 avril l’exposition Mapplethorpe-Rodin), Milton Moore (1981) ressemble à un exercice de style sur les postures académiques et Thomas (1987) s’apparente à un point d’orgue sur la quête d’une esthétique absolue.


Un espace-temps neutre


Bref, tout ce qui avait modelé l’art et l’image de Mapplethorpe est présent dans l’exposition. Malheureusement, on ne découvrira pas plus. Étonnamment, malgré l’ampleur du travail exposé, il n’y a aucune réelle surprise qui nous attend. Accrochée d’une façon assez froide, la scénographie de l’œuvre de cet artiste majeur ne respire pas l’univers artistique de l’époque, et ne questionne pas plus l’époque d’aujourd’hui. Les photos restent centrées sur elles-mêmes, dans un espace-temps neutre qui manque d’inspiration et rend ces chefs d’œuvres de la photographie et du nu presque impuissants.


Comme ces portraits accrochés au mur comme dans une grande bulle représentant le star-système new-yorkais, avec Andy Warhol au centre, encadré en croix. Ils restent assez pâles quant à leur puissance artistique dans cette époque mouvementée. Restent les très touchants portraits de Patti Smith avec laquelle il avait partagé la vie entre 1967 et 1970 et qui était son premier modèle. C’est elle qui avait poussé le jeune artiste Robert Mapplethorpe de faire lui-même les photos au lieu de découper les images des autres pour faire des collages. Mais quand la légendaire et toujours très vivante poètesse et rockeuse défend aujourd’hui son Robert, cela souffle, à l’instar de l’exposition, la nostalgie : « Robert au Grand Palais à Paris, c’est un rêve devenu réalité ».

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