RÉMI OCHLIK : MORT D'UN PHOTOGRAPHE EN SYRIE



Hommage au  photographe Français Rémi Ochlik tué en Syrie
RÉMI OCHLIK

Remi Ochlik, who was killed in Homs, Syria, on 22 February 2012



Libyans wave flags in Misrata, October 2011
Lu dans la presse


Rémi Ochlik, mort d'avoir raconté l'histoire de ces peuples qui se battent pour leur liberté



Témoigner du monde , au risque de sa vie, Comme Gilles Caron dont les images de la guerre  du Vietnam ont marquées nos mémoires,  mort lui aussi  au Cambodge à 30 ans,  Rémy Ochlick  28 ans tué en Syrie, était devenu un témoin du monde.




"Quand un jeune photoreporter est tué, tous les photographes sont touchés..."Sylvie Hugues (édito de RÉPONSES PHOTO avril 2012 n 241s )


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C'est avec une immense tristesse que nous apprenons la disparition de Rémi Ochlik. Le jeune photojournaliste 
français et la journaliste américaine Marie Colvin ont été tués en Syrie alors qu'ils essayaient d'échapper aux bombardements, a déclaré, bouleversé, le ministre de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand. 


Les deux journalistes ont été tués mercredi 22 février, lors du pilonnage du quartier de Baba Amro, à Homs alors qu'ils se trouvaient dans le centre de presse des rebelles. Neuf personnes ont perdu la vie pendant l'attaque, et trois autres reporters ont été blessés, dont Edith Bouvier du quotidien Le Figaro, les photographes William Daniels et Paul Conroy. 

Né en octobre 1983, Rémi Ochlik se passionne très jeune pour le grand reportage. Après l’obtention de son baccalauréat en 2000, il suit des cours de photographie à l’Ecole Icart Photo à Levallois Perret. Parallèlement, il entre à l’agence Wostok Press en 2002. Slavie Jovicevic s’en souvient : "Quand j’ai demandé à Rémi ce qu’il voulait devenir, il m’a tout de suite répondu "photographe de guerre".



PHOTOS REMI OCHLIK













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Au début de l’année 2004, il part à Haïti couvrir la guerre civile qui entrainera la chute du président Aristide. Son reportage sera récompensé par une soirée de projection lors du festival du photojournalisme de Perpignan, Visa Pour l’Image.  À cette occasion, Jean-François Leroy disait de Rémi Ochlik  "On m’a montré un travail sur les événements d’Haïti. Très beau, très fort. Je ne connaissais pas le mec qui a fait ça. Je l’ai fait venir. Il s’appelle Rémy Ochlik, il a vingt ans. Il a travaillé tout seul, comme un grand. Voilà. Le photojournalisme n’est pas mort ".  Voir l'article que nous lui avions consacré lors de Visa 2004 :  L’enfant prodige / Talent à suivre de Natalia Grigorieva.       

En 2005, avec deux collègues photojournalistes, il fonde une agence de presse photographique nommé IP3 PRESS, dont le but est de fournir les moyens nécessaires a de jeunes photographes pour réaliser leurs projets de reportages.

En 2008, Rémi Ochlik couvre la guerre civil au Nord Kivu RDC, en 2010 l’épidémie de choléra qui ravage Haïti ainsi que les élections présidentielles. En janvier 2011 il est à Tunis, et documente la chute de Ben Ali, cette première révolution, l’entrainera vers l’Egypte jusqu’au départ de Mubarak, puis en Libye sur le front de Ras Naluf, la chute de Tripoli, et la mort du Colonel Qaddafi.



Le travail de Rémi Ochlik a été publié par de nombreux grands titres de la presse nationale et internationale, dont Le Monde, Paris Match, VSD, Time et The Wall Street Journal.

Cette année, Rémi Ochlik avait soumis à notre rédaction son dossier de candidature à la Bourse du Talent Reportage. Ses images, aussi terrifiantes qu'humaines, retracent l'histoire des récentes révoltes arabes. "Au travers ces 25 images, accès sur l’humain, retour sur les trois principales révolutions du « Printemps Arabe », la Tunisie, l’Egypte, la Libye," écrivait-il dans son texte de présentation. "Le but de ce travail de prés de cinq mois réparti sur toute l’année 2011, au delà du news et de l’image d’actualité pure, est de raconter une véritable histoire humaine, celle de ces peuples qui se sont battus pour leur liberté." 



En février 2012, Rémi Ochlik couvre le conflit syrien pour le magazine Paris Match. Dans le centre de presse de l'opposition où il se trouve avec d'autres journalistes occidentaux, il est mortellement touché par une roquette qui tue également Marie Colvin, journaliste américaine du Sunday Times. "Son décès touche ses confrères de terrain, qui le décrivent comme "très pro", "passionné", et d'une "grande humilité"", rapporte le site de TF1 News.

Titled Battle for Libya this image won the first prize for stories in the general news section of the 2011 World Press Photo awards. It shows rebel forces outside Ras Lanouf, Libya, March 2011








Benghazi rebels train civilians to use military weapons, April 2011







Libyans celebrate following the official declaration of liberation of the entire country in the city of Misrata, October 2011


Libyans celebrate liberation and the death of Gaddafi, Misrata, October 2011


Rebels fighters from Jebel Nafusa and Misrata enter Gaddafi's headquarters for the last assault against the leader, August 2011






Supporters of Mubarak attack anti-government protesters in Cairo, Egypt, February 2011






The largest anti-government demonstration in modern Egyptian history, Cairo, February 2011




Port-au-Prince, Haiti, November 2010
Pire qu’une drogue ou les souvenirs de guerre d’un jeune reporter 

Le 4x4 se rapproche inexorablement d’un barrage. On prie pour que les Chimères qui s’y trouvent sachent lire afin qu’ils puissent voir "international press" sur le véhicule. (...) La bouche déjà pâteuse, on allume une cigarette qui n’a plus de goût, qui brûle la gorge. Les portières s’ouvrent, on est sorti de la voiture, une arme automatique sur la tempe. On pense à sa famille, au jour de son enterrement et à un tas de choses hors contexte. Le pire, ce sont leurs yeux : rouges, vitreux, sans vie. Complètement shootés au crack, ils sont capables de tout, surtout du pire. Ils hurlent des ordres en créole qu’on ne comprend pas. On est fouillé sans ménagement, toujours le canon de l’arme sur la tempe. Ils cherchent des armes. L’un d’entre eux nous fait signe de remonter dans la voiture, les autres ne sont pas d’accord. Ils crient, se battent entre eux à coups de bâton. On n’en mène pas large. On a vingt ans et pas vraiment envie de mourir. On donnerait tout pour être loin, très loin, ne jamais être venu. Témoigner ? La belle affaire ! Pour qui ? Pour quoi ? Tout le monde s’en fout de cette île pourrie. Ils peuvent bien s’entretuer, le monde n’en a cure. Et nous, on est dans la merde. Il suffirait d’un rien pour un coup parte, que l’on se retrouve à terre. Puis, il y a cette détonation, les tympans semblent avoir explosé, on n’entend plus rien. Une distance se créée entre le cerveau, la pensée et l’extérieur, on est comme dans une bulle. On voit leur bouches s’ouvrir sans aucun son n’en sorte. L’imbécile qui vient de tirer semble content de lui. Ils ont fini par se mettre d’accord, on peut partir. (...) On est livide, médusé. Mais on est passé. L’adrénaline redescend, les nerfs se relâchent. On éclate de rire, un fou rire étrange et déplacé, mais incontrôlable. Le cœur commence à retrouver un rythme plus régulier quand au loin, on aperçoit un autre barrage... Ce soir-là, en revenant du nord du pays, sur la route St Marc / Port-Au-Prince, on a croisé six barrages semblables à celui-ci. Plus de trois heures pour parcourir cinq malheureux kilomètres. (...) On pense à cette étrange dualité que créée la guerre. On vient de vivre des instants terribles, pendant lesquels on aurait vendu les êtres les plus chers pour être loin de cette merde, et pourtant nous voilà, à peine sorti d’affaire, avec une seule envie, une seule idée fixe : y retourner, encore et encore, sentir cette peur à nouveau, cette montée d’adrénaline si puissante. La guerre est pire qu’une drogue, sur l’instant c’est le bad-trip, le cauchemar. Mais l’instant d’après, une fois le danger passé, on meurt d’envie d’y retourner prendre des photos en risquant sa vie pour pas grand chose. Il y a une sorte de force incompréhensible qui nous pousse à toujours y revenir...

Rémi Ochlik,
Au retour d'Haiti, Paris, 2004.

LEGENDES À VENIR








Lybie© Remi Ochlik / IP3
Rémi Ochlik n’avait pas trente ans, il était né en 1983 à Thionville










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Rebel forces fight Muammar Gaddafi's troops on a road outside Ras Lanouf, Libya, March 2011





























Un des premiers reportage de Rémi : Haïti en 2004 : la chute d'Aristide. Les êtres humains ne valent plus rien, on les jette à la décharge, et on scalpe les ennemis en pleine rue. C'est avec ce reportage choc qu'il se fait engager comme photographe. A l'époque, il n'a même pas encore fini ses études !




















Les émeutes du choléra et de sa rumeur en Haïti : les mouvements de foule, chose la plus délicate à photographier ou filmer.




































 LE PISTOLET D'OR
Le pistolet semi-automatique plaqué or dont Kadhafi ne se séparait jamais.Photo Rémi Ochlik







































































Savoir saisir le moment où tout bascule : un policier tunisien rejoint les manifestants, en tenant un enfant dans ses bras. Une autre photo symbole.


Rémi Ochlik, an award-winning French photojournalist, was just 29 when he died on Feb. 22, when government forces shelled a building where a growing number of foreign journalists were covering the battle in Homs, Syria. Ochlik died alongside Marie Colvin, an American who was one of Britain’s most honored combat reporters. Two other journalists were reportedly wounded in the barrage.
For Ochlik the horror in Syria came as he was just beginning his career. He was with his friend Lucas Dolego, a French photographer, on the streets of Tunis during the revolution there in January 2011 when Dolego was hit and killed by a police teargas canister. “We had come to work, so I kept on working,” he said in a recent interview, after being honored for his Arab Spring photos. “As a little boy I always wanted to become an archeologist, for the travels, the adventures,” he continued. That changed when his grandfather gave him his first camera.



IP3

L'agence parisienne IP3 est née en février 2005 de la passion de 3 jeunes photographes : Rémi Ochlik, Grégory Boissy et Christophe Bertolin.

Arrivés récemment dans la profession, mais déjà récompensés à plusieurs reprises (dont un prix à Visa pour l'Image), Rémi, Grégory et Christophe sont aguerris aux reportages sur des sujets sensibles.

Politique, social, économie, culture et spectacle, ... les 3 reporters assurent une couverture large de l'actualité, en y apportant leur œil neuf et enthousiaste.

Le 22 février 2012, Rémi Ochlik et Mary Colvin, journaliste au Sunday Times, furent tués dans un pilonnage d'artillerie à Homs, en Syrie.
Ce même mois de février, Rémi Ochlik avait remporté le premier prix dans la catégorie Informations Générales du World Press Photo Awards pour son travail sur la guerre civile en Lybie.


RÉMI OCHLIK



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