DENIS DAILLEUX



ÉGYPTE
LES MARTYRS DE LA RÉVOLUTION


 Photographies de Denis Dailleux
 Exposition du jeudi 9 janvier au samedi 1er mars 2014
 58, rue Quincampoix 75004 Paris


 Galerie ouverte du mardi au samedi de 13 H 30 à 18 H 30





Sophot.com

 EGYPTE
LES MARTYRS DE LA REVOLUTION
photographies : DENIS DAILLEUX
          
Galerie FAIT & CAUSE
9.1.2014 au 1.3.2014

Denis Dailleux à la Galerie Fait & Cause

Du 9 janvier au 1er mars 2014

La galerie Fait & Cause a pour mission de favoriser la prise de conscience des problèmes sociaux où qu'ils se présentent à travers le monde. Pour sa première exposition de l'année 2014, elle présente l'exposition de Denis Dailleux intitulée "Egypte, les martyrs de la révolution".

*Mahmoud

Quand nous nous sommes rencontrés, un an après la révolution, j'étais au bord d'abandonner ce travail de mémoire.
Nous avons commencé par photographier un père que j'avais rencontré place Tahrir et qui faisait les cent pas avec la photo de son fils accrochée sur son cœur. Cette première rencontre fut douloureuse parce que cet homme avait non seulement perdu son fils mais n'était également pas reconnu comme père de martyr, le corps du garçon n'ayant pas été retrouvé.
Nous sommes sortis, toi et moi, ébranlés par cette rencontre, c'est à ce moment-là que je t'ai demandé de m'aider à trouver des parents qui accepteraient de témoigner.
Durant quatre mois, nous avons rencontré vingt familles. Chaque fois que nous étions accueillis par les parents, tu avais d'abord besoin d'échanger quelques mots autour d'un thé sucré que tu accompagnais toujours d'une cigarette. Lors de ces rencontres tu as très souvent pleuré. Je ne faisais les images qu’après vos longs échanges terminés.
Les prises de vue se déroulaient toujours en ton absence et dans le silence.
Une nuit, après deux mois nourris de toutes ces rencontres, tu m'as envoyé un sms qui disait « La mort est à ma porte. » Je t'ai répondu alors que si c'était trop douloureux pour toi, j'interromprais ce travail.
Deux semaines se sont écoulées et tu as décidé de poursuivre. J'étais d'accord, à condition que tu te protèges de toute cette détresse. Je t'ai dit  « Essaie de ne pas trop pleurer ».
Après avoir réalisé le dernier entretien, ce fut comme une évidence : nous avions terminé. Nous souhaitions rassembler tous les parents au sein d'un livre et d'une exposition. Sans doute notre manière de leur rendre hommage et peut-être apaiser leur peine, soulager leur chagrin, leur colère.
Nous avions décidé de prolonger ce témoignage en photographiant la fureur de vivre des jeunes Égyptiens du Caire depuis la révolution, mais tu as trouvé la mort en te baignant dans la mer Rouge par une journée d'été 2012.
Je n'ai jamais rencontré quelqu'un comme toi, un être élégant, unique par ta force et ta fragilité. Quand nous étions ensemble, tu étais égyptien, j'étais français, nous appartenions au monde.
Denis Dailleux

* Mahmoud Farag, artiste et vidéaste égyptien a travaillé avec Denis Dailleux sur ce projet en réalisant au Caire les entretiens avec les familles des victimes. Ces entretiens, retranscrits en arabe, sont traduits et mis en forme par Abdellah Taïa. Malheureusement, Mahmoud est décédé brutalement en Égypte lors de l’été 2012 sans avoir achevé son travail de retranscription et de rédaction, tâche qu’Abdellah Taïa a bien voulu accomplir.

Du 9 janvier au 1er mars 2014
Lieu : Galerie Fait & Cause
58, rue Quincampoix
75004 Paris

Pour en savoir plus:
http://sophot.com
http://www.denisdailleux.com


EGIPTO
LOS MÁRTIRES DE LA REVOLUCIÓN


* Mahmoud
Un año después de la revolución, cuando nos volvimos a encontrar, yo estaba a punto de abandonar este trabajo sobre la memoria.

Empezamos por fotografiar a un padre que yo había conocido en la Plaza Tahrir y que erraba con una foto de su hijo prendida sobre el pecho. Este primer encuentro fue muy doloroso porque este hombre no sólo había perdido a su hijo, pero tampoco fue reconocido como el padre del mártir, ya que el cuerpo del joven nunca fue encontrado.

Tanto a ti como a mi, este encuentro nos perturbó mucho y fue entonces que te pedí me ayudaras a encontrar otros padres que estarían dispuestos a declarar.
Durante cuatro meses, logramos encontar a veinte familias. Cada vez que estos padres nos daban la bienvenida, tu conversabas con ellos primero para intercambiar algunas palabras con un té dulce que siempre acompañabas de un cigarrillo. En estas reuniones a menudo llorabas. Yo esperaba hasta el final y realizaba siermpre las fotografías después, en tu ausencia y en silencio.
Una noche, después de dos meses de reuniones como estas, me enviaste un mensaje de texto diciendo " La muerte está en mi puerta ". Te dije entonces que estaba dispuesto a interrumpir el trabajo si ésto era demasiado doloroso para ti.
Dos semanas después decidiste continuar. Estuve de acuerdo, siempre y cuando te protegieses de toda esa angustia. Y te dije: " Trata de no interiorizar tanto ".
Después de realizar la última entrevista, fue como una revelación : habíamos terminado. El objetivo era reunir a todos esos padres en un libro y una exposición. Probablemente nuestra forma de honorarlos y tal vez aliviar su dolor, su tristeza y su rabia.

Decidimos entonces prolongar este testimonio fotografiando el furor de los jóvenes egipcios del Cairo después de la revolución, pero desgraciadamente tu fallesiste en el Mar Rojo bañándote en un día de verano en 2012.

Nunca conocí a alguien como tú, un ser refinado, fuerte y frágil a la vez. Cuando estábamos juntos, tú eras egipcio yo francés, y pertenecíamos al mundo.
Denis Dailleux


* Mahmoud Farag, artista camarógrafo egipcio colaboró con de Denis Dailleux en este proyecto, realizando las entrevistas con las familias de las víctimas en El Cairo. Desafortunadamente, Mahmoud murió repentinamente en Egipto durante el verano de 2012, sin haber terminado su trabajo de transcripción y de escritura, por lo cual Abdellah Taia aceptó amablemente de interpretarlas y traducirlas.













Créé par l ’association Pour Que l ’Esprit Vive, le site Sophot.com est :
• un média qui accroît la reconnaissance de la photographie sociale et son pouvoir d’action;

• un lien entre les photographes sociaux du monde entier et les agences, la presse, les galeries, les éditeurs, ainsi que les institutions sociales et culturelles, les écoles, les centres de formation et les universités….

• Un lieu à Paris : le siège de Sophot.com constitue un espace de rencontre avec les photographes et de consultation ouvert tout particulièrement aux professionnels et aux amateurs de la photo ainsi qu’aux acteurs sociaux et aux publics de l’enseignement.

• Une galerie : Fait & Cause. L’association Pour Que l ’esprit Vive a également créé, en 1997, à Paris, la galerie Fait & Cause qui est probablement l ’une des premières et des seules consacrée à la photo sociale.


L’association Pour Que l’Esprit Vive, fondée en 1932 et reconnue d’utilité publique a pour missions :
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Créée en 1997, la galerie Fait&Cause a pour fonction de donner à la photo son rôle dans la prise de conscience des problèmes sociaux et d'aider les photographes qui se consacrent à la photo sociale.
Elle est la première et reste, à ce jour, la seule galerie qui soit, en France, exclusivement consacrée à la photo sociale.

La direction artistique de la Galerie est assurée par Robert Delpire.
Vous trouverez une description complète de la Galerie (programmation, archives des expositions) dans l'espace qui lui est réservé sur Sophot.com, le portail de la photographie sociale et d'environnement.


galerie Fait & Cause

58 rue Quincampoix - 750041 Paris


Le site de la photo sociale

Créé en 2004, le site sophot.com présente les travaux des photographes sur les problèmes
sociaux et écologiques.

Il constitue :

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- un lieu à Paris : le local de Sophot.com constitue un espace de rencontre avec les photographes et de consultation ouvert tout particulièrement aux professionnels et aux amateurs de la photo ainsi qu’aux acteurs sociaux et aux publics de l’enseignement.

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