ALEXIS CORDESSE RWANDA
Alexis Cordesse
RWANDA
jusqu'au 17 mai 2014
Les douches la galerie
5 Rue Legouvé, 75010 Paris
LE CLUB RECOMMANDE
http://www.lesdoucheslagalerie.com/
L’exposition présente trois ensembles réalisés dans ce pays entre 1996 et 2013. Son approche associe photographies, documents d’archives et témoignages.
I - Isembatsemba, Rwanda, un génocide plus tard, film d’Alexis Cordesse et Eyal Sivan, documentaire réalisé en 1996 /Momento Productions
II - L’Aveu, 2004 - un ensemble de douze dyptiques composés de portraits en couleur d’hommes et de femmes ayant participé au génocide et d’extraits d’aveu
III - Absences, 2013 - Alexis Cordesse retourne au Rwanda pour y réaliser des photographies de nature où toute présence humaine est absence. Deux grands tirages C-Prints argentiques seront accrochés à la galerie
CI-DESSOUS / EXTRAITS DU FILM
A TRAVERS LA PRESSE
Photographie Rwanda
Publié le 05-04-2014 Modifié le 05-04-2014 à 15:30
Alexis Cordesse interroge le génocide et les images au Rwanda
par Siegfried Forster
media Vue de deux œuvres des séries « L’Aveu » et « Absences » d’Alexis Cordesse, exposées à la galerie parisienne Les Douches. Siegfried Forster / RFI
Rwanda
Comment parler du génocide au Rwanda ? Le photographe et ancien photoreporter Alexis Cordesse montre les visages et capte les paroles des bourreaux. Il laisse aussi entendre la voix de ceux qui ont exercé ou subi la violence en 1994. Et puis, il y a ce silence qui règne dans des paysages magnifiques où l’horreur s’est produite. L’exposition Rwanda, ce sont deux séries de photos, L’Aveu et L’Absence, présentées jusqu’au 17 mai à la galerie parisienne Les Douches.
C’est une petite photo entourée d'un petit cadre en bois comme pour les photos de famille. Sauf que l'image en question vous hante dans la nuit. C'est une de ces photos qui s'incrustent dans notre corps, malgré nous. Une de celles qui ne montrent rien et disent tout. Et vous pouvez mettre des boules Quies, les cris silencieux qui se cachent derrière ce portrait sur fond rouge vous toucheront quand même.
L’image est issue de la série L'Aveu, d'Alexis Cordesse. Elle montre un maçon devenu bourreau, raconte comment ce dernier a tué, lors du génocide au Rwanda en 1994, deux enfants cachés avec un gourdin : « Le premier, je lui ai mis trois coups, le deuxième était plus petit, deux coups ont suffi » pour « ces petits cafards », comme il dit. « Dans le temps c’était devenu vraiment populaire de tuer les Tutsis. Donc de tuer ces enfants, ça ne m'a rien fait. »
« Le génocide ne laisse pas de traces dans le paysage »
Né en 1971, Alexis Cordesse avait 23 ans quand le génocide a été déclenché en 1994. À ce moment-là, il était à Sarajevo, pendant la guerre de Bosnie, pour faire son travail de photoreporter. En 1996, deux ans après le génocide, il se rend pour la première fois au Rwanda. C’est là qu’aura lieu sa transformation du photoreporter en photographe : « Quand je suis revenu en 1996 avec mes premières images, c’était évident qu’aucune de ces images ne disait le génocide. » Cela pour une raison aussi simple que terrifiante : « Le génocide ne laisse pas de traces dans le paysage. »
L’Aveu, ce sont des images à hauteur d’homme, qui nous interrogent sur notre capacité de devenir bourreau, notre capacité de réconciliation, notre capacité de résister aux mouvements de masse. Le maçon en question a un nom, il s’appelle François Ndangamira, il a été arrêté le 10 février 1996 pour crime de génocide. Depuis le 5 mai 2003, il se trouve en liberté provisoire. « Ma conviction, affirme Alexis Cordesse, c’est que ces gens qui ont commis des crimes absolument inhumains sont des humains. Donc il faut négocier cette humanité commune. »
Vierges et innocents
Absences, l’autre série de photos, cette fois en très grand format, c’est d’abord la beauté incroyable d’un paysage qui vous subjugue avec des tons verts et jaunes, doté d’un ciel très chargé. Les feuilles et les troncs d’arbres de la forêt primaire de Nyungwe, captés par Alexis Cordesse lors de son retour au Rwanda en 2013, semblent vierges et innocents, comme les collines de la région de Kibuye et les plaines marécageuses du Bugesera. En réalité, c’est tout le contraire. C’est ce paradis végétal et voluptueux qui avait hébergé l’horreur se transformant en tombeaux à ciel ouvert. « Au Rwanda, la nature n’était jamais un refuge », souligne Alexis Cordesse.
Au Rwanda, la nature n’était jamais un refuge.
Les influences picturales d’Alexis Cordesse pour « Rwanda » ? Richard Avedon, Caspar David Friedrich et « Les Nymphéas » de Monet ! 05/04/2014 - par Siegfried Forster écouter
RWANDA d’Alexis Cordesse
Lieu : Les douches la galerie
Date de début : 28 mars 2014
Date de fin: 17 mai 2014
Ouvert : du mercredi au samedi de 14 à 19 heures
Adresse : 5 Rue Legouvé, 75010 Paris, France
Métro : Jacques bonsergent
Site web : http://www.lesdoucheslagalerie.com/
C’est dans l’indifférence générale qu’eut lieu le génocide du Rwanda.
Le 6 avril 1994, le président Juvénal Habyrimana est assassiné. Aussitôt, le pouvoir en place met en application son plan d’extermination visant à éliminer tous les opposants au régime et l’ensemble des Tutsis du Rwanda. En moins de 100 jours, militaires, miliciens et civils tuèrent entre 800 000 et un million de personnes. Puis le pouvoir génocidaire contraignit à l’exode vers les frontières 2,5 millions de Hutu dont une grande partie avait participé aux tueries.
Ancien photoreporter, Alexis Cordesse se rend pour la première fois au Rwanda en 1996. Deux ans après le génocide, sur les collines, il interroge des survivants, enregistre les traces de l’absence et les séquelles du traumatisme. Confronté à l’inimaginable, il en tire la nécessité de repenser sa pratique en s’interrogeant sur la faillite du pouvoir des images à informer. Dès lors, il retourne régulièrement au Rwanda et consacre plusieurs travaux à l’évocation de ces événements. Son approche associe photographies, documents d’archives et témoignages.
La démarche d’Alexis Cordesse résiste à la commodité d’un discours moralisateur sur le crime de masse, la souffrance de la victime, et sur l’inhumanité du bourreau. Elle interroge le pouvoir des images à dire uniquement par elles-mêmes la nature de ce qui s’est passé et invite le spectateur à penspenser le crime plutôt qu’à le contempler.
Rwanda, un génocide plus tard
Ancien photoreporter, Alexis Cordesse se rend pour la première fois au Rwanda en 1996.
Deux ans après le génocide, sur les collines, il interroge des survivants, enregistre les traces de l'absence et les séquelles du traumatisme. Confronté à l'inimaginable, il en tire la nécessité de repenser sa pratique en s'interrogeant sur la faillite du pouvoir des images à informer.
Cette démarche ne cherche pas à résoudre l’énigme des causes du génocide rwandais, elle interroge le pouvoir des images à dire uniquement par elles-mêmes la nature de ce qui s'est passé et invite le spectateur à penser le crime plutôt qu’à le contempler.
La galerie photo présente une sélection de trois ensembles réalisés au Rwanda, entre 1996 et 2013.
Paralèllement, Alexis Cordesse présente son travail à travers 3 expositions :
► « L’Aveu / Absences » Galerie Ikono, Bruxelles du 14 mars au 20 avril 2014
► « Rwanda, blessures d'images » Centre du Patrimoine arménien de Valence du 20 mars au 25 mai 2014
► « Rwanda » Les Douches La Galerie, Paris du 27 mars au 17 mai 2014
► « Rwanda, wounded vision » Musée Kazern Dossin, en Belgique Du 5 avril en 19 septembre 2014
Alexis Cordesse
Né en 1971, vit et travaille à Malakoff (92). Représenté à Paris par LES DOUCHES LA GALERIE
Alexis Cordesse commence sa carrière de photographe en 1991, comme reporter, à l’âge de 20 ans. Ses photographies sont publiées dans la presse française et étrangère, et exposées au festival Visa pour l'Image (1992). Il participe au premier World Press Master Class (1995).
À partir de 1996, en quête de nouvelles formes, sa pratique s'éloigne du photoreportage. Travaillant dans l'actualité et non plus pour l'actualité, Alexis expérimente de nouveaux supports de monstration, comme le cinéma (Itsembatsemba, à propos du génocide rwandais) ou l’installation (Du Beau Travail!, avec les anciens salariés des usines LU). Il réinvente une distance et une durée, sans instituer l'une ou l'autre en norme esthétique. Sa recherche artistique se nourrit d’une réflexion critique sur l’éthique du témoignage et les possibilités du médium photographique.
Ses travaux ont été présentés à la Dokumenta XI à Kassel (2002), à l'ICP à New York (2003), à Paris lors du Mois de la Photo (2010). Il a reçu le Prix Lucien & Rodolf Hervé en 2010, le Prix Arcimboldo en 2011.
À VENIR
Border Lines, Centre Atlantique de la Photographie, Brest, France
L’Aveu, Galerie Ikono, Bruxelles, Belgique
Rwanda, blesures d’images, Centre du Patrimoine Arménien, Valence, France
La Piscine, Galerie Confluence, Nantes, France
EXPOSITIONS PERSONNELLES
2013 Border Lines, Centre culturel Khalil al Sakakini, Ramallah, Palestine
2012 Border Lines, Artothèque de Caen
Instituts Français, Jérusalem, Gaza, Ramallah, Naplouse, Palestine
2010 Border Lines, École Spéciale d’Architecture, Mois de la photo, Paris
2006 Du Beau Travail! Centre Atlantique de la Photographie, Brest
Théâtre de l’Agora, Scène nationale d'Évry
2005 Du Beau Travail! Galerie de l’ancienne Poste, Le Channel, Scène nationale de Calais
La Manufacture, Centre dramatique national de Nancy / Théâtre 71, Scène nationale de
Malakoff
2004 La Piscine, Septembre de la Photographie, Lyon
Aux Quatre Chemins, Bibliothèque Elsa Triolet, Pantin
2003 La Bruja, fixes tropiques, Nikon Images House Galerie, Zürich, Suisse
1994 Vies volées, Patricia, journée mondiale de lutte contre le Sida, Trocadéro, Paris
1993 Vies volées, Laurent, journée mondiale de lutte contre le Sida, Église Saint-Eustache, Paris
1992 La Somalie, festival Visa pour l’image, Perpignan
EXPOSITIONS COLLECTIVES (séléction)
2013 20e Rencontres photographiques, Lorient, France
2013 Jérusalem, Izmir, Alger, Les Douches la Galerie, Paris, France
2013 Urbi & Orbi, Biennale de la photographie et de la ville, Sedan, France
2012 Usage et convivialité, Maison des Arts de Malakoff, France
2010 Clichy sans clichés, Institut Français, Berlin, Allemagne
2006 Clichy sans clichés, Espace 93, Clichy-sous-Bois / Hôtel de Ville de Paris
2005 Prisonniers de l’image, Centre d’histoire de la résistance et de la déportation, Lyon
2004 2/15 – The day the world say no to the war, Paul Smith, New York, USA
2003 Strangers, Triennial of Photography and Video, ICP, New York, USA, avec Eyal Sivan
2002 Dokumenta 11, Kassel, Allemagne, avec Eyal Sivan
PRIX, BOURSES, COMMANDES PUBLIQUES
2011 Nominé pour la Villa Medicis, Académie de France à Rome
2011 Prix Arcimboldo
2010 Prix Lucien et Rodlof Hervé
2010 Allocation de recherche, CNAP
2007 Résidence d’artiste, Saumur, France
1995 3ème prix Observer Hodge Award (UK)
1993 World Press Photo Joop Swart Masterclass
1992 Prix Agena meilleur reportage humanitaire
FILMS
1997 Foca, Absolut Serbia, avec Eyal Sivan, docu - 13 ‘ – Momento!
Kaboul, de guerre lasse, avec Eyal Sivan, docu - 13 ‘ – Momento!
1996 Itsembatsemba, Rwanda un génocide plus tard, avec Eyal Sivan, docu - 13 ‘ – Momento!
Golden Gate Award, San Fransisco International Film Festival, 1997
Mention spéciale, festival international du film documentaire et court-métrages de Bilbao, 1997
Festival Cinéma du Réel, Paris, 1997
Human Rights Watch International Film Festival, 1997
Amnesty International Film Festival, Amsterdam, 1998
International Human Rights Film Festival, Ramallah-Tel-Aviv, 2000
Burundi sous la terreur, avec Eyal Sivan, docu - 13 ‘ – Momento!
COLLECTIONS
Bibliothèque Nationale de France, Fondation Swiss Life, Musée Nicéphore Niépce, collections particulières
ÉDITIONS
Border Lines, portfolio édition limitée Artothèque de Caen, avec un texte de Michel Poivert / Prix Lucien et Rodlof Hervé 2010, Vimagie éditions / Clichy sans clichés, éditions Robert Delpire / Acte Sud / Du Beau Travail!, avec Zoé Varier, éditions Trans Photographic Press / Europa, l’esprit des villes, catalogue Septembre de la Photographie, éditions Lieux dits / Generation X, World Press Photo Masterclass – First Decade, Gijs Stork Publisher, Hollande / 2/15 – The day the world say no to the war, Editions Hello, New York, USA / Strangers : The first ICP Triennial of Photography and Video, Editions Steidl, UK
Alexis Cordesse
Rwanda - Les Douches La Galerie, Paris, 28 mars - 17 mai 2014
-EXPO-RWANDA-DOUCHES
www.lesdoucheslagalerie.com
L' Aveu / Absences, galerie Ikono, Bruxelles, 14 mars - 19 avr 2014
Alexis Cordesse
Absences, Rwanda, 2013
Deux décennies après les massacres, les paysages du Rwanda semblent avoir recouvré la quiétude qui caractérisait
naguère cet “Éden aux mille collines”...
L'Aveu, Rwanda, 2004
Dans la province de Kibuyé, j’ai interviewé et photographié des hommes et des femmes qui ont avoué leur participation au génocide des Tutsis survenu dix ans auparavant.
Itsembatsemba, Rwanda, 1996
Court-métrage documentaire - 13 ' - 1996
Réalisé deux ans après le génocide du Rwanda, ce court-métrage expérimental mêle photographies en noir et blanc, enregistrements sonores et archives de la RTLM, la célèbre "radio de la haine".
GOLDEN GATE AWARD, San Fransisco International Film Festival, 1997
MENTION SPÉCIALE, Bilbabo international film festival, 1997