Le Secret de la chambre noire


Le Secret de la chambre noireDate de sortie 8 mars 2017 (2h 11min)
De Kiyoshi Kurosawa
Avec Tahar Rahim, Constance Rousseau, Olivier Gourmet plus
Genres Drame, Fantastique
Nationalités français, belge, japonais

IL N Y A PAS QUE LA PHOTO DANS LA VIE ....




Fantastique




Le Secret de la chambre noire

Réalisé par Kiyoshi Kurosawa (2016)


Ce film est projeté dans 264 salles en France.

Durée 131 mn

Nationalité : franco-japonais








A TRAVERS LA PRESSE 
source Télérama .fr

LE SECRET DE LA CHAMBRE NOIRE -Pour faire plaisir à son père, Stéphane, un ancien photographe de mode, Marie se soumet à des séances de pose de plus en plus contraignantes. La jeune femme vit recluse avec lui dans une grande maison de banlieue. Jean, un assistant, aide Stéphane à prendre des daguerréotypes qui nécessitent une préparation très particulière. Il tombe immédiatement amoureux de Marie. Mais Stéphane, de plus en plus instable, n'est pas prêt à le laisser faire...
Critique lors de la sortie en salle le 08/03/2017

Par Samuel Douhaire

A 60 ans passés, Kiyoshi Kurosawa a choisi de tourner pour la première fois hors du Japon. C'est dans la région parisienne, avec des comédiens et des techniciens français, que le cinéaste a réalisé Le Secret de la chambre noire. Mais son univers, son style sont reconnaissables dès la première séquence... Comme dans ses grands films d'épouvante (Kaïro, Séance), le sentiment d'étrangeté naît d'un décor en apparence familier. Ici, une station de RER, entourée d'immeubles en construction, devient inquiétante par sa banalité même, comme si l'humanité avait disparu de cette banlieue en mutation. L'impression de bizarrerie redouble quand Jean, le jeune intérimaire incarné avec émotion par Tahar Rahim, découvre le cadre de son nouveau travail : un manoir bourgeois décati du XIXe siècle. Un lieu entre deux mondes : la splendeur et la ruine, le cocon et la prison, la réalité et le surnaturel, la vie et la mort. C'est là que Stéphane, un photographe de mode en quête d'absolu, tente, avec l'aide de sa fille, Marie, de réaliser le daguerréotype parfait. Quand cette technique pionnière de la prise de vue fut brevetée dans les années 1830, ses images à la lumière froide suscitèrent autant de fascination que d'angoisse : on pensait alors que, pour être ainsi immortalisé sur une plaque de verre, il fallait sacrifier un peu de son existence... Le daguerréotype nécessitait l'immobilité totale du sujet pendant plusieurs minutes. Pour s'en assurer, Stéphane (Olivier Gourmet, pas toujours à l'aise dans ce rôle de savant fou) a mis au point une machine infernale aux allures d'instrument de torture. Quitte à mettre la santé de Marie en danger.

A plusieurs reprises, les portes grincent, les escaliers craquent, les rideaux ondulent sous le souffle d'une brise soudaine, comme si une présence invisible se manifestait. Kiyoshi Kurosawa reprend les codes de la maison hantée, popularisés par les films anglais « gothiques » des années 1950, mais avec sobriété. Chez lui, le fantastique se matérialise toujours avec un minimum d'effets pour un maximum d'efficacité. Une légère variation d'intensité lumineuse, un décadrage presque imperceptible, quelques notes de musique (superbe partition de Grégoire Hertzel) suffisent.

Il y a au moins un fantôme « certifié » dans Le Secret de la chambre noire : celui de Denise (Valérie Sibilia), l'épouse et premier modèle de Stéphane, qui, des années après son décès, revient terroriser l'artiste, pour le culpabiliser. Mais les vivants du film sont peut-être déjà morts, eux aussi : Kurosawa met en scène la fille du ­photographe comme une apparition fugitive, puis comme une illusion. Avec son visage de madone, ses costumes anachroniques, Marie semble condamnée à appartenir à plusieurs époques à la fois. Constance Rousseau est l'interprète merveilleuse de cette femme-enfant dont l'image obsède les hommes. Grâce à son mystère, le nouveau film fantastique, très réussi, de Kiyoshi Kurosawa devient une grande tragédie romantique. — Samuel Douhaire




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