STEPHANE HETTE

Photographe animalier

Galerie BLIN plus BLIN
46 rue de l'Université 75007 PARIS
Galerie ouverte du mardi au samedi de 11h à 19h



D'une nature déstructurée vers une nature reconstruite...
5 Octobre 2009

En quête de différence

J'ai longtemps cherché à proposer autour de la nature un travail singulier et c'est par hasard que cette idée m'est venue. La première photo, de ce qui allait être une longue série, a été prise sur la table de ma salle à manger une simple feuille de papier machine glissée sous le sujet. Cette première photographie fût pour moi une véritable révélation. C'est ce type d'images que je voulais produire. J'ignorais encore tout de la charge de travail que cela allait représenter.

Je me suis accroché à cette idée simple et je l'ai explorée avec opiniâtreté, beaucoup de frustrations et d'échecs ont été surmontés avant de parvenir à un résultat convenable. Un investissement personnel et matériel fût évidemment nécessaire. Et bien qu'étant de ceux qui pensent que l'idée prévaut sur la technique et qu'en photographie - comme en musique ou en dessin d'ailleurs et persuadé qu'il faille faire ses gammes pour progresser -  j'ai dû acquérir au fil du temps et un matériel spécifique à la réalisation de mes images. (cf. p158 et 159 du livre)







Principes de déconstruction

Je suis d'abord parti du vide, le sujet simplement déposé sur une feuille de papier blanc, était photographié sans flash. La disparition du fond étant obtenue uniquement grâce un peu de surexposition. L'omniprésence du vide et donc omniprésence du support, était dû à l'absence totale de nature. Les images étaient néanmoins fortement chargées émotionnellement.C'est avec cette technique que fût réalisé mon premier travail de fond : "Les colocataires", une série d'images sur la micro faune de nos habitations, garages et jardin. Les colocataires furent présentés en 2007 au Festival international de photographie animalière et de nature de Montier-en-Der où je fus avec eux l'un des quatre invités d'honneur révélations. 

Le papillon n'était pas encore le thème unique de mon travail, la série "Colocataires" exposée à Montier-en-Der en 2007 amorçait seulement la démarche de la mise en avant du sujet, un peu à la Duchamp...

A cette époque, inconsciemment, j'ai de la même manière déstructuré mon propre nom. Ma signature est passée de lettres distinctes à une simple vibration. Cela correspond à l'annonce de la maladie de mon père...

19 juin 2006

19 novembre 2007

Aujourd'hui.

A la reconstruction du monde

C'est lorsque j'ai commencé à reconstruire la nature en créant le petit théâtre végétal de mes images : l'Ikebana, que j'ai simultanément cherché à donner du sens à mon nom [ e-te ] et que je me l'approprie enfin.

Un petit morceau de prairie transporté dans mon bureau.

Cette période coïncide à la date du décès de mon père. Une réconciliation avec moi-même, sans doute l'acceptation de mes origines, de ce que j'étais profondément. J'avoue également que la lecture de la biographie de Gustave Courbet m'a confortée dans l'idée que l'on pouvait à la fois créer et vivre dans l'action : être actif et agir sur le monde. A ma façon je refaisais déjà le monde ou plutôt un monde... dans mon bureau.

Vous l’aurez sans doute compris pour moi la photographie est un mensonge par omission où le sujet est prétexte à parler de la photographie, de l’importance du support, de son rapport au réel, un discours sur l’origine et la vérité. Ceux qui y voient des papillons et des fleurs ne voient pas tout car ils ne perçoivent que la simple évidence du sujet. J’aime les questions que ce travail pose au public :

Est-ce une photographie ou une peinture ?
Est-ce retouché ou truqué ?
Il y avait-il 5 papillons ?
Les papillons sont-ils vivants ?
etc.

Autant d'interrogations qui rendent le public acteur plus que simple visiteur, le renvoie à sa propre consommation d’images et j'espère le pousse à réfléchir sur leur vérité. Beaucoup finissent par s’approprier la démarche et transposent ces questions sur les autres médias. Je tente d’habiller ma démarche d’une recherche esthétique qui la rend accessible au plus grand nombre. L'art n’est pas pour moi une question de castes mais un langage qui se doit d’être le plus intelligible possible ■

"Fais ce que tu vois et ce que tu ressens, fais ce que tu veux." (Inscription figurant sur les murs de l'atelier de Gustave Courbet).





Illustrateur de formation, Stéphane Hette découvre la photographie par hasard à 37 ans. Après une année de tâtonnement, il développe une méthode de prise de vue du vivant qui lui est propre. Préservant l’environnement et l’intégrité de ses sujets, il travaille sans autre moyen que sa patience et sa connaissance des espèces pour réaliser ses photographies.

Depuis 2006, il poursuit en parallèle deux projets qui se croisent parfois : “Colocataires” et “les ailes du désir”. En 2007 plusieurs de ses photographies sont primées aux niveaux national et international, il est également l’un des “invités d’honneur révélation” du festival international de la photographie animalière et de nature de Montier-en-Der.

En 2009, il participe à la fondation du magazine Nat’Images et devient membre de la rédaction avec la triple casquette de découvreur de talents, d’illustrateur et d’auteur de textes et images. A ce titre, ses photographies illustrent des articles de vulgarisation sur la nature, le plus souvent coécrits avec des scientifiques ou des naturalistes de terrain.

Stéphane collabore au magazine de nature Nat'images depuis le premier jour et ses photographies sont également publiées par les magazines : Chasseur d’Images, La Salamandre, Terre Sauvage, le Figaro Mankind and Nature (chine), la Revue Française de photographie, Wakou, Wapiti, Géo jeunesse, etc …

Adhérent de l’OPIE* (France) et soutenant le Lepidoptera Breeders Association (Angleterre), il défend et participe à la protection des insectes ainsi qu’à la préservation de leur environnement.

 WWW.faunesauvage.fr/

INTERVIEW


Quel cheminement personnel jusqu'à l'animal sauvage ?
Je viens du dessin, la photographie est un accident de parcours, une chance en fait. Je me suis mis à la photographie par hasard et j'ai poursuivi par passion, pour comprendre ce que je voyais et ce que je photographiais. Après bientôt une décennie de pratique il m’apparaît évident que plus on en sait sur les espèces que l'on photographie mieux on les photographie. Vivre en pleine nature est également une des raisons qui m'a donné l'envie de photographier. Mes images m'ont offert et m'offrent aujourd'hui encore la chance de faire de nombreuses et belles rencontres humaines, d'échanger avec des scientifiques, des artistes, des gens le plus souvent épris de nature.

Un maître à penser ?
Tout le monde sait que je ne pense pas !! Je n'ai donc pas de maîtres à penser mais des amis dont j'apprécie le travail et surtout leur façon d'être et de voir le monde. Pascal Bourguignon, Vincent et Michel Munier, Paul Starosta, Ghislain Simard, Fabrice Cahez, Philippe Vanardois, Emmanuel Boitier, Cathy Bernot, Stephen Dalton, la "famille Bracard", Marcello Pettineo, Johan de Crem, Cédric et Elyane Jacquet, etc.  J'en oublie mais comme ce sont des amis ils ne m'en voudront pas. Et puis cette liste peut vite devenir aussi lassante que de réciter l'annuaire. Sinon j'aime bien la façon de voir le monde de Pierre Rabhi.

Une œuvre marquante ?
Une exposition de Bruno Calendini à Montier en Der (en 1995 je crois). Mais je viens du dessin est c'est en toute logique que mes photographies sont bien plus inspirées de l'estampe et de la peinture que par d'autres photographes. Les peintres japonais sont sans doute bien plus "responsables" de mon intérêt pour la nature que la photographie elle-même.

Si j'étais un animal sauvage ?
Sûrement un ours j'aime bien être dans mon coin peinard... Et puis j'aime bien le miel et les abeilles :))))

Une belle émotion ou rencontre avec la faune ?
J'ai envie de dire à chaque fois ! La proximité, l'intimité, se sentir proche de ce qu'on photographie au point que l'appareil semble avoir disparu, on est comme englouti par la scène, on n'est plus simple témoin mais la vit. Ça doit faire un peu allumé mais c'est ça, je crois, que je préfère en photographie : capter l'instant, le figer et en même temps avoir le sentiment d'en faire partie.

Un animal disparu qui reviendrait ?
Ma chienne... Voir demain revivre des dinosaures du trias ou jurassique ne me tente en fait pas plus que ça. Plutôt que de revoir des espèces disparues je serai comblé de voir celles d'aujourd'hui cesser de disparaître je pense que c'est sur le présent qu'il faut concentrer nos efforts ce qui est fait est hélas définitif.

Un animal fantastique qui existerait ?
Un dragon spécialisé dans l'incendie des déclarations de revenus à la Maison des Artistes et de manière plus générale toute la lourde paperasse administrative ... Ça ça serait fantastique non ? Pour des prédictions plus précises concernant les animaux du futur rendez-vous chez Marc Boulay, là c'est sûr, vous allez croiser du fantastique !

La photo ou la série à laquelle vous tenez particulièrement ?
J'aime bien ma série sur les papillons, elle reflète parfaitement ce que je cherche à faire : jaillir l'évidence du beau. Et puis avec cette série que j'ai développé et affiné ma technique et pris conscience de l'infinie beauté de la nature. C'est avec elle que j'ai débuté dans la magazine Nat'images, c'est elle également qui m'a ouverte les portes de la maison de la photographie en 2013, comme c'est elle qui m'a permis de me faire la main de faire aboutir le projet 4m² de nature fin 2014... J'aime les papillons et ils me le rendent bien !

Spot préféré ?
Un petit étang à environ 3 km de chez moi, facile d'accès, il regorge néanmoins de biodiversité. Un paradis pour les oiseaux, les insectes, les batraciens, les poissons, les fleurs et moi. J'y passe de très nombres heures tout au long de l'année.

Un lieu mythique ?
Je ne sais pas un pays sans pesticide ? Non ? Ça serait pas mal ça …
Sinon du blanc, vers le Nord donc.

Et la technique ?
Bah la technique c'est obligatoire, pas nécessairement le plus intéressant, la maîtriser pour s'en affranchir le plus possible. La photographie c'est comme le dessin ou la musique, ce qui compte c'est de faire passer l'émotion le reste c'est de la flûte (à bec). Il ne faut pas ressentir la difficulté à réaliser une image tout doit rester léger. Bref j'ai appris pour éviter de me dire : "A c'est dommage cette image j'aurais pu la faire comme ceci ou comme cela je l'aurais aimée..."

Des urgences ?
Bah oui, climat, déforestation, braconnage, tout ça par exemple et puis aussi se décider rapidement à bannir la chimie de nos champs, de nos lacs, de nos étangs, de nos rivières et finalement de nos assiettes. Cesser d'opposer protection de l'environnement et enjeux économiques. Si j'avais une lampe magique c'est ça que je demanderais en premier...

Des conseils ?
Apprendre et connaître la vie des espèces qu'ils désirent photographier bien avant de lire le mode d'emploi de leur APN, c'est beaucoup plus utile et cela évite de faire des idioties sur le terrain. La connaissance éclaire l'image, lui donne du sens. Photographier sans savoir n'est guère enrichissant et rapidement lassant à mon avis.

Une association à mettre en avant ?
Oui l'OPIE évidemment ! Lorsqu'on aime les insectes et la nature en général, le premier réflexe à avoir n'est pas numérique mais de s'engager dans la protection des espèces. Je suis heureux de pouvoir le faire à mon échelle avec l'OPIE je suis sûr que tout le monde peut à son niveau participer à des actions en faveur de la nature.

Pour conclure ?
Faites avec passion ce qui vous rend heureux profiter d'être vivant je pense qu'il n'y ai pas de meilleur conseil quant à la conclusion je la confie à un expert.























CONCOURS

Prix spécial du Jury du 20ème festival de Montier en Der

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Son travail sur les papillons est nommé aux "Zooms 2010" du salon de la photographie de Paris. 4m² de nature est primé dès 2011 aux Photographies de l'année et Stéphane intègre le projet Meet yours Neighbours avec le parrainage des associations Proserpine, OPIE et Afpan "Or Vert" et il est, avec son ami Paul Starosta, un des invités d'honneur français du Festival de Montier en Der.

Début 2012, 3 de ses photographies sont en finale dans 3 catégories différentes des Photographies de l'année et 5 images tirées du projet 4 m² de nature sont à nouveau primées au PX3 PRIX DE LA PHOTOGRAPHIE DE PARIS.

Entre 2008 et 2010 les “colocataires” et “les ailes du désir” reçoivent 18 prix (dont 14 prix du public) et 10 mentions au prestigieux concours international PX3 PRIX DE LA PHOTOGRAPHIE DE PARIS.
EXPOSITIONS ET PARUTIONS
Expositions

2017 Les arbres amoureux l'expo - Morges Suisse

2017 kochikaze - 1bis, rue Amaury - 78490 Montfort l'Amaury

2016 4K PROJECT 20 ans du festival de Montier en Der -

2015 Les ailes du désir - Galerie Blin plus Blin|Paris 7

2015 Les ailes du désir - Galerie Blin plus Blin|Montfort l'Amaury

2014 4m² de nature - Montier en Der

2014 Mont-Blanc Photo Festival - Saint-Gervais Mont-Blanc

2013 Art of Butterfly - Maison Europréenne de la photographie

2012 4m² de nature - Montier-en-Der

2012 Festival de la Photographie de Dax - Ville de Dax

2011 Terre de contrastes - Montier-en-Der

2011 Les ailes du désir - Galerie Blin plus Blin|Montfort l'Amaury

2010 La vie rêvée des papillons - Jardin exotique de Monaco

2009 Ukiyo'e - Montier en Der

2009 Rêve de papillon - Sapporo - Japon

2008 Le petit peuple ailé - Colline de Sion

2007 Colocataires - Festival de montier en Der
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    Le petit peuple des chemins
    Les vraies fées de la nature

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