RICHARD MARTIN



HOMMAGE



Photographe à « L'Équipe » et auteur de quelques-unes des plus belles photos du sport français, Richard Martin est mort mardi matin à l'âge de 54 ans.

« Richard possédait l'équivalent photographique du toucher de balle à la Zidane »

Jacques Deydier, ancien chef du service photo de « L'Équipe »

 



Roxana Maracineanu (ministre déléguée aux Sports) : « Il cherchait l'humanité à chaque cliché »


HOMMAGE

« Richard, c'était le photographe de la natation, notre homme-grenouille à nous, tout en finesse et en gentillesse. Je me souviens de lui, en maillot de bain, au bord des bassins, parce qu'il devait placer ses appareils au fond de la piscine. Bon, côté musculature, il détonnait un peu à côté des nageurs de compétition (sourire)... Richard déplaçait en permanence son matériel, parce qu'il n'était jamais satisfait de l'angle ou de la prise de vue, qu'il voulait unique et nouvelle. Il y avait toujours un truc qui n'allait pas, alors que ses photos étaient magnifiques. Richard cherchait l'humanité à chaque cliché dans le geste sportif ou au-delà. Il avait fait des photos de moi quand il travaillait encore pour Vandystadt qui sont, je crois, les plus belles que j'ai. En noir et blanc, avec le dessin des gouttes d'eau sur mon visage, qu'il avait réussi à rendre calme et apaisé.
J'ai croisé Richard tout au long de ma carrière, on s'estimait, on se saluait, mais on n'avait jamais eu le temps de vraiment se parler. Et puis, il y a quelques mois, alors que je rentrais d'un déplacement officiel, je suis tombée sur lui par hasard, dans un train. Richard était en phase de rémission, il donnait l'impression d'être guéri, et j'étais agréablement surprise de le voir aussi bien. Surtout, il avait complètement changé de philosophie de vie! Il m'avait dit: « Mais qu'est-ce que j'étais con avant à toujours râler pour rien! Ce n'est pas ça la vie! »
 Il m'avait aussi beaucoup parlé des médecins et des infirmières qui avaient pris soin de lui. Il les considérait comme sa famille élargie. Quand je suis rentré chez moi, j'ai dit à mon mari (le journaliste Franck Ballanger): « Je viens de discuter trois heures avec Richard Martin et je l'ai enfin vu sourire! » C'est d'abord cette image que je veux retenir de lui. »
publié le 8 juillet 2020 à 00h01mis à jour le 8 juillet 2020 à 09h27


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