QUINO dessinateur de BD



HOMMAGE à QUINO 

Mafalda orpheline : le dessinateur de BD argentin Quino est ...www.franceculture.fr › theme › bande-dessinee › mafal...

Quino au côté de Mafalda en 1992 Crédits :  Daniel BELTRA/Gamma-Rapho via Getty Images - Getty

"Je suis un mauvais argentin", disait-il sur France Culture en 2012. Le dessinateur et scénariste argentin Joaquín Salvador Lavado, dit Quino, est mort à l'âge de 88 ans, a annoncé son éditeur Daniel Divinsky.  

Enfant durant la guerre civile espagnole, Quino est élevé par des parents immigrés andalous. Il grandit dans une famille très politisée, anti-cléricale et de gauche. "J'ai commencé à aller au cinéma tout seul à huit ans. J'ai vu la Seconde Guerre mondiale au cinéma, dans les actualités. J'en fait encore des cauchemars", se souvenait le dessinateur sur France Culture. 

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Quino à propos des discussions très politisées à la maison, dans une famille anti cléricale, de gauche, avec une grand-mère de gauche. Enfance marquée aussi au cinéma, à 8 ans, seul, par la découverte des actualités du monde pendant la Seconde Guerre

Quino avait conquis dans les années 1960 ses lecteurs avec la bande dessinée Mafalda. Créé en 1962 pour une campagne de publicité qui ne verra finalement jamais le jour, le personnage apparaît deux ans plus tard dans l'hebdomadaire Primera Plana. Un succès qui ne se tarit pas pour cette galerie de personnages très inspirée de Snoopy et les Peanuts inventés par Schultz dans les années 1950, des enfants aux questionnements d'adultes parfois presque métaphysiques.Avec son nœud enfoui dans une épaisse chevelure noire, ses yeux en forme de billes et son nez-boule, Mafalda est donc une petite fille dont la maturité séduit les lecteurs. Elle n'hésite pas à poser toutes sortes de questions à sa mère femme au foyer et son père employé de bureau. Ce qui préoccupe Mafalda : les ravages de la mondialisation, les inégalités, l'échec des hommes politiques, la guerre dans le monde et la dictature, la condition féminine, mais aussi cette soupe au goût détestable...  "Tu vois comme il est beau le monde, explique Mafalda à son nounours, désignant sa mappemonde. Eh bien, c'est parce que c'est une réplique. L'original est un désastre".

Lorsqu'il reçoit la Légion d'Honneur au Salon du Livre en 2014, Quino explique que "Mafalda est une petite fille, et on me laissait donc faire. Elle paraît innocente". Censurée en Bolivie, au Chili et au Brésil, Mafalda est réservée aux adultes lorsqu'elle sort en Espagne, alors sous Franco. Aujourd'hui, Mafalda reste très populaire (132 000 abonnés sur son compte twitter !) et fait souvent l'objet d'expositions un peu partout dans le monde, où de nombreux enfants apprennent à parler espagnol avec elle. Parfois surnommé le "Sempé argentin", Quino confiait au Figaro que cette comparaison ne le dérangeait pas, bien au contraire : "Je me souviens même avoir rencontré Sempé en 1968. A l'époque, c'était déjà un dieu pour moi. Nous adorions Bosc, Chaval et Ronald Searle, et nous nous voulions des résistants de l'humour absurde. Je crois que nous partageons la même vision du monde. Nous sommes nés le même jour de la même année et nous avons publié notre premier ouvrage en même temps. En fait, je le considère un peu comme un frère d'encre".

Après le coup d'Etat de 1976 en Argentine, Quino s'est exilé en Italie, puis en Espagne. A l'annonce de son décès, plusieurs auteurs de bande dessinée ont réagi sur les réseaux sociaux, par exemple Pénélope Bagieu qui le remercie d'avoir créé Mafalda, "la meilleure petite fille de la BD".

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