PAUL JACOULET

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

IL N'Y A PAS QUE LA PHOTO DANS LA VIE...

ESTAMPES JAPONAISES
Paul Jacoulet, le plus japonais des Français

Un trésor exotique au Quai Branly

Français venu au Japon avec ses parents universitaires, à l'âge de trois ans, Paul Jacoulet ne revint jamais en Europe.
Il réalisa une oeuvre singulière, de qualité technique parfaite et d'une grande sensibilité,
 montrant des femmes et des hommes du Japon principalement,
mais aussi de Chine, de Corée, des Iles Mariannes ...


L'univers flottant de Paul Jacoulet
du mardi 26 février au dimanche 19 mai 2013
Artiste français, Paul Jacoulet (1896-1960) arrive au Japon en 1899, où il séjournera la plus grande partie de sa vie...Cet article a été écrit par Misha Uzan Contacter l'auteur


Le musée du quai Branly accueille dès à présent des œuvres de Paul Jacoulet dans une exposition temporaire qui fait place aux œuvres de l’artiste inspirées de ses voyages en Micronésie.

Paul Jacoulet maître de l’estampe japonaise
L’artiste français fut en effet un maître de l’estampe japonaise. Au Japon, Paul Jacoulet est reconnu comme l’un des derniers grands maîtres de l’estampe alors qu’en France, où il est né, peu le connaissent. Le musée du quay Branly a voulu rendre hommage au plus japonais des artistes français. Son œuvre a été exposée en France pour la première fois en 2011 seulement, à l’occasion de la donation d’un ensemble de gravures à la Bibliothèque nationale de France par sa fille adoptive, Thérèse Jacoulet-Inagaki. C’est cette même fille qui vient de faire don au Quai Branly de l’essentiel du fonds conservé depuis la mort de l’artiste en 1960 dans sa maison de Karuizawa.



Paul Jacoulet was born in Paris in 1902. From the age of 4 he lived in Japan. His father worked at the Tokyo University as a teacher. The young child Paul was of poor health. But he developed good skills for drawing, music and languages. He spoke Japanese, French and English fluently. At the age of eleven he began painting.
In 1920, Jacoulet began to work for the French Embassy in Tokyo as an interpreter. Paul had a lively interest in Japanese culture and was a frequent guest in the Noh and Kabuki theater
Paul Jacoulet (c. 1896 - 1960)

Born in Paris in 1906, Paul Jacoulet showed a precocious artistic talent at a young age. As a youth his family moved to Japan where Paul began his studies as an artist at age eleven under Seiki Kuroda and Takeji Fujishima. Paul Jacoulet began by sketching places he visited on his travels through this new country he would soon fall in love with.
In 1920, Paul Jacoulet started work with the French embassy in Tokyo, but due to his frail health he was forced to resign the position. In 1929, Jacoulet made the first of many trips to the South Seas, where he then began to make woodblock prints of people in Asia, using the traditional Japanese woodblock print methods. By 1934, Paul Jacoulet arranged top woodblock carvers and printers such as Kazuo Yamagishi to assist him in producing his first woodblock prints while continuing to act as his own publisher. Thereafter, he was able to create less then two hundred different editions of woodblock prints. Not only did Paul Jacoulet use special hand-made watermarked paper made in Kyoto, but also lavish gold, silver, platinum, mother of pearl, mica, and sometimes powered semi-precious stones. The quality of material, along with his talent and subject matter made his prints unique. He also used as many as 300 different blocks for a single print. Paul Jacoulet is known as the “Frenchman of the woodblock print”. In 1941, Jacoulet chose the area of Karuizawa as his studio location and maintained this location until his death in 1960.




Paul Jacoulet’s works are in the collection of The British Museum, Vatican Museum, Pacific Asia Museum, Queen Elizabeth III, President Truman, General Douglas MacArthur, Pope Pius XII, Greta Garbo, and numerous other private collections. Paul Jacoulet spoke fluent Japanese, French, mastered the violin and the Japanese Shamisen, all while collecting over 300,000 butterflies in his lifetime.



Ses estampes, de tirage très limité, dont le catalogue raisonné a été publié à Tokyo en 2003,
sont aujourd'hui très recherchées par les collectionneurs.
En général, une première série, limitée à 150 exemplaires numérotés en caractères japonais était éditée,
 suivie d'une autre, de 250 et/ou de 350 exemplaires numérotés en caractères occidentaux,
et d'une valeur largement moindre.










Les pièces de Paul Jacoulet au musée du quai Branly
Aussi, près de 3 000 pièces et archives sont exposées jusqu’au 19 mai sur la période “micronésienne” de l’artiste. On y compte 140 aquarelles, dessins et gravures issus des longs voyages de Paul Jacoulet dans les archipels situés au nord de la Nouvelle-Guinée et des îles Salomon. L’artiste s’y rend en 1929. Il a alors 33 ans et vit depuis son tout jeune âge au Japon, dans la haute société de Tokyo. Initié à la musique, à la danse et au récit chanté gidayu, il s’est aussi épris de sciences naturelles. Il a aussi découvert le dessin, la peinture et l’estampe auprès de maîtres accomplis. Paul Jacoulet a touché un peu à tout : traducteur, artiste, danseur, il est un monde à lui tout seul tout en nous faisant découvrir un autre monde, celui de la Micronésie.











L’œuvre de Paul Jacoulet


En 1933, Paul Jacoulet ouvre son premier atelier, l’Institut Jacoulet des estampes, où il travaillera en collaboration avec de grands maîtres imprimeurs et graveurs, mettant ses pas dans ceux d’un autre artiste voyageur, Paul Gauguin. Il entame une collection de papillons qui comptera jusqu’à 30 000 spécimens. Selon lui “les couleurs des mers du Sud sont inconcevables tant qu’on ne les a pas vues et, même alors, elles restent inconcevables”. Il tente néanmoins de les exprimer : il invente sa palette et introduit dans l’ukiyo-e (gravure sur bois polychrome) de nouveaux pigments : des bleus, des verts et des rouges ou, pour rendre la luminosité, du mica, de la poudre de perle, d’or ou d’argent. Il introduit également les portraits d’amis ou d’anonymes et des scènes de la vie quotidienne. A chaque fois il recherche le beau, mais son œuvre, dans les années 30, renseigne aussi sur des coutumes qui commençaient à décliner. Il faut admirer l’œuvre de Paul Jacoulet au musée du quai Branly pour le comprendre.

















VERS LA LUMIÈRE DES ÎLES DE MICRONÉSIE
C’est en 1929, que Paul Jacoulet visite pour la première fois les îles de Micronésie. Ébloui par la nature et les cultures locales qu’il y découvre, l’artiste parcourt régulièrement la région jusqu’en 1932. Il ramène de chacun de ses voyages une production abondante d’aquarelles et de dessins. Avec un sens de l’observation presque monographique, ces séries micronésiennes magnifient la diversité des espèces naturelles et des sociétés rencontrées.
Dans cette section sont présentés des aquarelles, des estampes et des dessins de Paul Jacoulet classés par île, parmi lesquels trois séries d’aquarelles sur les papillons, les insectes et les fleurs.

































Le alors très jeune Paul Jacoulet travaillant sur le motif





LU À TRAVERS LA PRESSE


Paul Jacoulet, le plus japonais des Français
LE MONDE | 28.02.2013 à 14h24 • Mis à jour le 28.02.2013 à 17h57
Par Philippe Pons - Tokyo Correspondant

Français, il l'était par sa nationalité et la culture que lui avaient transmises ses parents ; japonais, par les années passées dans l'Archipel - pratiquement toute sa vie - et par une sensibilité et une conception du monde qu'il avait faites siennes.
Cette fusion de deux altérités (occidentale et japonaise) donna naissance chez Paul Jacoulet (1896-1960) à un talent particulier qui allait s'exprimer par des dessins, croquis, aquarelles et estampes. Un dernier genre, auquel les ukiyo-e ("peintures du monde flottant") avaient conféré leurs lettres de noblesse, qu'il contribua à renouveler.
Reconnu aux Etats-Unis, célébré comme un artiste "japonais" dans l'Archipel, Paul Jacoulet a été longtemps méconnu, ignoré en France. Le Musée du quai Branly lui consacre une grande exposition.
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PORTRAITISTE ET PEINTRE DE MOEURS
Féru de calligraphie, qui donna à son trait une puissance particulière, et inspiré par la vivacité des couleurs de Gauguin, Paul Jacoulet fut à la fois portraitiste et peintre de moeurs. Il a su saisir à travers des personnages du quotidien une époque : celle du Japon du début du XXe siècle mais aussi de la Corée, de la Chine du Nord et de la Micronésie.
Au-delà de la sensualité discrète qui se dégage de ses modèles et n'est pas sans rappeler l'univers d'un Utamaro (1753-1806), dont il se voulait un émule, Paul Jacoulet sut donner, par sa méticulosité obsessive du détail (parures, tatouages, maquillages), un côté de document ethnologique à ses oeuvres.
Lorsqu'il débarqua à Yokohama avec sa mère, en 1899, il avait 3 ans. Son père était professeur de français à l'Ecole des langues étrangères de Tokyo depuis deux ans et sa famille le rejoignait. Eduqué par des tuteurs français et japonais, le jeune Paul, âgé d'une dizaine d'années, retourna en France en 1907 à l'occasion d'un voyage avec son père, qui lui fit découvrir des peintres français (Courbet, Millet, Matisse, Gauguin).
TRADUCTEUR À L'AMBASSADE DE FRANCE À TOKYO
Il n'y revint jamais. Sa vie était au Japon. Fasciné par les sciences naturelles, les plantes et les insectes, les visages et les silhouettes, il sera initié à la peinture occidentale par deux célèbres peintres japonais et en même temps à la gravure sur bois ainsi qu'à la peinture classique japonaise. Adolescent doué, il deviendra rapidement un peintre accompli.
Traducteur à l'ambassade de France à Tokyo pour gagner sa vie, il connaîtra le grand séisme de 1923, puis, par un ami vers lequel l'avait porté son amour des garçons, il découvrira la Micronésie (Saipan, Chuuk, Yap, Pohnpei...) - "les îles du Sud", comme il les nomme -, alors sous mandat japonais.
C'est dans les années 1930 qu'il se lança dans la gravure sur bois et créa son propre atelier de gravures. Dernier des artistes occidentaux qui avaient fait du Japon une terre d'exil créatif, telles Helen Hyde (1868-1919) ou Elizabeth Keith (1887-1956), qui se complurent, certes avec talent, dans un exotisme nostalgique représentant un Japon qui s'estompait, Paul Jacoulet se voulait par ses sujets un homme de son époque.
L'ART DE LA GRAVURE SUR BOIS POLYCHROME
Il contribua à faire renaître l'art de la gravure sur bois polychrome (qui s'était épanouie au cours du XVIIIe et du XIXe siècle mais avait commencé à péricliter avec la modernité) mais aussi à en renouveler le style par des thèmes inédits et l'utilisation de nouveaux pigments naturels. Il avait surtout fait sien un état d'esprit dont les estampes furent une expression : le "monde flottant", ukiyo.
A l'origine, une expression bouddhique pour désigner le monde terrestre en proie à l'illusion, l'ukiyo en viendra par glissement sémantique à désigner le monde des courtisanes et la fugacité de toutes choses. Ce monde balloté par les vagues du temps comme "le bateau qui part sans laisser de sillage" habite l'oeuvre de Paul Jacoulet.
Il en transpose la suave sensualité et l'énergie charnelle dans les mers du Sud, en Chine ou en Corée. A travers ses personnages, il fut à la "recherche du rêve", comme le furent avant lui les maîtres de l'ukiyo-e, écrit le critique et poète Yonejiro Noguchi (1875-1947).
Paul Jacoulet s'était pénétré de l'"esprit d'Edo" (époque des shoguns Tokugawa, 1603-1868) à travers l'iconographie mais aussi sa pratique d'arts populaires comme la narration chantée (gidayu) : accompagné d'un shamisen (instrument à trois cordes), l'interprète joue plusieurs personnages à la fois en variant les intonations de voix.
Sa connaissance des arts de la scène renforça sa sensibilité à l'expression iconographique des sentiments humains, son attention aux yeux et au jeu des mains.
A l'exception des catalogues réalisés par Richard Miles pour les expositions sur Paul Jacoulet aux Etats-Unis, la recherche sur la vie et l'oeuvre du peintre commence à peine.
Le tardif sursaut d'intérêt en France - où une première discrète exposition eut lieu à la Bibliothèque nationale en 2011 - est largement dû à Christian Polak, homme d'affaires établi au Japon depuis des décennies, collectionneur et bibliophile auquel on doit un panorama érudit de la présence française au Japon depuis le XIXe siècle, qui est le commissaire de l'exposition au Musée des arts premiers.
Les 180 oeuvres présentées ainsi que des objets ayant appartenu à l'artiste proviennent de la donation de quelque 3 000 pièces venant des quatre héritiers ainsi que de la fille adoptive du peintre, Mme Thérèse Jacoulet-Inagaki. "Grâce à cette donation, le Musée du quai Branly pourrait devenir un foyer de recherches sur ce cas unique d'artiste européen à s'être autant imprégné de la culture japonaise et à avoir nourri son talent de son expérience de deux mondes aux antipodes l'un de l'autre", estime-t-il.

"Un artiste voyageur en Micronésie, l'univers flottant de Paul Jacoulet". Musée du quai Branly, 37, quai Branly, Paris 7e. Mardi, mercredi et dimanche de 11 heures à 19 heures, jeudi, vendredi et samedi de 11 heures à 21 heures. Tél. : 01-56-61-70-00. De 5 € à 7 €. Jusqu'au 19 mai.


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Pour une fois, enfin presque, poussons nous du col, en effet avant cette exposition, ils étaient bien peu nombreux les blogs français qui parlaient de Paul Jacoulet sinon le mien. Pour en connaitre plus et voir d'autres merveilles de cet artiste allez donc voir le billet que je lui ai consacré:  Paul Jacoulet
Je ne parlerais donc cette fois que de l'exposition qui lui est dédiée au musée du quai Branly dont il faut encourager l'audace et la qualité des expositions.
Le lieu oblige l'accent est mis sur le coté ethnologique, dans l'exposition et encore plus dans le catalogue, du travail de Jacoulet et en particulier sur ses réalisations ayant trait à la Micronésie.



En 1929, un jour de grande pluie un adolescent offre à Paul Jacoulet un coin de parapluie le bel adolescent aux yeux sombres se nomme Enis; il lui dit venir de la mystérieuse "Truk", une île de Micronésie. Le père du garçon, Pierre Nedelec, est un Français qui, après avoir servi dans la marine, s'y est établi et y a épousé "une beauté locale" : Enis est le fruit de cette union. Paul Jacoulet le prend sous son aile... et c'est à l'invitation de Pierre que l'artiste découvre ce qu'il appelle plus volontiers "les mers du Sud". Ce sont surtout les portraits que Jacoulet a fait dans ces iles de la mer du sud que l'on voit majoritairement quai Branly.



L'exposition est présentée d'ailleurs géographiquement, selon les lieux auxquels se rapportent les oeuvres et non d'une manière chronologique, ce qui est judicieux car l'art de Jacoulet a peu évolué au fil du temps.
Le très copieux accrochage présente deux sortes d'oeuvres (180), d'une part les dessins aquarellés et d'autres part les estampes, ou plus exactement des Ukiyo-e. Souvent les dessins sont les originaux des estampes. Dans quelques cas l'exposition confronte l'estampe avec le dessin qui en est la base. Le mode opératoire pour obtenir un ukiyo-e à partir d'un dessin est bien expliqué. On s'aperçoit que le graveur puis l'imprimeur est presque aussi important que le dessinateur, d'ailleurs chaque feuille obtenue comporte trois signatures, celle du dessinateur, celle du graveur et celle de l'imprimeur.




L'angle ethonologique pris par l'exposition laisse un peu dans l'ombre la personnalité extraordinaire de Jacoulet qui il faut le dire s'est ingénié à brouiller les pistes et a laisser sa vie privée et même l'itinéraire de ses voyages dans le plus grand flou. Il reste encore beaucoup de zones d'ombre sur ce personnage après cette exposition pourtant très complète. Quels étaient ses relations exactes avec ses nombreux jeunes "amis"? Comment a-t-il échappé à la conscription durant la guerre de 14 (probablement en mentant sur son âge). Quels étaient ses opinions sur le régime militaire du Japon dans les années trente, régime qui surveillait cet étranger anticonformiste. Quel a été sa situation à partir de 1943? était-il en résidence surveillée? Comment a-t-il pu bénéficié après le guerre de l'aide de l'armée américaine qui lui a quasiment organisé des expositions... Enfin rien nous est dit sur les tirages des différentes estampes (pour celles passées en vente il serait de 150 exemplaires numérotés).


Le magnifique catalogue (49 € tout de même) répond à beaucoup d'autres questions que je me posais sur cet extraordinaire artiste. En outre il donne beaucoup d'informations sur la vie dans les iles du Pacifique dans l'entre deux guerre.
Les photos sont autorisées mais comme tout est sous verre il est très difficile d'échapper aux reflet et aux spots d'éclairage; peut être avec un filtre anti reflet mais je n'en avais pas lors de ma visite...
Une exposition passionnante et merveilleuse à voir et à revoir. Est ce qu'un lecteur pourrais me dire où l'on peut voir des ukiyo-e et surtout des originaux de Jacoulet au Japon (et ailleurs).

Repères biographiques

Portrait de Paul Jacoulet dans son atelier © DR, avec l’aimable autorisation de Thérèse Jacoulet-Inagaki.

1896

Paul Frédéric Jacoulet (1872-1921) et Jeanne Pétrau-Lartigues de Membiel (1874-1940) donnent naissance à Paul, rue de Rome, dans le 8ème arrondissement, à Paris.


1897

Paul-Frédéric obtient un poste de professeur de français à Tokyo. Deux ans plus tard, la famille s’installe au Japon.


1902

Paul entre à l’école tout en étudiant le japonais et l’anglais avec des précepteurs particuliers.


1907

Lors d’un voyage en France avec son père, il découvre les grands peintres modernes européens.


1909

À l’âge de treize ans, il reçoit l’enseignement de Terukata et Shoen Ikeda, un couple de peintres de renom. Il s’exerce durant cette période à reproduire les classiques du genre de l’estampe ukiyo-e.

1921
Après la mort de Paul Frédéric Jacoulet, sa mère quitte le Japon pour la France. Remariée à un Japonais résident à Séoul, elle s’installe durablement en Corée. Les visites que lui rendra Paul donneront naissance à de nombreuses oeuvres inspirées de ce pays.

1929

Profondément marqué par son premier voyage en Micronésie, il décide de consacrer sa vie à la peinture. Après cette expérience décisive, il débute aussi sa collection de papillons et se rendra plusieurs fois en Micronésie jusqu’en 1932.


1933

Il fonde à Tokyo « l’institut Jacoulet des estampes » (Jacoulet Hanga Kenkyu-jo) et collabore avec des maîtres graveurs et imprimeurs, selon la tradition. Il produit et expose ses premières séries d’estampes et connaîtra, bientôt, l’apogée de sa carrière.


1942

Avec les bouleversements de la Seconde Guerre mondiale, Paul Jacoulet met en suspend son activité artistique, juste après la publication de « Princesses de Mandchourie ». Trois ans plus tard, avec les bombardements aériens de 1945, sa maison est détruite mais l’artiste parvient à sauver la plupart de ses dessins et aquarelles.


1944

Paul Jacoulet s’installe à Karuizawa, aux pieds des montagnes, où il fonde un nouvel atelier avec les frères Rah, qui travailleront avec lui jusqu’à la fin de sa vie.


1960

Après plusieurs expositions en Europe et aux États-Unis, Paul Jacoulet disparaît, victime du diabète





Un trésor exotique au Quai Branly



Le musée vient de recevoir 2 950 feuilles de Paul Jacoulet, le «Gauguin de la Belle Époque».

Au dernier Salon du dessin et de l'estampe du Grand Palais, une estampe de Paul Jacoulet (1896-1960), comme les trois en moyen état proposées, valait entre 7 000 et 8 000 € pièce. Aux États-Unis, les plus belles atteignent 35 000 €. Or c'est quasiment tout son fonds que vient de donner au Quai Branly la fille adoptive de l'artiste: des estampes sur bois à la manière japonaise, mais aussi des matrices et - très largement inédits - des aquarelles, des dessins, des études. Plus quelques objets et documents. Au total 2 950 références. Sans aucune contrepartie fiscale ou autre. Le tout a été valorisé à près de 4,5 M€.
«Depuis l'ouverture du musée en 1998, c'est la plus importante donation qui nous ait été accordée», se félicite Stéphane Martin, le patron du musée, à l'issue de deux ans et demi de négociations.
Érotisme sophistiqué
L'acte officiel a été signé le 25 février, jour d'ouverture d'une exposition centrée sur l'œuvre de Jacoulet en Micronésie dans les années 1930. Cet archipel, alors mal connu, se trouvait interdit d'accès par un blocus japonais. Jacoulet s'est intéressé à représenter la flore, la faune et, surtout, les natifs. Leurs us et coutumes, leurs tatouages en voie de disparition, leur érotisme sophistiqué…
Car ce Français issu d'une famille aisée, arrivé à l'âge de 2 ans au Japon, qui ne connut l'Hexagone qu'à onze ans pendant seulement quelques mois avant de regagner définitivement l'Asie, fut un grand arpenteur du Pacifique. Il créait surtout pour son plaisir. Il ne vendit et ne fut connu des amateurs qu'à la fin de sa vie. Parmi eux on comptait le général MacArthur. On le surnomma «le Gauguin de la Belle Époque», ce qui était flatteur. Toutefois, son art, inspiré du maître de l'Ukiyo-e, Kitagawa Utamaro, témoigne d'une vraie culture au service d'une sensibilité poétique et humaniste cer­taine.
Ses feuilles érotiques ne cachent rien d'un penchant homosexuel. Mais le plus étrange - et malheureusement guère montré dans l'exposition -, ce sont les relevés d'ornementations de sexes féminins. Les Micronésiennes s'étiraient les lèvres et les perçaient avec des fleurs. Par pudeur, Thérèse Jacoulet-Inagaki hésite encore à présenter ces travaux.
«Un artiste voyageur en Micronésie, l'univers flottant de Paul Jacoule t», jusqu'au 19 mai, Quai Branly, mezzanine est. Catalogue Musée/Somogy, 352 p., 49 €.
Tél.: 01 56 61 70 00.osition
Artiste français, Paul Jacoulet (1896-1960) arrive au Japon en 1899, où il séjournera la plus grande partie de sa vie. Il voyage en Corée, en Chine et en Micronésie où il se rend à de nombreuses reprises pour faire des portraits des habitants. À travers ses estampes et dessins, il représente les hommes et les femmes qu’il a rencontrés avec un regard à la fois intime, esthétique et ethnographique.
Plusieurs grandes thématiques permettent de voyager dans son oeuvre abondante et singulière : la vision d’artiste-ethnographe d’un ailleurs devenu quotidien et intime, la représentation des tatouages et des parures mais aussi de certains rituels ou encore la composante érotique qui caractérise certains portraits.
L’exposition réunit plus de 160 dessins, croquis et estampes exceptionnels issus de la donation faite au musée du quai Branly en 2011 par Madame Thérèse Jacoulet-Inagaki, fille adoptive de Paul Jacoulet, ainsi que les trois autres héritiers-donateurs – Messieurs Chisei Ra, Louis Young Whan Rah et Shozo Tomita. Un ensemble de bois utilisés pour la préparation des estampes, des objets du musée du quai Branly et du Museum national d’Histoire naturelle de Paris, ainsi que des programmes audiovisuels complètent cette présentation.
Pour retrouver en ligne l'ensemble des œuvres de la donation Jacoulet, suivez ce lien et effectuez une recherche sur le terme "Jacoulet".


L’Orient-Le Jour > Culture > Paul Jacoulet, peintre des îles, jette l’ancre au Quai Branly
Paul Jacoulet, peintre des îles, jette l’ancre au Quai Branly
   
Paul Jacoulet's art is a unique synthesis of the traditions of the two great artistic cultures of Japan and France.  While born in Paris, his family moved to Japan when he was six.  It was a time when Japan was still ruled by the Imperial Court and the Emperor revered as a god.  Living in an elite neighborhood in Tokyo, he attended fine Japanese private schools, becoming fluent in Japanese, French and English. Jacoulet self published many of his prints and worked with the most skilled woodblock carvers and printers of the day.  He spared no expense in using the best quality materials, papers and pigments, including silver and gold, mica and other precious elements.  Thus, his prints have a unique beauty and have survived the passage of time much better than many woodblock prints due to the quality of materials used.  His exacting standards caused many prints to be destroyed and his lifetime output is generally thought to be about 166 prints, though he made many thousands of drawings and paintings.  Many illustrious people and museums collected his work including General MacArthur, Queen Elizabeth II, Greta Garbo, Pope Pius X1, President Truman, the British Museum and the Asia Pacific Museum. Today, it is widely revered, hard to find, as the editions were relatively small, and highly prized and collected.
Each print measures approximately 14 inches by 18 inches. The high quality paper is in excellent condition, with very little of the toning so often seen and the rich, vibrant colouring so typical of his work. The notch cut in the corner of the paper represents a registration cut for aligning the paper during printing. The verso contains either the print's edition number stamp or the elaborate PJ stamp.



02/03/2013


Une des œuvres exposées.

Artiste voyageur et ethnographe, le peintre français Paul Jacoulet (1896-1960), qui a passé la majeure partie de sa vie au Japon et dans les îles du Sud, est l’invité du musée du Quai Branly, à Paris, jusqu’au 19 mai, à l’occasion d’une première grande rétrospective.
La fille adoptive de l’artiste, Thérèse Jacoulet-Inagaki, vient de faire don au musée d’une importante partie de l’œuvre du peintre et dessinateur, soit 2950 aquarelles, estampes, dessins, croquis et études, offrant un témoignage exceptionnel sur les grandes civilisations asiatiques et les archipels du Pacifique.


Intitulée «Un artiste voyageur, l’univers flottant de Paul Jacoulet», l’exposition réunit plus de cent soixante œuvres réalisées pour la plupart dans les îles de Micronésie, mais également en Corée et au Japon, entre les années 1920 et 1950.
Fils d’un professeur de français, Paul Jacoulet est arrivé en 1899, à l’âge de 3 ans, au Japon où il a vécu la plus grande partie de sa vie.
«À l’époque, il est l’un des rares Occidentaux à suivre une scolarité japonaise assortie de cours particuliers de peinture et de calligraphie. Paul Jacoulet est devenu un artiste unique, japonais dans sa formation et dans sa sensibilité», souligne Christian Polak, commissaire de l’exposition.
Son œuvre foisonnante et singulière se concentre sur les traditions, les coutumes, les parures et les tatouages. Le visiteur découvrira aussi une sélection de gravures sur bois et d’aquarelles consacrées aux voyages réalisés par l’artiste en Corée, en Chine et en Mongolie.
Dès 1929, Paul Jacoulet a visité les îles de Micronésie. Ébloui par la nature et les cultures locales qu’il y découvre, l’artiste a ramené de ses voyages de nombreux dessins et aquarelles.
«Le regard de l’artiste ethnographe prend tout son sens dans les nombreuses représentations de parures traditionnelles de Micronésie, souligne Christian Polak. Reconnu au Japon, aux États-Unis et en Corée, Paul Jacoulet attend que son pays natal l’adopte définitivement.» 





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