CESARIA EVORA
IL N'Y A PAS QUE LA PHOTO DANS LA VIE...
CESARIA EVORA
Nouvel album disponible
MAE CARINHOSA
13 chansons inédites
www.cesaria-evora.com/
http://www.cesaria-evora.com/
En mornas, blues capverdiens et coladeras, chants festifs, Cesaria Evora, distillait ses douleurs et ses joies. Celles aussi de tout un peuple marqué par l’esclavage et l’exil. La pureté de sa voix et l’humilité de ses interprétations révèlent pourtant les histoires d’une vie jalonnée de souffrances. L’épreuve des sentiments d’une femme qui a choisi la liberté : "J’ai toujours voulu être libre et célibataire (...) Je suis comme ça. Quand j’étais (avec un homme) j’étais en train d’en regarder un autre " confiait-elle à Véronique Mortaigne dans la biographie que la journaliste du Monde lui a consacrée.
La "Diva aux pieds nus" nous charme avec ce nouveau bouquet de titres inédits, qui fleure bon les langueurs du Cap-Vert
Cesaria Evora: "La mer est le lieu qui ressource. Les émigrants partent vers la mer. Quand on a le cafard, elle nous procure un apaisement. (...) Alors, c'est naturel de la prier."
CESARIA EVORA
Nouvel album disponible
MAE CARINHOSA
13 chansons inédites
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Biographie de Césaria EVORA
Cap-Vert > Musique : Césaria EVORA
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Date de naissance : 27/08/1941 (format : jour/mois/année)
Son parcours :
Cesaria Evora (née le 27 Août 1941 - décédée le 17 Décembre 2011) était une chanteuse et grande dame d'origine Capverdienne.
Cesaria Evora est une légende. Le personnage (une vraie diva !), sa vie... Tout semble extrait d'un roman; et pourtant : quelle authenticité ! Cesaria -surnommée "Cize" par ses amis et "la diva aux pieds nus" par les chercheurs de slogans- est née le 27 Août 1941 à Mindelo, au Cap-Vert.
Très tôt, elle est remarquée pour sa voix alerte et son physique agréable. Mais la vie ne lui accordera la consécration que vers la cinquantaine. Il lui faudra attendre 1980 pour qu'un jeune français d'origine capverdienne, José Da Silva, lui propose de venir à Paris faire un disque. Là, les critiques s'enflamment. "Cesaria Evora, la cinquantaine bien vécue, chante la morna avec une dévotion canaille... Elle appartient à cette aristocratie mondiale des chanteuses de bar" proclame le journal Le Monde. La presse la compare à Billie Holliday, soulignant son goût immodéré pour le cognac et le tabac, son existence difficile dans des îles oubliées... En plus de ce blues des îles qu'est la morna, elle chante aussi la joyeuse Coladeira
.En 1993, son album "Miss Perfumado" fait un malheur. A Lisbonne, la police est obligée de contenir la foule devant le théâtre où elle se produit. En 1995, elle reçoit la première de ses trois nominations aux Grammy Awards et entame sa première tournée américaine à laquelle assistent Madonna, David Byrne et le tout New York. Belle revanche du talent sur la fatalité. Le gouvernement, fier de son ambassadrice du Cap-Vert, lui procure un passeport diplomatique. A partir de là, les amateurs de musiques s'intéressent aux traditions capverdiennes et impulsent un vent positif dans la communauté artistique de l'île. Plus ou moins proches de la diva, toute une génération de musiciens se fait connaître: Bana l'autre grande figure du Cap-Vert, Bau, le joueur de cavaquinho, qui assume un temps le rôle de chef d'orchestre de Cesaria, Tito Paris, un jeune chanteur-compositeur qui écrit pour la diva, ou Teofilo Chantre qui collaborera avec Goran Bregovic et Cesaria sur la bande originale du film de Patrice Chéreau, "La Reine Margot". Tous se font un nom dans le glorieux sillage de la chanteuse.
En 1999, pour "Café Atlantico", elle voyage à Cuba où elle enregistre avec le mythique Orquesta Aragon et fait appel à l'arrangeur favori de Caetano Veloso, Jaques Morelenbaum. Sur ce disque, elle rend hommage à sa ville natale, Mindelo, port de l'île de Sao Vicente, s'offre une reprise du "Maria Elena" popularisé par Nat King Cole, ose la rencontre des instruments du Cap-Vert avec la kora mandingue, un des titres sera même remixé en techno, mais là, elle déclare n'y être pour rien.Maintenant, sa popularité est définitivement assise et elle l'assume.
Elle a renoncé aux alcools forts et ne se plie qu'avec parcimonie aux exigences du service après-vente, préférant les conférences de presse aux interviews particulières. En 2001, elle retrouve l'Orquesta Aragon, Jaques Morelenbaum et fait un duo avec Caetano Veloso pour "Sao Vicente di longe". Elle fête la sortie de ce nouvel album au Zénith parisien lors d'une nuit capverdienne où, bien sûr, elle est consacrée reine.
La chanteuse, qui avait mis un terme à sa carrière en septembre2011 en raisons de problèmes de santé, avait été admise à l'hôpital Baptista de Sousa, sur l'île de Sao Vicente, vendredi soir à cause d'une "insuffisance respiratoire" et une "tension cardiaque élevée", selon l'agence LUSA.Elle meurt le samedi 17 décembre 2011.
Le gouvernement du Cap Vert a décrété un deuil national de 48 heure pour rendre hommage à la chanteuse, dont le président de la République, Jorge Carlos Fonseca, a estimé qu'elle était "l'une des références majeures de la culture du Cap Vert". Le premier ministre José Maria Neves est allé plus loin, estimant que Cesaria Evora ne "mourra jamais parce qu'une icône et une star ne meurent jamais. Elle restera à jamais dans la mémoire du Cap Vert et de tous les Capverdiens".
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La "Diva aux pieds nus" nous charme avec ce nouveau bouquet de titres inédits, qui fleure bon les langueurs du Cap-Vert
Publié le novembre 1, 2011 par Bus de la Médiathèque
.MUSIQUE DU MONDE CAP VERT
Avant elle, personne n’avait entendu parlé du Cap Vert. Et encore moins de sa musique.
Depuis Cesaria Evora, tout a changé. Cet archipel de 4000 km² face au Sénégal et à la Gambie a vu naître une belle petite Cesaria Joana en 1941 (eh oui ! Elle a 70 ans déjà !).
Alors qu’elle n’a que sept ans, son père violoncelliste disparaît. Trop pauvre, sa mère la laisse dans un orphelinat. Là, elle commence à chanter dans une chorale.
A la fin de son adolescence, elle commence à tourner dans les bars, pieds-nus, pour quelques sous, un verre ou des conseils… Elle améliore son chant et sa voix rauque et commence à avoir du succès localement. Elle chante la souffrance, les difficultés de la vie.
Puis, elle arrête tout, pendant près de dix ans. Dix ans d’alcool, de cigarettes, d’amours vite terminés.
Une organisation de femmes capverdiennes invite Cesaria Evora pour enregistrer un CD de démonstration dans le cadre d’un effort de promotion pour les îles. Cette démo attire l’oreille du français-capverdien José da Silva.
Il l’invite à Paris et devient son mentor. Après quelques albums, sort « Miss Perfumado » qui la transforme en star. La chanson « Sodade » est dans toutes les oreilles.
Elle chante le spleen, la tristesse, la mer, l’exil, la pauvreté, l’amour.
Sa voix fêlée et chaude chante la ‘morna‘ (chanson traditionnelle nostalgique capverdienne) sur un rythme doux et cadencé, plaintif et triste.
Bien que le Cap-Vert connaisse bien d’autres artistes de qualité (Mayra Andrade, Lura, Teofilo Chantre), Cesaria Evora reste l’emblème de ce pays.
Ce 23 septembre 2011, suite à des problèmes de santé, elle a décidé de mettre fin à sa carrière… Nous lui rendons hommage au discobus 4 ce dernier trimestre 2011. DM
photo Patrick BruchetCESARIA EVORA, LA ROCKEUSE AUX PIEDS NUS |
On connaissait sa voix, sa mélancolie, ses chansons pleines de tristesse et d’espoir. Mais il suffisait de croiser Cesaria Evora pour comprendre que le personnage public était loin de la femme privée. Fumeuse invétérée, fêtarde, buveuse, drôle, elle se prêtait de mauvaise grâce au jeu de la promotion. L’approcher n’était pas synonyme de danger, mais il fallait être sur ses gardes. La diva pouvait se montrer ombrageuse, froide, distante. Au bout de quelques minutes, pourtant, elle aimait se raconter. Sa vie, bien sûr, son île, surtout, le Cap-Vert. Jusqu’à 49 ans, elle n’avait jamais connu le succès, se contentant de se produire dans les bars de Mindelo. Entre l’Afrique et le Brésil, le Cap-Vert est un produit de ces deux cultures, sa musique aussi. Quand elle débarque à Paris en 1992, avec l’appui du label Lusafrica et son fondateur José Da Silva, le public du Théâtre de la Ville lui réserve une ovation. Avec sa version de « Saudade », elle s’offre même un tube. A bientôt 50 ans, Cesaria est comblée. Alors que tout aurait pu s’arrêter, voilà qu’une nouvelle vie s’offre à elle. Au fil des années et des disques, sa notoriété explose. Fidèle à Paris, elle remplit les salles en France, puis en Europe, bientôt en Russie, aux Etats-Unis. Cesaria devient l’ambassadrice non officielle de son pays, qui se met à rêver de tourisme.
A Mindelo, où nous l’avions suivie en 2003, nous avions découvert combien la chanteuse était vénérée par les Capverdiens. Accompagnée du chauffeur de son antique Mercedes, elle saluait les siens d’une main présidentielle. Chez elle, les gens se bousculaient pour lui demander un service, de l’argent ou tout simplement entendre ses exploits dans le monde. Elle se prêtait de mauvaise grâce aux sollicitations, n’hésitant pas à renvoyer dans les cordes l’homme trop insistant. Mais quand elle évoquait son pays, elle parlait de « ses enfants ». A force d’enchaîner les tournées et les disques, Cesaria s’est peu à peu sentie fatiguée, évoquait volontiers ses problèmes de cœur juste avant de monter sur scène, histoire de culpabiliser les « méchants » producteurs qui avaient fait son succès. Elle taquinait, mais prenait un plaisir fou une fois sur les planches. En avril, elle rayonnait encore à Paris, au Grand Rex, avec sa voix forte, ses musiciens impeccables. Elle chantait le blues avec des couleurs d’ailleurs, célébrait la vie avec pudeur. Il lui arrivait de pleurer quand elle se sentait épuisée, mais tout se finissait par un sourire dont elle avait le secret. En septembre, elle annonçait néanmoins qu’elle mettait un terme aux concerts, ne se sentant plus capable de chanter. Dans sa dernière interview au « Monde », elle fut comme d’habitude, laconique, sincère et émouvante : « Je n’ai pas de force, pas d’énergie. Je veux que vous disiez à mes fans : excusez-moi, mais maintenant je dois me reposer. Je regrette infiniment de devoir m’absenter pour cause de maladie. J’aurais voulu donner encore du plaisir à ceux qui m’ont suivie depuis si longtemps. Mais la vie continue, j’ai fait de mon mieux. » Puis elle est rentrée chez elle, sous le soleil de Mindelo. Pour toujours, cette fois.
Photo : Joe Wurfel-Lusafrica |