JEAN-LOUIS FOULQUIER




HOMMAGE

 MUSIQUE - Le fondateur des Francofolies de La Rochelle, Jean-Louis Foulquier, est mort  mardi 10 décembre à l'âge de 70 ans.


Né le 24 juin 1943, il a commencé sa carrière sur France Inter en 1966. Il s'est  illustré  avec l'émission en direct "Pollen", créé en 1984.
Spécialiste de la chanson française, il officiait sur France Inter .

L'émotion du monde de la musique



France Inter a annoncé mardi la mort de l'animateur Jean-Louis Foulquier, spécialiste de la chanson française et créateur du festival Les Francofolies de la Rochelle. (c) Afp

 A TRAVERS LA PRESSE

Jean-Louis Foulquier, figure de France Inter et père des Francofolies, est mort
Publié le 11-12-2013 à 09h57

Téléobs avec Afp

C'est France Inter, la radio avec laquelle il a collaboré pendant plus de 40 ans, qui l'a annoncé sur son antenne : le producteur et animateur de radio Jean-Louis Foulquier, grand défenseur de la chanson française et créateur du festival des Francofolies de La Rochelle, est décédé mardi à l'âge de 70 ans. "Il est parti d'une longue maladie", a indiqué à l'AFP une responsable de la radio, qui consacrera, mercredi, une partie de son antenne à son ex-animateur, notamment entre 20H00 et 23H00.

La ministre de la Culture et de la Communication Aurélie Filippetti a fait part de sa "grande tristesse", saluant "l'une des grandes voix de la station publique" au moment où France Inter fête ses cinquante ans.

Voix familière aux oreilles des fidèles de France-Inter ("Studio de nuit", "Saltimbanque", "Y a d'la chanson dans l'air", "Pollen", "Les Copains d'abord"), il s'attachait a démontrer la variété de la chanson française et à donner leur chance aux jeunes, tout en se faisant passeur entre les générations.

Né le 24 juin 1943 à La Rochelle (Charente-Maritime), Jean-Louis Foulquier, fasciné par Léo Ferré à l'adolescence, monte à Paris pour réaliser sa vocation, devenir chanteur. Il se retrouve par hasard standardiste de nuit à la Maison de la radio à 22 ans, tout en chantant dans les cabarets. Deux ans plus tard, poussé par son patron Roland Dordhain et aussi par lucidité, il choisit de rester à la radio.

Passé les premiers reportages et l'apprentissage du micro, il enchaîne sur France-Inter les émissions consacrées à la chanson. Toutes seront marquées par la convivialité, la complicité. Jean-Louis Foulquier deviendra un interlocuteur privilégié des artistes.

En 1985, il réalise un rêve d'enfance en fondant dans sa ville natale les Francofolies, joignant ainsi sa passion de la musique à son goût de la fête. Dans son autobiographie "Au large de la nuit", Jean-Louis Foulquier raconte que l'idée de ce rendez-vous estival a germé lors d'une promenade nocturne dans sa ville natale après une de ses émissions. La première édition des Francofolies du 10 au 14 juillet 1985 réunit Francis Lalanne, Jacques Higelin, Catherine Lara, Hubert-Félix Thiéfaine, Les Rita Mitsouko, Daniel Lavoie, Diane Tell, Toure Kunda, Diane Dufresne, Zachary Richard.

Label devenu célèbre, le nom "Francofolies" est né du hasard. "Je m'emmerdais à chercher un bon titre, sans succès", racontait-il en 2009 à l'AFP. "Un matin, je me rasais en écoutant la radio et l'animateur a fait un lapsus, en disant +francofolie+ pour +francophonie+. J'ai trouvé le nom génial".

Pour la ministre Aurélie Filippetti, ce festival "a poursuivi depuis son origine l'ambition de son fondateur, et animateur infatigable, de faire découvrir et partager au plus grand nombre le meilleur de la chanson française, des jeunes artistes aux plus confirmés", selon une réaction communiquée à l'AFP.

Dans la foulée du succès de ce festival, des Francofolies se créent à Montréal (1989), en Bulgarie (1991), à Spa en Belgique (1994), en Suisse (1999). Jean-Louis Foulquier tire sa révérence au terme de la 20e édition des Francofolies, en 2004, année qui a vu à La Rochelle le triomphe de "M", associé à Cali et Bénabar, avec un total de 122.000 spectateurs.

Après deux infarctus, il décide de prendre du champ pour se consacrer à des activités artistiques parallèles. En septembre 2008, après 43 ans de collaboration, son histoire avec France Inter prend fin. Jean-Louis Foulquier consacre alors les dernières années de sa vie au cinéma, au théâtre et également à la peinture.

Chevalier de la Légion d'honneur, il a publié en 1990 une autobiographie "Au large de la nuit" (Denoël), et un album de chansons "Foulquier" (1993).

Paris (AFP) - Le producteur et animateur de radio Jean-Louis Foulquier, grand défenseur de la chanson française et créateur du festival des Francofolies de La Rochelle, est décédé mardi à l'âge de 70 ans.

France Inter, la radio avec laquelle il a collaboré pendant plus de 40 ans, a annoncé sa disparition à l'antenne.

"Il est parti d'une longue maladie", a indiqué à l'AFP une responsable de la radio, qui consacrera, mercredi, une partie de son antenne à son ex-animateur, notamment entre 20H00 et 23H00.




    Pierre Laurent salue la mémoire de Jean-Louis Foulquier
    La CGT rend hommage à Jean-Louis Foulquier

Caroline Constant et Victor Hache

Producteur, animateur de radio, créateur de l'un des principaux festivals de France... Le CV de Jean-Louis Foulquier était chargé, son parcours atypique. Cette voix s'est éteinte à l'âge de 70 ans.

C'est une longue maladie qui a emporté Jean-Louis Foulquier. Pour rendre hommage à ce défenseur de la chanson française décédé ce mardi 10 décembre à l'âge de 70 ans,  France Inter, radio pour laquelle il a travaillé pendant plus de 40 ans, lui consacre son antenne dans la soirée de ce mercredi. Car Jean-Louis Foulquier n'était pas "que" le créateur des Francofolies, il a aussi œuvré en tant que producteur et animateur de radio. "Studio de nuit", "Saltimbanque", "Y a d'la chanson dans l'air", "Pollen" ou "Les Copains d'abord" sont autant d'émissions que portait et incarnait ce natif de La Rochelle à l'antenne.

Jean-Louis Foulquier, né le 24 juin 1943, débute cette carrière d'homme de radio par hasard : grand admirateur de Léo Ferré, il gagne Paris à l'adolescence pour réaliser son rêve de devenir chanteur. Il chante dans les cabarets mais à 22 ans, il réussit aussi à décrocher l'emploi de standardiste de nuit à la Maison de la radio pour gagner sa vie. Le début d'une longue aventure, du standard au micro. C'est en 1985 qu'il fonde les Francofolies, qui deviendra un festival de musique à succès au fil des ans. Et qui fera même des petits au Canada, en Bulgarie, en Belgique et en Suisse.

Jean-Louis Foulquier s'est retiré des Francofolies en 2004, puis de France Inter en 2008. Victime de deux infarctus, il voulait se consacrer à ses activités artistiques parallèles, entre peinture, cinéma et théâtre.

EN VIDEO - En 1994, Jean-Louis Foulquier chantait "J'ai 10 ans" avec Alain Souchon et Laurent Voulzy sur la scène des Francofolies.

Jean-Louis Foulquier, prince de la chanson flibuste, met les voiles



16 décembre 2013 |  Par JOURNAL CESAR

 Jean-Louis Foulquier, voix de velours, gueule de boucanier, carrure d’ancien joueur de rugby, sourcils charbonneux, ce fut au mitan des années 70, Studio de nuit, un nocturne cabaret radiophonique nocturne adoubé par Brassens, dans lequel se produisait des chanteurs comme Higelin ou Lavilliers promis à un bel avenir. Ce fut ensuite, Saltimbanques, Bain de minuit,  Y a d’la chanson dans l’air, C’est la nuit, Les Copains d’abord, Pollen surtout, émission emblématique du service public (1) avec son générique signé Gato Barbieri - Carlos Santana. Autant de rendez-vous que l’auditeur écoutait une K7 enclenchée dans son ghetto-blaster à l’affût de l’inédit.

Des espaces au cours desquels la chanson francophone pouvait prendre ses aises, valorisant ses hautes futaies comme ses jeunes pousses, le patrimoine comme la novation, bref la variété variée, avec ses approches et ses esthétiques, ses grandes envolées et ses plus secrètes balistiques.




Loin des mièvreries et des censures télévisuelles de l’ère giscardienne ou des équarrissages des directeurs d’antennes actuels, un œil sur l’audimat, l’autre sur la co-édition. Ainsi pouvait-on entendre Alain Souchon, Renaud, Michel Jonasz, Jacques Bertin, Catherine Ribeiro, Gilles Vigneault, Gilbert Laffaille, Yvan Dautin, Christine Authier, Jean Vasca, Richard Desjardins, Maurane, Colette Magny, David Mac Neil, Chansons Plus Bifluoré, Allain Leprest….

Car Jean-Louis Foulquier était un passeur, un partageux, en fieffé curieux qui vous entraînait à des heures indues dans un petit estaminet de sa chère Butte Montmartre pour y entendre une nouvelle voix dont le copain du copain lui avait dit grand bien. Arrivé à Paris venant de La Rochelle, il voulait devenir chanteur. C’est là qu’il prit le goût du cabaret façon rive gauche où il faut faire ses preuves en « lever de torchon ».

Mais il fit mieux, contribuant à valoriser la vaste famille des défenseurs du p’tit couplet. Entré en 1965 à la radio par la petite porte comme standardiste, Roland Dhordain homme au flair imparable, lui ayant mis le pied à l’étrier, c’est ainsi qu’il tissa émission après émission une vaste toile de connivences entre ses idoles, (Ferré, Leclerc, Barbara…) et de nouveaux, les Renaud, Thiefaine and Co avec un faible affiché pour « les artistes qui payent comptant ».

Avant d’offrir plus tard à tous ces auteurs-interprètes un sacré porte-voix qui s’appelaient les Francofolies de la Rochelle, festival qui à son départ (en 2004) affiche plus de 1 500 artistes au compteur . Un rêve d’adolescent qu’il avait concrétisé en 1985 avec Philippe Friboulet (et l’appui d’un Michel Crépeau, maire du cru), quand le Printemps de Bourges était devenu une énorme machine marginalisant la chanson francophone.

Un label « Francos » qui essaimera au Québec (1989), en Bulgarie (1991), en Belgique (1994), Buenos-Aires (1995) et en Suisse (1999). Dans son antre de la maison de la radio, croulant d’enregistrements, vinyles, cassettes, Jean-Louis Foulquier, autodidacte et homme d’instinct, écoutait, humait, avant de retrouver ses artistes devenus des complices pour des émissions au ton bohême qui étaient pour nombre d’impénitents noctambules un prétexte à retrouvailles avant de poursuivre plus avant dans la nuit.

La légende du spectacle vivant, la magie de la musique et de ses imaginaires, ne trouvant jamais pour Jean-Louis Foulquier un aussi bel écrin qu’à une certaine heure de la nuit comme l’avait si bien formulé le poète Bernard Dimey qu’il adorait. C’est cette nuit urbaine (« le soleil du soir / qui enfile son peignoir / dans son arrière boutique / sous des becs électriques » chantait Léo) qui l’accompagnait dans son refuge de l’île de Ré où ces dernières années il s’était mis à peindre .

C’est cette nuit avec ses utopies et ses secrets douloureux, ses fantômes et ses couleurs trompeuses, qui faisait son bonheur comme ses nostalgies. Un temps suspendu, entre l’alcool et la confidence, qui expliquait la trajectoire de ce capitaine au long cours en quête d’archipels.

Oui, Jean-Louis Foulquier c’était tout cela, avec un sens assez poussé de la fête, de la déconnade histrionesque si nécessaire, et puis des valeurs humanistes que notre gaulliste, tendance Ile de Sein, aimait faire valoir.

Fade temps donc, à l’heure où France Inter, station qui l’avait évincé en 2008 avec un manque flagrant d’élégance, fêtant ses 50 ans, avait un peu oublié cet indocile qui est allé enfin s’offrir un phare du côté des étoiles.

Frank Tenaille





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