MICHEL VANDEN EECKHOUDT



Ile Maurice, 1991
Belge. Né en 1947. Vit à Bruxelles.

« J’ai tenté de trouver le point de rencontre entre tragédie et comédie, le point où la gaité le dispute à la tristesse, où la douleur n’est jamais loin du plaisir. Attraper cet équilibre si particulier est un coup de chance, il tient beaucoup au hasard. Cela se joue à un vingtième de seconde. Avec la photo argentique tu ne sais jamais ce que tu vas avoir, à la différence du numérique où tu vois tout de suite le résultat. Tu es donc toujours poussé par le doute. Je tire toujours moi même mes  images. C’est le meilleur moment pour s’apercevoir si tu as été bon ou mauvais. »

Des images qui tendent un miroir sans concession à la condition humaine.
Michel Vanden Eeckhoudt s'est appuyé sur les animaux pour faire passer son message

« Fils d’un prof de biologie et d’une assistante sociale, je me suis toujours intéressé à l’animal et aux rapports humains. Ainsi, en voyage, certains vont voir la cathédrale, le cimetière, le musée, moi, je vais au jardin  zoologique. Même si je retourne sur des traces cent fois parcourues, je me dis : « On ne sait jamais ce qui peut arriver»


Né en 1947, Michel Vanden Eeckhoudt vit à Bruxelles. Il est membre de l’Agence Vu à Paris

Si l’un de ses prétextes de prédilection a été les chiens , il serait parfaitement injuste de le réduire à cet ensemble à la fois amusé et désolé, dans lequel il interroge de façon troublante les relations entre l’animal et son maître.


 Il construit des photographies marquées par un humour  qui lui permet d’adopter une distance juste et amusée à ce qui se déroule devant ses yeux. Avec un sens très sûr de l’espace et de la distance au sujet, dans des compositions parfaites

Il expose Zoologies en 1982 à la Galerie Delpire à Paris, en 1983 à l’International Center of Photography de New York, en 1990 au musée de l’Elysée à Lausanne. Il donne un stage sur « La Gestuelle du Travail » aux Rencontres Internationales d’Arles et, il participe à la réalisation d’un vaste portrait de Tokyo dans le cadre d’échanges culturels entre le Japon et l’Union Européenne. En 1999, le quotidien français Libération lui donne une « carte blanche » sur la Sicile…

Depuis 2001, Le Channel, scène nationale de Calais lui confie chaque année une mission photographique sur la ville de Calais.

 Photos  de Michel Vanden Eeckhoudt
 Le Caire  1996
« À l’entrée des pyramides. Il est huit du matin. Rien n’est encore ouvert. Un cheval surgit sur cette place, sans personne devant, sans personne derrière. La scène a duré quelques secondes. J’ai fait trois photos. »

 Inde 2008
« À Bénarès, au coucher du soleil. Je regarde ces deux jeunes chiens dont l’espoir de vie est assez limité. Je suis légèrement en contrebas, je fais une photo. Un type passe et leur donne un coup de pied, les chiots décampent. » 

  Roumanie 2010
« Fils d’un prof de biologie et d’une assistante sociale, je me suis toujours intéressé à l’animal et aux rapports humains. Ainsi, en voyage, certains vont voir la cathédrale, le cimetière, le musée, moi, je vais au jardin  zoologique. Même si je retourne sur des traces cent fois parcourues, je me dis : « On ne sait jamais ce qui peut arriver». La preuve, dans ce zoo minable, j'ai découvert ces ratons-laveurs.

Allemagne 2012
« A quoi pense un cheval dans sa prairie ?  Je passais en voiture, je me suis arrêté. Il y a peu de lumière. Je tente la photo : les fleurs et la crinière offrent un contraste qui me semble intéressant. Il y a des choses qui  vous tombent dessus et d’autres que vous allez chercher. »

Belgique 2011


Daisy, France , 1996

Belgique, 1993




Bull Terrier 1993

 Inde 2008
« Un singe habillé comme un petit garçon, tenu par son dresseur. Dans la main il tient les quelques roupies que je lui ai donné pour la photo. J’ai attendu qu’il emmène l’animal, plus loin, près d’un mur clair, pour avoir un fond.  La corde est énorme. »






et aussi


 Roumanie 2010
« Il est deux heures de l’après-midi. Dans une petite cour bien triste, bien moche en Roumanie. J’aperçois un objet qui se déplace sur le sol. Je l’observe un long moment.  Une demi-heure.  Jusqu’à ce qu’un tourbillon d’air soulève le sac en plastique, juste au dessus du bassin. Je réalise un vieux rêve : photographier un objet qui vole.»

Etatq Unis, New-York, 1982

Suisse, 1991


A TRAVERS LA PRESSE


‘The world revealed to us by Michel Vanden Eeckhoudt is not cheerful. Although he doesn’t travel around the planet to testify to the pains of the world, and he doesn’t indulge a fascination for war, drama and blood, we can clearly see that he has made no deals with the world of privilege.

He speaks to us of ourselves. Of our children, our days, our solitude, our outbursts of elation, our fatigue, of death that lurks, the curious way in which the Earth turns, the light that strangely cuts out our silhouettes on the world’s absurdity. Interior/exterior landscape, we no longer know, but the gaze is intense and we enter deeply into the world depicted.

The form solidly supports the subject. He tells in images, with an exemplary economy of means, what long speeches would not manage to say. He allows us to see a world that is not entirely level, offering us a personal geometry of it.

In Michel Vanden Eeckhoudt’s images, dreams are never far away. He photographs a daydream; we are free to associate our own with it.

Rhythm, harmony, counterpoint and dissonance are at the heart of his preoccupations. It is perhaps this that leads to the strange impression that his photographs do not date. It is perhaps this which makes the juxtaposition of images taken thirty years apart possible. It is this constancy of harmonic composition that gives the oeuvre a definitive coherence.

Michel Vanden Eeckhoudt’s gaze is sharp and penetrating, grave, tender, mysterious, sometimes funny. It is the gaze of a man who looks at the world by finding in it more questions than responses. Between smile and anxiety, it is a unique gaze.

A last word, from the photographer himself, who has always known that his images travel on “the wings of chance and doubt”.’


Francine Deroudille

(extract from Michel Vanden Eeckhoudt, Photo Poche, no. 110)


*Bittersweet


Prints by the artist.

Exhibition realised in collaboration with Robert Delpire and Mary van Eupen.

Exhibition venue : Atelier des Forges, Parc des Ateliers.

Après une belle rétrospective l’été dernier aux Rencontres d’Arles, c'est au tour de la galerie Camera Obscura d'honorer le travail de Michel Vanden Eeckhoudt, en présentant les images de Doux-Amer, son dernier ouvrage en date. Dans ces clichés pris au cours de voyages en Inde, en Ukraine, aux États Unis, au Caire, en France, en Belgique, l’animal - comme souvent chez Vanden Eeckhoudt - tient le premier rôle. Drapées dans des gris veloutés et des noirs charbonneux, les images du  photographe belge laissent entrevoir un ton plus grave, plus sombre qu’à l’ordinaire.

Frédérique Chapuis


"L’humour n’est pas l’affaire des comiques. C’est une méthode de pensée. Une manière de traverser la vie, libéré du plomb qu’on pouvait avoir au fond des poches. Une tentative de s’élever au dessus de la mêlée humaine, de prendre du champ, d’aider les autres à supporter le monde. Cela induit bien sûr que ce qu’on a vu d’emblée était assez insupportable.

L’univers que nous dévoile Michel Vanden Eeckhoudt n’est pas gai. S’il ne parcourt pas la planète pour témoigner des douleurs du monde, s’il échappe à la fascination de la guerre, du drame et du sang, on voit bien qu’il ne pactise pas avec le monde des privilèges. Il aborde des sujets qui ne prêtent pas à rire : les gestes du travail, les territoires frontaliers, l’immigration. Je m’arrête. Vous allez penser que je parle d’un de ces donneurs de leçons qui brandissent leurs images comme des manifestes et nous renvoient, bouleversés et coupables, à notre impuissance à changer d’un coup le sens de l’histoire. Rien de tout cela chez Michel Vanden Eeckhoudt. Il nous parle de nous. De nos enfants, de nos journées, de notre solitude, de nos bouffées d’allégresse, de nos fatigues, de la mort qui rôde, de la curieuse façon dont la terre tourne, de la lumière qui découpe étrangement nos silhouettes sur l’absurdité du monde.

Paysage intérieur/extérieur on ne sait plus, mais le regard est intense, on va profond dans l’univers décrit. Pour adoucir l’intensité du propos peut-être, un humour salvateur bouscule légèrement le cadre. On vaut le coup d’œil, je vous assure. Parfois on a des têtes de singes, d’autres fois on a des têtes de chiens mais ça n’a aucune importance, on se reconnaît bien tout de même.

Souvent il élargit le champ pour nous regarder vivre ensemble. Il photographie les gens au travail ou bien il fait le portrait d’une ville, on pourrait croire alors que ces reportages à caractère social vont générer des photographies de groupes, de gens en nombre, de foules. Pas du tout. C’est encore en partant de l’individu qu’il va décrire le clan. Chaque élément d’une communauté humaine quelle qu’elle soit est un être unique. C’est cet homme-là qui l’intéresse.

Quand la machine sociale grince, on voit bien qu’il aimerait que les choses tournent mieux mais il nous fait la faveur de croire qu’on pense comme lui. Il ne nous accuse de rien, il nous entraîne dans son observation stupéfaite, on peut en sourire ensemble, on est tous sur le même bateau.

La forme tient solidement le propos, il raconte en images, avec une économie de moyens exemplaire, ce que de longs discours ne parviendraient pas à dire. Il nous donne à voir un monde pas tout à fait d’équerre dont il nous propose une géométrie personnelle. Il y a tant d’humanité dans ces images qu’on en sort consolés."

FRANCINE DEROUDILLE, extrait de l’introduction de Photo Poche n° 110, Ed. Actes Sud


Michel Vanden Eeckhoudt






Galerie Camera Obscura

268, boulevard Raspail 75014 Paris

 Denfert-Rochereau - Ligne 4, 6
 Raspail - Ligne 4, 6
  Denfert-Rochereau - Ligne B

Du 18 au 20 décembre 2013 - 12h00 à 19h00


Le 21 décembre 2013 - 11h00 à 19h00


Du 2 au 3 janvier 2014 - 12h00 à 19h00


Le 4 janvier 2014 - 11h00 à 19h00


Du 7 au 10 janvier 2014 - 12h00 à 19h00




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Gratuit 


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