Stanley Greene / Édouard Élias
VERNISSAGES JEUDI 15 SEPTEMBRE
DE 18H À 20H30
Stanley Greene / Édouard Élias
La galerie Polka est heureuse de
présenter « Vies à vif », une exposition qui réunit les photographies de
Stanley Greene et Edouard Elias du 16 septembre au 29 octobre. Deux
générations de photographes qui partageaient le même engagement :
témoigner de l’histoire en marche.
Le premier, mondialement
reconnu, est devenu une légende du photojournalisme. Le second a débuté
sa carrière à 21 ans, en couvrant la guerre civile en Syrie. Pour rendre
hommage à Stanley Greene, cinq ans après sa disparition, Polka a choisi
de mettre en regard ses travaux, son approche et sa personnalité avec
ceux d’ Edouard Elias. A eux deux, ils ont couvert près d’un demi-siècle
de crises et de conflits.
Né à Brooklyn en 1949, Stanley Greene
séjourne pour la première fois en Europe en 1973. A partir de 1976, il
garde un pied-à-terre à Paris, ville où il s’épanouit dans la
photographie de mode. En novembre 1989, il se retrouve, un peu par
hasard, à Berlin pour couvrir la chute du mur. « Je vivais là un moment
historique, racontait-il. L’adrénaline coulait dans mes veines. Je
n’avais jamais connu une telle sensation de ma vie. » Cet épisode marque
un virage radical vers le reportage. Stanley Greene parcourt ensuite le
monde. En 1992, il est dans les camps de réfugiés à la frontière entre
la Mauritanie et le Mali. L’année suivante, il s’envole vers le Soudan.
Puis, se sera Moscou, la Tchétchénie, l’Afghanistan, l’Irak… « Le soldat
et le photographe de guerre échappent, chacun à leur manière, à la vie
ordinaire, professait-il. Pour tous deux, il s’agit d’aventure, de
risque. »
Edouard Elias voit le jour à Nîmes en 1991. A l’été
2012, alors que les bombes de l’armée de Bachar El-Assad endeuillent la
Syrie, il décide de partir à la frontière turco-syrienne. « J’étais
comme un enfant qui rêve de faire ce métier, admet-il. Je voulais voir
la guerre, la vivre, pour me rapprocher de la douleur des gens, pour
comprendre et tenter à mon tour de partager la souffrance des autres. »
Du 6 juin 2013 au 20 avril 2014, il est pris en otage et enfermé dans
les geôles de Daech à Alep. « Ce qui m’a permis de tenir, c’est de ne
jamais avoir regretté de me rendre, encore et encore, en Syrie. Pour
moi, y retourner avait du sens. » Après l’épreuve de la détention,
Edouard Elias part en République centrafricaine aux côtés de la Légion
étrangère, puis dans le Donbass, alors que la guerre entre l’Ukraine et
la Russie s’enlise. En 2016, il embarque à bord de l’Aquarius, un navire
de sauvetage des
candidats à l’exil affrété par SOS Méditerranée.
L’exposition
« Vies à vif » a été conçue comme un dialogue visuel, les images de
l’un faisant face aux clichés de l’autre. Tous les tirages noir et blanc
présentés ont été réalisés par les photographes eux-mêmes. Un soin
apporté au grain des images qui lient les deux hommes.