Mina Kavani

 


 THEATRE

IL N'Y A PAS QUE LA PHOTO DANS LA VIE 


France 24
Invité du jour - Mina Kavani, actrice : "En Iran, ils sont en train de
massacrer tout le monde"

Iranienne et actrice : une vie en exil coupée de son pays

28 Minutes - Iranienne et actrice : une vie en exil coupée de ...

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il y a 17 heuresLe destin de Mina Kavani bascule en 2014, après avoir joué dénudée dans le film "Red rose". Considérée comme une actrice pornographique par ...
 
 

Mina Kavani sera en résidence à Montévidéo du 6 au 19 janvier 2022 pour son projet I'm deranged.

 

Elle proposera une sortie de résidence le mercredi 19 janvier à 20h30.

I’m deranged ce sont mes rêves, mes cauchemars, mes désirs et mes passions achevées et inachevées : c’est mon exil. L’exil déjà commencé dans mon propre pays. L’exil imposé par la République islamique dès mon enfance, où nous étions – déjà - exilés dans notre maison, dans les rues de Téhéran. Nous étions des étrangers. J’étais déjà une étrangère dans mon pays qui rêvait d’ailleurs et cet exil a continué…

Aujourd’hui c’est en France que je suis en exil et cela fait 7 ans que je ne peux pas retourner dans mon pays et je rêve de ma vie à Téhéran, et je continue de rêver d’ailleurs.

A partir du moment où l’on décide d’être des artistes libres et sans censure, dans notre corps et notre tête, nous sommes tous condamnés à l’exil, à cause des hommes de pouvoir et de leur fascisme.

Que l’on reste où que l’on parte nous sommes condamnés à cet exil. Nous sommes leurs marionnettes. Nous ne sommes jamais maître de notre propre vie. Moi la jeune actrice qui voulait fuir la dictature, qui voulait savoir ce que cela veut dire d’être une actrice « pas censurée », j’ai tout quitté pour ce rêve, cette passion. Mais cette dictature me suit et ne m’a jamais lâchée. Je vis toujours avec la peur et l’inquiétude, les cicatrices laissées par le gouvernement iranien. Je continue de vivre avec cette même angoisse et cela est devenu une obsession pour moi. Je me suis aussi rendue compte que toute ma génération, toute la jeunesse iranienne - je parle notamment des artistes -, sommes dispersés dans le monde pour atteindre « Nos rêves artistiques ».

Et nous qui avions passé toutes nos années à Téhéran à penser « partir ailleurs », maintenant que nous sommes en dehors de L’Iran, nous passons notre vie ici à penser à Téhéran ! Nous ne vivons jamais dans l’endroit où nous sommes ! Comme condamnés à cette schizophrénie d’être dans un endroit et de vivre ailleurs dans notre tête.

Quand j’y pense, je me rendre compte que cet « intérieur » et « extérieur », a commencé à Téhéran: nous vivions dans la République islamique et nous avions un « Brooklyn underground » dans notre maison ! J’étais très préoccupée par ça ou plutôt obsédée.

En 2015, au moment de la sortie du film Red Rose dans lequel je tenais le rôle principal, j’étais la cible des attaques du gouvernement et on m’a donné le titre « d’actrice pornographique » tout simplement pour une scène d’amour…

Il y a trois ans, j’ai pris la décision de faire un spectacle d’une heure et demie, qui dirait tout cela, le cheminement, les tourments, ces rêves, l’exil… C’est devenu vital pour moi de mettre en mots, en scène, ces angoisses, ces paranos et cette double vie, d’où l’écriture de I’m deranged.

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