L"EIL DE LA MONTAGNE FESTIVAL 2023 MATEMALE
PHOTOGRAPHIES DU MONDE PAYSAN MONTAGNARD
Pascal Maitre et Laurence Fleury.
Du 16 JUIN au 21 OCTOBRE 2023
LES EXPOSITIONS DE L’ÉTÉ
André recommande
Pascal Maitre et Laurence Fleury en vedettes
C’est devenu l’évènement photographique incontournable. L’œil sur la montagne organisé par l’association Les pieds sur terre a su se faire un nom dans le monde des festivals photos. Le monde agricole y est sublimé, grâce à l’expertise de photographes de talent,
cette année, Pascal Maitre et Laurence Fleury.
La 5e édition du festival L’œil sur la montagne est lancée depuis quelques jours. Soixante photos à l’indéniable beauté s’étalent, à ciel ouvert, dans tout le village capcinois. Comme de coutume, et ce depuis les débuts de ce festival qui fait la part belle aux photographies du monde paysan montagnard, un homme et une femme dont un des deux est une sommité, exposent 30 photos chacun.
Laurence Fleury.
"Bergères", est une expo sur le pastoralisme et les femmes en Béarn qui y ont pris la place des hommes. "En effet, il y a 30 ans, c’était un métier qui était entièrement masculin. Maintenant, à l’estive, un tiers des cabanes est occupé par de vraies bergères", explique Laurence Fleury. Une évolution liée à la mise aux normes européennes des salles de fabrication du fromage dans les cabanes. " Ainsi, nombre d’entre elles ont été réhabilitées avec des équipements sanitaires, eau chaude, douche et toilettes. Grâce à ce confort, les femmes ont pu monter plus facilement avec les enfants".
L’autre évolution est liée à la démographie. Les familles sont moins nombreuses qu’il y a 30 ans. C’était l’apanage du cadet de famille de s’occuper du troupeau et de passer toute l’année avec lui. "Puis, ça s’est perdu, les familles sont moins nombreuses et les cadets n’avaient pas non plus envie d’être corvéables à merci. Également, avec la mécanisation, il a été possible de faire les foins et de nourrir le troupeau à la bergerie sans faire de transhumance hiver".
Un mode de vie très particulier et bien ancré en Béarn. De nombreuses femmes ont voulu témoigner de leur vécu tout d’abord dans un documentaire puis dans le cadre d’un livre et d’une exposition photos. "Nombre d’entre elles sont bardées de diplômes, elles viennent de la ville et ne sont pas forcément filles de paysans. Elles veulent changer de vie soit juste après les études soit en reconversion". Ce modèle né en Béarn essaime aujourd’hui ailleurs. Laurence Fleury, photojournaliste, vidéaste, pilote de drone et montagnarde avertie a livré un très bel échantillonnage de son immersion dans ce métier rude qui tend à se féminiser.
De l'engagement et le même humanisme
Pascal Maitre
À ses côtés, Pascal Maitre (agence Myop), que l’on ne présente plus, tant son talent a éclaboussé les plus grands magazines, tel National geographic ou les plus prestigieux festivals de photoreportage.
Il présente ici des photos qui transportent le public dans un autre univers. Celui des agriculteurs en Afrique (son continent d’adoption), sur les plateaux d’Abyssinie en Ethiopie, des pêcheurs du Congo, des éleveurs en Afghanistan, photos sélectionnées sous le titre, "Cultiver et élever dans la difficulté". Son travail photographique en profondeur le caractérise, "c’est ce qui permet d’expliquer la complexité des situations", précise Pascal Maitre. Quant à sa motivation d’être là "Avoir des tirages de nos photos de très grande qualité et d’être très bien accueillis. On m’a vanté ce festival. Puis vous savez, je viens du Berry. Alors ici, ça me parle. Je trouve normal, quand on peut, d’exposer dans des zones rurales".
Pascal Maitre, c’est 40 ans de photos, dans un monde du photoreportage qu’il a vu évoluer.
Jean-François Leroy, fondateur de Visa pour l’Image dit de lui qu’il est une espèce en voie de disparition. Ses photos colorées, hautement artistiques et pleines de sens n’ont pas fini de nous parler et nous faire réagir.
Laurence et Pascal, œuvrant dans leurs univers respectifs et quel que soit leur niveau de notoriété, font finalement le même métier, avec le même engagement total et le même humanisme. "Et c’est exactement ce que l’on recherche au travers de ce festival, la multiplicité de points de vue et de surcroît avec une parité absolue", conclut le photoreporter Georges Bartoli, partenaire du festival.
L'oeil sur la montagne