CLAIRE SIMON






Cinéma / LE BOIS DONT LES RÊVES SONT FAITS de Claire Simon.
Réalisatrice, scénariste et monteuse française.

 Claire Simon est une réalisatrice née en 1955, dont les films semblent avoir ce point commun : s’intéresser aux « histoires qu’on ne voit pas ».
Microcosmes de la vie moderne


IL N'Y A PAS QUE LA PHOTO DANS LA VIE







Ce film est projeté dans 49 salles en France.


Née à Londres en 1955, Claire Simon a appris le cinéma par le biais du montage et a tourné parallèlement des courts métrages indépendants
Claire Simon tourne ses premiers courts métrages en autodidacte. En 1991, elle signe pour le petit écran une série remarquée, "Scènes de ménage". Un an plus tard, elle réalise "Récréations" mais le film ne sortira en salles qu'en 1998. Entretemps, la cinéaste s'est fait un nom dans le monde du documentaire grâce à "Coûte que coûte", chronique de la faillite annoncée d'une petite entreprise. En 1997, elle réalise son premier long métrage de fiction "Sinon, oui" présenté à Cannes. S'emparant de récits authentiques, elle filme le flirt de sa fille dans "800km de différence" et écoute une amie lui raconter sa vie à la fois banale et unique dans "Mimi". Elle revient en 2006 sur le terrain de la fiction pure avec "Ça brûle", présenté à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes.


Après son incursion dans La Gare du Nord ( 2014 ) Parisienne comme métaphore du monde , la cinéaste nous entraîne dans un autre lieu , Le Bois de Vincennes , révélateur d’un certain état des lieux et du monde où les gens vont se ressourcer où se mettre à l’écart … Une promenade passionnante, remplie de rencontres qui le sont autant…



FILMOGRAPHIE
2013 Gare du Nord
2013 Géographie humaine
2008 Les Bureaux de Dieu
2006 Ça brûle
2004 Est-ce qu'on a gagné ou est-ce qu'on a encore perdu?


Biographie
Réalisatrice, Actrice

Née à Londres et élevée dans le Var, Claire Simon étudie l’ethnologie, l’Arabe et le Berbère.
Autodidacte, elle apprend le cinéma par le biais du montage, et tourne parallèlement des courts métrages de manière totalement indépendante. Elle découvre la pratique du cinéma direct aux Ateliers Varan et réalise plusieurs films documentaires : Recréations et Coûte Que Coûte qui seront primés au Festival du Réel et ailleurs.
En 1997 elle présente à la Quinzaine des réalisateurs son premier long métrage de fiction Sinon, Oui. Après une expérience théâtrale, elle renoue avec le documentaire avec 800 Km De Différence Romance (Festival de Berlin 2003).

Les Bureaux De Dieu, dans lequel elle mélange réalité et fiction, a été présenté à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes 2008 a reçu le Prix SACD.

Cinq ans plus tard, elle pose sa caméra dans la fourmilière de Gare Du Nord dans lequel elle dirige Nicole Garcia, François Damiens et Reda Kateb.


A TRAVERS LA PRESSE

ciaovivalaculture

La cinéaste qui depuis ses débuts dans la réalisation a construit son travail autour du thème «  la banalité contient de la fiction » et en a « nourri » ses films où les histoires individuelles ancrées dans le quotidien du choix d’une une vie ( Mimi / 2003 ) , d’une aventure amoureuse ( Romance / 2002) ou dans le cadre d’un contexte social et de travail ( la petite entreprise de Coûte que Coûte / 1995 ) , puis dans le contexte d’un lieu public objet de rencontres et / ou , de destinées singulières dont elle prolonge, après le regard sur la multitude qui remplit le quotidien de La Gare du Nord où elle avait « individualisé »   quelques figures particulières , se tourne ici , loin de la « foule déchaînée » et de la ville vers la nature et dans l’immensité de la campagne et de la forêt-refuge du Bois de Vincennes ,  Le  Bois dont les Rêves sont faits , qui invite à la rêverie et à l’imaginaire . Un lieu de liberté «  La rumeur de la ville s’éloigne , on est dans une prairie très loin . C’est la campagne , la forêt , l’enfance qui revient .On y croit , on y est. C’est une illusion vraie , un monde sauvage à portée de mains , un monde pour tous , riches et pauvres, français et étrangers , homoss et hétéros , vieux et jeunes. Le Paradis retrouvé , qui sait ? » , dit la cinéaste dans le Dossier de Presse du film . Et elle nous entraîne avec elle à la découverte de ce lieu et de cette « humanité » qu’il recueille et des rencontres qu’ on peut y faire accompagnées par le chant des oiseaux que l’on peut y entendre . Dans ce lieu qu’elle investit avec sa caméra , la cinéaste nous y fait partager au fil des rencontres ( ou des souvenirs  et confidences , qu’elle recueille ), et de ces rituels dont il  se remplit ou cette quiétude que l’on vient y goûter, comme on le ferait dans un Temple …
Moments de détente dans la prairie



La citation de Baudelaire en exergue du film y faisant référence , conforte d’emblée l’idée pour le spectateur d’investir dans le sillage de la réalisatrice ce  Bois ,  qu’elle voit comme le prolongement du « temple grec » , un lieu- refuge où s’accomplissent des rituels modernes ne s’y décline , à l’image cet homme qui vient chercher de l’eau à une fontaine , ou de cet autre qui vient y faire sa promenade quotidienne … ou encore de ce groupe de cyclistes ou de promeneurs à cheval. Les rencontres y sont multiples et les confidences aussi,  suscitées par la réalisatrice qui laisse libre-court à la parole . Chacun s’y dévoile en toute liberté et avec sa manière de se livrer , avec retenue ou avec gourmandise . Et c’est cette capacité à susciter les confidences ou cette manière de capter les comportements, les silences d’un instant au cœur de la simple beauté d’un plan , qui fait le prix et la richesse de son film…
Celle d’un travail invisible dont le spectateur ne voit que le résultat ( et quel résultat ! ) sur l’écran ,  celui  d’un travail de repérages et de préparation en amont et qui se poursuit parfois dans l’instantané même de la rencontre révélatrice de  cette capacité dont la cinéaste fait preuve,  à la fois,  à aller à la rencontre de l’autre et à susciter cette « confiance » qui permet de se livrer face à elle ( et à la caméra) , ce qui contrairement à ce que l’on peut penser, n’est jamais facile pour une personne qui n’en a pas l’habitude . Claire Simon et son expérience en la matière réussit des prouesses qui lui permettent d’insuffler à ses films cette authenticité incomparable qui en fait  le prix de ce qui peut sembler être une «  banale conversation filmée » , et lui  offre  la dimension d’un témoignage essentiel reflet d’un non-dit,  et  d’une  parole qui se libère . Comme  l’illustrent   les confidences des  prostituées ,  Steph  et sa  copine … qui font  dire  à  la cinéaste «  Stéphanie  me parle , c’est un bonheur que le film permet , se parler , alors que dans la vie  ça n’a pas forcément  lieu » .
Lætitia qui a choisi de vivre dans le bois , fait sa vaisselle...



Cette « magie » participant au résultat d’un travail permettant l’osmose révélatrice d’une  vraie sincérité et d’un regard attentif et à la fois lucide , envers les « habitués » du bois vers lesquels,  elle est allée à la rencontre. La force du film est là , et les exemples des séquences qui l’illustrent avec ces « belles personnes » dont elle nous offre les portraits , est un vrai bonheur . Difficile de les oublier , d’autant qu’elles nous interpellent et nous révèlent en miroir de leurs confidences , leurs rêves et leurs désirs , leur solitude ou leur détresse… et dont leur présence au long des quatre saisons qui articulent le film, et les intègre au « lieu » rendant leur présence dans la continuité ,  constitue un des éléments renforçant le film et sa dramaturgie . Ils deviennent les personnes identifiées à un lieu qu’ils ont investi et dont ils sont les « habitants » passagers réguliers pour certains , et habitants définitifs pour d’autres. Ces derniers qui ont choisi d’y vivre , rejetant une société dans laquelle ils ne peuvent , ou ne veulent , plus vivre . Sans travail et sans domicile fixe certains ont trouvé refuge dans le bois , d’autres par choix on tout quitté pour y vivre à l’image de Laetitia qui confie , que sa fille «  kiffe que je vive dans le bois ! » ou de Philippe , l’Ermite qui en a fait son refuge  définitif et qui s’y trouve très bien refusant même que l’on s’installe «  trop près » de lui !. Puis , il y a  ceux qui l’investissent comme un lieu de sorties détente ( de Promenade , de pêche au bord du lac …ou pour y  peindre ) , ou  sportives ( Daniel qui en a fait son lieu de Gymnastique … ) ,ou  de rencontres ( les silhouettes masculines qui se cherchent dans les lieux de rendez-vous ) .., ou encore , lieu de retrouvailles festives pour les différentes communautés et nationalités . Comme l’évoque ce Guinéen qui vient dans ce bois …parce qu’il  lui rappelle celui de son enfance au pays , ou ces Cambodgiens  ( superbe séquence ) qui ont fui la Dictature et pour lesquels le bois de Vincennes est le lieu qui leur rappelle cet autre bois-refuge au pays , dans lequel ils se terraient « pour demander au esprits de les protéger de exactions et des assassins de la dictature ». C’est fort , très fort ….




On pourrait vous citer des dizaines d’autres portraits sensibles que vous réserve le film , on vous les laissera découvrir après avoir eu envie de vous donner l’eau à la bouche pour vous inciter à aller le voir . Magnifique portrait de groupe et d’une société , un film hanté aussi par le souvenir de Gilles Deleuze et son Centre Universitaire expérimental de Vincennes où il enseigna et a mis en pratique sa conception Libertaire des cours . Un Centre dont les bâtiments on été été détruits ( en 1980 ) et remplacés …par des arbres qui ont pris la place  et  dans lequel   sa fille Emilie Deleuze , cherche à identifier les lieux   où la mémoire du fantôme de son père , réveillée ( et ravivée ) via les images d’archives en surimpression , plane encore …

(Etienne Ballérini)

LE BOIS DONT LES RÊVES SONT FAITS de Claire Simon – 2016 –
Images de Claire Simon et Aurélien Py..
Assistants Réalisation : Judith Fraggi et Lucas Delangle .
Son : Olivier Hepsel , Montage : Luc Forveille
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