PAPA WEMBA


HOMMAGE

Le roi est mort, « vive le roi »

Le roi de la rumba congolaise est mort à 66 ans, après avoir été victime d'un malaise sur scène à Abidjan.
 Il était - avec Koffi Olomidé – la plus grande vedette en activité de la rumba congolaise, une star sur tout le continent et l'un des premiers artistes africains ayant conquis le public occidental.


A TRAVERS LA PRESSE

 Une mère pleureuse professionnelle
Né en 1949 dans le Kasaï-Oriental (actuelle République Démocratique du Congo), Jules fut surnommé Papa parce qu'il était le premier enfant de ses parents, un père enrôlè dans l'armée belge lors de la Seconde Guerre mondiale, et une mère pleureuse professionnelle dont on louait les services lors des funérailles. L'histoire raconte que le gamin, qui la suivait lors de ses prestations, en a hérité le goût du spectacle.

Au Congo, la rumba malgré tout

Grandi à Léopoldville (aujourd'hui Kinshasa), où il façonne sa voix haut perchée dans les chorales religieuses, sa carrière débute à 20 ans avec l'orchestre Stukas Boys puis très vite en cofondant l'Orchestra Zaïko, futur Zaïko Langa Langa. Alors que la scène kinoise est dominée par Franco et Tabu Ley Rochereau, Papa Wemba (qui se fait alors appelé Jules Presley Shungu) et sa bande renforcent la rythmique batterie-guitare, au détriment des cuivres, et amorcent l'évolution de la rumba congolaise (rythmes afro-cubains et textes en lingala) vers le soukous plus moderne.
Société des ambianceurs et des personnes élégantes

Zaïko Langa Langa cartonne en Afrique avec des tubes comme Chouchouna en 1974, une composition de Papa Wemba qui quitte pourtant le navire dans la foulée, pour fonder Isifi Lokolo puis l'orchestre et label Viva la Musica en 1977. C'est aussi à cette époque qu'il est sacré roi de la Sape (Société des ambianceurs et des personnes élégantes), un dandysme tout sauf anodin dans un pays où le dictateur Mobutu prohibe, dans le cadre de la zaïrianisation des années 70, les costards et cravates au profit de l'abacost (à bas le costume). « L'homme blanc a inventé les habits mais c'est nous les Congolais qui en avons fait un art », disait-il. De Kinshasa à Brazzaville en passant par Château-Rouge à Paris, les sapeurs lui prêtent toujours allégeance.Immensément populaire dans les deux Congo, Papa Wemba s'installe à Paris en 1986. C'est la grande époque de la sono mondiale. D'abord produit par Martin Messonnier, il rejoint le label de Peter Gabriel, Real World, le temps de trois albums de 1992 à 1998 (Le Voyageur, Emotion, Molokai). Depuis, il n'aura pas cessé de publier des albums, alternant des tentatives pop, des retours aux sources de la rumba et des collaborations allant de Youssou N'Dour à Angélique Kidjo.

 Dans la cacophonie des nuits de Matonge, le quartier chaud de Kinshasa, sa voix de rossignol continuera de s'élever.



 Papa Wemba est une légende de la musique africaine. Dans les années 1960-1970, avec son groupe Zaïko puis en solo, il va faire rayonner la rumba congolaise à travers le monde. Il formera des générations de musiciens dont certains poursuivront de grandes carrières, comme Koffi Olomidé. Il est également l’une des figures emblématiques de la SAPE, la Société des ambianceurs et personnes élégantes. Mode vestimentaire, mais aussi art de vivre, les sapeurs on fait des émules de Kinshasa à Paris et inspire aujourd’hui de nombreuses pop stars africaines-américaines.



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