Paul Almasy

 

photo André JOUANJAN

«Mon appareil était l'enquêteur, je n'étais que le découvreur», revendique Almasy à la suite de Dorothea Lange ou de Walker Evans.

HOMMAGE

Paul Almasy  il y a 20 ans nous a quitté, 

Paul Almasy photographe humaniste 

En Allemagne ou en Suisse, Paul Almasy est reconnu comme un maître aux côtés de Henri Cartier-Bresson, Gisèle Freund ou Robert Capa.

Paul était un ami du club photo Montreuil ,


Nous l'avions rencontré  en 1985 au club de Bièvre  puis  au Club Photo Montreuil où il est venu comme invité d'honneur ,  rencontre pendant laquelle il nous a présenté sa conception de l'acte photographique , pour Paul Almasy la photographie  est une écriture  équivalente à l'écriture alphabétique , Paul Almasy se considérait comme journaliste , une photo se devait d'être bonne  et devait documenter fidèlement une situation rencontrée,  il enseignait au CFPJ  , Paul Almasy enseignera le photojournalisme,,  

Paul recevait à son domicile des jeunes photographes autour d'un déjeuner en compagnie de son tireur personnel du labo  Picto service, il nous en a fait l'honneur.

Thierry Penneteau du Club  Montreuil  a fait conjointement une exposition en sa compagnie sur le Vietnam qu'ils ont visité chacun à des époques différentes sur des mèmes lieux ,


Conducteur de rickshaw à Saigon, 1950, Paul Almasy © AKG Images
 

Paul Almasy l'anti-esthète

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Publié samedi 2 septembre 2000 à 02:05 
extraits

Exposition. Le photojournaliste qui voulait être en mouvement perpétuel Paul Almasy, 94 ans, a couru le monde entier, l'appareil photo autour du cou. Les Journées de Bienne lui ont consacré un accrochage dont la «froideur» n'a d'égale que la vision totalisante du reporter. Qui regarde, mais ne juge pas.

(...) En 1995, il a tiré un trait sur sa vie de globe-trotter en vendant toutes ses photographies couleurs à Corbis, la banque d'images créée par Bill Gates. Quant à son fonds noir-blanc, il a été acquis par l'Archiv für Kunst und Geschichte (AKG), à Berlin. Depuis, l'histoire de la photographie a découvert Paul Almasy, photojournaliste qui se dit… journaliste mais surtout pas photographe.(...)

Les images d'Almasy, ce sont plus de 260 000 clichés de scènes quotidiennes en Indonésie, dans le Sahara, au Dahomey, en Italie ou à Hongkong. A Rio ou en Chine, dans le Bordelais ou au Canada, au Pakistan ou en Australie. Le périple est sans mesure: durant ses soixante ans de travail, cet autodidacte a passé dans tous les pays du globe, excepté… la Mongolie. Excusez du peu. Dans une de ses interviews (début 1997 à la Süddeutsche Zeitung), il regrettait avec humour d'avoir pris du retard sur «son» Guinness: «Après l'éclatement de l'URSS, il y a onze nations du monde qui me manquent.»

Dès son adolescence en Hongrie, Almasy n'a qu'un rêve: voyager et découvrir le monde entier. «Entier» au sens strict du terme. Dès lors,(...) commence à travailler comme photographe en 1935. Il a 21 ans. Cela fait cinq années qu'il a quitté la Hongrie, maturité à peine en poche: «Les rêves de mon enfance s'étaient évanouis, je voulais devenir journaliste et voyager.»

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PAUL ALMASY


Paul Almazy à gauche de l'image en compagnie de son ami et tireur personnel de ses photo du Laboratoire Picto en 1985, lors d'une invitation à son domicile

photo André Jouanjan

Paul Almasy est l'un des plus grands photographes engagés dans le documentaire social du 20e s. Paul Almasy, c'est cinq tours du monde, 1 300 000 kilomètres en avion, 1 700 reportages. Cet infatigable photographe sociologue a visité tous les pays du monde, sauf un la Mongolie ! Il est aussi l'auteur de deux livres sur la photographie, trois romans policiers, quatre récits historiques et 43 articles sur la photographie. Ses images ont été éditées dans 278 revues de 58 pays.

 

Un engagement socio-politique

Paul Almasy, grâce à ses accréditations officielles auprès des Nations Unies, sillonne les terrains fragiles de toute la planète. Précurseur du document témoignage, il dénonce avec un regard humain et indépendant les changements climatiques, la pollution industrielle, la précarité du monde rural, les problèmes humanitaires de santé. A travers ses portraits du monde de l'enfance, il veut susciter une mobilisation internationale de toutes les Institutions vers les pays les plus pauvres. Né en 1906 à Budapest, d'un père juif et d'une mère de la haute aristocratie hongroise, Paul Almasy se passionne tout jeune pour les livres d'images. Il étudie les sciences politiques à Vienne et à Heidelberg et décide de se consacrer au journalisme. En 1925, sa première mission de correspondant l'entraîne au Maroc pendant la révolte d'Abd el-Krim. Désormais, les reportages vont se succéder dans tous les pays européens, en Afrique et en Asie.

 

Ses premières photographies

En 1935, Almasy part pour l'Amérique latine, où il fait son premier reportage photographique sur l'Institut qui fabrique du sérum à partir du venin des serpents à Sao Paulo. Pour le journal Berliner Illustrirte Zeitung, il se charge d'un reportage sur l'entraînement des athlètes finlandais en vue des J.O. de 1936. Le rédacteur en chef découvrant ses images s'exclame "Tu photographies avec l'esprit d'un journaliste et non avec celui d'un photographe". La photographie lui apparaît alors comme une nécessité pour illustrer efficacement ses articles. Dès 1936, le plus grand éditeur suisse Ringier & Cie qui publie le Schweizer Illustrirte Zeitung lui propose de diffuser ses photographies dans la presse allemande et suisse. Cette collaboration durera 45 ans. Paul Almasy s'établit définitivement en France en 1938. Pendant la guerre, comme correspondant de la presse suisse, il poursuit son activité et se rend ainsi dans les pays occupés. "Je n'ai photographié que les conditions de vie des populations". Comme Walker Evans ou Dorothea Lange pour le projet de la Farm Security Administration lors du New Deal, Almasy s'applique à montrer la détresse humaine. Au lendemain de la guerre, il est chargé d'études sur la réorganisation de la vie économique en Europe. Il interview Mussolini, Eisenhower, le Négus, Charles de Gaulle, Konrad Adenauer et écrit la biographie de Madame Vincent Auriol en 1948 et de la reine Frédérika de Grèce en 1952. Son regard de portraitiste se pose sur des personnalités artistiques comme Breton, Chagall, Giacometti.

Témoin de la condition humaine

Dès 1952, il devient collaborateur accrédité auprès des organisations internationales des Nations Unies : UNESCO, OMS, UNICEF, FAO et Bureau International du Travail. Dans la lignée de l'engagement de photographes comme Eugene Smith, Almasy parcourt le monde et rédige de grands récits historiques pour la presse. Il photographie la "condition humaine", en y inscrivant une haute valeur morale. En 1953, Almasy mène une étude sur le problème racial en Afrique  du Sud ainsi que sur la condition des femmes dans plusieurs pays. Il fait un reportage sur les aspects du problème de la drogue en Asie et la vie des Esquimaux pour l'OMS. D'Alaska, il part et traverse longitudinalement le continent américain ce qui le conduit jusqu'en Terre de Feu en 1962. Partout où ses pas le mènent, il découvre que l'enfant est le miroir le plus pur de l'âme humaine. Ses portraits d'enfants sont des témoignages de rencontres fortes, émotionnellement comme celui de ces deux petites Colombiennes, a photographie préférée. Almasy préfère utiliser le format 6x6 du Rolleiflex pour faire ses photographies sans que personne ne s'en rende compte. Il se fait oublier. Il raconte "Je joue un peu la comédie. Pour détourner l'attention, je regarde ma montre, je prends l'air d'attendre quelqu'un…" Les images d'Almasy trouvent un écho dans la presse qui alors fait une large place au reportage. La photographie réalisée au Paraguay "L'ouvrier chez le percepteur" a fait l'objet de 27 publications. Almasy explique son choix éthique. "Je fus frappé du contraste entre ce percepteur avec ses chaussures noires, bien brillantes et ce pauvre bougre qui se tortillait avec ses pieds nus. Alors je me suis baissé un tout petit peu et j'ai fait la photo. Ce qui a séduit les agences et les rédacteurs, c'est que je visualise un conflit social avec des éléments aussi inhabituels."

Théoricien du Photojournalisme

En 1956, année où il prend la nationalité française, il participe à la fondation des Gens d'images, association de photographes créée par Albert Plécy. Au début des années 1960, Almasy crée les archives photographiques du Togo sur commande du gouvernement. A partir de 1973, il enseigne le photojournalisme en particulier au Centre de Perfectionnement des Journalistes et publie un ouvrage de référence théorique "Photographie, Moyen d'information" (éditions Téma, 1975). "Le photojournaliste ne doit pas seulement montrer des choses, mais ses photographies doivent également dire des choses. Le tout avec impartialité." "Le journalisme est une profession qui exige une haute valeur morale et la déontologie doit être respectée scrupuleusement. J'ai toujours eu la volonté de respecter la vérité au maximum, de montrer les choses telles qu'elles étaient. En 1978, Almasy reçoit la distinction de Maître de la Photographie par le Conseil Européen des Photographes Professionnels. Adoptant une approche systématique, presque sociologique, lorsqu’il abordait un nouveau pays, il a tout autant photographié les ouvriers que les dirigeants, la vie quotidienne, l’industrie, les paysages… et a ainsi constitué une photothèque de plus de 400.000 photographies. En Allemagne ou en Suisse, Paul Almasy est reconnu comme un maître aux côtés de Henri Cartier-Bresson, Gisèle Freund ou Robert Capa. Décédé en 2003, il laisse une oeuvre exemplaire, riche de témoignages, comme une fresque de l'âme des hommes où l'esthétisme s'invite. Une forte impression graphique de détache de ses images grâce à son oeil, son cadrage, ses jeux de lumière, et les tonalités dans ses tirages. Ses photographies ont été présentées dans plus d'une trentaine d'expositions en France et à l'étranger et quatre monographies lui sont consacrées dont la plus récente "Les vingt glorieuses, la vie quotidienne en France 1950-1970" au Seuil en 2007.

source

 Hôtel Drouot > Annonces de ventes > COLLECTION PERSONNELLE DU PHOTOGRAPHE PAUL ALMASY

 

Balade Vietnamienne 

Thierry Penneteau  a fait conjointement une exposition en sa compagnie sur le Vietnam qu'ils ont visité chacun à des époques différentes sur des mèmes lieux ,


Exposition photographique commune

Ruiné et dévasté par trente années de combat pour la réunification, le Vietnam semblait abandonné aux livres d’histoire. Pour les autorités Vietnamiennes, le tourisme n’est plus gênant mais considéré comme une ressource économique. Ce pays fermé des années 1980 s’est ouvert subitement au monde dès 1994, poussée par la levée de l’embargo. Le Vietnam est un pays splendide dont la silhouette géographique dessine le forme d’un dragon, symbole de force et de bienfaits en Extrême-Orient. A Ho Chi Minh Ville un million de vélos et 10 000 cyclo-pousses se doublent, se frôlent et se croisent dans la plus admirable pagaille. Spectacle total : odeurs fortes et acres sont à savourer dans une marée humaine, bruyante mais jamais avare de sourire. Images prises en 1950, 1989 et 2011 par Paul Almasy et Thierry Penneteau.

 

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