JEAN DIEUZAIDE
LA PHOTOGRAPHIE de A à Z, LES GRANDS PHOTOGRAPHES
Jean DIEUZAIDE
"La photographie a cet "essentiel" dans lequel circule la sensibilité et l'authentique, notions qui échappent aux gesticulateurs prétentieux et dérangent les tricheurs de tous bords."
"Chaque fois que j'ai l'occasion d 'aller dans ma campagne, je photographie les gens de la terre. Je n'oublie pas tout ce que je leur dois…"
"Rencontrer un paysan ou un berger , c'est une grande leçon"
Jean Dieuzaide, fotógrafo - YouTube
www.youtube.com/watch?v=iqawlPyHgVQ19 juil. 2012 - 5 min - Ajouté par franciscosol1
Imágenes del prestigiado fotógrafo francés fallecido en 2003.
20120211-Vernissage de l'expo-photos Jean Dieuzaide à Gentilly ...
vimeo.com/3668193413 févr. 2012 - 3 min
Peu connu du grand public, Jean Dieuzaide a pourtant œuvré de manière déterminante pour la reconnaissance ...
La mirada fotográfica de JEAN DIEUZAIDE realizado por MARIANO ...
www.youtube.com/watch?v=AoprYTyA90o19 juin 2011 - 5 min - Ajouté par mahepe2
Era un fotógrafo polifacético, le interesaba todo, y al igual que el escritor utiliza la literatura para expresar sus ...
Jean Dieuzaide- "PHOTOGRAPHY" by elena dilascio - YouTube
www.youtube.com/watch?v=L4xa29D6Lqs28 août 2011 - 4 min - Ajouté par Giorgio27011
La mirada fotográfica de JEAN DIEUZAIDE realizado por MARIANO HERNÁNDEZ PÉREZby mahepe2128 views ...
Photographier son semblable, fixer sur le papier ces traces de joie, de peur, d'allégresse sont toujours pour l'auteur d'une grande intensité. Il est intéressant d'ailleurs de lire ses nombreux témoignages où il relate avec précisions ses rencontres ; certaines lui valent d'ailleurs des souvenirs assez cocasses, d'autres de grandes colères, mais l'honnêteté de l'homme l'emporte toujours
Dans son aventure avec le brai (un composant de la houille) il nous montre comment en partant du réel, son œuvre est à la lisière du poétique et du rêve. L'image n'est pas née de l'imagination de son auteur, mais de la pure réalité qu'il sait nous révéler, tel un guide il nous conduit dans ce qu'il nomme "son aventure" aussi étonnante qu'elle ait pu être.
Le mystère de la lumière et cette réalité invisible, confortés par une foi profondément ancrée, conduisent Jean Dieuzaide vers l'art roman. Le thème du religieux est souvent traité par l'auteur. Il choisit le noir et blanc qui sont pour lui le langage du sensible et de nombreux reportages donnent lieu à d'importantes publications que ce soit en tant qu'auteur ou qu'illustrateur, notamment aux Editions Arthaud.
Ainsi il écrivait il y a quelques années "Sur le plan spirituel, le noir et blanc offre beaucoup plus de possibilité de projections de soi-même et possède une poésie et une musique bien plus riche… le regard glisse, découvre l'éventail fabuleux de la gamme des tons mis à la disposition du photographe."
L'expérience photographique de Jean Dieuzaide est si variée qu'il est difficile de résumer les thèmes traités par cet infatigable créateur.
A l'instar de nombre de photographes, il apparaît au regard de toutes ces démarches que le but de Jean Dieuzaide n'est pas de produire et de défendre ses images, mais de sensibiliser le spectateur à ce que le monde nous donne à voir dans toute les qualités de la création photographique.
Jean Dieuzaide s'est souvent positionné en artisan de la photographie, en illustrateur plutôt qu'en artiste et cela a longtemps desservi la reconnaissance de la valeur artistique de son travail. Sans doute sa grande humilité, son choix de rester loin de la capitale ont longtemps freiné les historiens dans l'exploration de son œuvre.
La photographie apparaît comme l'essence même de l'existence de Jean Dieuzaide, comme si le choix n'avait pas été possible, mais dicté inconsciemment. Peu lui importe le statut ou les mots choisis, l'important pour lui demeure "d'écrire avec la lumière". Il déclare en 1954 : "il ne nous faut pas chercher à faire œuvre d'art.. .mais à nous exprimer … l'esthétisme ne doit certes pas dissimuler le message mais le renforcer ! L'œil est gourmand et exigeant.."
Il est évident que la photographie permet à J. Dieuzaide de manipuler la lumière et d'en révéler artistiquement la puissance expressive, il puise dans ses convictions profondes et dépasse l'aspect purement esthétique.
Dans son aventure avec le brai (un composant de la houille) il nous montre comment en partant du réel, son œuvre est à la lisière du poétique et du rêve. L'image n'est pas née de l'imagination de son auteur, mais de la pure réalité qu'il sait nous révéler, tel un guide il nous conduit dans ce qu'il nomme "son aventure" aussi étonnante qu'elle ait pu être.
Le mystère de la lumière et cette réalité invisible, confortés par une foi profondément ancrée, conduisent Jean Dieuzaide vers l'art roman. Le thème du religieux est souvent traité par l'auteur. Il choisit le noir et blanc qui sont pour lui le langage du sensible et de nombreux reportages donnent lieu à d'importantes publications que ce soit en tant qu'auteur ou qu'illustrateur, notamment aux Editions Arthaud.
Ainsi il écrivait il y a quelques années "Sur le plan spirituel, le noir et blanc offre beaucoup plus de possibilité de projections de soi-même et possède une poésie et une musique bien plus riche… le regard glisse, découvre l'éventail fabuleux de la gamme des tons mis à la disposition du photographe."
L'expérience photographique de Jean Dieuzaide est si variée qu'il est difficile de résumer les thèmes traités par cet infatigable créateur.
A l'instar de nombre de photographes, il apparaît au regard de toutes ces démarches que le but de Jean Dieuzaide n'est pas de produire et de défendre ses images, mais de sensibiliser le spectateur à ce que le monde nous donne à voir dans toute les qualités de la création photographique.
Jean Dieuzaide s'est souvent positionné en artisan de la photographie, en illustrateur plutôt qu'en artiste et cela a longtemps desservi la reconnaissance de la valeur artistique de son travail. Sans doute sa grande humilité, son choix de rester loin de la capitale ont longtemps freiné les historiens dans l'exploration de son œuvre.
La photographie apparaît comme l'essence même de l'existence de Jean Dieuzaide, comme si le choix n'avait pas été possible, mais dicté inconsciemment. Peu lui importe le statut ou les mots choisis, l'important pour lui demeure "d'écrire avec la lumière". Il déclare en 1954 : "il ne nous faut pas chercher à faire œuvre d'art.. .mais à nous exprimer … l'esthétisme ne doit certes pas dissimuler le message mais le renforcer ! L'œil est gourmand et exigeant.."
Il est évident que la photographie permet à J. Dieuzaide de manipuler la lumière et d'en révéler artistiquement la puissance expressive, il puise dans ses convictions profondes et dépasse l'aspect purement esthétique.
Jean Dieuzaide est affilié au courant humaniste de la photographie française qui cherche, après guerre, à retrouver une certaine grandeur chez l’homme.
Le cliché du Marché de Braga est issu d’une série de photographies réalisées dans les années 1950 en Espagne et au Portugal sur une commande de l’éditeur Arthaud. À l’époque sous les régimes fascistes de Franco et Salazar, ces deux pays sont économiquement sous-développés et vivent en autarcie. Jean Dieuzaide y découvrit un mode de vie d’un autre âge et une gestuelle préindustrielle qui lui offraient l’opportunité d’un constat visuel quasi intemporel, d’une ode à la terre et aux gens. Le troupeau de vaches et les individus se trouvent au même plan, en communauté, pour un « portrait de famille » qui apparaît désormais comme pittoresque.
Le cliché du Marché de Braga est issu d’une série de photographies réalisées dans les années 1950 en Espagne et au Portugal sur une commande de l’éditeur Arthaud. À l’époque sous les régimes fascistes de Franco et Salazar, ces deux pays sont économiquement sous-développés et vivent en autarcie. Jean Dieuzaide y découvrit un mode de vie d’un autre âge et une gestuelle préindustrielle qui lui offraient l’opportunité d’un constat visuel quasi intemporel, d’une ode à la terre et aux gens. Le troupeau de vaches et les individus se trouvent au même plan, en communauté, pour un « portrait de famille » qui apparaît désormais comme pittoresque.
Jean Dieuzaide, Fils d'une famille modeste, issue de la région toulousaine mais dont le père l'a initié à la photographie, il débute son art peu avant la Seconde Guerre mondiale. Il gagne sa renommée en captant le Général de Gaulle lors de sa venue pour la Libération de Toulouse.
Il prend alors le pseudonyme de Yan et travaillera essentiellement dans le sud-ouest français, en Espagne et
au Portugal. Il fait en particulier une série de clichés, restés célèbres, sur Salvador Dali. Il est honoré par le prix Niépce
en 1955 et le prix Nadar en 1961.
Il a été le créateur et l'animateur à Toulouse de la Galerie municipale du Château d'eau, première galerie permanente
de photographie en France, installée dans un ancien château d'eau (1824), au bord de la Garonne et au débouché du
Pont-Neuf, qui alimentait en eau les fontaines de Toulouse.
TOUTES PHOTOS JEAN DIEUZAIDE
les débuts
C'est donc par le reportage que Jean Dieuzaide s'initie à la photographie. Dans un premier temps en redécouvrant le terroir et en composant de petits albums. En 1942, lors de sa mobilisation il occupe un poste de photographe, ses images illustrent la revue des chantiers de jeunesse. Les prises de vues de Jean Dieuzaide sont très appréciées et cela lui vaut d'être nommé chef du service photographique de la région Pyrénées - Gascogne. Ce retour sur Toulouse et cette notoriété naissante encouragent chez l'artiste cette passion zélée que nous lui connaissons.
Le 19 août 1944 lorsque Toulouse se soulève, il va à grands risques rendre compte de la libération de sa ville ; son magnifique portrait la même année, du Général de Gaulle lui vaut une reconnaissance publique. Jean Dieuzaide perçoit alors que l'expression photographique est le meilleur allié de l'événement historique. Ces images nourrissent une presse qui ne demande qu'à se renouveler à une période où le public est déjà demandeur de témoignages.
Sous le pseudonyme de Yan, il devient photographe de presse. Exigeant et loyal, il choisit de ne s'intéresser qu'aux sujets qui lui semblent dignes d'intérêt. Il rejette systématiquement tout ce qui n'est pas en accord profond avec ses convictions ; quel que soit le sujet abordé une grande honnêteté prévaut à chaque prise de vue
Refusant de rejoindre la capitale, Jean Dieuzaide valorise la beauté de sa région ; il observe avec bonheur les paysages du sud, leurs reliefs, leurs particularités, les offrant à voir sous un nouveau jour. Il répond aussi à des travaux de commande tout en mettant en valeur la dimension artistique de la photographie. Il se tourne vers l'édition et de nombreuses publications de ses photographies voient le jour. Les reportages succèdent aux reportages ; son sens de l’esthétique lui vaut de nombreuses parutions et de multiples distinctions. Créée en 1953, l'Association des Gens d'Images lui décerne le prix Niepce en 1954 et le prix Nadar en 1961 ; ces nominations joueront un rôle essentiel dans la notoriété du photographe au niveau national.
La photographie se révèle pour Jean Dieuzaide comme le moyen d'expression le plus en harmonie avec son rapport au monde et la culture moderne qui l'entoure. Il est un homme sensible, qui s’attache aux humbles, aux gestes du quotidien, revendiquant la grandeur plus que l’émotion qui se dégagent des gens simples, nous exposant sans détours cette foi en l'autre dans ce face à face que permet la photographie.
"Chaque fois que j’ai eu l’occasion d ‘aller dans ma campagne, je photographie les gens de la terre. Je n’oublie pas tout ce que je leur dois… Rencontrer un paysan ou un berger, c’est une grande leçon."
Le photographe s'intéresse aussi à l'aéronautique, il répond à de nombreuses commandes et ses photographies pour Air France ont fait le tour du monde. Notons aussi son travail rigoureux en photographie industrielle : ses prises de vues révèlent l'aisance avec laquelle il s'inscrit dans la matière et avec laquelle il nous rend des images d'une composition parfaite à la limite de l'irréel, mais ne nous y trompons pas J. Dieuzaide est avant tout un photographe de la réalité
Un art essentiel
Je dois reconnaître que la photographie m’a choisi alors que je souhaitais être pilote. Je ne regrette rien.
Cependant, il m’a été dur d’assumer ma condition de photographe soumise d’une part à l’hégémonie parisienne, d’autre part aux railleries, à l'incompréhension et aux regards d’indifférence hautaine du milieu des arts, de la culture, de la politique et autres pontifiants. Ils me furent stimulation pour engager combat contre cet aveuglement suffisant et fossoyeur, incapable de sentir que la “pensée” s’incarne dans la photographie comme dans toute œuvre d’art digne de ce nom.
Cependant, il m’a été dur d’assumer ma condition de photographe soumise d’une part à l’hégémonie parisienne, d’autre part aux railleries, à l'incompréhension et aux regards d’indifférence hautaine du milieu des arts, de la culture, de la politique et autres pontifiants. Ils me furent stimulation pour engager combat contre cet aveuglement suffisant et fossoyeur, incapable de sentir que la “pensée” s’incarne dans la photographie comme dans toute œuvre d’art digne de ce nom.
Car enfin, il faut être aveugle, idiot ou ségrégationniste pour ne pas “reconnaître” que cette étrange invention, école du regard, qui redouble le monde sous nos yeux pour mieux le faire comprendre, est le fait d’une “empreinte lumineuse”, issue de la réalité des vibrations profondes de la “lumière”, au propre et au figuré, mystère que la science ne résoudra jamais, pas plus qu’elle ne résoudra celui de la “camera obscura”.
La photographie a cet “essentiel” dans lequel circule la sensibilité et l'authentique, notions qui échappent aux gesticulateurs prétentieux et dérangent les tricheurs de tous bords.
Elle “secoue“ l’art, en particulier la peinture, selon Cézanne et bien d’autres artistes conscients de ce que la lumière, synonyme de spirituel, est sa manière privilégiée et fondamentale. Par ce fait, elle est la seule des disciplines artistiques à révéler le pragmatisme de la “matière”, matière qualifiée par Teilhard de Chardin “Icône de Dieu”. Abstrait ? ... pas du tout... On peut dire, en forme de boutade, que même l’ombre est concrète sur une photographie !
Dans cette lucidité, mon “corps à corps” de cinquante ans a été source de profondes émotions m’incitant à penser que le travail librement consenti est source de toutes valeurs. Je serai mal venu de regretter d’être photographe. J’en suis fier, n’en déplaise aux raisonneurs abscons.
Jean Dieuzaide
Préface du catalogue de l’exposition Jean Dieuzaide Atzera begirakoa- Retrospectiva - Rétrospective, San Telmo museoa, 2001
En 1944, à la libération de Toulouse, Jean Dieuzaide fait de nombreuses photographies des événements, et entre autres, il réalise en septembre un portrait du général de Gaulle qui deviendra son portrait officiel.
Ces premières images vont déterminer sa carrière de photographe qu’il poursuit en devenant reporter pour plusieurs quotidiens et hebdomadaires nationaux.
Il rencontre très tôt les photographes Lucien Lorelle, son aîné, et Robert Doisneau qui deviendra son ami *.
Il travaille à l’illustration de nombreux ouvrages et fait plusieurs reportages sur des secteurs industriels de la région toulousaine, dont particulièrement l’aéronautique.
Parallèlement, il continue ses recherches personnelles et participe à des expositions. Dès lors, sa vie sera consacrée à ce medium et il deviendra au fil du temps l’une des figures centrales de la photographie française.
Dans les années 50, il effectue, entre autres, les séries sur l’Espagne et le Portugal dont beaucoup de vues sont désormais célèbres.
Il expose en France et à l’étranger, exécute de multiples commandes, et reçoit divers prix dont le premier prix Nièpce, en 1955, et le prix Nadar en 1961, créés par Gens d’Images.
Fin technicien, Jean Dieuzaide sait cultiver les rapports subtils qu’entretiennent la matière et la lumière et, dans la diversité des sujets qu’il traite à l’époque, l’architecture romane tient à ce titre une place significative.
Plusieurs ouvrages fameux** seront illustrés par ses photographies et 300 d’entre elles sont rassemblées dans l’exposition L’Art roman du soleil présentée au Musée des Augustins à Toulouse en 1960, puis au Pavillon de Marsan à Paris en 1962.
Jean Dieuzaide va mener une carrière très dense de près de soixante ans*** impossible à résumer en quelques lignes et dont la grande originalité aura été d’explorer tous les domaines de la photographie, tant celui de la création – tels ses « Centrichimigrammes » ou ses virages partiels – que celui de la diffusion.
Passionné, il s’investit totalement dans plusieurs démarches importantes pour la reconnaissance de la photographie à une époque où elle était dédaignée et moins au centre de l’actualité.
Il devient ainsi cofondateur en 1970 des Rencontres internationales de la photo d’Arles et, en 1974, fondateur de la Galerie du Château d’Eau à Toulouse où il présentera plus de 200 expositions de grands photographes du monde entier.
Cette exposition rend hommage à cet homme d’images enthousiaste et chaleureux, qui a fait un grand honneur à la Maison de la Photographie Robert Doisneau en devenant son parrain lors de son inauguration en 1996.
Annie-Laure Wanaverbecq
* Il rencontre le premier en 1946 et le second en 1948.
** Voir à ce sujet les éditions du Zodiaque et les éditions Arthaud.
*** Jean Dieuzaide décède en 2003. Tous nos remerciements à Jacqueline Dieuzaide et Michel Dieuzaide pour leur aimable contribution à la réalisation de cette exposition. Les tirages présentés dans l’exposition sont réalisés par Thérèse Money des Archives Jean Dieuzaide.
l'enfance
Jean Dieuzaide est né le 20 juin 1921 à Grenade sur Garonne. Il est très tôt sensibilisé aux arts, restant attentif à ces soirées d'hiver où son père chante les grands airs d'opéra et sa mère joue du piano. Cette enfance harmonieuse, auprès d'un père tout à la fois tendre et exigeant, prend fin brutalement, lorsque ce dernier décède en 1934. Jean Dieuzaide a 13 ans, c'est un élève studieux, qui porte en lui les ambitions sociales, et les rêves de sa mère, mais les qualités de ce père désormais absent, le marquent à jamais ; elles forgeront en lui le sens de l'honneur, de la foi en l'homme, ainsi que l'amour du travail bien fait.
Jean Dieuzaide est passionné par l'aéromodélisme ; bien avant que cela ne le conduise à la photographie aérienne, il fonde la section modèle réduit de l'Aéro-club de Cannes, ville où il s'est installé après la disparition de son père. Il participe ainsi à plusieurs compétitions, et conjointement paraît de plus en plus attentif à la photographie ; il ira même jusqu'à acheter un petit Vest Pocket et à développer lui même ses films.
Parallèlement à cela le jeune Jean travaille durement afin d'intégrer les écoles supérieures qui l'intéressent ; mais la fatigue et le surmenage aidant, de graves problèmes de santé l'obligent à revenir malgré lui chez sa grand-mère. Tout en se rétablissant, il s'emploie à parfaire son expérience photographique dans cette région qui lui est si chère, et à laquelle il restera fidèle sa vie durant.
L’humanisme de Dieuzaide
« Nul doute que Jean Dieuzaide ait été l’un de ces artistes pour qui l’objectif aura été le prolongement de sa pensée. Sans cette idée, ses photographies ne seraient que des documents. Mais elles transcendent l’a-necdote par ce sentiment d’une unité qui commande les choix techniques.
Je n’ai pas oublié la grandeur austère de la vision que Jean Dieuzaide a su rendre de l’Espagne et du Portugal des années 50-60, avec sa misère seigneuriale, son architecture impassible, sa géométrie funèbre. Ses photographies s’offrent comme une méditation sur l’identité morale de ces pays, sur leur conservatisme orgueilleux. »
Michel del Castillo
Dieuzaide et ses amis
photographie
Le photographe toulousain, Jean Dieuzaide chez lui./Photo DDM archives, Michel Viala.
0
Jean Dieuzaide (1921-2003) figure en bonne place dans « Photographes A-Z », un « dictionnaire » illustré qui balaie le XXe siècle de façon très large, du reportage au portrait en passant par le nu ou la mode. De l'artisan toulousain (c'est ainsi qu'il aimait se présenter), on découvre une brève biographie, le petit mot d'un spécialiste (ici Michel Guerrin, du « Monde », qui parle d'un « artiste qui n'a jamais cessé d'expérimenter le potentiel des images », d'un « militant qui voulait que la photographie soit considérée comme chose sérieuse ») et quelques reproductions extraites d'un livre phare.
Jean-Pierre Sudre, son complice
Pour Jean Dieuzaide, c'est « Voyages en Ibérie », édité par le Toulousain Claude Nori chez Contrejour en 1983. C'est cette démarche qui rend le livre très original, la sélection d'ouvrages qui ont marqué la vie et l'œuvre de quelque 400 photographes dont Bill Brandt, Robert Capa, Leonard Freed, Sergio Larrain ou Edward Weston, le maître du Toulousain Yan. (Taschen, 450 p., 49,99 €).
Jean-Pierre Sudre (1921-1997) fut un des amis proches de Jean Dieuzaide. Il partageait avec lui la même exigence, cette volonté de mieux comprendre la magie de la lumière, les mystères de la chimie. « Les Sudre, une famille de photographes » est une belle occasion de découvrir une œuvre méconnue, faite de natures mortes et de recherches étonnantes. Sa femme Claudine Sudre a beaucoup travaillé sur le patrimoine photographique (Le Secq, Bayard, Marey…). Mais le livre, c'est aussi Dominique Sudre, leur fils et ses magnifiques paysages, Laurence (femme de Dominique) et ses portraits de cinéma, Fanny, la fille qui avec son mari Jean s'est passionnée pour les églises et le statuaire. Comme un clin d'œil à une autre spécialité de Jean Dieuzaide, qui passa des années de sa vie à inventorier l'art roman (Musée de l'hospice Saint-Roch, Issoudun, 122 p., 19 €).
Jean Dieuzaide
Principaux ouvrages
C’est le 16 septembre 1944 que Yan va véritablement se propulser au devant de la scène et imposer sa signature dans la presse. Ce jour-là, le général de Gaulle effectue une visite rapide à Toulouse pour prendre le pouls des forces de résistance composées de F.F.I., de F.T.P. et de beaucoup de maquisards espagnols. Yan se met en tête, bien entendu, de le photographier. Mais les mesures de sécurité sont strictes et impératives : interdiction formelle aux photographes d’approcher à moins de dix mètres ! Des conditions qui rendent impossible tout portrait en gros plan.
Dans l’après-midi toutefois, une occasion va se présenter.
« Après le discours prononcé au balcon du Capitole, la voiture découverte du général vient se ranger devant le trottoir en face de la mairie. Visant le balcon où parlait le général, je savais que j’arriverai à la voiture. Je tente donc de passer au premier rang en fendant une foule compacte. J’arrive enfin au bord des barrières… mais l’endroit exact que j’avais choisi pour me mettre face à l’arrière de la voiture, était occupé par la musique militaire dans tous ses apparats. Que faire ? Avec la complicité des musiciens, je me faufile à quatre pattes entre leurs rangs et me dissimule accroupi entre la grosse caisse et les cymbales ! Je suis resté là tout au long de l’exécution des quatre hymnes nationaux alliés !… Décrire le bruit infernal est impossible !… Mais lorsque le général de Gaulle est sorti, je me suis redressé pour le prendre à la volée, le buste se découpant sur le fond noir du portail de la mairie. Le tout sans téléobjectif évidemment… Le visage n’était pas très gros dans mon viseur ! Je suis vite revenu au laboratoire, l’angoisse au cœur, pour développer ce film avec mon bon D76. Soupir de soulagement, le buste était bien net et se découpait bien sur un fond noir. Je l’ai vite agrandi en 18×24 et le lendemain la photographie était publiée dans la presse locale. »
Les portraits du général étant encore rares à cette époque, l’image a un succès immédiat. Une idée géniale surgit alors dans l’esprit de Yan : celle d’adresser un tirage cartoline de cette photographie à toutes les préfectures de France accompagnée d’une lettre indiquant que « cette photo… est cédée au pris de 20 francs quelle que soit l’importance de la commande » et recommandant de passer « commande rapidement en raison de la pénurie de papier photographique ». Signée Yan, cette lettre lui vaudra un grand nombre de réponses : 300 à 400 épreuves lui sont commandées, la Présidence du Conseil lui achetant même le négatif pour la somme de dix mille francs ! Son premier gros chèque !
Jean Dieuzaide (1921-2003) ha sido uno de los grandes fotógrafos franceses del siglo XXI. Uno de esos nombres al que, como recuerda su amigo Julio Álvarez, el director de la galería Spectrum Sotos, “la cámara le sentaba siempre bien, igual que la corbata. Era como un apéndice natural de su propio cuerpo. Llevaba su diminuta Leica en cenas, recepciones, en un paseo”. Dieuzaide pertenece a una generación magnífica en la que pueden encuadrarse maestros como Brassaï, Cartier-Bresson, algo mayores que él, Robert Doisneau, Emmanuel Sougez o Willy Ronis. Dieuzaide encarna, como los citados Doisneau, Sougez o Ronis, al fotógrafo humanista: el hombre que todo le interesa y que todo convierte en arte, el hombre que sabe mirar el paisaje del campo y el de las gentes, y que capta los deliciosos detalles de la cotidianidad. Fue fotógrafo de guerra, cubrió eventos deportivos y también muchas noticias de actualidad, e incluso realizaba ensayos más o menos experimentales.
Se fue curtiendo en periódicos y revistas, entonces solía llevar una cámara de 6x6 y un bélinographe, que era un transmisor de telefotos.
Fue un investigador y un renovador de su oficio, y estuvo detrás de numerosos proyectos como los Encuentros Internacionales de
Fotografía de Arles o fue el creador de la Galerie Municipale du Chàteau d’Eau en 1974, que se inauguró con una antológica de un maestro
como Edouard Boubat, otro fotógrafo de gran sensibilidad social apasionado por España y Portugal.
Fue un investigador y un renovador de su oficio, y estuvo detrás de numerosos proyectos como los Encuentros Internacionales de
Fotografía de Arles o fue el creador de la Galerie Municipale du Chàteau d’Eau en 1974, que se inauguró con una antológica de un maestro
como Edouard Boubat, otro fotógrafo de gran sensibilidad social apasionado por España y Portugal.
Si algo distinguió a Jean Dieuzaide es su admiración y su curiosidad por España, hasta el punto que durante dos décadas pasaba muchas temporadas a este lado del Pirineos. Le atraía todo: los pueblos olvidados, las serranías, el mar. Estuvo muchas veces en Andalucía y Galicia (hace no demasiado tiempo se expuso una muestra con 55 obras suyas realizadas en Galicia), en Cataluña, en Extremadura y, por supuesto, en Aragón. El archivo español de Dieuzaide es enorme: a él se le debe un libro monográfico dedicado a Dalí, es famosa aquella foto en que el pintor está en el mar de Port-Lligat. Lo administró y lo ordenó su esposa. Y en él la presencia aragonesa es realmente importante. El maestro no distinguía siempre los límites entre una provincia y otra, entre una comunidad y otra, pero le interesó. Ya en los años 50, tal vez fuese hacia 1953, estuvo en Teruel, en concreto en Albarracín y realizó esta espléndida toma de la Casa de la Julianeta. Pero también estuvo en los Monegros, en los pueblos pirenaicos y pareció sentir debilidad por Santa Cruz de la Serós, donde fue más allá de los paisajes: se interesó por las “gentes del país”, en un reportaje de 1961. Algo que también se ve en la instantánea de Sos del Rey Católico o en la de Loarre, en ésta especialmente, Dieuzaide capta no sólo la mole cosida al promontorio, sino que le interesa el contexto, el contraste del celaje, la vaguada casi infinita que corre hacia el horizonte.
*Esta foto está tomada en Portugal.
Hace algún tiempo escribí esto de Jean Dieuzaide.
Jean Dieuzaide (1921-2003) ha sido uno de los grandes fotógrafos franceses del siglo XXI. Uno de esos nombres al que, como recuerda su amigo Julio Álvarez, el director de la galería Spectrum Sotos, “la cámara le sentaba siempre bien, igual que la corbata. Era como un apéndice natural de su propio cuerpo. Llevaba su diminuta Leica en cenas, recepciones, en un paseo”. Dieuzaide pertenece a una generación magnífica en la que pueden encuadrarse maestros como Brassaï, Cartier-Bresson, algo mayores que él, Robert Doisneau, Emmanuel Sougez, Edouard Boubat o Willy Ronis. Dieuzaide encarna, como los citados Doisneau, Sougez o Ronis, al fotógrafo humanista: el hombre que todo le interesa y que todo convierte en arte, el hombre que sabe mirar el paisaje del campo y el de las gentes, y que capta los deliciosos detalles de la cotidianidad. Fue fotógrafo de guerra, cubrió eventos deportivos y también muchas noticias de actualidad, e incluso realizaba ensayos más o menos experimentales.
Se fue curtiendo en periódicos y revistas, entonces solía llevar una cámara de 6x6 y un bélinographe, que era un transmisor de telefotos. Fue un investigador y un renovador de su oficio, y estuvo detrás de numerosos proyectos como los Encuentros Internacionales de
Fotografía de Arles o fue el creador de la Galerie Municipale du Chàteau d’Eau en 1974, que se inauguró con una antológica de un maestro como Edouard Boubat, otro fotógrafo de gran sensibilidad social apasionado por España y Portugal.
Fotografía de Arles o fue el creador de la Galerie Municipale du Chàteau d’Eau en 1974, que se inauguró con una antológica de un maestro como Edouard Boubat, otro fotógrafo de gran sensibilidad social apasionado por España y Portugal.
Si algo distinguió a Jean Dieuzaide es su admiración y su curiosidad por España, hasta el punto que durante dos décadas pasaba muchas temporadas a este lado de los Pirineos. Le atraía todo: los pueblos olvidados, las serranías, el mar. Estuvo muchas veces en Andalucía y Galicia (hace no demasiado tiempo se expuso una muestra con 55 obras suyas realizadas en Galicia), en Cataluña, en Extremadura y, por supuesto, en Aragón. El archivo español de Dieuzaide es enorme: a él se le debe un libro monográfico dedicado a Dalí, es famosa aquella foto en que el pintor está en el mar de Port-Lligat. Lo administró y lo ordenó su esposa. Y en él la presencia aragonesa es realmente importante. El maestro no distinguía siempre los límites entre una provincia y otra, entre una comunidad y otra, pero le interesó. Ya en los años 50, tal vez fuese hacia 1953, estuvo en Teruel, en concreto en Albarracín y realizó una espléndida toma de la Casa de la Julianeta. Pero también estuvo en los Monegros, en los pueblos pirenaicos y pareció sentir debilidad por Santa Cruz de la Serós, donde fue más allá de los paisajes: se interesó por las “gentes del país”, en un reportaje de 1961.
*Me ha encantado este retrato del escrito Jean Giono, del que oí hablar por primera vez hace ahora treinta años, juraría que en el diario ‘El País’, en una página sobre las lecturas predilectas de Álvaro Cunqueiro. Desde entonces, he acudido con mucha frecuencia a las páginas de este escritor, que está de moda últimamente por su libro ‘El hombre que plantaba árboles’, escrito en 1953 y reeditado ahora. Puede leerse una versión en español en varias webs de internet.
l