HARRY GRUYAERT
Maison Européenne de la Photographie
Harry Gruyaert
15.04.2015 - 14.06.2015
Harry Gruyaert photographie les couleurs, c’est sa façon de percevoir le monde.
LE CLUB RECOMMANDE
© Harry Gruyaert / Magnum Photos
SOURCE INFOS : SITE M E P WWW.mep-fr.org
Vers l’âge de 20 ans, fuyant une Belgique qu’il jugeait trop étroite, il décide que la photographie sera son moyen d’expression, qu’avec elle il traduira et construira sa quête de connaissance et de sensualité. Dans les années 1970-1980 avec les Américains Saul Leiter, Joel Meyerowitz, Stephen Shore ou William Eggleston, Harry Gruyaert est un des rares pionniers européens à donner à la couleur une dimension purement créative, une perception émotive, non narrative et radicalement graphique du monde.
Cette exposition à la Maison Européenne de la Photographie est sa première rétrospective.
© Harry Gruyaert / Magnum Photos |
▶ En prolongement de cette rétrospective et en partenariat avec la RATP, découvrez également, dans le métro parisien, l’exposition « LA RATP INVITE HARRY GRUYAERT » !
Après des études à l’école du cinéma et de photographie de Bruxelles au début des années 1960, il travaille pour des documentaires de télévision, mais les photographies de Richard Avedon et Irving Penn l’incitent à devenir photographe de mode.
En 1962, il quitte sa ville natale d’Anvers pour Paris ou trois rencontres seront déterminantes. Peter Knapp lui commande des photos de mode pour le magazine Elle dont il est le directeur artistique. Harry Gruyaert éprouve alors un certain plaisir à “vivre parmi les mannequins”, avant de trouver que “tout cela manque singulièrement d’ouverture au monde”. Robert Delpire, qu’il admire pour la qualité de ses livres autant que de son agence de publicité, lui fait réaliser des photos de voiture, puis, Philippe Hartley lui demande de documenter une croisière Paquet, au Maroc.
Ce pays est une révélation, devient l’un de ses réservoirs constants d’inspiration et l’occasion de deux livres. Il y voit comme “une fusion, les habitants sont mêlés au paysage dans une harmonie de couleurs, c’est le Moyen-Âge et Brueghel à la fois”. Il comprend que son expression personnelle trouvera sa source dans les voyages, pour se confronter à d’autres réalités. Il se méfiera toutefois du travail pour la presse, par crainte de se contenter d’“assurer un reportage”, au détriment de la recherche de l’image absolue. Ainsi pour être libre de voyager à son rythme et de produire des photographies sans autre finalité que l’expérience vécue et la construction graphique, Gruyaert gagne sa vie en réalisant des commandes commerciales pour des entreprises, ce qui l’amène sur des circuits de Formule 1 comme sur des sites nucléaires…
Il est plus influencé par la peinture et le cinéma que par la photographie. Grand admirateur d’Antonioni, il est proche de sculpteurs comme Richard Nonas ou Gordon Matta-Clark, rencontrés à New York. Vivant à Londres en 1972, influencé par le pop art, il réalise l’étonnante série TV Shots en déréglant un poste de télévision. Les Jeux olympiques, les comédies, les premiers pas sur la lune deviennent les symboles stylisés d’une télévision qui s’invente.
Après Paris, New York et le Maroc, Gruyaert éprouve le besoin de retourner photographier en Belgique. Il publie Made in Belgium, un livre essentiel pour solder la relation douloureuse qu’il entretient avec sa patrie. Les photos de cette série sont empreintes d’une lumière intermédiaire, légèrement éteinte, sans brillance, souvent ton sur ton, ou au contraire affichent des couleurs volontaires pour combattre les inclinations mélancoliques que lui procure sa terre natale.
Harry Gruyaert dit qu’en Belgique il a mis du temps à découvrir la couleur. Cette lumière où le vert et le bleu pâle dominent fait désormais partie de son nuancier. Il la retrouve plus tard en Russie. Alors que Paris semble d’une modernité désuète faite de formica usé, ses voyages méditerranéens ou en Inde sont l’occasion de teintes plus veloutées, tandis que le Japon et les États-Unis révèlent pour leur part des couleurs nettement tranchées, plus incisives. Quant aux aéroports, ils semblent ne baigner que dans les lumières des soleils couchants.
“La couleur est plus physique que le noir et blanc, plus intellectuel et abstrait. Devant une photo en noir et blanc, on a davantage envie de comprendre ce qui se passe entre les personnages. Avec la couleur on doit être immédiatement affecté par les différents tons qui expriment une situation. ”
Les personnages, réduits au rang de silhouettes, sont de dos ou sans visage. Ce qui pour d’autres constituerait le stigmate d’une photo ratée est une revendication affirmée : “Je me sens beaucoup plus proche d’une démarche photographique américaine que de la photographie humaniste française. (…) Faire une photo, c’est à la fois chercher un contact et le refuser, être en même temps le plus là et le moins là”.
Certaines séries sont très dépouillées et d’autres très complexes. Ce sont ces essais de palettes différentes, cette recherche de densité dans le cadre, qui obligent à parler d’un travail de recherche davantage que de posture documentaire ou narrative.
Henri Cartier-Bresson, visitant son exposition sur le Maroc chez Robert Delpire en 1978, lui propose de colorier avec des pastels ses propres images en noir et blanc. Harry Gruyaert répondra qu’il n’est pas peintre, réponse qui dépasse l’anecdote pour affirmer une expression artistique à part entière : la photographie couleur.
L’exposition de William Eggleston au musée d’art moderne de New York en 1976 l’avait conforté dans sa démarche, mais lui avait fait comprendre “qu’une photographie existe lorsqu’elle prend corps par le tirage ”. Longtemps adepte du Cibachrome aux couleurs saturées et aux noirs profonds, l’avènement du digital comble ses exigences. Les nouveaux papiers lui apportent des douceurs et une tessiture d’une étendue infinie dont il ne cesse de se réjouir.
Dans les années 2000 la pellicule Kodachrome devient indisponible, Gruyaert passe alors à la prise de vue numérique. Il trouve que cette pratique fait perdre en rigueur, mais donne “accès à de nouvelles lumières et permet de prendre plus de risques”.
C’est l’image, la couleur, la matière, la lumière qui ont orienté la sélection des photographies de cette exposition en dehors de toute logique thématique ou géographique. Le regard ayant évolué, une progression chronologique ressort dans l’accrochage.
Harry Gruyaert décrit la photographie comme une expérience physique, un état d’excitation, un plaisir sensuel et vital, une façon d’être plus présent au monde, moins vulnérable, voire une thérapie : “Il s’agit d’une vraie bagarre avec la réalité, une sorte de transe pour enregistrer une image ou peut-être tout manquer. C’est dans cette bagarre que je me situe le mieux.”
François Hébel
Commissaire de l’exposition
Commissaire d’exposition
François Hébel
Se rendre à la Mep
La maison Européenne de la Photographie
5/7 Rue de Fourcy - 75004 Paris
Horaires
En métro
Ligne 1 | Saint Paul
Ligne 7 | Pont Marie
Ligne 11 | Hotel de Ville
En bus
Rue de Jouy | Bus n° 69 - 79 - 96 - Bb - N11 - N16
Rue Vieille du temple Mairie du 4e | Bus n° 96
Saint Paul | Bus n° 69 - 76 - 96 - Bb - N11 - N16
Ouvert au public du mercredi au dimanche, de 11h à 19h45.
Fermé lundi, mardi, jours fériés, et périodes d’inter-expositions.
Fermeture des caisses à 19h30.
Tarifs
Entrée
Plein tarif : 8 €
Tarif réduit : 4.5 €
Gratuité
Tout public, tous les mercredi de 17h à 20h.
Moins de 8 ans (individuel), personne handicapée, accompagnateur de groupe, personnel de la Ville de Paris, carte presse.
La RATP invite Harry Gruyaert
Harry Gruyaert, Partenariat, RATP
Partenaire de la Maison Européenne de la Photographie, la RATP accompagne la première rétrospective du photographe belge Harry Gruyaert par l’exposition La RATP Invite Harry Gruyaert, du 14 avril au 15 juin 2015, dans 16 stations et gares de son réseau. Grâce à une majorité de photographies exclusives, des compositions variées et des formats exceptionnels, l’exposition qu’offre la RATP à ses voyageurs représente un parcours tant inédit que complémentaire à celui proposé à la Maison Européenne de la Photographie. Elle a été conçue par la RATP, Harry Gruyaert et le commissaire de la rétrospective François Hébel.
DE LA MEP AUX ESPACES DE TRANSPORT, DES PARCOURS INÉDITS ET COMPLÉMENTAIRES
L’exposition LA RATP INVITE HARRY GRUYAERT offre un véritable complément de parcours à la rétrospective de la Maison Européenne de la Photographie, tout en en faisant un écho exceptionnel par un déploiement de grande envergure. Sur les 70 photographies de Harry Gruyaert sélectionnées pour l’événement, 46 sont exclusives aux espaces de transport. Reproduites plusieurs fois sur les réseaux, ce sont près de 300 images que les voyageurs peuvent découvrir pendant leur trajet. Afin de donner plus de cohérence et de sens à cette découverte, les stations investies sont thématisées, chacune immergeant le voyageur dans un univers particulier.
UN DOUBLE VOYAGE
Dans ses espaces de transport, la RATP déploie des ensembles d’images issues des territoires de prédilection du photographe : les séries « Maroc », « Rivages », « Made in Belgium » et « TV Shots ». À travers elles, le public est invité à embarquer pour un double voyage. Un voyage culturel tout d’abord, à la découverte des différents pays et villes explorés par l’artiste… Mais aussi un voyage esthétique à travers la couleur, ou plutôt les couleurs, les teintes et les lumières, si caractéristiques des images de Harry Gruyaert et qui en font toute sa force. Présentées en grand format et dans des scénographies variées, ces photographies sont comme des fenêtres graphiques et colorées, empreintes d’émotion et ouvertes sur l’ailleurs.
Dans le métro… où, quand, comment ?
D’une station à l’autre, les voyageurs découvrent les photographies suivant des axes thématiques spécifiques et différents dispositifs scénographiques.
▶ Dans 6 stations de métro et 1 gare RER, les photographies présentées ont été sélectionnées parmi les séries les plus iconiques de Harry Gruyaert. Les images y sont déployées dans des scénographes spécifiques et de grande envergure — impression sur bâches grands formats, accrochage en hauteur…
« Maroc » : Gare de Luxembourg (RER B)
« Made in Belgium » : Stations Hôtel de Ville (L.1), La Chapelle » (couloir de correspondance RER B-L.2), Saint-Denis Porte de Paris (Ligne 13)
« Rivages » Stations Bir Hakeim (sous le viaduc-L.6) et Saint-Michel (L.4)
« TV Shots » : Station Jaurès (sous le viaduc-L.2)
Présentation des photographies pendant toute la durée de la rétrospective de la MEP, du 14 avril au 15 juin.
▶ Dans 9 autres stations de métro, la RATP a privilégié des compositions de photographies choisies parmi les « best » de Harry Gruyaert et issues de différentes séries ; les images sont exposées sous différents formats en lieu et place des cadres publicitaires — 4×3 mètres sur les quais et 2×1,50 mètres dans les couloirs de correspondances.
Présentation des photographies :
- dans les stations Cité (L.4), Montparnasse (L.13), Nation (L.9), Place d’Italie (L.6), République (L.3), Saint Augustin (L.9), Saint-Lazare (L.2), Saint-Paul (L.1) et Villiers (L.2),
- pendant les 15 premiers jours de la rétrospective de la MEP, du 14 au 28 avril.
CONTACT RATP – Service de presse
Céline Gautier / 01 58 78 37 37 / servicedepresse@ratp.fr