GILES DULEY
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Photographie : Giles Duley et les marques de la guerre - Arte.tv
« Certains disent qu'une photo ne changera pas le monde, et je suis d'accord. Tous autant que nous sommes, nous créons un impact, des vagues, peut-être imperceptibles. Je n'ai jamais cru que je pourrais changer le monde avec mes photos. Mais si je peux ne serait-ce qu'inspirer une personne qui a les moyens de changer le monde, alors j'ai rempli ma mission. »
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Giles Duley
The Red Bulletin : À quel moment votre talent pour la photographie s’est-il révélé ?
Giles Duley: Je suis dyslexique, j’avais du mal à l’école. À 18 ans, on ma donné un appareil photo. C’était comme si je recouvrais la vue après avoir été aveugle toute ma vie. Cet appareil me donnait l’impression que le monde s’intéressait désormais à ce que j’avais à dire. Ça a tout changé pour moi.
Comment êtes-vous devenu photographe de guerre ?
Giles Duley: Plus jeune, j’avais été influencé par le photojournaliste Don McCullin et les photographes de l’époque de la guerre du Vietnam. Je cherchais un nouveau souffle dans ma carrière, alors je me suis lancé dans cette voie. J’avais 31 ans lorsque je me suis installé en Angola et ai commencé à raconter ces histoires d’un autre genre.
Certains de ces récits figurent dans votre projet Legacy of War...
Giles Duley: Nous avons tendance à aborder la guerre en tant que conflit isolé. Je voulais trouver les thèmes qui traversent toutes les guerres. C’est vraiment l’objectif de Legacy of War : la guerre ne se termine pas à la signature d’un traité de paix. Qu’il s’agisse de blessures physiques ou émotionnelles, ou de déracinements, son héritage se fait sentir au sein d’une génération au moins, souvent davantage. La guerre laisse des cicatrices, ces récits sont liés entre eux.
ARTICLE
EXTRAITS
Le travail de Giles Duley : victime de la guerre, photographe, raconteur d'histoires
À l'aube du nouveau millénaire, le photographe
britannique Giles Duley laisse derrière lui les paillettes, le glamour
et la désinvolture de la musique et de la mode pour partir à la
recherche d'histoires plus captivantes et authentiques. Après ce
changement brutal de trajectoire, il sillonne le monde entier en tant
que photojournaliste pour livrer ses témoignages sur des dizaines de
pays dans la tourmente et sur les hommes et les femmes victimes des
conflits et des problèmes humanitaires.
Mais en 2011, la
guerre le rattrape alors qu'il patrouille avec un régiment américain en
Afghanistan. Surpris par un explosif artisanal, il devient à son tour
une victime de la guerre. L'infirmier de terrain réussit à lui sauver la
vie, mais l'explosion le prive de ses deux jambes et de son bras
gauche.
« À un moment [après l'explosion], j'ai compris que je n'allais pas mourir, et je faisais déjà le point dans ma tête. Je me disais : bon, il me reste une main, je vois toujours bien, quoi qu'il arrive, je peux toujours être photographe », raconte Giles.
De plus, il estime que sa malchance lui a permis de mieux comprendre la souffrance des hommes, ce qui lui offre un avantage pour raconter leur histoire.
« Quand on photographie quelqu'un dans une zone de guerre, par exemple un civil blessé, ce geste s'accompagne pour moi d'une grande responsabilité. Après avoir traversé les mêmes épreuves que les personnes de l'autre côté de l'objectif, je me suis dit que j'avais peut-être quelque chose d'unique à apporter à la photographie. Il y aurait des contraintes, mais j'allais pouvoir utiliser ce don qui m'avait été conféré par accident : cette empathie, cette connexion avec les gens. »
Il me reste une main, je vois toujours bien, je peux toujours être photographe.
Aujourd'hui photographe indépendant, Giles ne photographie que les histoires qui le touchent. « Quand on estime qu'une histoire a suffisamment d'importance, il faut trouver un moyen de la raconter », confie-t-il dans le documentaire. « Certains disent qu'une photo ne changera pas le monde, et je suis d'accord. Tous autant que nous sommes, nous créons un impact, des vagues, peut-être imperceptibles. Je n'ai jamais cru que je pourrais changer le monde avec mes photos. Mais si je peux ne serait-ce qu'inspirer une personne qui a les moyens de changer le monde, alors j'ai rempli ma mission. »
Rédigé par Natalie Denton