JAURES

2014 année Jaurès
  « Année Jean Jaurès » et « Centenaire 14 - 18 ».
Exposition sur Jean Jaurès aux Archives nationales


Du 5 mars au 2 juin 2014


Archives nationales

Les archives nationales

60, rue des Francs Bourgeois

75003 Paris

IL N Y A PAS QUE LA PHOTO DANS LA VIE ...



Les Archives nationales et la Fondation Jean-Jaurès présentent l'exposition Jaurès,
 un retour sur la vie de ce tarnais engagé sur les sentiers de la politique et du journalisme jusqu'à son assassinat, à la veille de la Première Guerre mondiale. L'exposition  retrace le parcours de ce normalien brillant, historien, grand orateur et plume parmi ses pairs politiciens et journalistes, fondateur du journal L'Humanité, père du socialisme, justicier et pacifiste.


à travers la presse

Exposition - Site de Paris
Jaurès
du 5 mars au 2 juin 2014
Cette exposition est labellisée « Année Jean Jaurès » et « Centenaire 14-18 ».

Les Archives nationales et la Fondation Jean-Jaurès présentent l'exposition Jaurès, un retour sur la vie de ce tarnais engagé sur les sentiers de la politique et du journalisme jusqu'à son assassinat, à Portrait de Jean Jaurès, s. d., IFHS, 14 AS 26la veille de la Première Guerre mondiale. L'exposition  retrace le parcours de ce normalien brillant, historien, grand orateur et plume parmi ses pairs politiciens et journalistes, fondateur du journal L'Humanité, père du socialisme, justicier et pacifiste
Son éloquence et ses analyses ont fécondé la pensée politique bien au-delà du socialisme dont il se réclamait et éclairé les consciences. Véritable fondateur du socialisme démocratique, Jaurès est devenu une référence pour toute la République.


A travers près de deux cents documents et objets, dont certains inédits, retrace la formation, les combats parlementaires et militants pour la laïcité et la paix, la défense du progrès social et l'idéal d'une humanité fraternelle de Jean Jaurès. Évoquer son action publique, sa personnalité et ses idées politiques fait partie du travail de mémoire auquel nous sommes collectivement attachés. C'est aussi, dans le cadre du centenaire de la Grande Guerre, faciliter la compréhension de l'enclenchement des conflits et de l'organisation du monde actuel.


Grande exposition avec les Archives nationales, film, livres, flamme de la paix, etc. : la Fondation Jean­ Jaurès met en œuvre partout en France et tout au long de l'année 2014 de nombreuses initiatives pour commémorer le centenaire de l'assassinat de Jean Jaurès.




Lieu
Archives nationales - Hôtel de soubise
60, rue des Francs-Bourgeois - 75003 Paris.
Horaires
Du lundi au vendredi de 10h00 à 17h30
Samedi et dimanche de 14h00 à 17h30
fermée le mardi et les jours fériés
Tarifs
Plein tarif : 6 euros
Tarif réduit : 4 euros
Visites guidées
Groupes uniquement
Renseignements et réservations
Tél. : 01 40 27 60 29
Ateliers pédagogiques pour les scolaires
Renseignements et réservations Tél 01 75 47 23 22
Conseil scientifique
Magali Lacousse, conservateur aux Archives nationales,
Gilles Candar, professeur de chaire supérieure au lycée Montesquieu (Le Mans), président de la Société d'études jaurésiennes,
Romain Ducoulombier, agrégé d'histoire, post-doctorant à l'université de Dijon.



    France Culture
    Semaine spéciale Jean Jaurès du 24 au 27 mars sur France Culture, partenaire de l'exposition
    La fabrique de l'histoire - par Emmanuel Laurentin
    Du lundi au vendredi de 9h00 à 10h00
    Publications

Centenaire 14-18
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« Dégager Jaurès de sa légende »

Le Monde.fr | 12.03.2014 à 13h21 • Mis à jour le 14.03.2014 à 12h01 | Par Antoine Flandrin

Exposition Jaurès aux Archives nationales à Paris.

Comment organise-t-on une exposition sur Jean Jaurès ? Incarnation de la méritocratie à la française, député à 25 ans, brillant orateur, fondateur du socialisme moderne, historien passionné par la Révolution française, cette icône de la République a inscrit sa stature dans la mémoire commune. Pour célébrer le centenaire de sa mort, les Archives nationales (AN) ont fait appel à un solide conseil scientifique : Magali Lacousse, conservateur aux AN, les historiens Romain Ducoulombier, spécialiste des gauches en France, et Gilles Candar, auteur avec Vincent Duclert, d'une biographie qui vient de paraître chez Fayard (Jean Jaurès, 688 p., 27 euros). Leur volonté a été de « dégager Jaurès de sa légende ». « Nous n'avons pas voulu le confiner à un rôle de surhomme, il fut également critiqué, caricaturé et insulté », explique Magali Lacousse.
Avant d'être cette figure de la démocratie, consensuelle, « panthéonisée », Jaurès s'est retrouvé au cœur de nombreuses polémiques. De la question sociale à l’affaire Dreyfus, du socialisme à la séparation de l’Eglise et de l’Etat, de l’internationalisme à la guerre, il rencontra sur son chemin de nombreux adversaires. Vilipendé par la droite, notamment pour ses opinions pacifistes, il fut accusé de faire le jeu de l'Allemagne, ce qui lui valut le surnom de « Herr Jaurès ». L’exposition des « unes » des journaux de gauche et de droite de l’époque permet de montrer les différents traitements dont il fit l’objet. Les dessins de caricature — Jaurès dansant avec une Prussienne coiffée d’un casque à pointe — publiées notamment dans L’Illustration viennent contrebalancer les tableaux et les croquis où il est représenté en tribun. « L’impact démonstratif de l'iconographie est l’un des principes forts de cette exposition », affirme Magali Lacousse.

LE CHOC DE L'ASSASSINAT

Un souci d'équilibre que l'on retrouve tout au long de l'exposition. La volonté d'établir des distinctions est également manifeste. Chantre du pacifisme, Jaurès fut également l'auteur d'une proposition de loi sur « l'Armée nouvelle » (1910). « Dans les années qui ont précédé l'éclatement du premier conflit mondial, il a toujours expliqué que son combat pour la paix n'était pas un refus de la guerre en général. Ce qu'il rejetait, c'était les guerres de conquêtes et d'oppression, mais cela ne l'empêchait pas d'accepter les guerres défensives, menées par les démocraties pour résister aux Etats autoritaires et militaristes », rappelle Vincent Duclert dans le Hors-Série Le Monde consacré à Jaurès.

Lire l'article de Thomas Wieder : Jean Jaurès, un prophète socialiste

Les commissaires se sont également efforcés de représenter les sentiments ambivalents d’une époque tourmentée. Les archives exposées montrent que les rivaux d’hier cessent de s’opposer au lendemain de la mort de Jean Jaurès, le 31 juillet 1914, trois jours avant le début de la guerre. Celui qui essaya jusqu'au bout d'empêcher la guerre fut assassiné par Raoul Villain, un jeune nationaliste à la personnalité fragile. La une de L’Humanité dont Jaurès  fut le fondateur évoque sa mort tragique, tandis que L’Echo de Paris sous la plume de Maurice Barrès, figure de proue du nationalisme français, lui rend hommage. L’heure est déjà à l’« Union sacrée ». L’assassinat plonge les Français dans l'effroi. Le 4 août, 300 000 personnes assistent à ses funérailles. Le jour même, l'Allemagne envahit la Belgique et le Luxembourg.

Ce choc marque le basculement d'une époque à une autre. Un choc mis en scène dès le sas d’entrée de l’exposition. Le visiteur est plongé dans les dernières heures de la vie de Jean Jaurès. Les vêtements qu’il portait le soir de sa mort sont exposés derrière une vitrine. La table où il dînait rue du Croissant est quant elle dissimulée derrière un écran de projection où des images d’époque défilent. Entre deux séquences, la silhouette d'un bras armé surgit. Les coups de feu retentissent. Soudain, les images cessent. On aperçoit alors la table sur laquelle Jaurès s’effondra. Le parti pris de placer virtuellement le visiteur, non pas à l'intérieur du restaurant où était attablé Jaurès, mais derrière le rideau qui séparait la salle de la rue, soit à quelques pas de l’assassin, se défend. Il permet de ne pas limiter l’occupation de l’espace de cette pièce initiale à la scène du crime, mais d’ouvrir sur le contexte inquiétant de la déclaration de guerre de l’Allemagne et de la mobilisation. Une mise en scène qui demande un effort d’attention accrue de la part du visiteur.

Voir : la reconstitution de l'assassinat de Jean Jaurès, extrait du film « Jaurès est vivant ! », coécrit par Jean-Noël Jeanneney et Bernard George qui sera diffusé par Arte cet été.

DES ARCHIVES INÉDITES

L’exposition retrace ensuite le parcours de Jaurès de ses premiers combats politiques pour la défense des grévistes de la verrerie de Carmaux (1895) à ses grands discours sur la loi de séparation des Eglises et de l'Etat (1905), contre le protectorat au Maroc (1912), contre la guerre (1912), en passant par la défense du capitaine Dreyfus (1898-1906). Ce déroulé chronologique gagne en efficacité grâce à l'apport d'archives souvent inédites. « Nous avons favorisé les prêts extérieurs, en sollicitant une quarantaine d'institutions : les services d'archives mais également les musées, les bibliothèques et les collections privées », précise Magali Lacousse. L'Humanité a ainsi mis à disposition le manuscrit de son premier éditorial, intitulé « Notre but », signé par Jaurès. Un peu plus loin, un rapport de police nous apprend qu'il avait pensé à d'autres titres de journal : « La Lumière » et « XXe siècle ». Un exemplaire de son Histoire socialiste de 1789 à 1900 publié en 1901 est également exposé. Le visiteur découvre que Jaurès avait aussi écrit sur Bonaparte. Dans le cadre de cette histoire de France écrite d'un point de vue socialiste, celui-ci confia à l'un de ses camarades la tâche d'écrire un chapitre sur Napoléon. A la suite d'un désistement, Jaurès finira par écrire ce manuscrit qui sera publié en 1921. « Jaurès était un vrai historien, insiste Magali Lacousse. Pour son Histoire socialiste de la Révolution française, il est venu consulter les archives. Nous avons son dossier de lecteur. »

L'humanité du personnage occupe bien sûr une place centrale dans l'exposition. Jaurès aimait les gens. Proche du peuple, il était ouvert sur le monde : l'exposition s'arrête sur son voyage en Amérique du Sud, où il fit la rencontre des socialistes brésiliens, uruguayens et argentins (1911), et sur le dîner gargantuesque qu'il offrit à son camarade allemand Schneidemann, après l'élection d'une centaine de députés socialistes outre-Rhin.  Difficile d'échapper au sentimentalisme au moment de clore cette exposition. La dernière pièce ressemble à une chapelle. Les images de son entrée au Panthéon défile avec Jacques Brel en fonds sonore : « Pourquoi ont-ils tué Jaurès ? » Les commissaires n'oublient pas que de leur côté, les écrivains et les artistes ont célébré le destin romanesque d'un homme qui mourut pour la paix.

« Jaurès ». Exposition aux archives nationales de Paris, Hôtel de Soubise. 60, rue des Francs-Bourgeois, 75003 Paris. Du 5 mars au 2 juin 2014.



Le Monde, en partenariat avec les Archives nationales et la Fondation Jean-Jaurès, invite les lecteurs du hors-série « Jean Jaurès, un prophète socialiste » à une visite privée le 20 mars de l’exposition « Jaurès ». Tous les détails pratiques dans le numéro.

    Antoine Flandrin
    Journaliste au Monde




Toute l'actualité, 19 mars 2014, mis à jour à 18h41
Le Parisien

Exposition sur Jean Jaurès aux Archives nationales

Publié le 05.03.2014, 13h24

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault visite l'exposition dédiée à Jean Jaurès aux Archives nationales, le 4 mars 2014
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault visite l'exposition dédiée à Jean Jaurès aux Archives nationales, le 4 mars 2014 | Philippe Wojazer
Zoom 1/2



31 juillet 1914. Jean Jaurès est attablé avec des amis au café du Croissant, à Paris. A 21h40, il reçoit une balle en pleine tête. "C?est par sa mort, aussi brutale qu?inattendue", qu'il est entré dans la mémoire collective, souligne une exposition aux Archives nationales.
Inaugurée mardi soir par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, cette exposition donne le coup d'envoi des commémorations du centenaire de l'assassinat du député socialiste et directeur de l'Humanité.

Jaurès comptait écrire un article décisif pour dénoncer l'inconséquence des dirigeants européens prêts à accepter la guerre. Mais il avait décidé de dîner rapidement auparavant.
L'homme qui a tiré sur lui, Raoul Villain, est une personnalité fragile qui rêve d'une revanche de la France sur l'Allemagne. Pour lui, Jaurès le pacifiste est un traître et il doit être puni. "J'ai le sentiment du devoir accompli", déclare-t-il lors de l'interrogatoire.
Les vêtements que portait Jaurès le jour de sa mort sont présentés dans une vitrine: une redingote, un pantalon et un gilet en drap gris, qui permettent de se représenter la corpulence du tribun, pas très grand et trapu.
La table avec son dessus en marbre (classé monument historique) à laquelle il dînait, est là également pour rappeler cette page tragique.
Le Parti socialiste, que Jaurès avait engagé dans une campagne pacifiste énergique contre la guerre, se retrouve sans chef.
Le lendemain, le 1er août, l'Allemagne déclare la guerre à la Russie et la France décrète la mobilisation générale. "L'Union sacrée" se fait sur la tombe de Jaurès. Les socialistes se rallient au gouvernement d'union nationale.

"En exposant non seulement des archives mais aussi ses objets, nous avons voulu insister sur l'homme", souligne Magali Lascousse, conservateur en chef du patrimoine aux Archives nationales et co-commissaire de l'exposition qui se tient jusqu'au 2 juin.

- Homme de terrain -

Né le 3 septembre 1859 à Castres (Tarn), Jaurès est issu d'une famille bourgeoise appauvrie. Son père est exploitant agricole.
Brillant, le jeune homme est reçu premier au concours de l'Ecole normale supérieure et devient agrégé de philosophie.
D'abord professeur de philo au lycée d'Albi, le jeune républicain fait son entrée au Palais Bourbon en 1885, devenant le plus jeune député de France.
Battu en 1889, il retrouve un siège en 1893, en devenant député socialiste de Carmaux, ville minière du Tarn.
Convaincu de l'importance de la presse, il écrit très tôt des articles dans les journaux locaux notamment "La Dépêche" de Toulouse dont il deviendra l'un des éditorialistes vedette.
En 1904, il décide de fonder son propre journal, grâce à l'appui d'amis républicains fortunés. Il pense à l'appeler "La lumière" puis "XXe siècle" avant de choisir "L'Humanité".
Le bureau de Jaurès au journal, alors situé rue Montmartre, et son encrier à forme d'oiseau sont à découvrir dans l'exposition.
A l'Assemblée, Jaurès, regard clair et barbe fournie, est un tribun remarquable. C'est aussi un homme de terrain, qui voyage pour se rendre compte de la situation ouvrière et paysanne. Il accompagne les luttes sociales très dures face à un patronat brutal.
Quand on l'insulte, il n'hésite pas à se battre en duel aux pistolets. En 1894, il affronte le ministre Louis Barthou qui l'a traité de menteur. Et en 1904, il se bat contre le nationaliste Paul Deroulède qui l'a accusé d'être un "corrupteur de la conscience publique". Personne n'est blessé.
En 1908, Jaurès devient "le vrai patron" du socialisme français: après huit heures de discours, il parvient à faire adopter sa motion de synthèse au congrès de Toulouse de la SFIO (Section française de l'internationale ouvrière), souligne Gilles Candar, président de la Société d'études jaurésiennes, qui vient de publier "Jean Jaurès" chez Fayard avec Vincent Duclert.
D'abord enterré à Albi, Jaurès entre au Panthéon en 1924. Les ouvriers de Carmaux poussent l'immense char pavoisé chargé du cercueil.



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