MY JOBURG
photo JODI BIEBER |
l’exposition
“My Joburg” à la Maison rouge
EXPOSITION COLLECTIVE
10 bd de la Bastille , Paris 12e
EXPOSITION COLLECTIVE
10 bd de la Bastille , Paris 12e
my joburg
JUSQU'AU 22 septembre 2013
Après My Winnipeg (Manitoba, Canada) en 2011, la maison rouge poursuit son cycle d’expositions consacrées aux scènes artistiques de villes dites « périphériques », en mettant à l’honneur cette année la ville de Johannesburg en Afrique du Sud. Couramment appelée Joburg ou Jozi, par ses habitants, Johannesburg est une mégalopole qui regroupe plus de 6 millions de personnes. Capitale économique du pays, Joburg est une ville de contrastes qui porte l’empreinte des bouleversements historiques, sociaux, économiques qu’a connus le pays depuis la fin de l’Apartheid. L’exposition présente une cinquantaine d’artistes en mettant l’accent sur l’effervescence artistique de ces vingt dernières années. Elle permet de découvrir, aux côtés d’artistes déjà reconnus internationalement comme Jane Alexander, Kendell Geers ou William Kentridge, de jeunes artistes encore largement méconnus en France comme Kudzanai Chiurai, Zanele Muholi, Mary Sibande, ou Mikhael Subotzky, ainsi que la jeune génération de photographes formée par le Market Photo Workshop, fameuse école de photographie fondée en 1986, à laquelle une section de l’exposition a été confiée.
informations pratiques
adresse
la maison rouge
10 boulevard de la bastille
f - 75012 paris
tel. +33(0) 1 40 01 08 81
fax +33(0) 1 40 01 08 83
association des amis : +33(0) 1 40 01 94 38
amis@lamaisonrouge.org
horaires
ouvert du mercredi au dimanche de 11h à 19h
nocturne le jeudi jusqu’à 21 h
accès
métro : quai de la rapée ou bastille
RER : Gare de Lyon
accessible aux personnes handicapées
tarifs
billet d’entrée
plein tarif : 8 euros
tarif réduit : 5.5 euros
13-18 ans, étudiants, maison des artistes, plus de 65 ans
gratuité : - de 13 ans, chômeurs, les personnes invalides et leurs accompagnateurs, amis de la maison rouge, carte ICOM.
À TRAVERS LA PRESSE
CULTURE -
Article publié le : samedi 22 juin 2013 à 10:59 - Dernière modification le : samedi 22 juin 2013 à 10:59
«My Joburg», portrait artistique d’une ville percutante
Simon Gush, "Prayer" (16 12 1926) in collaboration with Lea Lagasse, 2011.
Simon Gush
La ville sud-africaine Johannesburg, réputée pour sa violence, est surtout une « métropole insaisissable », selon l’historien Achille Mbembe. L’exposition My Joburg à la Maison rouge de Paris cerne ce mystère jusqu’au 22 septembre à travers des œuvres d’art contemporain tout à fait percutantes, d’une énergie rare, souvent chargées de plusieurs histoires à la fois. Des photos, vidéos, installations, sculptures de plusieurs générations d’artistes sud-africains qui nous parlent sur un pied d’égalité. Une plongée fascinante dans une ville à mille facettes. Entretien avec la co-commissaire Paula Aisemberg sur ce coup de cœur.
Pour résumer cette création contemporaine sud-africaine de 57 artistes que vous montrez ici à la Maison rouge, il n’y a qu’un mot : « percutant ». Quel est pour vous l’esprit commun de ces œuvres ?
Percutant, effervescent, dynamique, énergique… c’est à tout cela qu’on pense qu’on voit cette scène de Johannesburg. On a des artistes qui ont entre 22 et 87 ans, ils viennent de tous les horizons, il y a des artistes blancs et noirs, des artistes qui ont une formation universitaire, d’autres sont autodidactes. On a essayé de rassembler tout cela pour faire un portrait de la ville à travers les œuvres et la création de toutes ces personnes qu’on a pu rencontrer là-bas.
Parmi les artistes, il y a ceux qui sont nés à Johannesburg ou qui vivent aujourd’hui là-bas, d’autres habitent ailleurs, mais travaillent aujourd’hui sur cette ville foisonnante. Est-ce que Johannesburg est aujourd’hui la capitale de la création contemporaine en Afrique ?
Je n’irai pas jusque-là. C’est une capitale de la création contemporaine en Afrique. Elle a sa place, parce que l’Afrique du Sud est aujourd’hui un pays où il y a de l’argent. Et quand il y a de l’argent, il y a des structures publiques et privées : des galeries, des musées, des collectifs d’artistes qui peuvent s’organiser et qui peuvent produire, présenter, diffuser des œuvres. En cela, c’est une ville qui compte dans le paysage culturel africain.
Vous montrez trois générations d’artistes. Est-ce qu’il y a une création avant- et une création après-apartheid ou est-ce qu’il y a un continuum artistique ?
On peut dire qu’il y a une génération avant et après, néanmoins, les jeunes, les très jeunes, qui sont nés dans cette période de démocratie nouvelle, ont toujours à cœur de regarder leur passé, de le porter avec eux, de le voir en « background » dans leurs œuvres. Ils sont attachés aux questions politiques, sociétales, urbaines, et en cela, ils portent avec eux l’histoire de leur pays. Même si, évidemment, une jeune femme de 23 ans qui photographie les skaters de Soweto, elle a envie de montrer une autre facette de son township, de sa ville et de son pays.
Nelson Mandela, est-ce que ce héros national a influencé en filigrane la création artistique contemporaine ?
Mandela est forcément présent. C’est une figure majeure de l’histoire de ce pays depuis les années 1960. Il a accompagné l’histoire de ce pays, même quand il était en prison. Évidemment, pour les jeunes, c’est une autre histoire. Pour eux, Mandela est un personnage de l’histoire de leur pays, mais il est aujourd’hui un vieux monsieur, mais ils savent très bien qu’il a contribué à un passage à une autre société.
Nandipha Mntambo, née en 1982, a intitulé sa photo qui montre une tête homme-animal « Europa ». Est-ce que la scène artistique sud-africaine aujourd’hui regarde vers l’Europe ? Ou est-elle plutôt autonome dans sa création ?
Non, la scène sud-africaine est bien organisée. Il y a des galeries qui font un travail très important de diffusion de ces artistes à l’étranger, qui participent aux foires internationales comme « Paris Photo » ou à la foire de Bâle. L’art sud-africain est diffusé dans le monde entier. L’exposition est la possibilité pour le public de découvrir aussi des jeunes artistes qui n’ont pas été présentés en France.
Parmi les artistes, il y a ceux qui sont nés à Johannesburg ou qui vivent aujourd’hui là-bas, d’autres habitent ailleurs, mais travaillent aujourd’hui sur cette ville foisonnante. Est-ce que Johannesburg est aujourd’hui la capitale de la création contemporaine en Afrique ?
Je n’irai pas jusque-là. C’est une capitale de la création contemporaine en Afrique. Elle a sa place, parce que l’Afrique du Sud est aujourd’hui un pays où il y a de l’argent. Et quand il y a de l’argent, il y a des structures publiques et privées : des galeries, des musées, des collectifs d’artistes qui peuvent s’organiser et qui peuvent produire, présenter, diffuser des œuvres. En cela, c’est une ville qui compte dans le paysage culturel africain.
Vous montrez trois générations d’artistes. Est-ce qu’il y a une création avant- et une création après-apartheid ou est-ce qu’il y a un continuum artistique ?
On peut dire qu’il y a une génération avant et après, néanmoins, les jeunes, les très jeunes, qui sont nés dans cette période de démocratie nouvelle, ont toujours à cœur de regarder leur passé, de le porter avec eux, de le voir en « background » dans leurs œuvres. Ils sont attachés aux questions politiques, sociétales, urbaines, et en cela, ils portent avec eux l’histoire de leur pays. Même si, évidemment, une jeune femme de 23 ans qui photographie les skaters de Soweto, elle a envie de montrer une autre facette de son township, de sa ville et de son pays.
Nelson Mandela, est-ce que ce héros national a influencé en filigrane la création artistique contemporaine ?
Mandela est forcément présent. C’est une figure majeure de l’histoire de ce pays depuis les années 1960. Il a accompagné l’histoire de ce pays, même quand il était en prison. Évidemment, pour les jeunes, c’est une autre histoire. Pour eux, Mandela est un personnage de l’histoire de leur pays, mais il est aujourd’hui un vieux monsieur, mais ils savent très bien qu’il a contribué à un passage à une autre société.
Nandipha Mntambo, née en 1982, a intitulé sa photo qui montre une tête homme-animal « Europa ». Est-ce que la scène artistique sud-africaine aujourd’hui regarde vers l’Europe ? Ou est-elle plutôt autonome dans sa création ?
Non, la scène sud-africaine est bien organisée. Il y a des galeries qui font un travail très important de diffusion de ces artistes à l’étranger, qui participent aux foires internationales comme « Paris Photo » ou à la foire de Bâle. L’art sud-africain est diffusé dans le monde entier. L’exposition est la possibilité pour le public de découvrir aussi des jeunes artistes qui n’ont pas été présentés en France.