Lore Krüger
LA PHOTOGRAPHIE de A à Z, LES GRANDS PHOTOGRAPHES
Lore Krüger
LA PHOTOGRAPHIE de A à Z, LES GRANDS PHOTOGRAPHES
une photographe en exil, 1934-1944
30 mars - 17 juillet 2016
Musée d'art et d'histoire du Judaïsme
Hôtel de Saint-Aignan
71, rue du Temple
75003 Paris
Horaires : De 11h à 18h - De 10h à 18h dimanche
Jour(s) de fermeture : Fermé le 1 er janvier, le 5 et 6 septembre
Florence Henri, Portrait de Lore Krüger, Paris, 1937
© Galleria Martini & Ronchetti
Connue en Allemagne pour ses traductions de littérature anglo-saxonne, Lore Krüger pratiqua la photographie, entre 1934 et 1944, avec un talent que l’on ne découvre qu’aujourd’hui. Née Lore Heinemann à Magdebourg en 1914, elle a dix-neuf ans lors de la prise de pouvoir de Hitler en 1933, et c’est en exil, à Londres, puis en Espagne et en France, qu’elle va développer son oeil de photographe.Installée à Paris pour suivre l’enseignement de Florence Henri, elle pratique le portrait et la nature morte, mais aussi le reportage.
En 1940, elle est internée dans le camp de Gurs, mais elle parvient à fuir jusqu'à New York. En 1946, elle retourne vivre à Berlin-Est et abandonne la photographie pour des raisons de santé.
Restés longtemps dans une valise, quelque cent tirages originaux sont tout ce qui reste du travail de Lore Krüger.
En 2008, deux jeunes Berlinoises, Cornelia Bästlein et Irja Krätke, découvrent cet ensemble et décident de le faire connaître. L’artiste, décédée en 2009, ne pourra voir l’exposition finalement présentée à la galerie C/O de Berlin en 2015.
L’exposition du mahJ dévoile une photographe originale, à l’oeuvre profondément ancrée dans l’esthétique de l’entre-deux-guerres, et à la palette d’expressions diversifiées : scènes de rue et paysages savamment construits ; portraits dynamiques et vivants ; reportages à l’humanité profonde – telle sa description du pèlerinage gitan des Saintes-Maries-de-la-Mer en 1936 ; et riches explorations formelles révélées dans des natures mortes et des photogrammes.
Lore Krüger, Sans titre (autoportrait), vers 1935 © succession Lore Krüger
L’exposition permet aussi de suivre le parcours d’une exilée, parallèle à celui de tant d’autres juifs allemands, opposants, artistes et intellectuels, venus en France en 1933, et piégés lors de la défaite. Lore Krüger s’engagea activement dans la lutte contre le franquisme et le nazisme, et retraça sa vie dans une autobiographie, publiée peu après sa mort.
© Lore Krüger
© Lore Krüger
© Lore Krüger
© Lore Krüger
Exposition conçue par C/O Berlin Foundation, Cornelia Bästlein et Irja Krätke
Commissariat de l’exposition
Nicolas Feuillie, musée d’art et d’histoire du Judaïsme
Scénographie
Alice Geoffroy
Graphisme
Emmanuel Somot
Cette exposition a reçu le soutien de la Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme et l'Antisémitisme (DILCRA)
Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme et l'Antisémitisme (DILCRA)
En partenariat avec Télérama et France Culture
Télérama France Culture
A TRAVERS LA PRESSE
Culture
Lore Krüger, photographe en exil
Son œuvre aurait pu rester à jamais oubliée. Seule une centaines de tirages d’époque, résumant le travail d’une décennie, avait été conservée dans une simple valise, avant d’être découverte, en 2008 par Irja Krätke, une chercheuse berlinoise. Lore Krüger avait abandonné la photographie depuis 1946, pour des raisons de santé. Elle disparaît en 2009, après avoir écrit son autobiographie, et sans avoir jamais vu la première exposition qui lui sera consacrée à Berlin.
FRANCE CULTURE EN PARLE ! Dans l'émission Un autre jour est possible, le lundi 4 avril prochain, Paul Salmona, directeur du musée d'art et d'histoire du Judaïsme, interviendra pour évoquer l'exposition Lore Krüger.
Partenaires
Musée d'art et d'histoire du Judaïsme Plus d'informations sur le site du mahJ
Loin des clichés.
L'œuvre de Lore Krüger est impressionnante à bien des égards. Elle offre un aperçu de la vie des intellectuels européen exilés à Paris dans les années 30.
Ses photos découvertes fortuitement lors de sa succession éclaire d'un œil nouveau l'histoire contemporaine et témoigne de l'influence du nouveau réalisme qui a émergé à une époque om le dadaïsme, le surréalisme ont émergé. Et c'est à Paris qu'elle a forgé cette approche expérimentale de la photographie.
En partenariat avec Télérama et France Culture
Télérama France Culture
Apollo - The International Arts Magazine
Reviews
‘Lore Krüger: A Suitcase Full of Pictures’ at C/O Berlin
Peter Yeung
13 February 2015
'Gitanes, Pfeife rauchender Junge' (1936) © Lore Krüger
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Three years ago, a mysterious middle-aged man contacted the curator of Berlin’s C/O Gallery, Felix Hoffmann, out of the blue and handed over a battered old suitcase crammed with enchanting vintage silver gelatin photographs. That person was Peter Krüger, son of Lore Krüger – a woman who was erstwhile unknown to the photography world, yet one whose work would prove to be a discovery almost in parallel with new-found luminary Vivian Maier and her startling 1950s New York City street photography.
['Selbstporträt' © Lore Krüger]
['Porträt Lore Krüger, Paris' (1935) © Florence Henri . Nachlass Lore Krüger . Courtesy Galleria Martini & Ronchetti, Genoa, Italy]
The resulting world premiere retrospective of around 100 prints tells the story of a young German Jew born on 11 March 1914. From her birthplace Magdeburg, a medieval city in the centre of Germany, Krüger’s odyssey took her through Europe and the Americas, including a stint at the Gurs internment camp in the Pyrenees. Her photographs span a period between 1934 and 1944, in parts evoking László Moholy-Nagy’s ‘New Seeing’ movement, and offering a sharply political edge (Krüger studied Marxism at Berlin’s Freie University, debated with intellectuals such as Walter Benjamin, and helped found the anti-fascist exile newspaper The German American).
Fleeing the persecution that came with the rise of the National Socialists, Krüger emigrated to London in 1933, and began a dizzyingly nomadic lifestyle that she documented using her waifish 35mm E Ludwig Lausa Dresden Vidar camera. It’s a picture from this year that was we see first in the show – a self-portrait of the determined, soft-eyed 19-year-old in a coarse dress, hand planted on hip, eyebrow arched. Beside it, there is another portrait of Krüger – in Paris, after a year spent training as a photographer in Barcelona – this time taken by Bauhaus graduate Florence Henri, under whom she studied. In it, the effusive confidence from just two years before appears to have been slightly weathered, now revealing a pensive, troubled and profound beauty.
['Paris' (1935) © Lore Krüger]
['Fotogramm' (1942) © Lore Krüger]
Krüger’s Paris photographs from 1935 reveal a young woman revelling in the smaller freedoms that had become part of her new life: tea crockery sets stack up, vinyl records fill a frame, and bunches of succulent fruit are the focus of another. Yet her captures of people are the more compelling and reveal the German’s deep-seated compassion for humanity. One man lazily lies reading upon a pile of bricks, a labourer cheekily grins at the camera, whereas Hungarian writer Charles Sirato ponders meditatively – just one of the exiled European intellectuals that she recorded, alongside Dr. Kurt Rosenfeld and trade unionist Gustav Faber.
Krüger’s darkroom experiments with multiple exposures and montage reflect an innovative strand in the vein of Sonia Delaunay and Hannah Höch. But this is standard experimental fare. It is only when Krüger focuses on a sort of social documentary that the results become captivating. Her ‘Gitans’ series taken at the French pilgrimage site Saintes-Maries-de-la-Mer is delicate reportage of the travellers who, in their horse-and-cart existence, smoke and breastfeed just like everyone else.
['Gitanes, stillende Mutter' (1936) © Lore Krüger]
['Gitanes, Pfeife rauchender Junge' (1936) © Lore Krüger]
These are truly unique images: all of the negatives have been lost, meaning that they can never be reprinted. Each photograph on show has been lugged in a suitcase across the Atlantic, and each shows scuffs and marks as evidence of this journey. This adds to the unusually personalised perspective they provide on the political events that ravaged Europe throughout the period – in contrast to the conventional images of war and propaganda that we have now become accustomed to. Their discovery means that we can now consider Lore Krüger as among the most significant female photographers of the Weimar period.
‘Lore Krüger: A Suitcase Full of Pictures’ is at C/O Berlin until 10 May.
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