GISELE FREUND
la première femme photographe chez Magnum
en 1948.
Gisèle Freund, portrait intime d'une photographe ... - Arte.tv
Gisèle Freund naît, en 1908, à Schöneberg près de Berlin. Adolescente, son père lui offre un appareil photographique Leica qui ne la quittera plus.
Elle étudie la sociologie à l'Université de Francfort, mais devant
la montée du nazisme, elle fuit l'Allemagne et termine ses études à
Paris, où elle prend la nationalité française et soutient une thèse sur
La Photographie en France au XIXe siècle, qu'elle éditera, grâce à
Adrienne Monnier en 1936.
C'est par celle-ci qu'elle rencontre et côtoie de nombreux écrivains,
alors peu connus, dont elle fait des portraits qui la rendront célèbre, à
commencer par celui de Malraux. Dès 1938, elle est la première femme à
réaliser des portraits en couleurs, en utilisant des pellicules
Agfacolor. Elle immortalisera ainsi Michaux, Yourcenar, Cocteau,
Beckett, Gide, Woolf et bien d'autres personnalités dont Mitterrand.
Biographie
Née d'un père collectionneur, Julius Freund, qui lui offre un appareil
photographique Leica lorsqu'elle est adolescente, elle se passionne très
tôt pour le photojournalisme. Elle étudie la sociologie à Francfort où
elle rencontre Norbert Elias, qui lui propose d'écrire sa thèse sur La
Photographie en France au XIXe siècle, la toute première sur la
sociologie de l'image.
D'origine juive et membre d'un groupe communiste, elle doit fuir
l'Allemagne et elle achève ses études à Paris en 1936. Amie d'Adrienne
Monnier, elle côtoie de nombreux écrivains qu'elle immortalise en des
portraits célèbres : Virginia Woolf, James Joyce, Colette, André Malraux
sur un toit dans le vent, Henri Michaux, Michel Leiris, Marguerite
Yourcenar, Jean Cocteau, Sartre, Simone de Beauvoir, Samuel Beckett.
Elle prend sur le vif André Gide, Aldous Huxley et Boris Pasternak lors
du Congrès international des écrivains pour la défense de la culture en
1935. Elle devient française par mariage en 1936. Elle emploie dès 1938
les pellicules Agfacolor pour réaliser des portraits en couleurs avant
l'heure, notamment ceux d'Henri Michaux et Susana Soca.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle part pour l'Argentine où
l'accueille Victoria Ocampo. Elle établit des liens avec Borges, Maria
Rosa Oliver, Bioy Casares et les membres de SUR. En 1943 elle ramène de
Patagonie et de Terre de Feu des paysages puissants. Elle rentre en
France en 1946 et travaille à partir de 1948 pour l'agence Magnum comme
photojournaliste. En 1950, elle se trouve refugiée en Uruguay, chez
Jules Supervielle et aussi Ingheborg Bayerthal, lors d'un départ forcé
de l’Argentine, suite à la publication d'un reportage paru dans Life sur
la vie de luxe menée par Evita Eva Perón. Suspectée de communisme, elle
est interdite de visa américain et est forcée de quitter Magnum en
1954.
En France, le ministère de la Culture lui décerne en 1980 le grand prix
national des Arts pour la Photographie. Elle réalise en 1981 le portrait
officiel du président François Mitterrand. En 1991, elle est honorée
par une grande rétrospective de son œuvre au Centre Georges-Pompidou.
Elle a légué plus de 200 photographies de cette exposition à l'État
français.
Elle est inhumée à Paris, au cimetière du Montparnasse (12e division), tout près de sa maison atelier du 12, rue Lalande.